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30 juin 2006 5 30 /06 /juin /2006 12:13

FAUT-IL DÉSESPÉRER DES PALESTINIENS ?

 

Question : Faut-il désespérer ?

Faut-il désespérer des palestiniens ?

1)      Israël évacue Gaza.

2)     Israël porte au pouvoir un gouvernement de centre-gauche ouvert aux concessions

territoriales les plus généreuses.

De leur côté,

1)      Les Palestiniens portent au pouvoir le Hamas terroriste et antisémite.

2)      Les Palestiniens font pleuvoir les KASSAM sur Israël.

3)      Les Palestiniens enlèvent un soldat en territoire israélien et la population s’en réjouit fièrement.

Faut-il désespérer de la presse ?

 

-         Le soldat Shalit n’a guère le droit au rappel de sa nationalité française au rebours du « franco-marocain » Moussaoui.

-         L’assassinat de sang-froid d’un gamin de 18 ans dans les territoires est soit délibérément occultée, soit présentée comme la mort d’un « colon » donnée par des « activistes ».

 Faut-il donc désespérer ?

Jamais.

Dans la pénombre de cet extrémisme arabe et de cette radicalité islamique, quelques lueurs d’espoir tout de même.

 Ainsi :

-         71% de nos compatriotes musulmans ont une bonne idée des Juifs. C’est moins que la moyenne nationale mais c’est tout de même impressionnant.

-         Surtout, je vous recommande la lecture si réconfortante de l’entretien de Nonie Darwish donné à Proche-Orient. Info.

 

Elle est pourtant la fille du créateur des Fedayin palestiniens qui a été éliminé par les Israéliens.

 

Je vous cite un seul passage de cette interview remarquable qui prône un islam modéré et ouvert :

« Il y a beaucoup de contradiction dans le Coran. Le mot « Palestine » n’y figure pas alors que les enfants d’Israël y sont bénis à plusieurs reprises. Le Coran mentionne également que les enfants d’Israël seront rassemblés en Terre Promise avant la fin du monde. Ce verset implique normalement qu’aucun musulman ne doit s’opposer au rassemblement des Juifs en Terre Promise car ce serait  contre la volonté d’Allah… »

Et vous voudriez après cela désespérer ?

GWG

D’après ma chronique sur Radio J

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26 juin 2006 1 26 /06 /juin /2006 15:39

DU BON USAGE DE LA DÉTESTATION

 

 

Les bonnes âmes européennes ont elles perdu le goût d'aimer et donc de haïr ?

J'ai déjà fait observer dans une récente chronique que personne en France n'avait pensé ou osé écrire que Moussaoui faisait honte à la France.

Les seules préoccupations à son endroit ayant consisté à se soucier du respect de ses droits. Ce qui est bien mais court.

Puis, Zarkaoui a été mis hors d'état de nuire. Quelqu'un, en France, a-t-il livré cette information, comme je viens de le faire ?

Entendez-moi bien. Je ne demandais pas que nos observateurs compassés aillent jusqu'à se réjouir ouvertement de ce que cette crapule qui décapitait lui-même ses otages soit enfin passé de vie à trépas. Non. Mais ici encore, se contenter d'écrire que les américains n'avaient rien réglé et que le chef des "activistes" était déjà remplacé, c'était, une nouvelle fois, vrai mais plutôt bref.

C'est que, nos grandes consciences ne peuvent pas avoir la tête partout.

En ce moment comme souvent, leur esprit critique, leur vigilance extrême, leur indignation tripale sont focalisés sur les États-Unis.

Que trois détenus de Guantanamo se suicident et c'est Bush qui doit se sentir fragilisé. Car il est bien connu que nul ne se supprime à Fleury-Mérogis.

Mais aujourd'hui, nous révèlent les gazettes, l'oncle ignoble a poussé encore plus loin l'abjection.

On apprend que pour lutter contre le terrorisme, la CIA surveillait l'ensemble des mouvements financiers internationaux.

Nul n'invoque l'illégalité de la pratique, nul n'explique non plus le fondement moral de sa réprobation. Mais l'ombre portée de Big Brother suffit à jeter l'effroi.

Seul l'insensé de ce blog-note oserait susurrer que le Grand Frère fiscal français n'a pas de leçon d’informatique à recevoir sans pour autant déclencher autant d'inquiétude. Il est vrai que la lutte contre l'odieuse fraude mérite des sacrifices que n'exige pas le combat contre cette plaisanterie nommée Al Quaida.

Dans de nombreux articles, je me suis demandé ce qu'avaient dans la tête les gens, au Syndicat de la Magistrature, ou à la soi-disant Ligue des Droits de l'Homme, pour s'opposer au fichier informatique de la délinquance sexuelle enfin imposé par Sarkozy après bien des années, bien des victimes, et bien des souffrances inutiles. Je n'y ai rien trouvé.

Les belles âmes utiles que voilà.

Mais revenons à nos démons américains. Depuis les attentats de Madrid, nous devrions avoir compris que les Européens n'ont rien compris ou presque.

Alors que Septembre 2001 a fait prendre conscience au peuple d'outre-Atlantique des réalités de la menace islamiste et de la nécessité d'une guerre sans merci, ici, sur le vieux continent, survivent les vieux réflexes.

Et c'est ainsi que les espagnols martyrisés en vinrent à conspuer Bush et Aznar plutôt que Ben Laden.

Pourquoi ? Parce qu'au-delà des condamnations rituelles de précaution, ce dernier n'est toujours pas un ennemi idéologique à détester viscéralement pour les beaux esprits qui forment et informent.

Car, dans leur for, à l'extrême lisière de leur conscient, le milliardaire fait toujours partie du camp des réprouvés tout comme le Hamas ou Ahmadinejad.

Qu'on leur apporte donc un bon militaire occidental ou un bon flic bien propre, et vous verrez s'ils ne sont pas capables d'être méchants.

Mais haïr vraiment la haine totale ? Quelle Horreur.

 

GWG
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14 juin 2006 3 14 /06 /juin /2006 12:06
MODESTE  CONTRIBUTION
À  ANALYSE  MAGISTRALE

Pour une fois je suis d'accord avec Patrice Claude : L'image est une arme. C'est le titre de l'article du Monde daté du 12 juin que cet ancien correspondant en Israël utilise pour critiquer avec onctuosité l'action psychologique de l'armée américaine en Irak.

C'est ainsi que le journaliste-analyste écrit notamment (p.14) : « La parade filmée d'un Saddam Hussein en clochard, si elle pouvait passer, était tout de même illégale au regard des Conventions de Genève sur le traitement des prisonniers de guerre. De mauvais esprits se chargèrent de le rappeler ».

Néanmoins, je tiens à la disposition de M. Claude des exemples encore plus pertinents de l'utilisation de l'image comme arme meurtrière. Y compris par des non belligérants chargés théoriquement non de combattre mais d'informer. C'est le cas du propre journal de M. Claude du même jour.

À titre de contribution à son analyse critique, je me permets donc de le renvoyer à la page 4 consacrée au drame des sept civils palestiniens tués le vendredi 9 juin sur une plage du nord de la bande de Gaza. Cette photo est désormais célèbre, elle y montre une malheureuse enfant, aux allures de madone, hurlant sa détresse au pied d'un cadavre. Le document est légendé ainsi : « Vendredi 9 juin, quelques instants après le bombardement israélien d'une plage, au nord de la bande de Gaza. Sept Palestiniens dont trois enfants, sont morts victimes de ces tirs ». En petits caractères, il est indiqué que le document émane de l'agence Ramatan et de l'AFP.

Or, sans même se référer à l'enquête israélienne qui semble établir aujourd'hui la responsabilité palestinienne dans la survenance de ce malheur, il était acquis dès le départ que l'implication israélienne n'était rien moins que sure.

Oui, M. Claude. Vous avez raison l'image est une arme. Elle est meurtrière lorsqu’elle s'accompagne d'un mensonge. Elle est perverse lorsqu'elle émane d'une partie censée incarner l'honnêteté et la pondération.

Peux-je ajouter que le droit à la dignité des Israéliens vaut bien celui de M. Saddam Hussein ?

Tout le reste n'est que commentaire inutile et vain.

 

GWG

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13 juin 2006 2 13 /06 /juin /2006 09:28

JUSTICE, PRESSE ET FANTAISIES

 

Mais pourquoi faut-il donc que tout débat sur la justice française soit perverti par l'idéologie ? Prenons la dernière polémique en date et qui concerne l'amnistie dont a bénéficié Guy Drut.

La gauche, et pas seulement elle, sinon à bon droit, en tout cas à juste raison, s'est étranglée de colère tant la fleur sent le vulgaire copinage chiraquien.

Mais ces épris d'équité seraient plus crédibles si eux-mêmes n'avaient pas encore plus gravement péché.

Prenons le cas de leur icône Césare Battisti qui court toujours sans que nul ne semble grandement s'en soucier.  

La gauche française ultra mondaine, au rebours de son alter ego ultramontaine, n'a cessé d'invoquer en sa faveur l'auguste pardon mitterrandien envers les Italiens des années de plomb. Il est vrai qu'il ne s'agit que de terrorisme et non de l'inexpliable crime d'emploi fictif.

Idem pour un délinquant multirécidiviste nommé José Bové que la gauche voulait voir bénéficier d'une immunité pénale pour cause de militantisme syndical. On a vu qu'elle y a réussi largement.

À ce stade de l'impunité syndicale et collective, on n'ose évoquer le cas des marins corses et corsaires qui ont récemment détourné un navire sans encourir grandement la rigueur d'état.

Essayez donc d'arraisonner un bateau pour attirer l'attention sur votre pénible situation.... On attendra sûrement encore longtemps l'indignation des indignés de profession.  

Prenons Outreau. Il paraît qu'aucun magistrat n'a commis de faute professionnelle sanctionnable.

Peut-être. Mais j'aimerais tomber sur les magistrats qui ont jugé si humainement leurs collègues à ma prochaine bourde.

Laissons tomber le pauvre Burgaud. On ne tire pas sur une ambulance judiciaire.

Mais une qui s'en tire magnifiquement s'appelle Mariette. Impeccable. La grande classe. Pas complexée pour un sous. Encore moins pour trois ans de prison pour pas un rond.

Songez donc. Membre du Conseil Supérieur de la Magistrature. Membre du Syndicat de la Magistrature (celui qui déteste l'incarcération...) Membre de cette Chambre d'Instruction de la Cour d'Appel de Douai qui a toujours consciencieusement validé les décisions de l'ambulancier.

Il y a peu, sur l'invitation de France Inter, elle est venu engueuler les idiots dans mon genre qui n'ont rien compris.

Outreau ? C'est tout simple : ce sont les pressions médiatiques et sociales sur les magistrats en raison de la focalisation excessive sur la pédophilie qui ont abouti à ce désastre programmé. Et elle a entièrement raison, Mariette.

Mais, en passant, comme ça, une seule question : un magistrat, ça sert à quoi ? c'est payé pour quoi ? si ce n'est, avant tout, pour résister aux pressions, politiques, médiatiques, humaines.

Alors, une fois qu'on a dit que ce désastre judiciaire, qui n'a rien d'unique ni même, aujourd'hui, d'exceptionnel, est un cocktail de désinvolture, de suffisance, de connerie, et de préjugés journalistiques, plutôt qu'une énième réforme pour rien, je soumets deux propositions que je médite depuis longtemps :

Primo : quand je suis arrivé au Palais, il y a plus de vingt ans, la situation sans être évidemment parfaite, nous parlons de la justice des hommes, n'avait pas atteint cet état de déliquescence.

C'est que les juges n'aimaient pas voir leurs décisions infirmés. Trop mauvais pour leur avancement.

Depuis, les choses ont changé, et leur carrière se fait à l'ancienneté quand ce n'est en raison de leur appartenance syndicale ou politique.

Résultat : mes copains magistrats me racontent qu'ils se moquent comme d'une guigne du destin de leurs jugements.

Le juge d’instruction ne va pas voir souvent ce que son client a récolté devant le tribunal (surtout si il lui a donné le compte en préventive), le juge du tribunal ne va pas voir ce que la Cour d'appel a décidé après lui, et le président de la Cour se fout pas mal d'être cassé.

C'est l'invitation parfaite pour juger selon l' idée personnelle que l'on se fait de l'équité plutôt qu'en droit. La porte ouverte à l'idéologie de bazar la plus sommaire.

Donc, et c'est ma première position : retour à l'avancement au mérite, celui-ci se prouvant, d'évidence, en n' étant pas infirmé à tout va.

Deuxio : en matière de presse, l'on sait qu'il existe une prescription spéciale de trois mois. C'est une fleur particulière.

Vous pouvez imaginer que le type jeté dans un cachot tandis que les journaux lui font son affaire à autre chose à entreprendre qu'une action en diffamation. De toute manière, trois mois après : trop tard.

Ma seconde proposition : que ce même type si il a bénéficié d'un non-lieu, d'une relaxe ou d'un acquittement puisse agir en diffamation à dater de cette décision.

Et je vous garantis que les journaux y regarderont très vite à deux fois avant que de voir un pédophile ou un escroc à cent pas.

Et pourtant, je vous garantis tout autant que ces deux réformes de bon sens et à bon marché ne sont pas près d'être votées. Parce que les syndicats de magistrats et de journalistes n'en veulent à aucun prix.

Tout simplement.

Ce ne sont quand même pas les députés qui vont faire la loi.  

G.W.G

  

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7 juin 2006 3 07 /06 /juin /2006 11:22

Il existe des témoins et des  pétitionnaires professionnels.

Esther BENBASSA, par exemple, vient de signer deux mémorables pétitions.

 

La première, en compagnie de mon senior GAILLOT, dans Témoignage Chrétien, consistait à réclamer la fin du boycott du Hamas pour cause de terrorisme.

 

La seconde, moins récente, toujours en compagnie de mon senior, visait à réclamer l’éviction d’Alain FINKIELKRAUT de l’antenne de France Culture en suite de ses réflexions vilipendées sur les émeutes de novembre dans nos cités.

 

Un petit mot, juste en passant sur mon senior. Celui-ci avait, on s’en souviendra peut-être, importé du Canada un enseignant pédophile et condamné. Le malheureux récidive en violant des enfants français. La presse hexagonale, pourtant généralement bonne fille envers mon senior, qui frôlera de justesse la mise en cause judiciaire, le décrira penaud et fuyant.

 

Question : notre saint homme a-t-il des problèmes de conscience ?

 

Réponse : sans doute pas puisqu’il continue à prodiguer des conseils que nul ne lui réclame et des excommunications ex cathedra.

 

Passons aux témoins. J’en connais un très bon. Il s’appelle Théo KLEIN. Jadis, au cours de sa déjà très longue vie, il fut président du CRIF. C’est souvent à ce titre qu’il envoie des lettres ouvertes aux premiers ministres d’Israël qui sont sans doute les seuls à ne pas les lire et qu’il témoigne donc en justice.

 

Il y a peu, il avait témoigné en faveur d’Edgar MORIN et des copain et copine d’icelui, Samy NAIR et Danièle SALLENAVE qui avaient, on se le rappelle, commis un très bête et très méchant article dans Le Monde et qui devait également être très antisémite puisque mes amis et moi-même d’Avocats Sans Frontières avions réussi à le faire condamner en justice. C’est tout dire. Il devait l’être vraiment puisque Esther BENBASSA et mon senior avaient courageusement pétitionné en faveur du Monde et de ses amis, au nom de la liberté d’expression dont on voit le plus grand cas qu’ils font à propos de FINKIELKRAUT.

 

Mais revenons-en au président d’honneur du CRIF. Celui-ci est venu à nouveau apporter sa caution en témoignant en faveur d’Eyal SIVAN dans le procès que celui-ci intentait à FINKIELKRAUT qui avait cru devoir le traiter de « juif antisémite ». Ceux qui ignoreraient qui est Eyal SIVAN, peuvent être pardonnés. Ce cinéaste israélien est pratiquement inconnu des cinéphiles tel-aviviens et a réussi à se faire un petit nom en France en filmant un coiffeur de Ramallah qui faisait immanquablement penser au coiffeur du Shoah de Lanzman et en commettant un articulet dans le Monde dans lequel il expliquait que les juifs français ne pouvaient se plaindre, en pleine Intifada, des violences qu’ils subissaient dès lors qu’ils maintenaient leur solidarité avec Israël.

 

Flash-back. Un jour que je donnais une conférence au Press Club, pour présenter mon dernier bouquin, et que BENBASSA et son mari et collaborateur m’apportaient la contradiction, je vois et j’entends un type au fond de la salle, doté d’un fort accent hébraïque, m’accabler de reproches dont je percevais mal la cohérence. Le lecteur voudra bien ne pas prendre pour pure vantardise l’affirmation que j’ai immédiatement devinée que j’avais en face de moi Eyal SIVAN. C’est donc en faveur de celui-ci que Théo KLEIN est venu témoigner, non pas pour défendre sa liberté d’expression, comme il a prétendu le faire en faveur d’Edgar MORIN, mais pour obtenir la condamnation de FINKIELKRAUT, sans doute coupable d’avoir utilisé la sienne.

 

Disons maintenant les choses.

 

Je me moque comme d’une guigne qu’Esther BENBASSA ou Théo KLEIN témoignent ou pétitionnent à tour de bras. Leurs prises de positions me sont assez indifférentes. Quoique, en ce qui concerne Théo KLEIN celui-ci n’a pas l’excuse de ne pas être intelligent.

 

Ce qui me pose problème, c’est que ce sont ceux-ci, en priorité, qui sont consultés doctement par la presse nationale es qualité d’experts en antisémitisme.

 

C’est précisément à une partie de cette presse ravie que nos spécialistes expliquent gravement qu’Ilan HALIMI n’est pas mort de l’antisémitisme.

 

Et le pire, c’est lorsque la piétaille juive vient exprimer sa douleur et son incompréhension devant des positions aussi saugrenues, nos experts se drapent dans le voile d’un spinozisme courageux et martyrisé par les siens.

 

On décrit souvent de tels juifs comme animés par la haine de soi. Quelle sottise. Voilà une haine peu meurtrière. Leurs épines s’appellent France Inter, le Monde ou Témoignage Chrétien. Il est des chemins de croix plus douloureux.

 

Etrange haine de soi qui consiste sans doute à trop s’aimer.

 

                                                                                                G.W.G.

 

 

 

 

 

 

 

 

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6 juin 2006 2 06 /06 /juin /2006 13:44

JE COMMENCE AUJOURD'HUI MON "BLOG-NOTE"

 J’y mettrai, au fil des semaines, des réflexions, des informations, des humeurs…

La toile est aujourd’hui, en dépit de tous ses vices, de ses imperfections et de ses excès, la seule vraie plage de liberté qui existe dans ce pays.

 

Ainsi que je l’ai déjà écrit dans mes « Martyrocrates » (Plon), la liberté de la presse en France est une funeste plaisanterie. Une escroquerie intellectuelle qui, en réalité, a entraîné une décérébration d’autant plus mortelle qu’elle est par essence insoupçonnée.

 

L’uniformité de la presse française est pourtant indiscutable.

 

Et pour cause.

 

Dans une enquête sur la question, l’hebdomadaire Marianne relatait que près de 80% des journalistes hexagonaux reconnaissaient pencher à gauche :

 

Dans un dossier sur le thème : « Qui sont les journalistes ? » le magazine populiste de gauche publiait le 23 avril 2001 un sondage effectué « auprès de 130 journalistes représentatifs par catégorie de support et de rubrique ».

Interrogés sur le choix du candidat au premier tour de la prochaine élection présidentielle, 32% des journalistes avaient manifesté le désir de voter pour Lionel Jospin, 13% pour Noël Mamère, 5% pour Arlette Laguillier, 5% pour Robert Hue, 8% pour Jean-Pierre Chevènement. Chirac, Madelin et Bayrou se partageant 6% des intentions de vote… contre plus de 50% au sein de la population…

 

Et dans le livre qu’ils ont consacré au Monde, Péan et Cohen, après s’être livrés à un « outing » aussi insolite qu’insolent, sur le nombre de ses collaborateurs d’origine trotskiste, révélaient qu’une élection « à blanc » organisée peu de temps avant les présidentielles au sein du service politique avait porté en tête… Olivier Besancenot (La face cachée du monde, Mille et une nuits, 2003, p.356).

La situation n’est pas autrement différente, loin s’en faut, au sein du service public de l’audiovisuel national :

La mésaventure survenue à mon client Fabrice Le Quintrec, journaliste à France Inter et que j’ai déjà narré dans mes « Martyrocrates », caricaturalement emblématique des ravages que peut occasionner l’uniformisme politique quasi officiel mérite d’être rappelée.

Ce professionnel intransigeant, chargé de la revue de presse estivale avait eu la funeste idée, dès le premier jour, dans un esprit très démocratique, non seulement de citer la presse d’extrême-gauche (L’Humanité, Rouge, Charlie Hebdo, etc…) comme cela avait toujours été le cas par ses prédécesseurs, mais également, scandaleuse innovation, la presse d’extrême-droite représentée en la circonstance par National Hebdo. En l’espèce, l’extrait cité n’avait rien que de très anodin.

Immédiatement pourtant, l’inconscient était débarqué et sa carrière définitivement derrière lui.

Aujourd’hui encore, il est payé à ne rien faire par une Radio-France qui tremble à l’idée de défier les vigilants collègues bien pensants.

 

Une fois n’est pas coutume, pourtant  un Tribunal Correctionnel parisien se plut, sans aménité, à condamner le « conformisme intellectuel » diffamatoire de ceux de ses nombreux et excellents confrères, qui virent dans sa pratique un soutien disqualifiant aux thèses d’un journal officieusement à l’index du service public, bien que légalement en vente libre.

On imagine sans peine la réaction des mêmes confrères, au cas, hypothèse intellectuellement hardie, où l’un des leurs aurait été sanctionné pour avoir cité un journal de la gauche extrême… On peut gager sans risque qu’ils auraient évoqué avec émotion, gravité, indignation et inquiétude les souvenirs d’une censure d’un autre temps.

Dès lors, les observateurs français sont-ils forcément les mieux placés pour brocarder, au nom du pluralisme en danger, la concentration de la presse italienne berlusconienne ou celle de la presse anglo-saxonne façon Murdoch, comme ils n’ont pas manqué de le faire au plus fort du conflit américano-irakien pour en stigmatiser l’influence, alors même qu’à Londres comme à Milan, l’éventail d’opinions médiatiques est infiniment plus ouvert ?

Rappelons que lors du même conflit, le journal Le Monde a entrepris de questionner chaque jour plusieurs personnalités de tous horizons pour connaître leur position.

Les journalistes chargés de l’enquête n’ont pas réussi à en trouver une seule qui se dise favorable, même modérément, à la position des Etats-Unis… à l’instar, au demeurant, de l’ensemble de la classe médiatique écrite ou audiovisuelle.

Vous avez dit pluralisme ?

Rappelons toujours le sort réservé à Alain HERTOGUE, rédacteur en chef adjoint du site Internet du journal La Croix et auteur du très éclairant « La guerre à outrance » ou « Comment la presse nous a désinformés sur l’Irak » (Calman-Levy, octobre 2003).

L’auteur, qui se gardait bien de prendre parti sur le bien ou mal fondé de l’intervention américaine, rappelait que nos quotidiens hexagonaux ont tous prédit un enlisement inéluctable des troupes de l’oncle Sam, une résistance farouche des « Gardes Républicains ».

Les morts américains se compteraient par milliers, les soldats irakiens par dizaines de milliers.

Quand, déjouant tous ces sombres pronostics, l’armée américaine se trouvant aux portes de Bagdad en moins de quinze jours, la presse quotidienne française annonça de concert l’imminence d’un nouveau Stalingrad… qui, comme chacun sait, n’eut jamais lieu.

« C’est un fait, écrivait Alain HERTOGUE, que l’unanimisme de la presse quotidienne n’eut d’égal que son aveuglement.

 

Consciemment ou inconsciemment alignée sur les positions anti-guerre de l’Elysée et du Quai d’Orsay, le jugement obscurci par le Schadenfreude, la jouissance que l’on éprouve secrètement devant le malheur d’autrui, elle en vint à oublier les règles les plus élémentaires du journalisme. »

Alain HERTOGUE a décrypté minutieusement la façon dont les cinq principaux quotidiens français ont couvert la guerre d’Irak et a dressé la liste de leurs contradictions et de leurs outrances.

Il a rappelé confraternellement que le rôle de la presse n’est pas de choisir son camp ou de jouer les pythies, mais tout simplement de décrire et d’expliquer la réalité… et que croit-on qu’il arrivât ? Un débat contradictoire s’instaura-t-il sur une question essentielle qui aurait pu faire, de surcroît, les délices de la polémique à la française ? Rien. Strictement rien. L’assassinat du livre -pourtant publié chez un éditeur de renom– par le silence…

Puis, ensuite, tout aussi silencieusement, le pourtant très miséricordieux La Croix décida de licencier son journaliste pour perte de confiance… Silence dans les rangs des chers confrères. 

Dans un ordre d’idées assez voisin, on connaît le goût de la presse française pour un vocabulaire moral et politique d’une rare correction.

L’emploi du terme euphémique de « jeunes » pour évoquer des voyous souvent issus de l’immigration en est l’exemple sans doute le plus emblématique.

Mais on pourrait, tout autant, réfléchir sur l’unanimisme à évoquer des manifestants « pacifistes » lorsqu’ils sont violemment antiaméricains ou pro-irakiens, ou s’émerveiller de l’exceptionnelle célérité avec laquelle l’ensemble des médias nationaux ont obtempéré pour nommer « altermondialistes » ceux qui étaient depuis toujours antimondialistes, dès la première sommation d’un mouvement informel.

Quand à être impériale, la presse française l’est pour deux raisons principales qui tiennent à son impossibilité de se remettre ou d’être remise en question et à la quasi-impunité de fait, sinon de droit, dont elle jouit en pratique.

Le « quatrième pouvoir », pour reprendre une expression aussi galvaudée que pertinente, est, ce n’est pas un hasard, le seul qui ne dispose pas, en dépit de l’usage démocratique, d’une institution professionnelle de contrôle et de sanction destinée à réprimer les errements déontologiques de ses membres.

De manière récurrente, dès qu’un grave dérapage entraînant des victimes (désinformation, diffamation, violation de la vie privée) est constaté, quelqu’un émet une proposition d’évidence qui a à peu près autant de chances de voir le jour, et pour des raisons similaires, que le projet de réglementation des grèves dans le service public.

Pour toute réponse, les principaux intéressés indiquent rituellement qu’ils préfèrent s’en remettre à « l’autocontrôle », ce qui traduit, à n’en pas douter, une haute conception de soi qui pourrait passer pour de l’arrogance ou du cynisme.

Supposons à présent que je veuille militer pour un changement des règles en vigueur, par exemple, pour la création d’un Haut Conseil de la presse destiné à organiser la déontologie, que je souhaite convaincre l’opinion de la nécessité de réformer la loi sur la diffamation, que je prétende critiquer, à tort ou à raison, tel acte d’un représentant du quatrième pouvoir. Croit-on sérieusement qu’un organe de presse va m’offrir la moindre tribune ?

Le simple fait, pour un non-journaliste, de critiquer un membre de la profession est déjà éminemment suspect.

Contrairement à l’homme politique qu’il est aisé, voire recommandé, de brocarder sans risques, il est hautement déconseillé de faire de même au journaliste.

Le mis en cause, médiatiquement soutenu, aura tôt fait d’invoquer la liberté de la presse en danger.

Quant aux procès…, moyens pourtant légaux s’il en est, ils ont très mauvaise…presse…

Et la profession pratique une efficace « omerta » que deux de ces membres ont eu la lucidité de dénoncer sans grandes conséquences.

En dehors de l’inconscient auteur de ces lignes iconoclastes, seul un candidat au suicide médiatique peut envisager sérieusement de partir en campagne pour la réforme du droit -et des devoirs- de la presse hexagonale.

A commencer par les hommes politiques qui traitent les journalistes avec une crainte obséquieuse de peur, bien évidemment, de faire les frais d’une soudaine rébellion intellectuelle.

Ainsi, en 1996, un gouvernement distrait avait décidé de revenir sur les abattements fiscaux, paraît-il trop généreux, accordés à certains métiers, dont celui de journaliste.

Le projet a finalement été voté pour toutes les professions, à la seule exclusion… des journalistes. Ceux-ci, il est vrai, n’avaient pas hésité à menacer le gouvernement de rétorsion médiatique au cas où il persisterait dans l’outrage.

Curieusement, pas un journaliste n’a cru devoir s’interroger, une fois n’est pas coutume, sur la méthode et sur le privilège obtenu grâce à elle. 

Tout aussi curieusement, l’affaire, littéralement médiatique, est passée assez inaperçue…

Il faut voir comment à présent des journalistes, autrefois empressés à l’excès, interrogent, avec l’insolence que confère la bonne conscience, des hommes politiques désormais sur la défensive.

Bien entendu, ce rapport de forces, désormais inversé, n’empêche ni le népotisme, ni des relations encore plus tendres, secrètes et conniventes entre corps journalistique et membres importants du pouvoir politique.

Il favorise au contraire les leçons de morale d’une profession fort prompte à en prodiguer gracieusement.

En ce qui concerne, à présent, le traitement judiciaire des fautes médiatiques ; une nuit du 4 août qui abolira des privilèges exorbitants du droit commun est encore à venir.

Le droit de la presse à la liberté représente, en France comme en Europe, une sorte de principe religieux incantatoire à côté duquel tous les autres droits, à commencer par le droit de l’individu de ne pas être roulé dans la fange, semblent dérisoires.

En réalité, ce principe -qui ne doit évidemment subir que les dérogations les plus exceptionnelles- n’est pas en cause.

Ce qui l’est, en revanche, c’est la responsabilité effective de la presse à assumer ses fautes à l’égard de ses victimes.

C’est là où la jurisprudence des tribunaux français et européens montre sa réticence à transgresser l’incantation.

Que ce soit en raison de l’application très bienveillante de lois procédurales complexes constituant d’ores et déjà un maquis truffé de chausses-trappes mortelles pour le malheureux plaignant, car assorties d’une prescription spéciale presse de trois mois.

Je me contenterai de donner deux exemples de cette bienveillance jurisprudentielle :

-         Contrairement à tout autre délinquant, le journaliste est autorisé à violer le secret de l’instruction, ou à receler des documents dérobés par d’autres pour se justifier.

Ce n’est pas le cas de son éventuelle victime.

-         Contrairement à un principe fondamental de responsabilité civile, une victime d’une faute médiatique n’est pas indemnisée et son auteur n’est pas sanctionné, si cette faute ne constitue pas strictement une diffamation au sens juridique du terme.

Ainsi, le justiciable victime de la diatribe malveillante, mais suffisamment imprécise, d’un journaliste ne peut aujourd’hui venir réclamer justice (conf. Legipresse, n°202 et 203). 

 

Que ce soit parce que, en cas de succès, le diffamé, le déshonoré, le disqualifié, le ridiculisé français ne pourra espérer qu’une indemnisation très symbolique et exempte de toute vertu dissuasive pour l’avenir. Et ce contrairement à la jurisprudence anglo-saxonne, pourtant elle aussi fort sourcilleuse quant à la liberté de publier.

Néanmoins, en dépit de cette incontestable bienveillance, certains journalistes condamnés quasi symboliquement, ou même seulement mis en cause judiciairement par un citoyen diffamé ne faisant qu’utiliser son droit élémentaire à saisir la justice, invoquent, dans une posture très martyrocrate, la liberté d’expression foulée aux pieds…

 

Mais, au-delà du désir d’honorer avec ferveur la liberté du journaliste, n’est-il pas permis de suggérer, un peu prosaïquement il est vrai, que les juges sont peu enclins à punir avec vigueur les justiciables les mieux placés pour maudire publiquement les décisions, décideurs compris ?

Pour toutes ces raisons, il n’est pas excessif de considérer que aujourd’hui, le « quatrième pouvoir » est, en réalité, devenu le premier.

Péan et Cohen, en fins connaisseurs de leur profession ne disent pas autre chose dans La Face cachée du Monde (op.cit.) lorsqu’il reprennent les analyses de Jacques Bouveresse, professeur de philosophie au Collège de France, lui-même appuyant sa critique de la presse contemporaine sur les analyses du pamphlétaire viennois Karl Kraus (1874-1936) dénonçant, à la même époque que notre Louis Bernard, « Schmock », personnage qui incarne le journaliste malhonnête et fat :

« La presse, écrit Bouveresse, a fini par acquérir une position telle que le métier même de journaliste est devenu synonyme d’impunité et d’irresponsabilité.

Ce qui inquiète Kraus… c’est que la presse est en train de devenir le seul pouvoir réellement absolu… et, en même temps, celui qui dispose des moyens les plus puissants pour persuader l’opinion publique du contraire…

Même si elles sont contradictoires ou matériellement fausses, les choses qui ont été dites finiront par s’arranger globalement entre elles et la réalité… ».

Bref, on aura compris à lire ce qui précède, que pour un ensemble de raisons qui se nomment conformisme intellectuel, terrorisme disqualifiant du débat les mal-pensants, sottise et ignorance, je considère que seule la toile peut empêcher l’étouffement des idées libératrices.

 

 Raison pourquoi je m’y installe. Résolument. Allègrement.

   

G.W.G.

 

Lien du site de l'Association France-Israël : www.france-israel.org

 

 

 

 

 

 

 

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