LE 11 SEPTEMBRE DE MADAME BOUTIN
Assurément, Mme Christine Boutin a raison.
Rama Yade a eu tort, grand tort de venir manifester sa compassion envers les squatters d’Aubervilliers.
Encore plus tort de venir reprocher à un maire communiste, pour une fois responsable, de faire exécuter une décision de justice obtenue légalement devant le tribunal de Bobigny.
L’édile municipal ayant, au surplus, fait observer à très juste titre que les contrevenants causaient préjudice, par la violence, aux sans-logis qui avaient, quant à eux, respecté la loi en déposant une demande de logement régulière.
Il y avait, dans la poche de la gentille responsable ministérielle aux droits de l'homme, une grosse ficelle politicienne assez déplaisante.
Mais quand son aînée, dame Boutin plaidait mielleusement «l'inexpérience» de sa cadette pour feindre d’excuser la bourde qu'elle déplorait, il y avait de quoi s’esbaudire.
On rappellera, en effet, qu'il y a peu, la même Boutin, à la question orientée d'un journaliste lui demandant, si, par hasard, les Américains ne se trouvaient pas derrière les attentats du 11 septembre 2001, répondit par un magnifique : «C'est possible»...
À se demander, si le nouveau Président de la République possède un goût infaillible en matière de dames, lorsque l'on sait que la préposée à l'écologie, Mme Bachelot Roselyne, occupait la présidence de «France-Irak» aux temps impériaux d’un Saddam Hussein...
En revanche, m'est avis que celui qui s'intéresse aux affaires de justice, ne devrait pas ménager son soutien à la courageuse Rachida Dati.
C'est tout naturellement que la Garde des Sceaux pouvait convoquer le substitut du Procureur de Metz, chargé d'appliquer la politique pénale gouvernementale ainsi que la loi votée démocratiquement par le nouveau législateur, dès l'instant où il lui avait été rapporté, que le précité l’avait critiquée à l'audience.
Et la démarche outragée du Conseil Supérieur de la Législature relève d'un corporatisme orienté.
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Le nouveau directeur du Monde, Éric Fottorino a écrit, lors de sa récente intronisation, un très édifiant éditorial qui a dû sonner comme un soufflet sur la joue de son prédécesseur, M. Colombani.
Dans une sorte de courageuse autocritique, il était suggéré que le vespéral avait, parfois, cédé aux pièges de la politique ou de la passion.
Parmi les exemples, était donné celui du conflit proche-oriental.
Je me demande donc si le correspondant occasionnel en Palestine, M. Benjamin Barthe a suffisamment médité les conséquences de la réflexion directoriale lorsque je lis sous sa plume
(samedi 1er septembre) que c'est uniquement «du fait des restrictions de mouvements imposées par Israël, qui ont abouti à l'isolement de la bande de Gaza et à la fragmentation de la Cisjordanie (que) le produit intérieur brut (P.I.B.) Par habitant y a chuté de 15 % en 2006».
Rien sur les actes de terreur, rien sur la prise de pouvoir de la bande par le Hamas qui ne comptent sans doute pour rien dans la détresse économique du peuple arabe de Palestine.
À ce degré d'occultation du réel, on ne sait si on doit incriminer l'aveuglement politique ou l'autisme passionnel.
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Contrairement à toutes les prévisions – qui semblaient ressembler parfois à des espérances – les islamistes ne l'ont pas emporté aux élections législatives marocaines.
Inévitablement, l'épithète «modérés» était accolée au mot «islamistes».
Il est vrai que, jadis, l'ancien président iranien Khatami était déjà affublé du même et improbable adjectif, et qu'il arrive parfois à certains membres du Hamas de recevoir la même gratification.
Pour moi, islamiste modéré sera toujours un oxymore.
Rien à voir, en l'espèce, avec musulman tempéré qui demeure un conditionnel du futur.
GWG