AU BAL DES INDULGENCES
Décidément, rien ne change, en ce juillet, au petit bal des indulgences.
La Ligue des Droits de l'Homme se démène pour la terroriste assassine ultramontaine Petrella, qui devrait être, allez savoir pourquoi, inaccessible à la sanction pénale qui l'attend pourtant de l'autre côté des Alpes. Tout comme son camarade Battisti, d'ailleurs, dont plus personne ne parle, même pas sa protectrice, la Mairie de Paris.
Pour toute défense, la Sainte Ligue excipe du temps qui passe et de son état de santé.
Lorsque les amis de Pinochet utilisaient le même type d'arguments, ils indignaient tout Paris.
Nathalie Ménigon est définitivement libre, tout comme son ami d’Action Directe Jean-Marc Rouillan que vient de recevoir le si gentil Besancenot, dans l'indifférence médiatique et politique générale. Encore un effort, et il pourra bientôt serrer dans ses petits bras prolétariens, leur camarade lyonnais Régis Schleicher, celui qui dynamitait les magasins juifs soupçonnés de sionisme.
Philippe Val vient de virer de Charlie hebdo Siné pour un nouveau dérapage antisémite. Cette fois, le dessinateur avait écrit que Jean Sarkozy avait impunément écrasé un motocycliste arabe tout en s'apprêtant, par grossier intérêt, à se convertir au judaïsme pour épouser une riche héritière de confession mosaïque.
L'ensemble de la presse s'est montré bonne fille de France envers le caricaturiste et plutôt vacharde envers Val. Il est vrai que ce dernier s'était mis dans son tort ces derniers temps en faisant le dur envers les islamistes et plutôt le tendre envers Washington et Jérusalem.
Une mention particulière pour les internautes de Marianne 2, qui dans leur grande majorité, défendent Siné, l'innocente de tout détestation antijuive, et morigènent son ancien tôlier, coupable d'intolérance. Sans doute les effets retard de la fine pédagogie J. F. K.
Il paraîtrait que Siné menace de poursuites tout citoyen qui l’accuserait d'antisémitisme.
Il m'étonnerait pourtant qu'il me cherche noise. Moi qui l’ai fait méchamment condamner pour ce motif précis dans les années 80, en pleine guerre du Liban, quand il éructa contre les Juifs sur carbone 14.
On en viendrait presque à s'excuser.
Le président soudanais Omar el Béchir vient de se voir poursuivi par le procureur argentin du Tribunal Pénal International pour crimes de génocide au Darfour.
Passe encore que la Ligue Arabe hurle au charron et désigne Israël à la vindicte.
C'est, semble-t-il, son rôle habituel favori.
Mais on appréciera particulièrement la chronique juridique du Monde (qui suivait un article précautionneux de son correspondant local), expliquant doctement – mais avec des arguments sérieux – les lacunes de l'analyse du procureur.
Milosevic, dont on a également pu constater, lors de son procès, la qualité des objections de la défense, n'avait pas bénéficié, au commencement des poursuites, d'une telle prudente circonspection.
Samir Kountar, assassin d'une fillette israélienne de quatre ans, dont on sait qu'il fracassa le crâne avec la crosse de son fusil, vient lui aussi de bénéficier d'un élargissement, au titre d'un bien méchant bargain passé entre le gouvernement Olmert et le Hezbollah.
L'assassin a été reçu en héros par le nouveau président libanais. Il a également reçu les félicitations palestiniennes du «modéré» Abou Abbâs.
Ce sont ces deux hommes qui écoutaient religieusement sur la même tribune républicaine, il n'y a pas 10 jours, le bon Kad Mérad chanter les Droits de l'Homme.
Je n'ai pas lu une ligne pour s'en étonner.
On devrait peut-être créer une Ligue.
PS : j'organise un concours. Un prix récompensera le premier qui indiquera le point commun unissant les invités permanents au grand bal des indulgences.
PPS : les Israéliens ne semblent pas figurer parmi les invités privilégiés de Michel Bole-Richard.
Celui-ci, on le sait, est le correspondant du Monde en Israël-Palestine, et membre de la liste des bétitionnaires du Nouvel Obs (voir mon dernier blog-note) ayant témoigné récemment leur compassion pour le martyre judiciaire de Charles Enderlin.
J'écrivais déjà que ceux-ci, plus critiquables que leur protégé, continuaient d'affirmer dans leur pétition que le «petit Mohammed» avait été mortellement blessé de balles israéliennes, alors qu'ils n'y étaient pas et que même Enderlin avoue aujourd'hui que nul ne connaîtra sans doute jamais la vérité.
Michel Bole-Richard, journaliste donc délibérément malhonnête intellectuellement, a fait assez fort dans son journal daté du 29 juillet dernier.
On peut, je crois, parler de cas d'école. Il vient de créer le concept de «juif-sud-africain – anti apartheid – fils de déportés». Catégorie bien entendu éminemment estimable et évidemment très critique envers Israël. En réalité, il ne s'en trouve qu'un seul qui réponde à cette catégorie, membre du parti A.N.C., et qui s'est rendu dans les territoires palestiniens sous l’œil humide et bienveillant de Bole-Richard.
Notre journaliste prend grand soin d'expliquer qu'il ne saurait être question de comparer la situation des Palestiniens avec l'apartheid sud-africain, tout en citant complaisamment une sud-africaine qui considère, qu'en réalité, c'est bien pire.
Rien sur la terreur palestinienne. Les check-points et les routes de contournement, que le lecteur distrait ne peut que considérer que pur caprice sadique israélien, incarnant l'horreur gratuite et absolue.
Pourvu qu'un Juif allemand communiste antinazi né à Auschwitz ne lui tombe pas sous la main.