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21 juillet 2008 1 21 /07 /juillet /2008 18:55

AU BAL DES INDULGENCES

 

Décidément, rien ne change, en ce juillet, au petit bal des indulgences.

La Ligue des Droits de l'Homme se démène pour la terroriste assassine ultramontaine Petrella, qui devrait être, allez savoir pourquoi, inaccessible à la sanction pénale qui l'attend pourtant de l'autre côté des Alpes. Tout comme son camarade Battisti, d'ailleurs, dont plus personne ne parle, même pas sa protectrice, la Mairie de Paris.

Pour toute défense, la Sainte Ligue excipe du temps qui passe et de son état de santé.

Lorsque les amis de Pinochet utilisaient le même type d'arguments, ils indignaient tout Paris.

 

Nathalie Ménigon est définitivement libre, tout comme son ami  d’Action Directe Jean-Marc Rouillan que vient de recevoir le si gentil Besancenot, dans l'indifférence médiatique et politique générale. Encore un effort, et il pourra bientôt serrer dans ses petits bras prolétariens, leur camarade lyonnais Régis Schleicher, celui qui dynamitait les magasins juifs soupçonnés de sionisme.

 

Philippe Val vient de virer de Charlie hebdo Siné pour un nouveau dérapage antisémite. Cette fois, le dessinateur avait écrit que Jean Sarkozy avait impunément écrasé un motocycliste arabe tout en s'apprêtant, par grossier intérêt, à se convertir au judaïsme pour épouser une riche héritière de confession mosaïque.

L'ensemble de la presse s'est montré bonne fille de France envers le caricaturiste et plutôt vacharde envers Val. Il est vrai que ce dernier s'était mis dans son tort ces derniers temps en faisant le dur envers les islamistes et plutôt le tendre envers Washington et Jérusalem.

Une mention particulière pour les internautes de Marianne 2, qui dans leur grande majorité, défendent Siné, l'innocente de tout détestation antijuive, et morigènent son ancien tôlier, coupable d'intolérance. Sans doute les effets retard de la fine pédagogie J. F. K.

Il paraîtrait que Siné menace de poursuites tout citoyen qui l’accuserait d'antisémitisme.

Il m'étonnerait pourtant qu'il me cherche noise. Moi qui l’ai fait méchamment condamner pour ce motif précis dans les années 80, en pleine guerre du Liban, quand il éructa contre les Juifs sur carbone 14.

On en viendrait presque à s'excuser.

 

Le président soudanais Omar el Béchir vient de se voir poursuivi par le procureur argentin du Tribunal Pénal International pour crimes de génocide au Darfour.

Passe encore que la Ligue Arabe hurle au charron et désigne Israël à la vindicte.

C'est, semble-t-il, son rôle habituel favori.

Mais on appréciera particulièrement la chronique juridique du Monde (qui suivait un article précautionneux de son correspondant local), expliquant doctement – mais avec des arguments sérieux – les lacunes de l'analyse du procureur.

Milosevic, dont on a également pu constater, lors de son procès, la qualité des objections de la défense, n'avait pas bénéficié, au commencement des poursuites, d'une telle prudente circonspection.

 

Samir Kountar, assassin d'une fillette israélienne de quatre ans, dont on sait qu'il fracassa le crâne avec la crosse de son fusil, vient lui aussi de bénéficier d'un élargissement, au titre d'un bien méchant bargain passé entre le gouvernement Olmert et le Hezbollah.

L'assassin a été reçu en héros par le nouveau président libanais. Il a également reçu les félicitations palestiniennes du «modéré» Abou Abbâs.

Ce sont ces deux hommes qui écoutaient religieusement sur la même tribune républicaine, il n'y a pas 10 jours, le bon Kad Mérad chanter les Droits de l'Homme.

Je n'ai pas lu une ligne pour s'en étonner.

On devrait peut-être créer une Ligue.

 

PS : j'organise un concours. Un prix récompensera le premier qui indiquera le point commun unissant les invités permanents au grand bal des indulgences.

PPS : les Israéliens ne semblent pas figurer parmi les invités privilégiés de Michel Bole-Richard.

Celui-ci, on le sait, est le correspondant du Monde en Israël-Palestine, et membre de la liste des bétitionnaires du Nouvel Obs (voir mon dernier blog-note) ayant témoigné récemment leur compassion pour le martyre judiciaire de Charles Enderlin.

J'écrivais déjà que ceux-ci, plus critiquables que leur protégé, continuaient d'affirmer dans leur pétition que le «petit Mohammed» avait été mortellement blessé de balles israéliennes, alors qu'ils n'y étaient pas et que même Enderlin avoue aujourd'hui que nul ne connaîtra sans doute jamais la vérité.

Michel Bole-Richard, journaliste donc délibérément malhonnête intellectuellement, a fait assez fort dans son journal daté du 29 juillet dernier.

On peut, je crois, parler de cas d'école. Il vient de créer le concept de «juif-sud-africain – anti apartheid – fils de déportés». Catégorie bien entendu éminemment estimable et évidemment très critique envers Israël. En réalité, il ne s'en trouve qu'un seul qui réponde à cette catégorie, membre du parti A.N.C., et qui s'est rendu dans les territoires palestiniens sous l’œil humide et bienveillant de Bole-Richard.

Notre journaliste prend grand soin d'expliquer qu'il ne saurait être question de comparer la situation des Palestiniens avec l'apartheid sud-africain, tout en citant complaisamment une sud-africaine qui considère, qu'en réalité, c'est bien pire.

Rien sur la terreur palestinienne. Les check-points et les routes de contournement, que le lecteur distrait ne peut que considérer que pur caprice sadique israélien, incarnant l'horreur gratuite et absolue.

Pourvu qu'un Juif allemand communiste antinazi né à Auschwitz ne lui tombe pas sous la main.
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11 juin 2008 3 11 /06 /juin /2008 00:44

CHARLES ET LES BETITIONNAIRES

 

Il y aurait tant à dire, à rire ou à pleurer sur la pétition «pour Charles Enderlin» publiée par le Nouvel Observateur.

 

Qu'on en juge :

-     l'invocation pathétique et répétée «des sept ans» de la contestation opposée au reportage de France 2 : il aura effectivement fallu sept ans pour que mensonges et boniments commencent enfin à être officiellement reconnus par une institution française.

-     La négation obstinée d'une «série de scènes jouées» alors même que la Cour d'Appel de Paris les a  expressément constatées dans les rushes dissimulés aux téléspectateurs.

-     l’écoeurante réaffirmation de «la mort de Mohamed al-Doura, 12 ans, tué par des tirs venus de la position israélienne» par des gens qui n'y étaient pas et alors même que leur protégé d’Enderlin, au lendemain des premières mises en cause , avait fini par reconnaître dans le Figaro que ce parti pris si péremptoire et lourd de conséquences n'était pas le fruit de ses observations, mais seulement de ses préjugés, tel que celui de ce que les Israéliens seraient coutumiers du fait...

-     la critique d'un dévoiement de la «liberté d'expression» par les mêmes qui n'ont cessé de la revendiquer tout au long de l'Intifada pour justifier les dérives antijuives les plus injustifiables.

-     l'invocation, dans une posture victimaire, d'une « liberté d'action des journalistes, objet d'attaques répétées » dans le cadre d'une affaire dans laquelle c'est le journaliste qui menait l'attaque, assuré qu'il était, à juste titre, et comme on le voit encore, d'être du côté des puissants.

 

Mais le plus farce est à venir : «il nous surprend (l'arrêt) car il accorde la même crédibilité à un journaliste connu pour le sérieux et la rigueur de son travail, qui fait son métier dans des conditions parfois difficiles, et à ses détracteurs, engagés dans une campagne de négation et de discrédit, qui ignorent tout des réalités du terrain et n'ont aucune expérience du journalisme dans une zone de conflit».

 

Vous avez bien lu. La Cour a osé traiter la piétaille mieux que les aristos de la caste.

En cela réside le crime judiciaire de lèse-majesté.

 

On pardonnera de me citer dans mon dernier livre avec Alexandre Adler, mais cet auto référencement a l'avantage d'avoir été écrit avant ce dernier monument élevé pour la défense de la caste, en souvenir de l'affaire Edgar Morin et de la pétition déjà victimaire qui avait suivi sa condamnation par une Cour d'Appel : «J'ai évoqué tout à l'heure la France des castes. La caste intellectuelle est, sans doute, la plus intouchable. Je vous renvoie notamment à cette merveilleuse pétition d'artistes cornaqués par Armand Gatti et publié dans Le Monde. Des gens de théâtre et de cinéma nous expliquaient doctement qu'il ne fallait pas condamner Bertrand Cantat, meurtrier de Marie Trintignant, sous le motif imparable qu'il s'agissait d'un chanteur militant qui avait participé aux luttes de l'époque... Je veux ajouter ici qu'à l'intérieur de cette caste vétilleuse les «intellectuels juifs de gauche» font partie des intouchables parmi les intouchables. Edgar Morin en a éprouvé l'heureuse expérience lorsqu'il a commis l'article le plus stupidement antijuif de l'après-guerre, en expliquant notamment que les juifs d'Israël (oui, vous avez bien lu, «les juifs »...) prenaient plaisir à humilier les arabes. Immédiatement, le ban et l'arrière ban de la caste ont pris la défense du sociologue ...» (« Conversation sur les sujets qui fâchent » p. 211)

Mais retour sur la liste de ces gens sérieux et honnêtes qui connaissent, eux, tout des réalités du terrain et ont l'expérience du journalisme dans une zone de conflit :

 

-     Sara Daniel, par exemple, auteur, dans le journal de son père Jean, d'une des désinformations les plus lamentables, dans laquelle on s'en souvient, la journaliste, aujourd'hui moins penaude, avait écrit que les soldats israéliens avaient coutume de violer les Palestiniennes. Même le plus imaginatif des propagandistes du Hamas n'avait jamais osé le suggérer.

 

-     Sylvain Cypel : que jamais, on voudrait le croire, un tribunal français n'oserait traiter à égalité avec la piétaille sionisante, auteur sans doute de la désinformation la plus énorme, non, hènaurme, façon Alfred Jarry, commise par Le Monde et relatée en première page avant que celui-ci ne se rétracte quelque jours après avec une délicate pudeur : l'existence d'un réseau d'espions israéliens opérant aux États-Unis ayant eu connaissance de la préparation du 11 septembre avant la commission des attentats et n'ayant rien révélé de ce qui se tramait...

 

-     Michel Bole – Richard, du même journal que le précédent, auteur, sans doute par distraction, d'une regrettable omission par laquelle, relatant la dernière réunion du «Quartette sur le Proche-Orient» il ne manquait pas d'indiquer les remontrances de ce dernier à l'encontre des barrages militaires israéliens dans les territoires mais oubliait malheureusement de signaler à ses lecteurs que le même aréopage avait tancé les palestiniens pour leurs attaques sur les civils israéliens venus ravitaillés les habitants de Gaza en carburant. Cet oubli permettant à son journal de titrer sur les seules remontrances à qui vous pensez....

Madame la médiatrice a bien voulu m'accuser réception de mes civiles observations

 

Je terminerai ce rapide travelling sur ce casting prestigieux de la caste à traiter avec révérence, par un membre de l'équipe de France 2, j'ai nommé Philippe Rochot, apparemment peu complexé d'avoir été dernièrement gourmandé par sa directrice, contrainte de faire ses excuses au CRIF, que j'avais cru devoir également alerter, pour avoir affirmé doctement à l'antenne du service public, au cours du voyage du président des États-Unis en Israël, que celui-ci avait commis une gaffe en garantissant ses hôtes du soutien indéfectible américain à l'existence «d'un État juif». Nous avions cru pouvoir y déceler un manquement au respect de la décision onusienne de partage de 1947. Sa directrice aussi....

 

Avec le soutien de bétitionnaires pareils, on en viendrait à plaindre M. Enderlin.

 

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26 mai 2008 1 26 /05 /mai /2008 15:07

LA FAUTE D’ENDERLIN

Quelques jours après la divine surprise constituée par la déconfiture judiciaire infligée à France 2 et à son collaborateur, il n'est pas trop tôt pour tirer quelques conclusions politiques et médiatiques issues de cette affaire et de ses retombées.

Mais tout d'abord, à tout seigneur, tout honneur : félicitations à Philippe Karsenty pour sa persévérance, sa pugnacité, sa ténacité. Pour avoir fait de ses défauts, ses principales qualités au service de notre cause commune : l’information honnête, il mérite notre reconnaissance.

J'ai d'autant plus plaisir à l'écrire que mes relations avec l'homme ont, parfois, été difficiles.

 

Certes, et ainsi que je l'ai toujours indiqué, la Cour d'Appel n'a pas constaté l'éventuelle supercherie. Elle ne l'a pas fait, parce qu'elle ne pouvait pas le faire.

Il n'empêche. Les attendus de son arrêt, constatant la bonne foi de Karsenty, claquent – et nous y reviendrons – comme autant de soufflets sur la joue de Charles Enderlin.

Certes encore, il convient de relativiser le caractère surprenant de cette décision. Ainsi que je l'ai noté dans mes «Conversations» avec Alexandre Adler, depuis quelque temps, le vent a commencé à tourner dans les prétoires parisiens. Le fait que ce soit cette Chambre qui, il y a encore quelques années, vit son arrêt cassé pour avoir décerné un brevet d'universalisme à Dieudonné pour ses déclarations sur «le judaïsme, première des escroqueries» n'en est pas l'exemple le moins démonstratif.

 

Mais revenons à l'arrêt : je n'en citerai qu'un seul passage, accablant pour la chaîne de télévision et son journaliste, traité de menteur : «la thèse dite de la Mena, sujet de l'ouvrage de Gérard Huber sorti en janvier 2003 sous le titre "contre-expertise d'une mise en scène", qui infère, du fait qu'on voit de jeunes palestiniens mettant à profit la présence de caméras pour jouer des scènes de guerre et de blessures, le caractère fictif de la mort du jeune Mohamed Al Dura, reprise par Philippe Karsenty, s'est appuyé sur les réticences persistantes de France 2 a laissé visionner les rushes de son cameraman, sur l'imprudente affirmation, par Charles Enderlin, qu'il aurait coupé au montage les images de l'agonie de l'enfant et sur les déclarations faites par plusieurs journalistes ayant visionné les rushes».

 

J'avais toujours dit et écrit que Charles Enderlin avait, dans le meilleur des cas pour lui, commis le mensonge par imprudence le plus grave de l'histoire du journalisme audiovisuel, en affirmant péremptoirement, sans la moindre preuve, par préjugé, par facilité, par démagogie que le «petit Mohamed» était mort sous les balles israéliennes.

Mensonge le plus grave, car c'est au nom de ce symbole enfantin du martyrologe de la soldatesque sioniste, que des milliers depuis sont morts, jusqu'à Daniel Pearl, égorgé sous la photo de l'enfant-icône.

Aujourd'hui, à la lecture de l'arrêt de justice, la thèse d'une supercherie dont le journaliste aurait été peut-être lui-même la victime trop docile et bienveillante sort renforcée.

 

Je ne souhaite pas piétiner Charles Enderlin. Je ne l’ai jamais considéré comme le «traître» que d'aucuns ont dépeint.

Je rappellerai simplement qu'il vit encore en Israël et qu'il a servi dans les parachutistes.

Je ne partage certes pas sa vision convenue du conflit proche-oriental, mais je la respecte.

Sa faute est ailleurs. Tellement plus banale. Tellement plus affligeante.

Enderlin, comme tant d'autres, sans le savoir sans doute, aime être du côté du manche.

C'était tellement facile, en pleine intifada, de désigner des casqués en kaki à la vindicte internationale. Et on a vu le succès de la cassette distribuée gracieusement au monde entier par une chaîne publique française extatique.

Comme il semblait facile, au nom de la même chaîne, de poursuivre devant une justice française que l'on savait   si rétive aux thèses hiérosolomites quelques inconnus que l'on voulait faire passer pour des fous ou des extrémistes, ou comme l'a dit mon confrère Szpiner, plaidant pour France 2 «un mélange de Faurisson et de Thierry Meyssan».

J’en sais quelque chose. Moi, à qui on reproche régulièrement cette odieuse manifestation de protestation, crime de lèse-majesté suprême contre la liberté de la presse, devant le siège de France 2.

D'autres, syndicalistes, amis de Dieudonné ou simples trublions, ont interrompu violemment des émissions en direct, pour moins que cela, sans encourir autant de critiques outragées.

Retour sur Enderlin et anecdote significative. Quelques jours après le lynchage des deux malheureux réservistes israéliens égarés dans Ramallah, par une foule les déchiquetant littéralement à pleines dents, une amie commune, officiant comme journaliste dans la même chaîne que le journaliste débouté, l'appelle devant moi pour recueillir ses commentaires après que la R.A.I, ainsi qu'on s'en souvient peut-être, se soit empressé d'indiquer à l’Autorité Palestinienne qu'elle n'était absolument pour rien dans la diffusion des images du carnage :

- Alors Charles, c'est vrai que les journalistes étrangers en Palestine ont la trouille ?

- Dis plutôt qu'ils sont terrorisés. Mais bon, je ne t'ai rien dit...

Tout était dit au contraire. D'un côté, la certitude du scoop, avec des commentaires dans le sens du poil. De l'autre, la crainte révérencieuse de déplaire.

Viennent ensuite, seulement ensuite, les justifications, les approximations, les mensonges.

 

Mais cessons de tirer sur cette ambulance médiatique, et osons encore deux conclusions :

 

- hormis dans le landerneau communautaire ou pro-israélien habituel, quel média a annoncé la décision judiciaire ? A l'exception de France 2, le mercredi soir, dans un communiqué incompréhensible même pour les plus avertis annonçant un pourvoi : aucun.

Les quotidiens de la presse écrite, qui avaient annoncé copieusement  la décision de première instance, se sont bien gardés, pour l’heure, avec un bel esprit corps, de tout commentaire.

 

- la commémoration par la même presse du 60ème anniversaire de l'État juif a été, dans l'ensemble, de très haute tenue.

Rien à voir avec les analyses quotidiennes, et toujours en cours, sur le conflit israélo-palestinien qui font la part belle aux thèses arabes («la faute à la colonisation») tout en occultant soigneusement les problèmes d'Israël (les attentats, le refus arabe d'un État juif)

Tout se passe ainsi comme si, y compris dans le cas Mohamed Al Dura, après avoir perdu la bataille de l'actualité, Israël finissait toujours par gagner celle de l’Histoire.

Toujours ?

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16 mai 2008 5 16 /05 /mai /2008 11:28

BON ANNIVERSAIRE

 

Sans vouloir jouer, trop facilement, les Cassandre ou les Jérémie, j'avoue éprouver un peu de mal à me joindre au concert de réjouissances satisfaites qui saluent le 60ème anniversaire de l'État juif.

Sans oublier, évidemment, de savourer les invraisemblables succès, militaires, démocratiques, économiques, scientifiques du pays, trop de signes déplaisants altèrent ma joie première.

Le missile Grad, venu d'Iran via Gaza constitue, à n'en pas douter, plus qu'un symbole désagréable, puisqu'il a pu atteindre avec précision le centre commercial d'une ville aussi importante qu'Ashkelon et causé de grands dégâts matériels et humains.

Il semblerait que les actuels dirigeants de l'État sexagénaire n’aient pas encore suffisamment médité les conséquences non seulement stratégiques mais également politiques et psychologiques d'une situation aussi nouvelle.

Celui qui vous parle, dans ces pires cauchemars, ne pouvait imaginer que si – comme c'est désormais le cas – les Arabes de Palestine disposaient sur une portion de leur territoire, d'une entité quasi étatique qui déciderait d'envoyer sur le territoire israélien un missile, la réponse ne serait pas immédiate.

Qu'on me comprenne bien, nous ne sommes plus dans la situation, largement surréaliste, qui prévalait du temps de feu Arafat, qui prévaut encore en Cisjordanie sous la férule molle d'Abou Abbas, où des groupes terroristes factieux attaqueraient Israël en dépit des efforts d'une Autorité Palestinienne qui tenterait, même insuffisamment, même hypocritement, de s'y opposer.

Nous sommes en face d'un territoire officiellement déclaré hostile par Israël, car gouverné par un Hamas, issu des armes, des urnes et des sondages.

Si l'actuel premier ministre israélien, déjà largement discrédité pour des raisons étrangères au débat, ne tirait pas les conséquences d'une telle situation politique et militaire, si de leur côté, les Arabes de Palestine continuaient de constater que le colosse israélien est émasculé et semble se soucier davantage des civils du camp hostile plutôt que des siens propres ; que vaudraient alors de nouveaux accords politiques, où les groupes extrémistes sauraient qu'ils peuvent continuer impunément à s'attaquer aux civils israéliens sans craindre une réplique identique.

Certes, je ne méconnais ni les difficultés morales et politiques d'une situation aussi tragique.

Mais c'est précisément, en homme de paix, que je m'exprime aujourd'hui pour vous dire, une nouvelle fois, que la paix, la vraie paix, la seule paix qui vaille ne peut se faire que dans le courage et l'intelligence et non dans la béatitude et l'ambiguïté.

 

D’après sa chronique sur RCJ du 16 mai 2008

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4 avril 2008 5 04 /04 /avril /2008 12:59

 

RAMALLAH N’EST PAS LHASSA

 

Aujourd’hui j’ai envie d’aborder deux grands sujets qui fâchent tout rouge, dès l’instant où l’on ose dire des évidences à voix haute et ferme.

 

 

Première évidence : Ramallah n’est pas Lhassa.

 

Les derniers événements survenus au Tibet m’ont fait rêver à ce qui aurait pu advenir en Palestine au cas, bien improbable, où les habitants arabes de cette contrée disputée avaient été guidés par un Dalaï-lama moyen-oriental.

 

Je n’ai, pour ma part, aucune espèce de doute, que dans cette heureuse occurrence, les arabes palestiniens disposeraient depuis longtemps d’un état indépendant et souverain.

 

Je suis certain que les israéliens assurés de pouvoir vivre eux-mêmes pacifiquement à côté d’un peuple qui aurait renoncé à ses sombres chimères, n’aurait pas demandé mieux que de composer avec lui, ainsi, au demeurant, qu’ils l’ont toujours accepté par la voix de ses mandants.

 

En réalité, c’est mon rêve qui est chimérique.

 

Il faut bien, hélas, se persuader que le nationalisme « palestinien » n’est pas construit sur le modèle tibétain du désir de conserver son mode culturel spécifique ou d’acquérir l’indépendance, mais sur le modèle islamiste et panarabe de ne pas tolérer le moindre élément non musulman et non arabe sur la moindre parcelle de la Terre d’Islam.

 

Jusqu’à ce jour, et que cela plaise ou non, ni le mufti de Jérusalem allié des nazis, ni son successeur Arafat concepteur du terrorisme moderne et médiatique, ni les leaders du Hamas, ni même le placide et terne Abou Abbas au passé révisionniste bien établi n’ont admis, quand bien même ils divergeraient sur la tactique et les méthodes, la coexistence définitive à côté d’un Etat juif souverain.

 

Ils n’ont donc pas d’intérêts pour la création d’un État arabe de Palestine indépendant sur une partie de la terre sacrée, en tant que fin en soi.

 

Raison pourquoi, tant que ce peuple n’aura pas acquis la maturité politique suffisante pour accoucher d’un chef déterminé et responsable, toutes les tentatives d’accord ne pourront qu’échouer, faute d’intérêt.

 

Autant, au moins, en être conscient.

 

 

Deuxième évidence : La terreur paie.

 

Je racontais dans ma précédente chronique par quelles pressions psychologiques et physiques, le camp arabe avait pu réussir à imposer l’usage de l’euphémique « activiste » plutôt que le plus cru « terroriste ».

 

Le sort qui est fait au film « Fitna » suit cette même et implacable logique de l’intimidation.

 

Entendons-nous bien. Je n’ai pas vu Fitna. J’ignore ce que le film contient et je veux bien accepter l’hypothèse qu’il constitue une charge excessive contre l’Islam.

 

On écrit partout que son auteur, Geert Wilders, serait un député d’extrême droite.

 

Je reste, par expérience, très méfiant. On a dit les mêmes choses peu de temps après les assassinats de Théo Van Gogh et de Pym Fortuyn avant que de considérablement nuancer leurs portraits, les pauvres une fois enterrés.

 

Tout ce que je sais, tout ce que je vois, c’est que les vociférations et les menaces de ceux qui ont certainement en commun avec moi de ne pas avoir vu ce film ont déjà fait que celui-ci a fait l’objet d’une condamnation universelle, ainsi que d’une quasi-interdiction générale que l’esprit chagrin qui s’exprime aurait la nette tendance de trouver, en toute hypothèse, un brin disproportionnée.

 

On voudra bien comparer le silence des agneaux occidentaux aux cris d’orfraies que les mêmes poussaient, hurlant à la censure, quand certains avaient osé soumettre pacifiquement certains articles de presse anti-juifs, à l’examen de l’autorité judiciaire…

 

La terreur paie vous dis-je.

 

 

 

(D’après ma chronique sur Radio J)

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20 mars 2008 4 20 /03 /mars /2008 16:27

 

couv-adler-converstaion.jpgConversation sur les sujets qui fâchent

 

 ouvrage de 

 

Alexandre Adler

et

Gilles-William Goldnadel

  Ed. Jean-Claude Gawsewitch

D'un côté, Alexandre ADLER, l'un des journalistes les plus prestigieux de France, érudit, historien, géopoliticien amoureux de la complexité et des paradoxes.

De l'autre, Gilles William GOLDNADEL, l'avocat réputé, engagé, non-conformiste. Tous deux ont choisi de converser sur les sujets les plus passionnément controversés: le conflit israélo-palestinien, l'immigration, l'identité, le racisme, la Shoah et les concurrences victimaires, la bombe iranienne, la justice, les médias etc...

Leurs échanges aboutissent à deux regards très différents et très originaux sur le monde tel qu'il est et tel qu'il sera. Le rejet de tout a priori qu'ils partagent, aboutit à un dialogue unique dans son originalité et sa qualité.

Pour commander le livre en ligne :

http://www.amazon.fr/s/ref=nb_ss_w/403-3381382-8321232?__mk_fr_FR=%C5M%C5Z%D5%D1&url=search-alias%3Daps&field-keywords=conversation+qui+fachent+goldnadel

 

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19 mars 2008 3 19 /03 /mars /2008 11:22

JOSEPH, BENJAMIN, MOULOUD, PATRICK, ALEXANDRE et moi….

 

Dans son journal (1933-1939), Joseph Goebbels raconte le 2 avril 1936, qu’un scandale menace d'éclater en Allemagne hitlérienne à propos de fraudes électorales.

Le ministre de la propagande a indiqué aux correspondants étrangers qu'il y aurait des expulsions au cas ou l'affaire serait ébruitée. Il note (page 289) : « la presse étrangère passe sous silence l'affaire. Ma menace a fait de l'effet. »

Et Laurel Leff relate, dans un livre que j'ai déjà recommandé (« Relégué en page 7 » Calmann-Lévy) consacré au New York Times pendant la seconde guerre mondiale, comment le distingué correspondant du prestigieux journal américain à Berlin s'est tenu quiet pour conserver sa place.

M'est avis que nombre de journalistes ne se conduisent guère autrement aujourd'hui lorsqu'ils se sentent menacés dans leur chair ou dans leur emploi.

J'excepte évidemment les grands reporters courageux, quand il y en a, car je n’en vois pas beaucoup ces derniers temps ni au Tibet, ni au Darfour. Pékin et Khartoum ont bien de la chance.

En revanche, il y en a beaucoup en Palestine et en Israël. Certains pensent même qu'il y aurait comme une disproportion.

Et là, la sourde menace fonctionne. Je rapportais dans mon précédent blog-note, comment le patron de l'agence Reuter avait avoué que ses correspondants seraient en danger au Proche-Orient au cas où ils utiliseraient le terme de « terroristes » pour qualifier les membres du Hamas ou du Fatah plutôt que le plus convenable « activistes ».

Certains, sans doute, se souviennent encore des plates excuses du correspondant de la RAI en Palestine, adressées à Yasser Arafat, pour que surtout, il ne pense pas que la chaîne italienne était pour quoi que ce soit dans la diffusion des images du lynchage en octobre 2002 par les palestiniens de deux Israéliens égarés dans Ramallah.

Pendant ce temps, France 2 distribuait gratuitement aux chaînes du monde entier, le reportage combien controversé de Charles Enderlin sur la mort de Mohamed Al Dura, sans craindre autre chose que des protestations aussi pacifiques qu’impuissantes.

 

C'est dans ce contexte qui pourrait donner raison aux plus cyniques ne croyant qu'aux rapports de force, plutôt qu'aux démocrates candides, que Benjamin Barthe, pigiste au monde, vient de consacrer un article sur l'éventuel boycott par Israël de la chaîne arabophone Al Djazira.

En gros, ce serait une faute, voire une atteinte à la démocratie, de voir le gouvernement de Jérusalem bouder un organe de presse qui n'aurait rien à se reprocher.

Dans cet article qui fait la part belle aux éternels contempteurs de la politique israélienne, il ne manque qu'un seul petit détail, presque rien, et que j'ai bien du mal à considérer comme une omission fortuite : la révélation de ce que l’Autorité Palestinienne, elle-même, a décidé de boycotter la chaîne du Qatar en raison de son soutien flagrant au Hamas…

 

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Je vous annonçais il y a quelques mois que Mouloud Aounit m'avait traîné devant le tribunal correctionnel pour me voir expier mon soutien à Alain Finkielkraut, dans le cadre d'une chronique radiophonique ou, entre autres vérités, j'indiquais qu'il était « l'ami de Ramadan », « le compagnon de route des islamistes », et « celui qui se rendait dans des manifestations où l'on criait : "mort aux juifs" ! ». Il faut croire qu'il ne s'agissait pas de billevesées disqualifiantes, puisque le tribunal a débouté le président de ce pauvre et déliquescent MRAP de ses demandes à mon endroit.

  

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Dans un registre assez voisin, on m'interroge, jusqu'à me lasser, sur mon différend avec Patrick Klugman, en suite d'une série d'articles qui l'ont mis en cause récemment dans l'excellent Actualité Juive.

L'ancien président de l'Union des Etudiants Juifs de France (U.E.J .F.) s'est vu reprocher par beaucoup, d'utiliser, de manière sélective, l'antisémitisme et ses différentes fonctions au sein de la « communauté » pour se faire une petite place au Parti Socialiste.

C'est son affaire, et il ne sera, hélas, pas le premier.

Pour tenter de se disculper de ses dernières espiègleries, et, surtout de s'être désisté dans le cadre d'une procédure qu'il m'avait prié de diligenter contre Edgar Morin et  Le Monde pour un article désormais célèbre pour son caractère aussi stupide qu'haineux, Klugman a commis un gros et vilain mensonge en prétendant qu'il ne m'avait jamais rien demandé...

Comme si j'avais l'habitude de représenter des parties sans leur accord, et alors même que je bénéficiais des couleurs de France-Israël et d’Avocats Sans Frontières et que je n'avais donc nul besoin de son organisation pour réclamer justice pour l'un des articles les plus infâmes de l'après-guerre.

Sans vouloir m'abaisser à polémiquer avec Klugman, je me contenterai, pour l'illustration définitive du personnage, à reproduire ci-après un succulent passage de la lettre de désistement et d'excuses que celui-ci a adressée à Edwy Plenel, alors responsable du journal vespéral, et qui constituera à tout jamais le modèle indépassable de la courtisane obséquiosité à employer pour tenter de se concilier les bonnes grâces des puissants de ce Monde : « Sans vouloir porter de jugement sur l’article incriminé, sachez que je reste plus que tout attaché à la richesse, la qualité et la pluralité du débat animé chaque jour dans les pages du Monde auquel j’ai eu l’honneur d’apporter ma modeste contribution  ».

J'ajouterai, pour finir, que ladite lettre de désistement à été utilisée avec profit par Edgar Morin et ses amis tout au long de la procédure.

 

 

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Enfin, il est possible que, pendant quelque temps, le Blognadel soit un peu paresseux.

C'est qu'il me faut défendre une « Conversation sur des sujets qui fâchent » (éditions Jean-Claude Gawsewitch) que j'ai entretenue avec mon ami Alexandre Adler, sur des thèmes que les lecteurs de ce blog peuvent imaginer et qui ne devrait pas, je le gagerais, les fâcher outre mesure…

 

 

 

 

 

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11 février 2008 1 11 /02 /février /2008 15:19

LES QUATRE PILIERS CREUX DE LA SAGESSE

 

Dans le cadre de la querelle d'Orient, il existe quatre postulats, quatre principes quasi religieux qui partagent le privilège insigne d'être sacrés, indiscutables et faux.

En conséquence, l'iconoclaste qui s'exprime à aujourd'hui la détermination de les discuter au risque de brûler dans les flammes infernales du conformisme.

 

Premier pilier : il faut améliorer les conditions de vie économique de la nation arabe de Palestine. C'est ainsi qu'elle se fera moins désespérée et donc plus modérée.

Faux. Depuis 1920, d'excellents esprits professent avec une parfaite bonne foi ce principe généreux mais objectivement erroné.

Les premiers sionistes ont contribué à l'amélioration des conditions de vie des Arabes dès leur arrivée (raison pourquoi de nouveaux «palestiniens» ont immigré en grand nombre de Syrie) : cela n'a modéré en rien les habitants, arabes et musulmans, de la région.

Le niveau de vie des Arabes israéliens ne cesse de croître. Il est infiniment supérieur à leurs frères voisins : leur nationalisme et leur refus de l'État juif augmente dans les mêmes proportions.

Daniel Pipes vient d'écrire un article édifiant dans lequel il montre que la courbe des attentats terroristes suit de manière assez servile l'augmentation de l'aide internationale à la Palestine, plutôt que de décroître.

Je conseille en conséquence aux donateurs internationaux de bonne volonté de relire Tocqueville qui écrivait déjà que, contrairement aux idées reçues, la prospérité est souvent la mère éplorée de la radicalité.

Dois-je enfin rappeler aux esprits distraits que les kamikazes de Manhattan, de Londres ou de Madrid étaient d’excellents fils de famille, bien intégrés dans la société occidentale ?

 

Second pilier : il faut qu'Israël fasse preuve de flexibilité et de générosité : c'est ainsi que le monde arabe lui tendra la main.

C'est ce que Bernard Kouchner, avec une insistance qui pourrait, à la longue, lasser ne cesse de très gentiment répéter. Mais c'est également faux.

La triste observation des faits infirme, hélas, cruellement ce noble postulat :

Oslo, l'évacuation du Liban garantie par ce pays et l'ONU, l'évacuation unilatérale de Gaza ont été considérés par le camp arabe comme autant de signes de faiblesse montrant que l'ennemi détesté pouvait être vaincu par les armes de la terreur.

Ce débat quasi philosophique entre intransigeance et modération date, en réalité, de l'arrivée des pionniers juifs en Palestine : c'est Tabenkin, pourtant pacifiste d'extrême gauche, qui répondait à Jabotinsky, pourtant d'extrême droite, qui le sommait d'abandonner une position indéfendable, compte tenu de la disproportion du rapport de forces : «Dans l'univers culturel des Arabes palestiniens, un retrait serait considéré comme une preuve de faiblesse qui appellerait demain d'autres reculs et condamnerait les Juifs, du coup, à se retirer jusqu'au désert ou à la mer...» Cet univers culturel a-t-il beaucoup changé ?

 

Troisième pilier : L'Autorité Palestinienne de Mahmoud Abbas se caractériserait par la modération et l'esprit de compromis :

Certes, dans une théorie de la relativité politique, on est toujours le modéré de quelqu'un.

Mais, précisément, l'examen factuel objectif oblige à relativiser cette optimiste croyance.

Ce sont les «brigades Al Aksa» membres du Fatah du président palestinien qui commettent actuellement en Cisjordanie la plupart des attentats sans que ce dernier ne dise mais.

Mahmoud Abbas, quand il condamne les actes de terreur du Hamas, ne dit pas qu'il s'agit d'actes immoraux, mais explique qu'ils desservent la stratégie palestinienne.

Très récemment, il n'a pas manqué de transmettre ses condoléances attristées à l'un des leaders de l'organisation islamiste pour la perte de son fils, mort les armes à la main, exactement comme Yasser Arafat s'était jadis rendu aux obsèques d'Ayache alias «l'artificier» du Hamas.

Enfin, faut-il rappeler que jusqu'à présent ces «modérés» se refusent à reconnaître toute légitimité à l'existence d'un État juif qui vivrait aux côtés de l'État arabe palestinien en gestation.

Sans vouloir faire montre d'un esprit chagrin, si un responsable politique israélien adoptait une  posture symétrique, il y a fort à parier qu'il ne serait pas étiqueté «modéré» par l'opinion politique et médiatique internationale.

 

Quatrième et dernier pilier du dogme idéologique : la population arabe de Palestine est la victime d'un conflit dont elle ne porte aucune responsabilité.

Il s'agit ici du postulat le plus sacré, le discuter équivaut  au blasphème suprême.

Bien entendu, il ne saurait exister de responsabilité collective de tout un peuple.

Une fois posé ce lieu commun précautionneux, il ne devrait pas être interdit de s'interroger sur la responsabilité des élites, des dirigeants politiques, de la culture politique et intellectuelle, et sur les actes d’une population, fut elle arabe et musulmane.

Dans ce cadre, j'affirme que les Arabes de Palestine sont les principaux responsables des maux qu'ils subissent et dont ils ont coutume de se plaindre depuis 60 ans.

Je ne parle pas seulement de leur irrédentisme obstiné, je ne fais pas seulement allusion à leur pratique mortifère qui a fait du terrorisme aveugle leur spécificité culturelle.

Je fais référence au fait que c'est cette population, et pas une autre, qui a porté au pouvoir un mouvement islamiste au moment même où la population de son ennemi avait donné mandat à un gouvernement élu précisément pour quitter les territoires revendiqués par elle.

Je fais référence également au fait que sur une portion du territoire évacué, cette population, plutôt que de créer un modèle de l'État en devenir, a préféré se transformer docilement en boucliers humains complices de lanceurs de missiles sur le peuple détesté.

J'affirme en conséquence que le phénomène de victimisation outrancière de cette population constitue l'une des perversions intellectuelles les plus tragiques de notre époque.

 

 

Ainsi, les quatre piliers qui soutiennent l'édifice politique, moral et intellectuel que constitue la vision convenue du conflit israélo-palestinien sont creux comme les songes d'Orient.

Ce n'est pas d'aide économique, ni de flexibilité politique qu'ont besoin les Arabes de Palestine.

Mais plutôt que d'être traités en mineurs incapables, d'être enfin placés devant leurs responsabilités.

Comme un peuple majeur qu'ils aspirent, paraît-il, à être.

 

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4 février 2008 1 04 /02 /février /2008 21:50

QUAI DES BRUMES ET DES LUEURS

 

 

Sans vouloir crier haro sur l'excellent homme qui occupe désormais le fauteuil de Gabriel Hanotaux et d’ Aristide Briand, je lis, sous sa plume, dans la dernière livraison du « Point » :

« Dans quelques semaines, les 400 000 déplacés du Tchad n'auront plus à redouter les incursions, les meurtres et les viols des Janjawids traversant la frontière ».

N'est-ce pas s'être beaucoup, beaucoup, avancé, quand on voit la déconfiture d'un régime tchadien qui avait au moins la vertu de résister aux voisins islamistes ?

Le minimum syndical, en matière de solidarité affichée avec ce régime comme en matière de crédibilité internationale ne semble guère avoir été effectué.

Toujours sous la plume de Bernard Kouchner : « Reste bien sûr à trouver une solution politique durable à ce conflit (du Darfour). Celle-ci ne sera possible que si nous parvenons à convaincre le principal chef rebelle, Abdel Wahid Al Nour, de négocier avec le régime de Khartoum. Bien que réfugié en France, il est jusqu'ici resté sourd à nos demandes, aux pressions de ses alliés les plus proches ».

En matière de pressions, je ne suis pas le plus mal placé, avec Avocats Sans Frontières qui le soutient, pour vous dire que la France menace discrètement ce héros authentique de ne pas renouveler sa carte de séjour au cas ou celui-ci ne se ferait pas plus docile.

Quand on connaît le caractère de l'homme, quand on sait d'autre part qui la France abrite avec davantage d'hospitalité, cela ne paraît ni très malin, ni très digne.

 

 

 

 

Lu « Un Siècle De Trahison » du grand historien anglais David Pryce-Jones que vient de publier Denoël. L'ouvrage, magistral, est consacré aux relations entre la diplomatie française et les Juifs de 1894 à 2007.

Bien entendu, c'est passionnant.

Ainsi, quand on lit que le 6 décembre 1938, le ministre français des affaires étrangères, Georges Bonnet, reçoit au Quai d'Orsay son homologue nazi, Joachim von Ribbentrop.

Un grand dîner est donc organisé chez Georges Bonnet en liaison avec l'ambassade d'Allemagne qui demande à ce que les noms des ministres français d'ascendance juive, en l'occurence Georges Mandel et Jean Zay, soient rayés de la liste des invités.

Le seul ministre qui refusera de se rendre à ce dîner, sauvant l'honneur du gouvernement devant l'avilissement diplomatique, sera le Ministre de la Marine, et ténor du barreau, César Campinchi.

J'écris cela, en pensant à mon cher vieux Versini-Campinchi, son digne petit-neveu, comme lui, intransigeant à la Barre et sous la robe.

Je pense aussi à cette récente petite lâcheté qui a fait que lors du dernier voyage présidentiel en Arabie Saoudite, un journaliste juif soit demeuré, sans bruit, sur le tarmac.

Parmi les innombrables portraits, témoins d'une époque, celle de Gaston Bernard, consul de France en Italie à la fin des années 30. Avec une ironie distinguée il décrit à sa hiérarchie les réfugiés juifs fuyants l'Allemagne nazie : « La sollicitude a été poussée jusqu'à assurer aux émigrants les services du culte talmudique et l'emploi exclusif de la cuisine kasher : il convient d'ajouter que celle-ci communique à ses navires une odeur sui generis qu'apprécierait, sans doute à un degré mineur, une clientèle de composition normale ».

Je recommanderais donc à tous cette édifiante lecture.

Est-il cependant naïf de penser que ce livre n'a plus que des vertus d'édification historique ?

Quand, comme moi, on fréquente, de temps à autre, le Quai d'aujourd'hui, ou l'ambassade de France à Tel-Aviv, on serait tenté de l'espérer.

Bien entendu, Orsay n'épouse pas les thèses de Jérusalem, et nul au demeurant ne le lui demande. Il n'empêche que c'est à Paris, aujourd'hui, et nulle part ailleurs en Europe que l'on tient le mieux tête au régime nazislamiste de Téhéran. Ce n'est évidemment pas assez, mais c'est mieux qu'à Rome, à Berlin et, d'évidence, qu'à Moscou.

Bref, les temps changent. Le cynisme méchant et maniéré des Roger Peyrefitte n'a plus autant cours.

Jusqu’à  Denoël, hier antisémite et aujourd'hui excellente maison...

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28 janvier 2008 1 28 /01 /janvier /2008 12:33

BRAVO L’ARTISTE ?

 

Ce qui vient de se passer à Gaza devrait servir de cas d'école pour tous ceux qui souhaitent étudier la situation politique et médiatique dans laquelle se trouve aujourd'hui plongé Israël.

 

Voilà un pays démocratique gouverné par une équipe qui a reconnu le fait national arabe palestinien et a accepté la création d'une structure étatique palestinienne sur une partie du territoire historique.

 

Voilà un pays démocratique attaqué depuis sept ans par un groupe terroriste qui a pris le pouvoir par les urnes et par la force sur une portion de ce territoire évacuée sans contrepartie.

 

Voilà un état qui réplique par des moyens militaires contenus et ciblés visant à épargner une population civile qui pourtant fait très largement cause commune avec les terroristes qu'elle a élus, et qui accepte docilement de servir de boucliers humains pour des attaques qui partent parfois du cœur de ses maisons et de ses écoles.

 

Voilà un État démocratique qui, de guerre lasse, a commencé un blocus limité du territoire hostile.

 

Voilà cette entité terroriste qui, de manière surréaliste, orchestre elle-même grossièrement sa  victimisation cousue de fil blanc en aggravant les mesures de rétorsion, en se coupant  l'électricité et en envoyant devant des caméras complaisantes des femmes et des enfants, bougies à la main, hurler leur colère et leur humiliation habituelles.

 

Voilà une population qui force le blocus avec l'assistance d'autorités égyptiennes pourtant chargées dans le cadre d'accords conclus avec l'État démocratique de surveiller la frontière de l'entité terroriste.

 

Et voilà à présent une communauté médiatique décrivant avec empathie «l'exode» de la population prétendument affamée en faisant fi du contexte politique, des menées terroristes, et de la détresse de la population des villes bombardées sans relâche.

 

À première vue, on serait tenté d'applaudir la performance.

 

Mais serait-ce vraiment manquer de sportivité que de considérer qu'il y a peu de mérite à remporter la partie lorsque l'arbitre est défaillant et le public acquis d'emblée ?

 

   

 

******************* 

 

  Ainsi que je vous le disais précédemment, Mouloud Aounit a eu la bonne idée de m'inviter à comparaître le mardi 29 janvier prochain devant le tribunal correctionnel de Paris aux motifs que je lui ai reproché de se rendre dans des manifestations où l'on crie «mort aux juifs !»

 

Il y encore quelques mois, c’eut été un plaisir de  rappeler à cet antiraciste d'opérette ses complaisances pour Ramadan, Dieudonné ainsi que pour la séduisante et révisionniste Ginette Skandrani.

 

Mais aujourd'hui, compte tenu de la déliquescence du MRAP et plus encore de son président -- fossoyeur, j'avoue que j'aurai surtout l'impression de perdre mon temps. Bien fait pour moi. Ça m'apprendra à parler de n'importe quoi.

 

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