Pour la reprise de mon blog, vous trouverez ci-après l'article que m'a inspiré le conflit libanais. J'ai resitué les événements et leur perception dans la perspective du contexte idéologique sommaire et dominant qui oriente, selon moi, le regard sur le monde des apparences.
Bonne lecture.
GWG
Parenthèses sur une défaite étrange
(première partie) Les observateurs les moins subjectifs s'accordent à reconnaître que l'offensive israélienne menée contre le Hezbollah s'est soldée par un échec.
Ils ont raison.
La première manche qui vient de s'achever constitue pour l'État juif une manière de défaite militaire, politique, et, avant tout, psychologique.
Touchant à cette dernière matière, un psychodrame s'est déroulé et se déroule encore en Israël comme hors de ce pays dont l'examen fera l'objet du principal de mes réflexions.
Rien d'étonnant, la question israélienne relevant, on le sait, davantage du fantasme que de l'observation du réel.
Ayant tenu à me trouver durant le conflit parmi les Israéliens – et même parfois ceux qui recevaient les missiles – on voudra bien considérer les lignes qui vont suivre comme un regard orienté dans toutes les acceptions du terme.
Le titre de ce long article rappelle – fort immodestement – l'ouvrage inoubliable de Marc Bloch consacré à l'analyse militaire, politique, sociologique et psychologique de la déroute française de 1940.
Il ne saurait ici être question de la même ambition, faute de temps... et sans doute de talent.
Surtout, et heureusement, la provisoire déconvenue de l'État hébreu n'est comparable en rien avec la catastrophe examinée par le grand historien et résistant, et pourrait même accoucher de nouveaux succès.
Il n'empêche. C'est avant tout parce qu'Israël ne pouvait pas gagner dans les conditions militaires, politiques, médiatiques et psychologiques de notre étrange époque que j'ai tenu à évoquer le critique acéré et fulgurant d'une précédente période nullement dénuée de rapport.
Pour me livrer à cet examen, j'ai, arbitrairement, revisité certains épisodes du conflit israélo- libanais pour les éclairer à la lumière du regard auquel j'ai habitué mes lecteurs.
Je voudrais enfin dire que ce prétexte arbitraire ne concerne pas seulement les événements revisités mais le conflit lui-même.
Tout autre conflit qui opposerait aujourd'hui un état occidental agressé à des éléments irréguliers islamiques utilisant la violence au milieu de civils télévisés aurait, comme je l'ai écrit tant de fois, accouché, peu ou prou, du même résultat.
Tant il est vrai que cette défaite étrange est avant tout celle de l'Occident tétanisé d'aujourd'hui.
Béotiennes réflexions sur un échec militaire Jamais, depuis longtemps, le contexte politique n'avait autorisé l'État d'Israël à utiliser le pouvoir des armes pour modifier, comme il l'avait annoncé « les règles du jeu ».
Le sommet du G8 avaient non seulement désigné le Hezbollah comme fauteur de guerre mais il avait encore entériné les buts de guerre de l’État hébreu agressé :
Libération sans conditions des deux soldats prisonniers et désarmement de la milice islamiste conformément à une résolution onusienne jusqu'à présent platonique.
À telle enseigne que la presse internationale, habituée depuis des lustres aux condamnations rituelles de l'État juif, est demeuré un temps littéralement interdite devant une attitude aussi insolite.
On verra plus loin qu'une partie d'entre elle se reprendra très vite, lorsque la réflexion pourra enfin céder le pas à l'image commentée. En outre, jamais non plus depuis longtemps, une administration américaine n'était disposée avec autant de détermination à laisser agir un allié dont les intérêts semblaient coïncider parfaitement avec les siens dans le cadre de la guerre contre le terrorisme islamique.
Quitte à indisposer un temps des alliés arabes, au demeurant fort critiques à l'égard du fondamentalisme chiite.
Pour autant, encore eût-il fallu respecter les nouvelles règles d'un jeu militaire sans doute injouable.
Israël se devait, en effet, conformément à ce qu'il avait imprudemment annoncé, réduire à quia rapidement le Hezbollah tout en ne portant pas délibérément atteinte à une population civile complaisante derrière laquelle il se protégeait aisément.
Il se devait aussi d'obtenir la libération sans conditions de ses deux soldats capturés.
Tout a été dit sur l’État d'impréparation de Tsahal à mener une guerre non conventionnelle et "asymétrique" contre un ennemi insaisissable, courageux et intelligent, sur la surestimation de la capacité de l'arme aérienne, sur le retard fautif d'avoir engagé l'infanterie, sur les atermoiements de l'échelon politique.
Tout a été écrit sur la sous-estimation de l'arsenal adverse, et notamment de ses armes antichars dont on a pu mesurer les ravages plus encore sur les fantassins que sur les blindés.
L'essentiel de ce qui a été dit et écrit me paraît crédible. Mais pas essentiel.
Le chef d'état-major de l'armée israélienne, Dan Haloutz, a déclaré le 21 août « qu'Israël avait gagné aux points et non par K.O » et cette déclaration me paraît aussi militairement crédible que psychologiquement erronée.
Le Hezbollah a reçu de terribles coups, son infrastructure militaire gravement endommagée. Raison pourquoi il a été contraint d'accepter la fin des hostilités dans le cadre d'une résolution qui prévoit expressément son désarmement.
M'étant rendu au milieu des soldats réservistes ou d'active, je peux témoigner de leur degré de motivation et de détermination totale.
Peu d'armées au monde auraient pu atteindre un tel résultat dans des conditions identiques.
Il n'empêche. Alors que, l'état-major de Tsahal annonçait triomphalement dès les premiers jours de la guerre avoir détruit les deux tiers de ses capacités, le Hezbollah continuait, de manière organisée, le dernier jour du conflit à lancer sur Israël une pluie de missiles.
Dès lors que, l'ennemi islamiste n'était pas K.O, général Haloutz, vous auriez dû savoir que dans le cadre du jeu pervers et injouable qu'Israël est tenu de jouer, c'est le Hezbollah qui ne pouvait qu'être déclaré vainqueur aux points par le jury arabe, le jury international et, plus grave encore peut-être, le jury israélien.
« Grand Israël contre Petit Liban »
« Le Hezbollah résiste farouchement » contre la machine de guerre israélienne. « Le petit Liban » se retrouve pris entre le marteau Tsahal et l'enclume Hezbollah.
Tels ont été les titres de la presse arabe et internationale dès les premiers coups de canon.
Peut-on, pourtant, faire observer que le Liban n'est pas beaucoup plus petit ni géographiquement, ni démographiquement (4 millions contre 6 millions) qu'Israël ?
Qu'il peut bénéficier d'avantage d'aide financière et diplomatique du monde arabe qui l'entoure que son voisin ?
Et que si, d'évidence, l’État islamo-maronite ne fait pas le poids en face de l’État juif, c'est avant tout parce qu'il a toujours préféré se maintenir par le louvoiement victimaire plutôt que la volonté.
Pour ne reprendre que la dernière phase de son existence, n'est-ce pas lui, les Syriens partis, qui a préféré conserver au sein de son gouvernement le « Parti de Dieu », plutôt que le contraindre à désarmer, conformément à ses obligations ?
Certes, la tâche était difficile et périlleuse. Mais, sur ce terrain existentiel, la comparaison avec les difficultés rencontrées par Israël depuis soixante ans paraît terriblement déplacée.
Il semblerait que le jury international en ait perdu conscience depuis longtemps, si l'on juge avec quelle commisération compréhensive, il vient de traiter le « martyre » libanais.
De manière plus générale, le plus grand triomphe de la propagande arabe est d'avoir réussi, contre l'évidence factuelle, de magnifier Israël et de rapetisser d'autant ses adversaires.
Avant la guerre des Six Jours de 1967, avant mai 68, tout homme de bonne volonté moyennement politisé avait la perception suivante de l’État juif : pays minuscule, dépourvu de matières premières, faiblement peuplé, entouré de nations hostiles le surclassant sans commune mesure au plan démographique, économique et, partant, politique et diplomatique.
Cette perception pourtant toujours aussi rigoureusement exacte, énoncée aujourd'hui, est considérée par l'idéologie dominante, comme une image d'Épinal à ranger dans le magasin des accessoires obsolètes de l'Agence Juive.
Aujourd'hui, le pays arborant l'étoile de David fait figure de Goliath abusant de sa force colossale. Ses puissants ennemis ont fini non seulement par le faire croire au monde entier, mais encore par s'intoxiquer de ce mensonge.
En conséquence, ne pas être terrassé par le colosse, lui résister, lui survivre, revient à triompher de lui et du mythe de son invincibilité.
Et, effectivement, il s'agit d'un mythe.
Les Israéliens seraient, toujours selon la même propagande, convaincus de leur totale et inaltérable supériorité !
Contresens inepte : c'est bien, au contraire, parce qu'ils sont persuadés de la fragilité de leur État et de sa vulnérabilité, que les Israéliens considèrent toute menace comme une agression existentielle.
L'apparente « disproportion » de leur riposte appartient tout autant à une nécessité stratégique de survie basée sur l'impossibilité de mener durablement une guerre d'usure de basse intensité que sur une posture psychologique héritée d'une expérience historique traumatisante.
À ce stade de la psychologie, ouvrons une première parenthèse :
Les Arabes semblent aujourd'hui convaincus d'avoir remporté une magnifique bataille contre Goliath.
Dans le cadre d'un règlement tant espéré du conflit centenaire pareille croyance pourrait paraître avantageuse.
Il serait absurde de nier la satisfaction virile, aussi discutable qu'incontestable, d'un peuple, naguère raillé pour son inaptitude guerrière et aujourd'hui triomphant.
Là réside, sans doute, la dette principale des Juifs – fussent-ils éloignés du sionisme – envers les Israéliens.
On peut en conséquence concevoir la satisfaction arabe, d'avoir réussi, au moins imaginairement, à transformer leur adversaire en Goliath, puis lui avoir fait presque mordre la poussière.
Si une telle satisfaction psychologique était de nature à effacer partie de l'humiliation pathologique que le monde arabo-musulman ressent devant son impuissance face à un adversaire dont il perçoit en réalité la véritable taille et que l'Histoire l'avait habitué à traiter avec un mépris condescendant, celle-ci mériterait sans doute d'être politiquement utilisée.
Après tout, Sadate n'aurait jamais signé un traité de paix avec Begin sans avoir réussi au préalable à traverser le canal de Suez durant la guerre du Kippour.
Mais les temps ont changé. L'islamisme irrédendiste n'est pas le nationalisme ombrageux. Il ne se contente pas de panser les plaies du cœur outragé.
La victoire fantasmée n'est pas un onguent mais un produit dopant. Pas une consolation. Une sublime promesse.
Et voici Israël placé une nouvelle fois devant une alternative diabolique et fourchue : vaincu, il succombe ; vainqueur qu'à demi, il encourage ; triomphant, il humilie...
« Victoire à Cana »
Le Hezbollah aura, durant cette guerre des trente jours, remporté deux succès significatifs qui ont aujourd'hui valeur de victoire :
Le premier à Bitj Beil, en faisant reculer l'armée juive, dans le cadre d'une contre-attaque audacieuse.
Mais, son second succès s'est révélé encore plus éclatant et déterminant. Il s'est déroulé dans le village de Cana.
Le 30 juillet, les télévisions du monde entier ont pu enfin montrer ce qu'elles ont nommé « un massacre ».
« Deux bombes israéliennes », annoncent-elles, « se sont écrasés sur un immeuble. Une centaine de personnes sont enfouies sous les décombres ».
Parmi elles, des femmes, des enfants. Les images passent en boucle toute la journée. Un week-end d'indignation. Un concert international de condamnations.
Israël a réendossé son rôle médiatique habituel.
Mme Rice est à Tel Aviv. Elle oblige Olmert à suspendre les opérations pendant quarante huit heures.
Le Hezbollah peut triompher. Ses civils meurent sous les caméras.
Tout le reste, dès lors, n'a plus aucune espèce d'importance.
Peu importe que le nombre des victimes ait été délibérément gonflé (28 morts finalement dénombrés).
Celui qui, comme ici, ose se livrer à une comptabilité aussi apothicairement morbide s'expose à la condamnation pour crime de mauvais goût.
Peu importe que les Israéliens clament sur tous les tons que Cana était un fief du Hezbollah d'où partaient les missiles lancés sur la Galilée, et que, contrairement au Parti de Dieu qui les recherche avec gourmandise pour autant qu'ils soit juifs, les civils ne sont pas des cibles à atteindre mais à éviter.
À éviter pour des raisons éthiques. Mais à éviter aussi pour éviter précisément de voir le Hezbollah – et une partie de la presse – jubiler.
Jeu injouable dans lequel le Hezbollah est tout aussi friand de faire des victimes civiles dans le camp d'en face pour démontrer ses capacités sans en pâtir moralement que d'en obtenir et exhiber dans ses villages. À qui perd gagne cette fois.
Peu importe que le retour « triomphal » des habitants chiites dans leurs villages du Sud, faisant tous le V de la victoire, a montré, si besoin était, qu'il s'agissait plus de complices que de boucliers.
Peu importe que l'on puisse rappeler que les anglo-américains, censés incarnés le camp de la morale durant la seconde guerre mondiale, ont provoqué la mort de 110 000 civils en bombardant Dresde sans aucune raison militaire.
Au cas où on objecterait que les temps auraient changé, on pourrait suggérer que les troupes de l'OTAN ont causé la mort de 10 000 civils serbes lors du conflit du Kosovo, dans le cadre de ce qui sera désormais baptisé sans rire – ni larmes – des « dégâts collatéraux ».
Peu importe enfin que le même jour que Cana, ce 30 juillet, on apprenait – mais dans un entrefilet – donc on n'apprenait pas et voyait encore moins – qu'au Darfour, c'est-à-dire nulle part, les pourparlers étaient rompus parce que les milices arabes soudanaises avaient massacré tout un village dans le cadre d'un conflit ayant causé infiniment plus de mort que tous les conflits israélo-arabes réunis.
Peu importe en effet, puisqu'en réalité, de tels arguments fondés sur la raison – et non sur l'émotion – sont contre-productifs.
Plutôt que de plaider, de manière pathétique, leur dossier rationnellement étayé, les Israéliens auraient été mieux inspirés d'imiter leurs adversaires.
D'ouvrir les salles des hôpitaux de Haïfa, si possible jonchées de bandages ensanglantés, aux caméras de télévision.
D'exhiber les moignons des victimes des missiles.
De montrer leurs femmes orientales, si possible coiffées elles aussi de fichus, lancer au ciel des malédictions vengeresses.
D'organiser des cortèges spontanés de jeunes incontrôlés hurlant leur rage et leur humiliation à constater leur pays agressé.
Sottise que l'intelligence. Sur la planète CNN, un peuple fou de colère ne peut pas tout à fait être dénuée de raisons.
Parenthèse indélicate : n'ayant pas, à notre époque de haut degré d'humanité revendiqué, suffisamment de courage intellectuel pour aborder de front la question littéralement tabou (on verra pourquoi) de l'immunité des civils (en tous les cas de certains) en période de guerre, j'aborderai la question en citant le très humaniste Marc Bloch dans son « Étrange Défaite » : « Qu'est-ce au vrai, qu'un "civil", au sens que le mot revêt en temps de guerre ?
Rien de plus qu'un homme auquel le nombre de ses années, sa santé, parfois sa profession, jugée particulièrement nécessaire à la défense interdisent de porter des armes. Se voir ainsi empêcher de pouvoir servir son pays, de la façon dont tout citoyen doit souhaiter le faire, est un malheur ; on ne comprend point pourquoi il conférerait le droit de se soustraire au danger commun. (...) Je n'excepterai même pas les femmes. Du moins, en dehors des jeunes mères, dont le salut est indispensable à leurs enfants. (...) Le reste n'est que sensiblerie – ou lâcheté.
Ces vérités paraissent si simples qu'on éprouve quelque pudeur à les rappeler. »
On l'aura compris, l'historien et résistant refusait l'immunité totale aux civils dans l'intérêt supérieur de leur propre patrie.
Mais qu'en est-il alors lorsqu'il s'agit des civils du camp d'en face ?
Que celui-ci les utilise sciemment pour transformer ses bases en sanctuaires dont il escompte précisément l'inviolabilité en misant sur une "sensiblerie" qu'il prend grand soin de ne pas partager.
Que ses civils, on l'a vu, participent grandement à l'effort de cette guerre effectivement asymétrique.
En se lançant dans cette entreprise guerrière à haut risque en utilisant l'arme aérienne, les Israéliens ont partiellement brisé le tabou.
Partiellement, car s'ils ont accepté la contrainte de commettre des « dégâts collatéraux », ils n'ont pas rasé les bastions comme les lois d'une guerre totale l'auraient exigé.
Raison sans doute pourquoi, cette « défaite étrange » ....
Nous sommes ici au cœur du vrai dilemme de l'Occident en lutte contre l'essence même du piège islamiste.
Terrible questionnement auquel Marc Bloch n'était pas insensible, même dans son refus de la sensiblerie : « Je n'ai pas, je crois, l'âme inaccessible à la pitié.
Peut-être les spectacles que deux guerres successives m'ont imposés l'ont-ils quelque peu endurcie. Il est un de ces tableaux, cependant, auquel je sens bien que je ne m'habituerai jamais : celui de la terreur sur des visages d'enfants fuyant la chute des bombes, dans un village survolé. Cette vision-là, je prie le ciel de ne jamais me la remettre sous les yeux, dans la réalité, et le moins souvent possible dans mes rêves. Il est atroce que les guerres puissent ne pas épargner l'enfance, non seulement parce qu'elle est l'avenir mais surtout parce que sa tendre faiblesse et son irresponsabilité adressent à notre protection un si confiant appel. À Hérode, la légende chrétienne n'aurait sans doute pas été si sévère, si elle n'avait eu à lui reprocher que la mort du Précurseur. L'inexpiable crime fut le Massacre des Innocents. »...
Réflexions plus aguerries sur une défaite médiatique programmée
Disons-le tout net : les Israéliens ont connu pire : L'opération « Paix en Galilée » en 1982, la dernière Intifada, par exemple, ont donné lieu à des débordements autrement plus infernaux.
On doit sans doute cette amélioration – toute relative – au fait que les le nations occidentales ont clairement indiqué dès le début la responsabilité du Hezbollah dans le déclenchement du conflit.
On constatera que les médias s'étaient bien gardés, en ce qui les concerne, d'un tel jugement préalable dans leurs éditoriaux.
Cette condamnation unanime – et inhabituelle – d'un protagoniste arabe a eu un effet modérateur au moins jusqu'à Cana.
Il fut un temps lointain où c'étaient les médias qui brocardaient les gouvernants pour leur real-politik arabe. Ce temps n'est plus.
L'une des conséquences de l'influence "apaisante" des prises de position gouvernementales sur les rédactions s'est caractérisée, semble-t-il, par le fait que la presse française ne s'est pas montrée, cette fois, plus en flèche que ses alter ego européennes dans le dénigrement systématique des positions israéliennes.
Ainsi donc, quand le gouvernement français émet un bémol à ses positions outrancières (ce qui n'empêche pas la partialité), la presse hexagonale se met au diapason...
C'est ainsi, qu'à plusieurs reprises, certains médias anglo-saxons ont curieusement pu donner des leçons de dérapages incontrôlés à leurs collègues français.
Ceci posé, il n'en demeure pas moins qu'une grande partie des médias occidentaux ont épousé, comme il fallait s'y attendre, une posture, sinon un parti pris hostile à Israël et indulgent à l'égard de ses adversaires.