LE BLOGNADEL - LE BLOG DE GILLES WILLIAM GOLDNADEL
Dans un précédent blog-note (8 septembre), je rappelais la gourmande propension de nos médias de tradition à privilégier le discours des Juifs ou Israéliens iconoclastes. Tel n'est pas, hélas, le cas lorsque, circonstances pourtant exceptionnelles, il s'agit de Palestiniens critiques. Quel média de la presse écrite française a estimé devoir rapporter les propos décapants du docteur Ghazi Hamad ?
Il ne s'agit pourtant pas de n'importe qui puisqu' il s'agit du porte-parole officiel du Hamas. Les journaux ne faisant pas leur travail élémentaire, je citerai des passages de son éditorial publié par l'hebdomadaire Al Ayam : « Sommes-nous vraiment une société violente ? Sommes-nous en proie à une maladie chronique de la violence qui détruit notre tranquillité d'esprit et notre sûreté matérielle ? Sommes-nous enfermés dans la prison de notre propre violence ? Notre peuple a-t-il fini par croire que la violence est la solution de tous les problèmes, et qu'on peut tout arranger avec des balles, des obus, un pamphlet incendiaire, des paroles atroces ? (...) La culture de violence est-elle désormais si profondément enracinée dans nos corps et nos esprits que nous pouvons plus y échapper dans notre sommeil, ni quand nous sommes éveillés ? Je le crains, nous avons tellement capitulé devant la violence qu'elle a pris le contrôle de notre vie tout entière : elle règne toute puissante, sur nos foyers et nos voisinages, sur nos familles et nos organisations, et même sur nos universités. Il n'est pas de lieu qui ne lui échappe. (...) Nous aspirons à guérir de cette maladie, de ce cancer, qui a corrompu nos esprits, paralysé nos coeurs, crevé nos yeux .... ».
Tout est dit. Tout se que nous disons, si seuls, depuis tant et tant de temps sur la violence pathologique de la société palestinienne qui empêche toute avancée vers la paix. Avec la bienveillance extatique d'un Occident aveugle, lorsqu'il n'est pas muet lorsqu'il refuse de reproduire une parole qui pourrait dynamiter leurs confortables certitudes sur la martyrologie palestinienne.
À propos de certitude, un sondage récent, et en harmonie avec les propos qui précèdent, révèle que 67 % des Palestiniens approuvent le Hamas dans son refus de reconnaître Israël et 68 % sont favorables à la poursuite des attentats terroristes. Voilà qui dynamite encore ce mensonge, tellement reproduit ad nauseam qu'il est devenu une vérité indiscutable, qui voudrait que les palestiniens n'ont porté au pouvoir le mouvement islamiste que pour sanctionner un Fatah corrompu. Et, de grâce, que l'on nous objecte pas que ce peuple n'est ivre de violence qu'en raison de la cécité israélienne.
La vérité, fut-elle effectivement désespérante, nous obligeant à constater que c'est précisément lorsque l'État juif fait montre de modération (Oslo, restitution de Gaza, arrivée au pouvoir du parti centriste Kadima ouvertement disposé aux concessions) que le peuple arabe de Palestine sombre dans la violence la plus fanatique ou porte au pouvoir ceux qui l'érigent en dogme.
Ceux qui sont incapables de regarder cette vérité en face, ceux qui s'acharnent à la dissimuler quand des Palestiniens clairvoyants la reconnaissent, ceux-là sont les plus mal placés pour exiger sans cesse d'Israël de nouvelles et intempestives concessions.
GWG