DU CRAN
On aurait pu penser que l'exigence du MRAP aounitien de voir le Petit Robert modifier sa définition du mot "colonialisme" dans un sens plus conforme au nouveau droit canon aurait pour longtemps constitué l'étalon officiel du politiquement stupide.
Erreur. Le Cran, mouvement censé représenter des Noirs de ce pays, vient de pulvériser tous les records.
Ce mouvement citoyen (ça ne veut rien dire, mais je tiens à rester aimable) vient de réclamer l'interdiction du nouveau disque intitulé "Au bon temps des colonies ".
Grief du Cran : ledit disque contient des chansons intolérables telles que "ma ton kiki, ma tonquinoise" de Joséphine Baker (qui fut, je le rappelle en passant, membre du Comité d'Honneur de la LICRA et avait fondé une colonie (aïe !) pour orphelins de tous les pays) ou encore "Mon légionnaire" de la célèbre colonialiste Édith Piaf.
Pour justifier une telle demande, le responsable du mouvement a évidemment expliqué que ces chansons étaient l'équivalent, à leur époque, "des chants de la Wermacht".
Quand tu nous tiens, Shoah, tu nous tiens bien....
Le drame, enfin le mélodrame, n'est pas que le Cran profère une telle énormité. Il est qu'une station comme notre radio de service public, suivie de nombre de journaux, aient pu lui emboîter le pas le plus sérieusement du monde, et même avec empathie.
Pendant que nous y sommes, je suggère que l'on opère quelques coupures dans l'odieux "Autant en emporte le vent" qui contient quelques passages par trop paternalistes à l'égard de la Mamma de Cathy Scarlett.
Je demande également que l'on mette au pilon "Et tout ça, ça fait d'excellents français" de l'homophobe Maurice Chevalier qui osa se gausser de quelques maniérés.
Enfin, j'exige que l'on brûle, séance tenante, "La Grande Illusion" dans lequel ont oblige le pauvre Dalio à camper le rôle d'un riche israélite veule et ridicule.
Ce sera le mot de la fin.
GWG