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13 juin 2006 2 13 /06 /juin /2006 09:28

JUSTICE, PRESSE ET FANTAISIES

 

Mais pourquoi faut-il donc que tout débat sur la justice française soit perverti par l'idéologie ? Prenons la dernière polémique en date et qui concerne l'amnistie dont a bénéficié Guy Drut.

La gauche, et pas seulement elle, sinon à bon droit, en tout cas à juste raison, s'est étranglée de colère tant la fleur sent le vulgaire copinage chiraquien.

Mais ces épris d'équité seraient plus crédibles si eux-mêmes n'avaient pas encore plus gravement péché.

Prenons le cas de leur icône Césare Battisti qui court toujours sans que nul ne semble grandement s'en soucier.  

La gauche française ultra mondaine, au rebours de son alter ego ultramontaine, n'a cessé d'invoquer en sa faveur l'auguste pardon mitterrandien envers les Italiens des années de plomb. Il est vrai qu'il ne s'agit que de terrorisme et non de l'inexpliable crime d'emploi fictif.

Idem pour un délinquant multirécidiviste nommé José Bové que la gauche voulait voir bénéficier d'une immunité pénale pour cause de militantisme syndical. On a vu qu'elle y a réussi largement.

À ce stade de l'impunité syndicale et collective, on n'ose évoquer le cas des marins corses et corsaires qui ont récemment détourné un navire sans encourir grandement la rigueur d'état.

Essayez donc d'arraisonner un bateau pour attirer l'attention sur votre pénible situation.... On attendra sûrement encore longtemps l'indignation des indignés de profession.  

Prenons Outreau. Il paraît qu'aucun magistrat n'a commis de faute professionnelle sanctionnable.

Peut-être. Mais j'aimerais tomber sur les magistrats qui ont jugé si humainement leurs collègues à ma prochaine bourde.

Laissons tomber le pauvre Burgaud. On ne tire pas sur une ambulance judiciaire.

Mais une qui s'en tire magnifiquement s'appelle Mariette. Impeccable. La grande classe. Pas complexée pour un sous. Encore moins pour trois ans de prison pour pas un rond.

Songez donc. Membre du Conseil Supérieur de la Magistrature. Membre du Syndicat de la Magistrature (celui qui déteste l'incarcération...) Membre de cette Chambre d'Instruction de la Cour d'Appel de Douai qui a toujours consciencieusement validé les décisions de l'ambulancier.

Il y a peu, sur l'invitation de France Inter, elle est venu engueuler les idiots dans mon genre qui n'ont rien compris.

Outreau ? C'est tout simple : ce sont les pressions médiatiques et sociales sur les magistrats en raison de la focalisation excessive sur la pédophilie qui ont abouti à ce désastre programmé. Et elle a entièrement raison, Mariette.

Mais, en passant, comme ça, une seule question : un magistrat, ça sert à quoi ? c'est payé pour quoi ? si ce n'est, avant tout, pour résister aux pressions, politiques, médiatiques, humaines.

Alors, une fois qu'on a dit que ce désastre judiciaire, qui n'a rien d'unique ni même, aujourd'hui, d'exceptionnel, est un cocktail de désinvolture, de suffisance, de connerie, et de préjugés journalistiques, plutôt qu'une énième réforme pour rien, je soumets deux propositions que je médite depuis longtemps :

Primo : quand je suis arrivé au Palais, il y a plus de vingt ans, la situation sans être évidemment parfaite, nous parlons de la justice des hommes, n'avait pas atteint cet état de déliquescence.

C'est que les juges n'aimaient pas voir leurs décisions infirmés. Trop mauvais pour leur avancement.

Depuis, les choses ont changé, et leur carrière se fait à l'ancienneté quand ce n'est en raison de leur appartenance syndicale ou politique.

Résultat : mes copains magistrats me racontent qu'ils se moquent comme d'une guigne du destin de leurs jugements.

Le juge d’instruction ne va pas voir souvent ce que son client a récolté devant le tribunal (surtout si il lui a donné le compte en préventive), le juge du tribunal ne va pas voir ce que la Cour d'appel a décidé après lui, et le président de la Cour se fout pas mal d'être cassé.

C'est l'invitation parfaite pour juger selon l' idée personnelle que l'on se fait de l'équité plutôt qu'en droit. La porte ouverte à l'idéologie de bazar la plus sommaire.

Donc, et c'est ma première position : retour à l'avancement au mérite, celui-ci se prouvant, d'évidence, en n' étant pas infirmé à tout va.

Deuxio : en matière de presse, l'on sait qu'il existe une prescription spéciale de trois mois. C'est une fleur particulière.

Vous pouvez imaginer que le type jeté dans un cachot tandis que les journaux lui font son affaire à autre chose à entreprendre qu'une action en diffamation. De toute manière, trois mois après : trop tard.

Ma seconde proposition : que ce même type si il a bénéficié d'un non-lieu, d'une relaxe ou d'un acquittement puisse agir en diffamation à dater de cette décision.

Et je vous garantis que les journaux y regarderont très vite à deux fois avant que de voir un pédophile ou un escroc à cent pas.

Et pourtant, je vous garantis tout autant que ces deux réformes de bon sens et à bon marché ne sont pas près d'être votées. Parce que les syndicats de magistrats et de journalistes n'en veulent à aucun prix.

Tout simplement.

Ce ne sont quand même pas les députés qui vont faire la loi.  

G.W.G

  

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7 juin 2006 3 07 /06 /juin /2006 11:22

Il existe des témoins et des  pétitionnaires professionnels.

Esther BENBASSA, par exemple, vient de signer deux mémorables pétitions.

 

La première, en compagnie de mon senior GAILLOT, dans Témoignage Chrétien, consistait à réclamer la fin du boycott du Hamas pour cause de terrorisme.

 

La seconde, moins récente, toujours en compagnie de mon senior, visait à réclamer l’éviction d’Alain FINKIELKRAUT de l’antenne de France Culture en suite de ses réflexions vilipendées sur les émeutes de novembre dans nos cités.

 

Un petit mot, juste en passant sur mon senior. Celui-ci avait, on s’en souviendra peut-être, importé du Canada un enseignant pédophile et condamné. Le malheureux récidive en violant des enfants français. La presse hexagonale, pourtant généralement bonne fille envers mon senior, qui frôlera de justesse la mise en cause judiciaire, le décrira penaud et fuyant.

 

Question : notre saint homme a-t-il des problèmes de conscience ?

 

Réponse : sans doute pas puisqu’il continue à prodiguer des conseils que nul ne lui réclame et des excommunications ex cathedra.

 

Passons aux témoins. J’en connais un très bon. Il s’appelle Théo KLEIN. Jadis, au cours de sa déjà très longue vie, il fut président du CRIF. C’est souvent à ce titre qu’il envoie des lettres ouvertes aux premiers ministres d’Israël qui sont sans doute les seuls à ne pas les lire et qu’il témoigne donc en justice.

 

Il y a peu, il avait témoigné en faveur d’Edgar MORIN et des copain et copine d’icelui, Samy NAIR et Danièle SALLENAVE qui avaient, on se le rappelle, commis un très bête et très méchant article dans Le Monde et qui devait également être très antisémite puisque mes amis et moi-même d’Avocats Sans Frontières avions réussi à le faire condamner en justice. C’est tout dire. Il devait l’être vraiment puisque Esther BENBASSA et mon senior avaient courageusement pétitionné en faveur du Monde et de ses amis, au nom de la liberté d’expression dont on voit le plus grand cas qu’ils font à propos de FINKIELKRAUT.

 

Mais revenons-en au président d’honneur du CRIF. Celui-ci est venu à nouveau apporter sa caution en témoignant en faveur d’Eyal SIVAN dans le procès que celui-ci intentait à FINKIELKRAUT qui avait cru devoir le traiter de « juif antisémite ». Ceux qui ignoreraient qui est Eyal SIVAN, peuvent être pardonnés. Ce cinéaste israélien est pratiquement inconnu des cinéphiles tel-aviviens et a réussi à se faire un petit nom en France en filmant un coiffeur de Ramallah qui faisait immanquablement penser au coiffeur du Shoah de Lanzman et en commettant un articulet dans le Monde dans lequel il expliquait que les juifs français ne pouvaient se plaindre, en pleine Intifada, des violences qu’ils subissaient dès lors qu’ils maintenaient leur solidarité avec Israël.

 

Flash-back. Un jour que je donnais une conférence au Press Club, pour présenter mon dernier bouquin, et que BENBASSA et son mari et collaborateur m’apportaient la contradiction, je vois et j’entends un type au fond de la salle, doté d’un fort accent hébraïque, m’accabler de reproches dont je percevais mal la cohérence. Le lecteur voudra bien ne pas prendre pour pure vantardise l’affirmation que j’ai immédiatement devinée que j’avais en face de moi Eyal SIVAN. C’est donc en faveur de celui-ci que Théo KLEIN est venu témoigner, non pas pour défendre sa liberté d’expression, comme il a prétendu le faire en faveur d’Edgar MORIN, mais pour obtenir la condamnation de FINKIELKRAUT, sans doute coupable d’avoir utilisé la sienne.

 

Disons maintenant les choses.

 

Je me moque comme d’une guigne qu’Esther BENBASSA ou Théo KLEIN témoignent ou pétitionnent à tour de bras. Leurs prises de positions me sont assez indifférentes. Quoique, en ce qui concerne Théo KLEIN celui-ci n’a pas l’excuse de ne pas être intelligent.

 

Ce qui me pose problème, c’est que ce sont ceux-ci, en priorité, qui sont consultés doctement par la presse nationale es qualité d’experts en antisémitisme.

 

C’est précisément à une partie de cette presse ravie que nos spécialistes expliquent gravement qu’Ilan HALIMI n’est pas mort de l’antisémitisme.

 

Et le pire, c’est lorsque la piétaille juive vient exprimer sa douleur et son incompréhension devant des positions aussi saugrenues, nos experts se drapent dans le voile d’un spinozisme courageux et martyrisé par les siens.

 

On décrit souvent de tels juifs comme animés par la haine de soi. Quelle sottise. Voilà une haine peu meurtrière. Leurs épines s’appellent France Inter, le Monde ou Témoignage Chrétien. Il est des chemins de croix plus douloureux.

 

Etrange haine de soi qui consiste sans doute à trop s’aimer.

 

                                                                                                G.W.G.

 

 

 

 

 

 

 

 

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