LE BLOGNADEL - LE BLOG DE GILLES WILLIAM GOLDNADEL
Sortir de la torpeur du mois doute
Comme toujours, les choses les plus graves passent pratiquement inaperçues.
Le mardi 19 septembre 2006 devra être considéré comme un jour de honte dans l'histoire du monde civilisé.
Ce jour là, le président iranien nazislamiste Ahmadinejad est monté à la tribune de l'ONU. Il y a regretté publiquement la création d'Israël, « fauteur de guerre ».
L'homme qui a souhaité publiquement rayer l'État juif de la carte, l'homme qui considère le génocide hitlérien comme un canular a été applaudi.
Hormis les représentants américain et israélien, aucun diplomate n'a cru devoir quitter la salle pendant le discours.
Le même jour, le chef de l'État français prônait publiquement l'abandon des sanctions à l'égard du régime nazislamiste qui poursuit tranquillement ses préparatifs nucléaires.
Cette déclaration succède à l'invraisemblable déclaration du ministre des affaires étrangères français qui considérait que Téhéran avait « un rôle stabilisateur » au Proche-Orient.
La presse française a accueilli de manière extatique le discours de Jacques Chirac et n'a fait aucun commentaire particulier sur la présence de l'Iranien.
Le grand donneur de leçons de la presse du soir n'y a consacré ni éditorial indigné ni caricature inspirée. Il est vrai qu'il a préféré accorder une tribune à Tarik Ramadan.
Il y a pire, peut-être : la grande communauté juive new-yorkaise n'a pas cru devoir envahir la presqu'île de Manhattan comme elle avait pourtant su le faire lors de la venue de Yasser Arafat.
Quant à la communauté juive française tétanisée : silence de mort dans ses rangs.
Pour couronner le tout, le quartet sur le Proche-Orient – État-Unis compris – paraît avoir baissé la garde à l’égard des islamo-fascistes du Hamas.
Il semble de plus en plus feindre de se contenter d’une « reconnaissance implicite » d’Israël.
Reconnaissance implicite : qu’est-ce donc ? Une antiphrase ? Un oxymore ? Une antonymie ? Ou tout simplement un triste gag ?
Le propre de la reconnaissance de l’autre – dans sa symbolique – étant précisément d’être expresse et explicite.
Il semblerait que la déconvenue du mois d'août ait plongé les défenseurs d'Israël dans un doute quasi-métaphysique et, à rebours, galvanisé ses adversaires les plus déterminés.
Le mécréant qui signe prie pour que les jours de réflexion qui vont venir nous fasse nous ressaisir.
La méditation qui précède l’indispensable ré-action.Car jamais, moins peut-être qu'aujourd'hui, l'heure n'aura été à la modération des médiocres ou à l'accommodement des misérables.
GWG
(D’après sa chronique sur Radio j du vendredi 22 septembre 2006).