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17 mars 2015 2 17 /03 /mars /2015 11:27

Paru dans FIGAROVOX - lefigaro.fr http://www.lefigaro.fr/vox/
http://www.lefigaro.fr/vox/politique/2015/03/16/31001-20150316ARTFIG00378-goldnadel-rue-helie-de-saint-marc-et-indignation-selective.php

Publié le 16/03/2015

Goldnadel: rue Hélie de Saint Marc et indignation sélective

FIGAROVOX/CHRONIQUE - Diabolisation du FN, campagne anti-racisme pour Christiane Taubira, polémique engendrée par la décision du maire de Béziers: Gilles-William Goldnadel regrette que soit laissé à la gauche le monopole de l'indignation.

Gilles- William Goldnadel est avocat et écrivain. Il est président de l'association France-Israël. Il tient une chronique hebdomadaire sur FigaroVox.

Ainsi, par décret gouvernemental, le diable est de retour. Il ne porte pas la barbe noire. Pas de risque de stigmatisation d'une certaine religion. Il n'est pas en Prada mais a les cheveux blonds.

Le vocabulaire religieux du Premier ministre en campagne trahit sa pensée. En revendiquant la «stigmatisation» du Front National, ce n'est pas sa disqualification par diabolisation qu'il recherche. Il sait bien aujourd'hui que cette quête est vouée à l'échec, à un moment où le discours moralisateur des «élites» en faillite, énerve plus qu'il n'impressionne. Aucune chance de prouver désormais le signe de la bête immonde sur une nuque bleu marine. Il escompte au contraire que le martyre du parti très à droite, crucifié publiquement, poussera une partie du peuple «de souche», stigmatisé par réflexe, à abandonner la droite affadie. Il n'est pas dit que ce calcul cynique soit forcément mauvais. Surtout, quand la droite parlementaire ne mène pas le combat qu'elle se devrait de mener.
Deux exemples suffiront.

Cette semaine, la campagne hystérique autour du racisme dont serait victime la garde des Sceaux s'est poursuivie. Pour la nourrir encore, l'exécutif présidentiel et gouvernemental n'a pas hésité à invoquer les déclarations d'une obscure élue municipale de droite de Juvisy-sur-Orge qui enjoignait vulgairement Mme Taubira de rentrer à Cayenne en faisant référence implicitement à son passé d'indépendantiste guyanaise. Il n'en fallu pas plus pour que le président de la République et le porte-parole du gouvernement expriment publiquement leur indignation encolérée.

L'auteur du présent article n'a jamais caché, et encore la semaine dernière, sa répulsion pour l'instrumentalisation dans la vie politique d'un racisme supposé, a fortiori lorsqu'il est infinitésimal. Mais si l'on doit vraiment se résoudre à vivre dans ce système pervers et dangereux, encore faut-il, ne serait-ce pour le neutraliser, qu'il soit équilibré.

Dans ce cadre obligé, la droite n'aurait fait que son travail en protestant contre les déclarations dénuées de toute ambiguïté de deux représentants de l'extrême gauche: l'un est le candidat du Front de Gauche pour le canton de Marseille, il s'en prend au pouvoir juif. L'autre, Bénédicte Bauret, est membre de la Ligue des Droits de l'Homme. Elle est élue de l'extrême gauche à Mantes. Convoquée par la police pour cause de boycott des produits israéliens, elle s'en est pris expressément «aux pharmaciens juifs» qui commercialiseraient des médicaments de la marque Teva, estampillés de l'étoile davidienne…
À un moment où l'on sait le Front de gauche fort chatouilleux sur le sujet, et la gauche socialiste toujours aussi sentencieuse, l'intelligence, la morale et l'intérêt politique commandaient à la droite de ne pas laisser le monopole de l'indignation à cette gauche indigne.

L'autre exemple est fourni par la polémique et les manifestations engendrées par la décision du maire de Béziers de rendre hommage à Hélie de Saint-Marc en lui dédiant le nom d'une rue de la cité, au lieu et place de l'ancienne dénomination du «18 mars 1962», date, on le sait, des accords d'Évian. Ici encore, l'extrême gauche est montée au front et le premier ministre de répudier «les nostalgiques de l'Algérie française». Cette chronique n'est pas consacrée à la légitimation de la décision de la municipalité biterroise. Je me contenterai donc de faire observer qu'il n'est pas illégitime de considérer effectivement que les accords d'Évian, largement foulés aux pieds, n'ont hélas pas signé la fin de la guerre d'Algérie.

Il est vrai que les deux mille musulmans harkis, chrétiens et juifs d'Oran, massacrés le 5 juillet 1962 ne sont plus là pour en témoigner. L'écrire n'est pas être nostalgique de l'Algérie française.
J'observerai encore que l'hommage rendu à Hélie de Saint-Marc, grand résistant, déporté, mutin de l'Algérie française mais réhabilité et décoré par l'ancien président de la République, n'a rien de répréhensible. Mais je ne demanderai pas à un Mr Poutou, de ce NPA qui participait à la manifestation de protestation de Béziers comme il participait aux manifestations interdites et antisémites pour Gaza de le comprendre.

Mon propos est ailleurs. Pourquoi laisser, ici encore, à la gauche indigne le monopole de l'indignation ? Dans mes dernières chroniques, je n'ai eu de cesse de rappeler que plusieurs municipalités communistes ayant fait citoyens d'honneur des terroristes condamnés leur ont dédié le nom d'une rue ou d'une allée. La droite n'a pas bougé.

Et qu'en est-il des nombreuses rues Lénine, grand massacreur sous le soleil trompeur de la révolution bolchevique ? Des rues Maurice Thorez, déserteur après le pacte germano-soviétique et stalinien de la première à la dernière heure ? Et tant qu'à mener la guerre des rues, que dire du choix délicat de Carnot, bourreau de la Vendée, pour la ville vendéenne de Challans ?
La rue n'est pas la propriété exclusive de la gauche ni de sa mémoire sélective. Le nom des rues, non plus.
La droite parlementaire n'est pas habilitée à se plaindre de la partialité médiatique sans avoir entrepris le combat culturel qu'elle n'a jamais voulu mener. Et il n'est de victoire politique à espérer sans bataille des esprits et des cœurs à livrer. Rue par rue.

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commentaires

M
L'ordre des commentaires est inversé ? Ou il n'y a plus d'ordre ? En tout cas, ça devient difficile à suivre.
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P
Se faire qualifier de fou par un xénophobe soixantehuitiste bourré d'idées préconçues, ce n'est seulement rassurant, c'est presque un honneur.
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P
Je me suis toujours questionné sur l'opportunité d'avoir, dans certaines communes françaises, une "rue du Vel d'Hiv". Généralement on nomme une rue ou une avenue d'après un homme célèbre ou un évenement heureux. "Rue du Vel d'Hiv", ça sonne comme une victoire...<br /> Y a-t-il (n'importe où dans le monde libre et se disant civilisé) une rue du Tsunami ? Une avenue du 11 Septembre ? Un boulevard d'Hiroshima ?
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R
"Avec vous tout débat est impossible."<br /> <br /> C'est l'hôpital qui se fout de la charité.<br /> <br /> "Vu que l'orientez en fonction de celui qui émet l'idée, et non pas pour le sujet lui-même."<br /> <br /> Je ne parle pas avec des "sujets", je parle avec des gens. Et vous, vous êtes fou à lier. Ce qui "oriente" pas mal le débat, en effet. En l'occurrence, ça "l'oriente" nulle part.<br /> <br /> Je ne sais pas qui vous êtes, mais je sais que vous êtes fou à lier.
P
Changez de registre, mon vieux, les poncifs victimaires ont fait leur temps. Mais vous prouvez bien qu'avec vous tout débat est impossible vu que l'orientez en fonction de celui qui émet l'idée, et non pas pour le sujet lui-même (maladie très cocardienne, d'ailleurs...) Et en ce sens vous ne valez finalement pas mieux que Libé ou que "On est pas couchés". Même tactique.<br /> Soit dit en passant, la tuerie d'Ouradour a été commise par l'ennemi Allemand, pas par des Français. C'est donc nettement plus logique d'en faire perdurer la mémoire sur le sol français, comme Verdun etc.<br /> <br /> Je peux donc parfaitement estimer qu'une rue du Vel d'Hiv c'est débile, que je sois Catho, Mormon ou Bouddhiste, et même si cette rue avait été inaugurée par De Gaulle, le Pape et sa femme. C'est mon avis tranché, et ça ne fait pas de moi de moi une victime, ne vous en déplaise.<br /> <br /> Si un Coréen se dit insatisfait de sa démocratie, vous le placerez aussi dans votre logique victimaire ?
R
Où m'avez-vous vu affirmer que l'antisémitisme n'existe pas ? Je viens de vous dire qu'il était, au contraire, en recrudescence.<br /> <br /> Mais vous m'avez l'air enfermé dans une logique victimaire totalement irrationnelle. Si l'on crée une rue du Vel' d'Hiv', d'après vous, c'est soit parce qu'on se félicite de la Shoah, soit qu'on affecte de la déplorer mais qu'on s'en félicite en secret (l'enfer étant pavé de bonnes intentions, comme vous dites).<br /> <br /> En somme, si vous êtes en butte à l'antisémitisme, comme vous l'affirmez, c'est que ça vous arrange.
P
Plutôt intéressante, votre exégèse, Mr Marchenoir. Mais je vous ferais remarquer deux choses:<br /> <br /> La première c'est que la conjoncture du fait que je sois paranoïaque et que je me fasse un film n'est pas un motif qui suffit à affirmer que l'antisémitisme n'existe pas. Vous n'y êtes pas confronté, je le conçois bien.<br /> Je n'ai pas dit que nommer une rue "du Vel d'Hiv" est en soi un acte antisémite, j'ai simplement expliqué que je trouve cette idée saugrenue. Même si, comme vous le soulignez, toutes les archives en démontrent toutes les bonnes intentions et tous les ô combien précieux symbôôôles qui s'y rattachent, mais chacun sait que l'enfer est pavé de bonnes intentions.<br /> <br /> La deuxième, et si ce que vous dites est vrai, c'est qu'on a pas encore vu en France une Place de Trafalgar.<br /> Il y en a bien une à Londres, mais pour d'autres raisons.
R
Vous vous faites un film. A Paris, il y a une rue d'Oradour-sur-Glane. Croyez-vous vraiment que ce soit :<br /> <br /> 1. Pour glorifier les paysages locaux ?<br /> 2. Pour se féliciter que les nazis en retraite aient massacré toute la population (a priori pas spécialement juive) ?<br /> <br /> Il n'y a pas la moindre ambigüité sur le fait que les "rues du Vel' d'Hiv'" sont là pour rappeler la mémoire d'un malheur et d'une faute. D'ailleurs, si vous voulez vous en assurer, rien de plus simple. Faites oeuvre d'historien. Consultez les archives, la presse locale, le texte des résolutions, les discours d'inauguration. Tout cela existe et est conservé. <br /> <br /> Vous verrez bien si, selon votre suggestion absurde, on a nommé des "rues du Vel' d'Hiv'" pour se féliciter de l'extermination des Juifs. Ce n'est pas parce qu'il y a une recrudescence de l'antisémitisme que l'anti-antisémitisme doit sombrer dans la paranaoïa, le complotisme et la fièvre obsidionale.
R
C'est marrant, cette histoire de Bénédicte Bauret. Personne n'en a parlé, apparemment. Forcément, il y a collision interne au sein de l'Empire du Bien. D'un côté, elle accuse (si j'ai bien compris) les pharmaciens juifs de vendre des médicaments israéliens, ce qui profiterait indûment à Israël (et aux pharmaciens juifs). D'un autre côté, elle est membre de la Ligue des droits de l'homme, donc elle a la carte officielle de membre du parti du Bien.<br /> <br /> Inutile de dire que si un non-de-gauche, voire, horreur ! un sympathisant du Front national avait dit la même chose, on aurait rouvert le tribunal de Nuremberg. Mais là, non. Il n'y a pas antisémitisme, puisque ça vient de la gauche pro-palestinienne. Les Zeurléplusombres de Notristouâr ne sont pas convoquées, personne ne croit reconnaître l'ombre de l'abbé Timmonde...<br /> <br /> C'est commode, le gauchisme. Quand je serai grand, je serai gauchiste.
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P
J'ai jamais entendu parler de cette histoire de Pharmadom, et non seulement je m'en tape, mais en plus c'est clair que ces sommes représentent une micro-goutte d'eau si on les compare aux orgies associatives franco-françaises qui servent à islamiser la France par la construction de mosquées ici, et à financer le terrorisme là-bas (bien qu'il n'y ait strictement aucun rapport entre l'un et l'autre, on est bien d'accord).
C
Je ne connais pas cette affaire Pharmadom. Mais je ne serais pas étonné que la encore des Juifs s'excusent d'être Juifs, pro-israéliens et de s'organiser pour soutenir les uns et les autres. Il faut au contraire être fiers de cela et le proclamer.<br /> On commence par enlever la kippa et on finit par baisser le pantalon....
R
J'ajoute que la réaction de l'association Pharmadom, mise en cause par Bénédicte Bauret, est tout aussi hypocrite et détestable que la grossière insinuation antisémite de celle-ci.<br /> <br /> Il suffit de consulter le site de Pharmadom, dont j'ignorais l'existence il y a deux minutes, pour constater qu'il s'agit effectivement d'une association de pharmaciens juifs, qui sont comme chacun peut le constater fort nombreux dans la profession, et qui se regroupent, comme c'est parfaitement normal, en association, laquelle consacre, comme c'est parfaitement normal et même louable, une part des dons qu'elle reçoit de ses membres à des actions de bienfaisance en Israël (mais aussi en France).<br /> <br /> Pharmacien est effectivement une profession où l'on peut gagner beaucoup d'argent, ça m'étonnerait que les Juifs soient les plus manchots en la matière au sein de leur profession, par conséquent un certain nombre d'entre eux se réunissent pour "redistribuer" (comme on dit chez les gauchistes) une partie de l'argent qu'ils ont gagné, et une partie de cette charité se fait en direction d'Israël, je ne vois vraiment pas où est le problème.<br /> <br /> Mais attention ! Juif + argent = stéréotype = antisémitisme, les Juifs aident les Juifs = stéréotype = antisémitisme, donc il faut absolument nier l'évidence ! <br /> <br /> Du coup, communiqué absolument surréaliste de Pharmadom, qui prétend à rebours de toute évidence qu'elle n'est pas une association de pharmaciens juifs (la preuve : elle est dirigée par Gérard Benhamou, Katia Haziza, Gaby Bensimon, Hervé Zibi et Laurent Cohen), et énonce toute une série de mensonges juridiques, d'où il ressort, en gros, qu'il serait illégal de dire qu'un Juif est juif, et qu'il arrive que des Juifs s'associent entre Juifs, de même que les plombiers ont des clubs de plombiers et que les Auvergnats, mon Dieu, ont tendance à financer des journaux qui défendent les intérêts auvergnats.<br /> <br /> http://jforum.fr/2015/03/benedicte-bauret-montre-du-doigt-les-pharmaciens-juifs/<br /> <br /> Certes, les plombiers et les Auvergnats ont été moins nombreux à passer par les chambres à gaz (bien que certains s'entendent eux aussi à faire beaucoup de pognon...), mais 70 ans après, ne serait-il pas temps de mettre fin à ces finasseries et à ces mensonges ridicules, qui contribuent largement à alimenter un antisémitisme qu'ils prétendent combattre ?<br /> <br /> Extraits des somptueuses sottises de Gérard Benhamou, président de Pharmadom, non-pharmacien non-juif (d'ailleurs, pour éviter tout malentendu, je précise que les Juifs n'existent pas) :<br /> <br /> "...Illégale parce qu’elle infère à tort une religion sur une fondation dans le but de ternir sa réputation..."<br /> <br /> (Je ne sais pas si c'est de l'hébreu -- j'en doute --, mais je peux vous dire avec certitude que ce n'est pas du français.)<br /> <br /> "...Illégale parce qu’elle véhicule l’idée d’une connivence d’intérêt entre une entreprise et un groupement : ce faisant elle entretient l’idée antisémite d’une « 5ème colonne » juive."<br /> <br /> (Il n'y a bien sûr jamais de connivence d'intérêt entre une "entreprise" et un "groupement", et d'ailleurs c'est illégal de le suggérer... et en plus c'est antisémite... bien que ni l'entreprise ni le groupement se soient juifs... ni israéliens...)<br /> <br /> Mon Dieu que tout cela est stupide, fatigant et contre-productif ! Arrêtez de nous prendre pour des imbéciles, merci.
R
Il est tout à fait légitime de donner une rue à Hélie de Saint Marc.<br /> <br /> Il est répugnant, pour ce faire, de se croire obligé de débaptiser une rue commémorant les accords d'Evian. Quand se résoudra-t-on à abandonner ces batailles de roquets hargneux, mesquins et revanchards ? Les commémorations officielles sont faites pour rassembler les Français, pas pour les diviser.<br /> <br /> Et vous avez raison, la droite devrait hurler sans interruption tant qu'il restera une seule rue Lénine en France, l'homme qui a débarqué du train à Pétrograd en 1917 au son de la Marseillaise, promettant la guerre civile à travers toute l'Europe, et qui est responsable de cent millions de morts.
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