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3 novembre 2014 1 03 /11 /novembre /2014 17:52

Paru dans FIGAROVOX - lefigaro.fr http://www.lefigaro.fr/vox/

http://www.lefigaro.fr/vox/politique/2014/11/03/31001-20141103ARTFIG00213-le-requisitoire-de-goldnadel-contre-la-recuperation-politique-de-la-mort-de-remi-fraisse.php

Le réquisitoire de Goldnadel contre la récupération politique de la mort de Rémi Fraisse

Publié le 03/11/2014 


Gilles-William Goldnadel est avocat et écrivain. Il est secrétaire national à l'UMP chargé des médias. Il préside par ailleurs l'Association France-Israël. Toutes les semaines, il décrypte l'actualité pour FigaroVox.

FIGAROVOX/CHRONIQUE - Le polémiste Gilles-William Goldnadel s'insurge contre la récupération politique de la mort de Rémi Fraisse par une partie des opposants au projet de barrage de Sivens.
 
La gauche gauchisante a l'art de transformer un drame en psychodrame. C'est un art dramatique.
Nul n'a osé prétendre qu'un gendarme français a voulu volontairement attenter à la vie d'un jeune manifestant, pendant qu'il faisait face à une horde de dangereux excités.

La mort accidentelle de Rémi, dans la fleur de l'âge, est donc un drame.
Ni plus ni moins dramatique que la mort, toute aussi affreuse, d'un jeune dans un accident routier.

L'heure aurait donc dû être à la pudique et naturelle compassion. À commencer pour la famille Fraisse. Mais c'était sans compter le génie psychodramatique de la gauche extrême. Son goût consommé pour le martyrologe déplacé. Son absence de toute décence superflue qui autorise toutes les audaces.

Depuis la mort de Clément Méric au cours d'une rixe entre nervis rouges et nervis bruns, aucun drame n'avait permis à la gauche extrême de donner la pleine mesure de son extravagance théâtrale.

Déjà à l'époque, l'antifascisme d'opérette avait autorisé les poses les plus audacieuses.
On avait entendu de jeunes résistants entonner «le chant des partisans». On avait lu, sous la plume de socialistes aujourd'hui plus pondérés, que par capillarité, la droite décomplexée était responsable de la mort du malheureux.
Cette fois, ce n'est pas l'antifascisme fantasmé qui inspire le génie théâtral de la gauche verte et hyperbolique, mais son anti-étatisme et policier congénital.

Ne boudons pas ici notre plaisir masochiste d'échantillonner quelques exemples emblématiques de l'indécence des histrions de l'écologie dévoyée:
- un très politicien revanchard: «Une tâche indélébile sur le gouvernement» (Duflot).
- un très cyniquement instrumental: «On ne construit pas un barrage sur un cadavre» (œuvre collective de Bové José et Mamère Noël).

Enfin, c'est l'écologiste radical Éric Pététin qui s'y sera collé pour oser la référence historique de rigueur quand il s'agit pour un ange de fantaisie de vouloir faire la bête immonde: la mort de Rémi «un fascisme d'État»

Transformer systématiquement tout drame authentique en psychodrame obscène révèle une psyché bien perverse.
Lorsque les manifestants cagoulés de Nantes ou de Toulouse veulent casser du flic sous prétexte de rendre hommage «à leur camarade Rémi», ils montrent qu'ils se soucient du malheureux comme d'une guigne, et qu'ils entendent capitaliser son «martyre» à des fins purement subversives ou, plus simplement encore, pour satisfaire leur plaisir pulsionnel de cogner et détruire.

Lorsque les Verts, plutôt que condamner leur violents alliés zadistes, préfèrent régler leur compte avec le PS, ou brandir la dépouille du jeune manifestant pour passer en force sur le terrain, ils dévoient et pervertissent une cause écologique ou animale, par ailleurs respectable.

Le plus désolant est que cette sinistre farce, surmédiatisée, n'impressionne aucunement l'immense majorité d'un public qui n'en est plus la dupe, mais modifie néanmoins irrationnellement l'équation sur le terrain en tétanisant les décideurs.
La droite française s'est grandie en incriminant seulement les Verts retors et leurs supplétifs blackblocs, nervis en keffieh, qui terrorisent les agriculteurs du Tarn, comme ils avaient laissé pour mort un malheureux vigile à Notre-Dame des Landes.

En n'incriminant pas injustement le gouvernement de M. Valls, la droite française montre qu'elle a le sens de l'État et qu'elle sait que la violence et l'anarchie sont les deux portes grandes ouvertes sur la barbarie. Le pouvoir ne doit pas l'oublier, et il n'est pas sûr que l'abandon d'un projet, non préconisé par les experts mandatés par une dame Royal désormais dans le renoncement, ne soit pas interprété comme une victoire de la violence illégale.

Pas sûr non plus que les socialistes français, qui n'ont jamais détesté jouer Gribouille lorsqu'ils étaient sur la scène de l'opposition, eussent montré la même hauteur de vue que cette droite responsable. L'expérience passée autorise grandement le doute.
Et la nécessaire solidarité démocratique et républicaine ne doit pas empêcher l'analyse critique.

En politique, comme en économie, il n'y a pas d'impayés. On règle toujours la facture de ses inconséquences. Dans ma précédente chronique, j'invitais l'actuel premier ministre en passe d'aggiornamento, à inciter ses camarades les plus pondérés à renoncer non seulement à leur surmoi marxiste mais encore à leurs tropismes anarchisants ou internationalistes.

Le dévoiement des Verts et du Front de gauche, leur complaisance pour la violence politique, n'ont rien de nouveau sous le soleil de la Garonne ou de la Seine. Jamais les socialistes français ne leur ont demandé des comptes.

Pire, tandis qu'ils mettaient sévèrement en garde la droite française contre une noce barbare avec le fascisme fantasmé, ils convolaient publiquement avec la gauche communiste et écologiste la plus bornée d'Europe.

C'est à la fin du bal qu'on règle la musique.

 

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commentaires

P
<br /> Le clown et le pingouin sont à mi-mandat:<br /> <br /> <br /> http://www.dailymotion.com/video/x299xy5_eric-zemmour-hollande-et-obama-deux-hommes-a-mi-mandat_news<br /> <br /> <br />  <br />
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C
<br /> Ils sont comme les arabes, il leur faut des martyrs a promener a bout de bras sur une civiere.<br />
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