Président de France-Israël et d'Avocats Sans Frontières
Aujourd’hui, l’antisémitisme violent est installé. Il ne relève plus du fantasme mais de la réalité la plus sordide. Son originalité perverse se caractérise par le fait qu’il s’insère au sein d’un monde virtuel dont l’antiracisme est le principe de base obsessif. Un antiracisme qui traque le mot de trop et qui interdit l’interpellation de la minorité d’où provient la violence antijuive, au nom du risque supposé de l’amalgame. J’ai dit ailleurs, sans circonlocutions, je tiens à redire dans ces colonnes, que la minorité dont je parle est issue de l’islam. Un islam qui est aujourd’hui le vecteur essentiel de la judéophobie.
A la décharge des dirigeants de cette communauté, dont certains représentants sont irréprochables (je pense notamment à Dalil Boubakeur), les prétendues élites françaises, politiques ou intellectuelles ne font rien pour encourager et rassurer les musulmans les plus courageux –mais légitimement inquiets- à prendre position avec détermination contre la violence antisémite et antisioniste.
Que voit-on au contraire, qu’un homme admirable comme l’imam de Drancy, Monsieur Chalgoumi, qui s’est rendu récemment à Jérusalem au mémorial de Yad Vashem, a fait l’objet d’une pétition haineuse sur oumma.com sans être défendu sérieusement par qui que ce soit.
Plus grave encore, et plus significatif, l’une des signataires n’est autre que Rokhaya Diallo, compagnon de route des Indigènes de la République, chouchou des médias, et présentée très largement par eux comme responsable antiraciste.
J’attends encore les protestations des principales organisations qui prétendent lutter contre le racisme contre la mise en cause de l’imam Chalgoumi.
Le lecteur voudra bien excuser ce développement particulier, mais je le trouve emblématique et de la désertion des associations prétendument antiracistes, et de l’abandon à leur sort des musulmans courageux.
J’ignore, dans les mois qui vont venir, et au gré aggravant d’une crise israélo-arabe toujours possible, à quel degré supplémentaire la violence antijuive installée pourrait monter.
Je sais seulement deux choses :
- poursuivre la politique « d’apaisement » de déni et de non-dits ne fera qu’envenimer l’abcès de fixation.
- L’Etat d’Israël, demeure, dans cet univers incertain, une source -inédite à d’autres moments cruels de l’histoire agitée des juifs- de réconfort et de dignité.