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5 décembre 2011 1 05 /12 /décembre /2011 17:52

La semaine Goldnadel

Publié le 5 décembre 2011

 

http://ads.horyzon-media.com/call/pubi/23700/161043/6325/M/%5btimestamp%5d/?ARTICLE PARU SUR LE SITE « ATLANTICO, un vent nouveau sur l’info » : http://www.atlantico.fr

 

http://www.atlantico.fr/decryptage/freres-musulmans-egypte-islamisme-goldnadel-238970.html

Pourquoi devrait-on s'interdire de s'inquiéter de la montée des Frères musulmans ?

Cette semaine William Goldnadel revient notamment sur la montée de l'islamisme en Égypte, sur le vote des étrangers non communautaires aux élections locales, et sur la conception française des OGM. 

«Je crois que le musulman a le devoir de faire revivre l’islam et que la bannière de l’islam doit couvrir le genre humain et que chaque musulman a pour mission d’éduquer le monde selon les principes de l’islam. Et je promets de combattre pour accomplir cette mission tant que je vivrai et de sacrifier pour cela tout ce que je possède ».

Ceci est le credo des Frères musulmans cité par Olivier Carré et Michel Seurat (L’Harmattan 2003), dans leur livre consacré à un parti dont l’importance pour l’islamisme est comparable à celle que le parti bolchevique a représenté pour le communisme.

Cette confrérie sert de référence idéologique à tous les groupes islamistes, en ce compris Al Qaida : ainsi, Sayid Qutb, un des principaux théoriciens des Frères, a été surnommé « le cerveau de Ben Laden ». Gilles Kepel considère les Frères telle une « matrice de l’islamisme moderne ». Il suffit de lire les ouvrages qui leur sont consacrés par les auteurs les plus modérés pour apprendre que la confrérie a été fondée en 1928, dans le contexte du désarroi ressenti par l’abolition du califat ottoman d’Istanbul par Kemal Ataturk en 1924.

Celui-ci était décrit par eux comme un crypto-juif, et il suffit de se donner la peine de lire « Notre combat contre les juifs » écrit par Qutb dans les années 50, pour se convaincre de leur haine des chrétiens, des juifs et de l’Occident.

Le Hamas est l’émanation politique des frères en Palestine. Le mufti de Jérusalem, grand-père de Leila Shahid, était l’allié de Hal Bana, fondateur du mouvement à Ismalia. Il l’était également d’Adolf Hitler. Ce sont les Frères qui ont accueilli le mufti à son retour de captivité, lui épargnant un procès pour les crimes de guerre commis en Bosnie contre les Serbes et les Juifs par la division Handzar.Le petit-fils de Hal Bana, un certain Tariq Ramadan, l’a reconnu (« Aux sources du renouveau musulman », p.206)

Au lendemain du premier tour des élections législatives égyptiennes, les islamistes, dont les salafistes qui sont une sorte de Frères musulmans plus impatients, représentaient 65% des votants. Les démocrates libéraux n’ont recueilli que 15% des suffrages.

Comme l’écrit le même Ramadan le 30 novembre dans le « Parisien » : « Finissons-en avec la diabolisation !»

Ainsi, l’éditorialiste de Libération, une semaine avant, le 28 novembre se faisait l’écho de « l’inquiétude et de la colère » « de blogueurs militants, juristes ou intellectuels égyptiens » réunis à Lyon lors d’un forum organisé par le journal devant la méfiance qui caractériserait l’opinion française a l’égard du processus en cours.

 

Guéant, inquiétant, vraiment ?

L’inquiétude, la méfiance était manifestement ailleurs. Là où elles se devaient d’être.

Le même Libération assimilait le lendemain Guéant à Le Pen, pour cause de prétention de vouloir réduire de 10 % l’immigration légale. Plus fort encore, la veille, France Inter ouvrait son édition de 8h sur le cri prêté au ministre de « haro sur l’étranger ! », pour avoir notamment refusé le projet socialiste d’accorder le droit de vote aux immigrés non français aux élections municipales.

Peu importe que ceux qui prônent sans retenue ce qu’ils considèrent comme une avancée démocratique foulent aux pieds le principe érigé par la Révolution Française et qui lient le vote et la citoyenneté, la démocratie et la nation.

Mais l’objection la plus fine à l’octroi du vote à des étrangers aura été apportée par Caroline Fourest dans le Monde du 3 décembre : « Traversons-nous une période où la mondialisation est vécue comme heureuse au point de donner envie de s’ouvrir et de s’adapter ? Ou, au contraire, une période ou cette adaptation peut être vue comme une trahison supplémentaire de l’Etat-nation, et donc générer plus de mal (la xénophobie) que de bien (l’ouverture) ? »

 

Une occasion de convoquer l'Histoire la plus noire ?

L’Allemand, voilà l’inquiétant. Arnaud Montebourg, toujours fin historien, voyait en Frau Merkel la réincarnation du chancelier Bismarck. Il reçut pour récompense un brevet de germanophobie. Harlem Désir est venu à son secours pour reprocher au gouvernement sa xénophobie envers les immigrés. Les socialistes sont comme cela. Lorsque les Allemands sont allemands et les Français, français, ils ne peuvent pas s’empêcher de convoquer l’Histoire la plus noire. N’est-ce pas le même Montebourg qui comparait, après le discours de Grenoble, Sarkozy à Vichy ? (mon article dans le Figaro du 13 septembre 2010).

Il n’est jusqu’au subtil Védrine pour reprocher sur France Inter aux Allemands d’éprouver encore à l’égard de l’Etat juif un sentiment de responsabilité historique, « en dépit du temps écoulé ».

Je comprendrais mieux l’argument, si tous les matins les amis de Messieurs Védrine et Montebourg ne me rappelaient la responsabilité historique de l’Occident à l’égard des anciens colonisés d’Orient. En dépit du temps écoulé.

 

Inquiétant les OGM ?

Excellent reportage de Michel Floquet, correspondant de TF1 aux Etats-Unis, qui n’hésite pas à dire que les Américains ne trouvent pas les OGM inquiétants. En vérité, beaucoup les considèrent comme un progrès technique et économique pour lutter contre la malnutrition.

En revanche, le Figaro du 30 novembre confirmait que la France persistait à refuser les OGM au lendemain de l’annulation par le Conseil d’Etat du moratoire mis en place en février 2008, dans la foulée du Grenelle de l’environnement. Le quotidien confirmait cependant que le gouvernement manquait d’éléments scientifiques pour justifier ce moratoire.

Moi, personnellement, je trouve inquiétante cette docile soumission de la droite à l’argumentation massue des amis de José Bové.

 

La Légion d'honneur refusée à Hélie de Saint-Marc

Pour terminer, je voudrais présenter mes excuses à Pierre Bouteiller.

On se souvient peut-être que dans mon bloc-notes du 21 novembre, j’avais gentiment chatouillé sa grande conscience de gauche pour avoir laissé Siné répandre dans les studios de TSF jazz son fiel peu ragoutant. J’avais tort. Car nous avons à faire à un grand résistant.

Ce lundi, l’aube à peine levée, Pierre B. a eu le courage de dénoncer la remise par le président de la république de la grand-croix de la Légion d’honneur « à un ancien membre de l’OAS ».

Il s’agissait, on l’aura compris, d’Hélie de Saint-Marc, combattant de la Résistance à 20 ans, arrêté, déporté à Buchenwald, puis saint-cyrien, officier sur tous les champs de bataille avec 13 citations au combat.

Ce qui fait sans doute la supériorité de la gauche, c’est son travail, un brin rancunier et unilatéral, de mémoire. Qui se rit de toutes les amnisties et de tous les pardons.

Un Raymond Aubrac, grand résistant, et un Stéphane Hessel, bien plus petit, ont pu appartenir ou fréquenter le parti le plus stalinien d’Europe ayant applaudi au pacte germano-soviétique, ils sont canonisés sans réserve ni examen de leur vivant. Mais « résistant de droite » relève toujours de l’antiphrase.

J’ai connu personnellement Alain Griotteray, le plus jeune chef de réseau de la France combattante, je l’ai vu taxé de fasciste, parce qu’homme de droite sans complexe, par des contradicteurs autrement plus intolérants, sans que ses états de service puissent aucunement servir à décharge.

J’ai eu également l’honneur de conseiller professionnellement Jacques Soustelle, qui fut un des chefs de la Résistance et ministre de l’information à la libération. Il fut également un grand ethnologue de la civilisation amérindienne. Malheureusement pour lui, marqué à droite et ayant voulu voir la France conserver le Sahara, il finit ses jours dans un ghetto politique et social dont ses mérites acquis dans la clandestinité furent impuissants à l’en sortir.

Enfin, pour se convaincre définitivement de ce que la Résistance sans la gauche ne confère aucune protection particulière, on se reportera à ce billet de Pierre Assouline, ordinairement mieux inspiré, publié dans le Monde, et dans lequel, la dépouille de Druon encore tiède, l’intellectuel progressiste déplorait un hommage posthume inconvenant , s’agissant d’un « réactionnaire et conservateur ». Il est vrai que ce grand résistant, coauteur avec son oncle Joseph Kessel, du « Chant des partisans » avait été ministre de la culture de Georges Pompidou et s’en était pris avec une vigueur inaccoutumée aux potentats culturels de gauche.

Comme pour me donner raison, France Inter, ce même lundi a eu l’obligeance de bien vouloir signaler l’existence d’une pétition de 300 personnes (fichtre !) qui entendaient protester contre le transfert de la dépouille du général Bigeard aux Invalides.

L’hypermnésie latérale est parfois une maladie de l’âme bien inquiétante.

 

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commentaires

G
<br /> Au niveau politique, depuis 1928 et plus encore après 1935, Hasan al-Bannâ lança en Egypte l'organisation des Frères Musulmans. Bannâ était ami de Nasser et Sadate et, en dépit de<br /> l'assassinat de Bannâ, probablement par la police du roi Faruk, en 1949, les Frères Musulmans continuaient d'accroître et ils aidaient Nasser pour faire sa révolution de 1952. Après, les Frères<br /> et Nasser se sont séparés, parce que Nasser ne voulait pas partager le pouvoir avec eux.<br /> <br /> <br /> Dans ce contexte Nasser perdit le plus influent des Frères, Sayyid Qutb. Emprisoné pour son refus de coopérer avec Nasser, il écrivit un commentaire du Qur'ân qui fut influencé par les idées de<br /> Rashîd Ridâ et Maudûdî, mais allait beaucoup plus loin. Interprétant le Qur'ân à la lettre près, il évita l'aggiornamento de Muhammad `Abduh et ses disciples, même Ridâ, qu'il accusa d'avoir subi<br /> l'influence des orientalistes chrétiens ou juifs qui auraient déformé l'Islam avec leurs interprétations critiques et tendancieuses.<br /> <br /> <br /> Selon Qutb, on ne doit pas chercher à confirmer le Qur'ân par les sciences modernes ni à adapter le Qur'ân à la pensée moderne. Au contraire, c'est la science et l'histoire qui doivent céder aux<br /> vérités suprêmes du Qur'ân. D'ailleurs, la raison au sens large est inapte à s'exprimer en aucune manière sur la morale et la vie sociale. Ainsi, selon Qutb, toutes les prévisions qurâniques<br /> concernant la réclusion des femmes, la polygamie, le divorce, l'inégalité dans l'héritage et le témoignage juridique, sont à maintenir. Pour Qutb, les chrétiens et les juifs n'ont plus le droit à<br /> la tolérance prévue dans les verset révélés au début de l'Islam. Ces gens, en revenant au polythéisme, ont rompu le pacte de Dieu et sont incroyants (kâfirûn). Pour cela il faut<br /> les combattre, selon le sourate 9:1-35, ce que les Qutbistes continuent de faire aujourd'hui. Qutb ne limitait le jihâd à la guerre défensive, mais en faisait une obligation de chaque individu,<br /> qui doit combattre constamment pour l'établissement de la Sharî`a, d'abord dans les sociétés de tradition islamique, et puis dans le monde entier.<br /> <br /> <br /> Le refus de Qutb d'accepter aucune modification de l'interdiction qur'ânique de l'usure ou aucun intérêt bancaire a suscité un grand mouvement pour établir dans le monde musulman un système<br /> bancaire basé sur la participation d'investissement et de profit. Il s'agit d'une sorte de coopérative sans provision d'intérêt fixe.<br /> <br /> <br /> Qutb attendait le reveil d'un état islamique avec un imâm ou calif vraiment voué à la Sharî`a, ce qui serait le royaume de Dieu sur terre, la vraie utopie.<br /> <br /> <br /> Qutb fut exécuté en prison en 1966, mais son influence n'a pas cessé de grandir, d'abord en Egypte dans le mouvement encore plus radical, al-Jihâd. Le fondateur de ce mouvement, Muhammad<br /> `Abdassalâm al-Farâ, auteur de L'obligation absente, insista sur l'obligation de chaque musulman de combattre pour l'établissement d'un état islamique, ce qui aboutit à<br /> l'assassinat du Président Sadate.<br /> <br /> <br /> 1. Sur la vie de Muhammad, la source de base (en traduction) est A. Guillaume, The life of Muhammad, a translation of Ibn-Ishâq, Sîra Rasûl Allâh (London: Oxford U.P., 1955); cf.<br /> aussi W.M. Watt, Mahomet à la Mekke (Paris: Payot, 1959).<br /> <br /> <br /> 2. Sur les événements après la mort de Muhammad, cf. L.V. Valieri, "The Patriarchal and Umayyad caliphates", in The Cambridge History of Islam (London: Cambridge U.P., 1970), vol. 1, pp.<br /> 57-103.<br /> <br /> <br /> 3. Cf. ibid. et W.M. Watt, The majesty that was Islam (London: Sidgwick & Jackson, 1974) et The formative period of Islamic thought (Edinburgh: Edinburgh U.P.,<br /> 1973), passim.<br /> <br /> <br /> 4. Cf. G. Anawati et Louis Gardet, La mystique musulmane (Paris: Vrin, 1968), et Robert Caspar, Cours de mystique musulmane (Rome: P.I.S.A.I., 1968).<br /> <br /> <br /> 5. Cf. Murray Last, The Sokoto caliphate (London: Longman, 1967).<br /> <br /> <br /> 6. Cf. W.M. Watt, The formative period, passim.<br /> <br /> <br /> 7. Cf. Henri Laoust, Le Traité de droit public d'Ibn Taimiyya (Beyrouth: Institut français de Damas, 1948) et Les schismes dans l'Islam, introduction à une étude de la religion<br /> musulmane (Paris: Payot, 1965).<br /> <br /> <br /> 8. Cf. Jacques Jomier, Le commentaire coranique du Manâr (Paris: Maisonneuve et Cie, 1954) et Introduction à l'Islam actuel (Paris: Cerf, 1964).<br /> <br /> <br /> 9. Cf. Abû-l-`Alâ Mawdûdî, Fundamental principles of Islamic political theory (Lahore, 1952), Islamic law and constitution (Lahore, 1960), Political theory of Islam<br /> (Lahore, 1965) et Towards understanding Islam (Lahore, 1974, 14ième édition).<br /> <br /> <br /> 10. Cf. Olivier Carré, Mystique et politique, lecture révolutionnaire du Coran par Sayyid Qutb, Frère Musulman radical (Paris: Cerf, 1984).<br /> <br /> <br /> 11. Cf. G. Anawati, "Une résurgence du Khârijisme au XXe siècle: 'L'obligation absent'", MIDEO, 16 (1983), 191-228.<br />
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P
<br /> "Leïla Chahid<br /> appartient à la grande famille palestinienne al-Husseini, elle est une petite-nièce du mufti de Jérusalem Amin al-Husseini, une cousine de Yasser Arafat, de Moussa Arafat et de Fayçal Husseini,<br /> du côté de sa mère, elle est la descendance directe d’une grande famille marocaine, les chorfas Alami." Elle ne serait donc pas sa petite-fille, ou bien l'est-elle?  Curieusement il n'y a<br /> nulle part de l'information sur la descendance du mufti.  <br /> <br /> <br /> http://fr.wikipedia.org/wiki/Le%C3%AFla_Shahid<br />
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M
<br /> Il suffit de faire un tour sur le blog de Tarik Ramadan pour constater sa haine obsessionnelle d'Israël et du "sionisme" (qui est le sujet d'un article sur trois à peu près). Quant à<br /> Meddeb, il est à Ramadan ce que Krouchtchev était à Staline: une version très édulcorée, beaucoup plus aimable (pas saignante), de la même chose. <br />
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F
<br /> Bonjour<br /> <br /> <br /> Frère Tariq privilégie les émissions télévisées dans lesquelles la plus part des personnes ignore presque tout de l'islam.<br /> <br /> <br /> Il aime se presenter comme professeur à l'université d' Oxford (c'est plus vendeur que frère Tariq) . Ce qu' il "oublie" de dire, c'est que sa chaire est entièrement financée par le Qatar.<br /> Il serait très surprenant que les dirigeants de ce pays tolèrent un enseignement religieux qui serait en contradition avec leur conception de  l'islam.<br /> <br /> <br /> http://newenglishreview.org/blog_display.cfm/blog_id/39359<br /> <br /> <br /> Il a aussi animé une série télévisée sur une chaine iranienne. A nouveau ici, ce serait très étonnant qu'il ait pu longuement s'exprimer en étant en désaccord avec le régime des<br /> mollahs.<br /> <br /> <br /> Face a ses interlocuteurs sa méthode d'attaque est très souvent fondée sur la culpabilisation de son adversaire ( c'est la faute à l' occident, à la colonisation etc) ou sur la<br /> victimisation (islamophobie, extreme-droite, Gaza etc). Je me réjouis de constater que vous avez réussi à échapper , lors d'une émission concernant Charlie-Hebdo, à ses habituelles manipulations.<br /> <br /> <br /> C'est face à A. Meddeb qu'il a le plus dévoilé une partie de sa "pensée" : celle d'un...frère musulman.<br /> <br /> <br /> http://www.youtube.com/watch?v=uk0gD9XIx5Y&feature=related<br /> <br /> <br /> A voir aussi A. Sfeir<br /> <br /> <br /> http://www.youtube.com/watch?v=xJlcnJqoYXo<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Cordialement Franco<br /> <br /> <br />  <br />
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