Billet
ACTUALITE JUIVE - N° 1425 – Jeudi 23 février 2017
L'hémiplégie morale du notable, cette maladie incurable - par G.W. Goldnadel
Trop c'est trop. Depuis 30 ans, j'aurais passé une bonne partie de ma vie intellectuelle à mettre en garde ma communauté originelle contre les mauvais guides qui l'auront égarée.
La focalisation obsessionnelle opérée sur la seule extrême droite aura fait profiter à l'islamo-gauchisme d'un angle mort obtus à l'abri duquel celui-ci se sera développé sans se heurter à la moindre résistance juive.
Dans le même temps, et pour les mêmes mauvaises raisons, une partie de la communauté juive dite organisée, par un prêchi-prêcha aussi angélique que bêta, aura empêché l'État démocratique de faire respecter les lois républicaines en matière de régulation des flux migratoires. Catastrophes en chaîne: une immigration islamique incontrôlée, une montée de l’antisémitisme antisioniste, un clientélisme pro-islamique tenant compte des nouvelles réalités démographiques, un terrorisme islamiste sanglant dont les juifs sont les premières victimes, une communauté juive désemparée.
Les faits m'auront donné, malheureusement, cruellement raison au-delà de toute désespérance.
Sauf sur un point: dans mes pires cauchemars, je ne pensais pas qu'après les crimes et les massacres que la communauté juive a connus, ceux qui se prétendent ses représentants n'aient pas enfin compris la dangerosité de l'islamo-gauchisme et les erreurs commises pour l'avoir sous-estimée.
Hélas, c'était compter sans l'hémiplégie politique et morale décidément incurable dont souffre encore une partie de la représentation juive.
Il y a une dizaine de jours, le CRIF publiait un communiqué pour condamner une rencontre entre une organisation communautaire et des membres du Front National. Dont acte.
Mais une semaine plus tard, il publiait un nouveau communiqué dans lequel il annonçait que son président avait rencontré Benoît Hamon…
Ainsi, les terribles leçons du passé n’ont pas été assimilées.
Comme l'a reconnu le clairvoyant Malek Boutih: Benoît Hamon incarne aujourd'hui un islamo-gauchisme dangereux. C'est encore le Canard Enchaîné, peu suspect de droitisme, qui révélait récemment que le candidat choisi par la primaire socialiste préconisait le soutien aux palestiniens pour complaire à l'électorat musulman. C'est le même qui montre sa faiblesse à l'égard du sexisme dans les quartiers. Le même qui se montre passif à l'égard du BDS, le même enfin qui s'oppose à tout endiguement de l'immigration clandestine. Pour couronner le tout, l'un de ses plus proches lieutenant aura été épinglé pour ses relation avec le Qatar, parrain et bienfaiteur des Frères Musulmans à l'antisémitisme programmatique.
Ne pas vouloir regarder l'évolution, même imparfaite, de la droite de la droite tout en fermant les yeux sur l'involution catastrophique de la gauche de la gauche, poursuivre le boycott de l'un et le dialogue courtois avec l'autre, relève de la cécité la plus handicapante.
Pas étonnant dès lors que la communauté organisée soit sortie du radar médiatique et pratiquement de la vie politique et qu'elle soit désormais incapable de faire descendre en masse ses membres dans la rue en ce compris dans les moments les plus terribles, compte-tenu du fait qu'elle est coupée de la réalité comme de sa base populaire.
Dans le même temps, de nombreux juifs, désespérés, ont quitté leur pays, pendant que des notables juifs sans représentativité véritable passent leur temps à remercier les autorités au lendemain de chaque nouvel attentat et prennent un air gêné lorsque le premier ministre israélien dit leur ouvrir les bras...
Pour ceux qui ne se résignent pas à la disparition tristement programmée des juifs français, il est peut-être encore temps de dire qu'il ne saurait être question de prétendre parler en leur nom sans regarder la réalité des dangers les yeux enfin ouverts.
Trop c'est trop.