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23 janvier 2017 1 23 /01 /janvier /2017 13:20

Paru dans FIGAROVOX - lefigaro.fr http://www.lefigaro.fr/vox/

 

http://www.lefigaro.fr/vox/monde/2017/01/23/31002-20170123ARTFIG00093-donald-trump-chronique-d-un-lynchage-mediatique-intellectuel-et-artistique.php


FIGAROVOX

Publié le 23/01/2017


Donald Trump: Chronique d'un lynchage médiatique, intellectuel et artistique - par Gilles William Goldnadel


FIGAROVOX/CHRONIQUE - Alors que Trump connaît ses premiers jours comme président des Etats-Unis, Gilles-William Goldnadel regrette «la grande tradition géométrique et variable de la gauche morale» qui s'abattrait sur le locataire de la Maison-Blanche.

 

Gilles-William Goldnadel est avocat et écrivain. Il est président de l'association France-Israël. Toutes les semaines, il décrypte l'actualité pour FigaroVox.

 

Cet article est écrit d'abord pour prendre date: Avant d'avoir commis le moindre acte présidentiel condamnable, le 45e président des États-Unis d'Amérique aura été condamné à l'avance par ceux qui disent haïr les préjugés.


Quels que soient les succès et les échecs à venir, l'honnêteté commande d'acter que la planche du premier américain, traité comme le dernier, aura été savonnée comme jamais celle d'un président élu ne l'avait été, quand bien même aurait-il été minoritaire en voix, ce qui est loin d'être un précédent dans ce mode de scrutin.

 

Il ne s'agit pas seulement d'un procès d'intention à grand spectacle, mais plus profondément d'une contestation de la légitimité même du président élu.

 

Et pas seulement aux États-Unis, ainsi, sur la radio de service public française, dès le vendredi matin, l'invitée de la matinale de France inter, Sylvie Laurent, historienne écrivant notamment dans Libération, questionnait à voix haute cette légitimité.

 

Pour expliquer l'absence de tout intellectuel à l'antenne favorable à Donald Trump, Patrick Cohen expliqua ingénument qu'il n'en connaissait pas…

 

Le ton avait été donné par la même station la semaine précédente, où la préposée à la revue de presse puisait dans un blog semi-confidentiel des éléments invérifiables qui laissaient à penser que le président élu était un fervent adepte de l'ondinisme. «L'humoriste» Sofia Aram ne resta pas évidemment longtemps en reste.

Les mêmes médias qui couvrent de fange la fâcheuse sphère et les fake nauséabonds d'Internet n'hésitaient pas à pratiquer la coprophagie médiatique, comme si, pour contester la légitimité du président impie, les pires moyens devenaient légitimes, dans la grande tradition géométrique et variable de la gauche morale.

 

Précisons d'abord les termes du débat: on peut, comme l'auteur de ces lignes, ne pas apprécier le style, les propos, la mentalité du président américain, qui se caractérisent, pour l'écrire simplement, par la vulgarité. Pour autant, il n'est pas interdit et il s'imposerait même d'éprouver un sentiment de révolte contre la contestation de nature fascisante du verdict des urnes et la forme de celle-ci, qui a l'apparence d'un début de guerre civile.

 

Cette guerre civile est déclarée entre le monde virtuel d'Hollywood et le monde réel des ouvriers et des classes moyennes qui ont remis le pouvoir à Donald Trump. Nul n'en connaît encore l'issue. Nul n'est capable de dire qui l'emportera entre les hérauts de la poésie politique et le nouvel héros du réalisme brut.

 

Mais à l'aube de cette guerre sans merci, l'honnêteté intellectuelle et morale commande d'écrire que ce sont les soi-disant antifascistes qui l'ont déclarée, et avec des méthodes fascisantes qui donnent la nausée.

 

C'est ainsi que Jennifer Holliday, chanteuse noire de renom, est venue expliquer à la télévision pour quelles raisons, après avoir accepté, elle avait finalement refusé de chanter pour l'investiture du président.

 

Elle avait pensé qu'il s'agirait d'un moment d'unité mais «n'avait pas réalisé que les gens n'avaient pas accepté le résultat de l'élection».

 

Le lendemain de l'annonce de son acceptation, Jennifer découvrait des milliers de tweets vengeurs la traitant de «traître à sa race», et de «négresse». «J'ai reçu des menaces de mort, des appels à me suicider, c'était horrible». Holliday a été triste de constater que beaucoup de ces messages venaient de sa communauté noire, notamment de l'organisation radicale Black Lives Matter, celle-là même avec laquelle le président Obama s'était rapproché dans les derniers moments de son mandat.

 

Dans les universités américaines aussi, la guerre civile est déclarée.

 

À Georgetown, la professeur April Sizemore-Barber a été jusqu'à accorder des bons points académiques aux élèves qui assistaient à une formation anti-Trump destinée «à semer les graines de la libération».

 

Une autre enseignante a harcelé sa consoeur musulmane, Asra Nomani, qui avait avoué publiquement avoir voté Trump: «Je vous ai proscrit de la race humaine depuis que votre vote a aidé à normaliser les nazis».

Dans cette même veine anti-nazie digne de la pensée d'un Peillon ou d'un Mélenchon, on manifeste dans les campus contre l'arrivée d'Hitler en Amérique. Dans son excellent article du Figaro daté du 20 janvier, Laure Mandeville décrit ces militants noirs du Parti Communiste révolutionnaire criant: «Ne voyez-vous pas que Trump fera aux musulman ce que Hitler a fait aux juifs !».

Heureusement que la fâcheuse sphère était là, la nuit de l'intronisation, pour montrer les actes de ces curieux antifascistes.


Heureusement que la fâcheuse sphère était là, la nuit de l'intronisation, pour montrer les actes de ces curieux antifascistes que les télévisions ont soigneusement dissimulés. Les drapeaux américains brûlés, les «féministes» voilées, ou encore Richard Spencer, un orateur pro-Trump de «White Lives Matter», sauvagement frappé pendant son interview télévisée par un antifa encagoulé qui s'enfuit impunément dans la nuit.

 

Mon imagination est impuissante pour décrire les commentaires médiatiques dans l'improbable hypothèse ou des journaux, des artistes, où des manifestants violents avaient contesté dès le premier jour l'élection de Barack Obama. S'ils avaient brandi des affiches le caricaturant en assassin ou en violeur. Pas la peine de faire un dessin.

 

D'une certaine manière, on retrouve dans l'après élection une bonne partie des raisons du succès du détesté de la presse convenue.

 

Trump n'est pas une cause, mais un effet. Son excentricité et ses excès répondent aux excès et aux extravagances du prétendu camp du bien. Les excès de la victimisation des minorités raciales et sexuelles. Les excès de l'immigration clandestine. Les excès de la xénophilie. L'imposition des toilettes neutres pour transsexuels. La culpabilisation systématique de la police. La crainte révérencieuse de l'islam radical. Le féminisme limité exclusivement à la détestation du mâle hétérosexuel blanc et qui ferme les yeux sur le sort des femmes d'Orient.

Excédé des excès criminels des faux gentils, une bonne partie du peuple américain aura préféré s'en remettre désormais aux débordements d'un faux méchant.

 

Et dans ce sentiment de révolte qu'inspire ou que devrait inspirer à tout démocrate, fût-il hostile au mirobolant républicain, le lynchage médiatique et artistique qui lui est réservé, dans ce réflexe d'empathie naturelle envers le lapidé, qui sait si ne se niche pas non plus l'intuition que derrière la contestation furieuse de la légitimité d'un individu, se dissimule la contestation sournoise de la légitimité de l'homme occidental qui ne veut pas mourir.

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commentaires

R
Les allégations d'ondinisme ne proviennent pas d'un blog inconnu, elles proviennent de l'enquête privée de l'ancien chef du service Russie de l'agence de renseignement britannique. Dans son fameux rapport, figurent des choses dont on peut douter à juste titre, des choses parfaitement vraisemblables et d'autres dont la véracité est avérée.<br /> <br /> De façon générale, on sait que Trump est compromis avec la Russie, et c'est cela qui est préoccupant, beaucoup plus que les histoires de prostituées qui sont là pour faire causer le monde. Au demeurant, cette fameuse histoire si croustillante est parfaitement vraisemblable. Le KGB fait ce genre de choses depuis des décennies.<br /> <br /> Si je devais faire un pari, je dirais que l'anecdote des prostituées est vraie, sauf pour la partie "ondinisme sur le lit utilisé par Obama", qui, du coup, correspond à 100 % aux fantasmes des pervers de l'ex-KGB, mais pas spécialement, à ma connaissance, à ceux de Trump.<br /> <br /> Toujours complètement à travers mon chapeau, je verrais bien les sources kaguébistes de l'auteur de l'enquête ayant inventé cet amusant détail, parce que cela les faisait bicher et que, bien sûr, cela serait susceptible de semer encore davantage la dissension au sein des Etats-Unis, ce qui est bien leur but.
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P
Mais on s'en fout de savoir si Trump pratique ou pas le jeu de pipi, l'important est qu'il ne soit pas un super caca.
P
Et il faut aller jusqu'au bout, Cher Maître, jusqu'au bout..... Je vous admire.
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P
La vérité ? Quelle vérité ? La mienne ? La vôtre ? Celle de tout un chacun ?<br /> Ne vous méprenez pas, Cher Robert Marchenoir, je suis loin de me "foutre", pour reprendre votre terme, de LA vérité.<br /> Cela dit, pour cette vérité-là, je ne vois malheureusement qu'une réponse : Elle est tellement d'une impénétrable hauteur que je préfère demeurer dans le silence.<br /> Bien à vous.
R
Vous vous foutez de la vérité, PJSC. Moi pas. C'est ce qui nous sépare.<br /> <br /> Moi je fais partie de ceux qui pensent que les faits ont de l'importance. Je ne fais pas partie du club des promoteurs des "faits alternatifs". Je ne suis pas poutiniste.
C
Il dit ce que tout ces laches pensent donc il dérange on doit l abattre.. Mais il est là et bien au moins piur 4 ans.. Il a le temps de proceder à un sacré nettoyage ... Bonne chance à vour Monsieur Trump..
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W
Merci Cher Maître, cela fait du bien de vous lire.<br /> La caste politico-médiatique moralisatrice, si prompte à traiter de "fachos" celles et ceux qui pensent différemment, nous fait la démonstration de son intolérance et de son non respect de la démocratie en insultant ouvertement D. Trump !<br /> Quant aux pseudos féministes qui lui font un "procès" pour ses paroles sexistes...; certes, mais il n'a violé personne ; on ne les a pas vues manifester lors du scandale Clinton/Levinski. <br /> Je préfèrerai les voir manifester contre les dirigeants des pays qui lapident, violent les femmes ou marient de force des gamines à des pédophiles.<br /> Comme quoi avec les gauchistes, tout est à géométrie variable ; ils/elles choisissent de défendre des pseudos causes en ayant la certitude de ne rien risquer car "courageux (ses) mais pas téméraires" !<br /> Ce qui m'a énormément choquée, c'est cette espèce d'humour "noir" d'Olivier Truchot et d'Ulysse Gosset qui auraient trouvé drôle que D. Trump se fasse assassiner le jour de son investiture !<br /> "Quand les ignares diplômés prolifèrent, la bêtise fleurit joyeusement" (JL. Dion)<br /> Ces journaleux politisés s'assoient sur l'impartialité qui figure dans la charte du journaliste !<br /> Je n'ai jamais vu un tel déchainement contre un homme qui a été élu démocratiquement, qui veut défendre son pays....<br /> J'essaie d'imaginer ce qu'il se serait passé à l'élection d'Obama si de vilains Blancs, cathos, athées, juifs, protestants... avaient contesté son élection et fait régner la terreur !<br /> La différence avec les gauchistes, c'est que les gens de droite ou droite nationale sont autrement plus intelligents, respectueux et tolérants ; donc, se faire traiter de "fachos" par cette gauche, c'est hilarant !<br /> Le fait de nous montrer pendant l'investiture les manifestations anti-Trump et les NoBorder en train de tout casser, était une façon de nous dire "attention, c'est ce qu'il se passera si Marine Le Pen est élue" !<br /> Mais ces hypocrites savent pertinemment que si MLP est au 2è tour, peu importe celui qui sera face à elle, car LR/PS/UDI/Modem/PCF....; tous s'allieront pour la battre comme d'habitude ! Donc, pourquoi ont-ils si peur d'elle ? <br /> Pour le moment, ils sont occupés avec la primaire socialiste à lécher les bottes des fossoyeurs de notre nation !
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G
Ah, ça fait du bien de lire cela. Tout est résumé dans la 1ère phrase: "avant d'avoir commis le moindre acte présidentiel condamnable, le 45e président des États-Unis d'Amérique aura été condamné à l'avance par ceux qui disent haïr les préjugés."<br /> Heureusement qu'il reste un petit nombre de journalistes ou chroniqueur qui pensent par eux-même à l'inverse des moutons de panurge. Peut-être grâce à eux on aura un jour une chance de sortir de la pensée unique, fortement biaisée.<br /> Les Russes étaient infâmes en guerre en Afghanistan, alors que les USA y étaient plus tard pour défendre la démocratie... Je m'arrête là, les exemples sont trop nombreux. Au plus les médias se prendront pour des faiseurs de rois, au plus il y aura de surprises dans les élections. Si j'étais Macron, je serrerais les fesses...
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