Bloc-note
ACTUALITE JUIVE - N° 1355 – Jeudi 30 juillet 2015
«Réflexions qu'il est permis d'avoir hacker»
Je ne vais pas me donner le ridicule de plaider dans ces colonnes en faveur de mon client Grégory Chelli alias « Ulcan » encore surnommé le « hacker sioniste ».
Ce n'est pas le lieu, et je ne prétends pas à l'objectivité. En revanche, ici mieux qu'ailleurs, on comprendra pourquoi il existe dans la manière dont certains journaux hexagonaux présentent l'affaire qui le concerne les ingrédients trop habituels au conflit palestinien, en matière d'exagération fantastique, de disproportion et de morale sélective.
Je ne prétends évidemment pas que les mauvaises plaisanteries auxquelles s'est livré mon hacker de client sur des journalistes pro-palestiniens ne sont pas condamnables moralement et juridiquement. Il ne s'agit pas seulement d'une précaution écrite de ma part : Causer la frayeur, humilier son adversaire, déranger inutilement la police ne sont pas des méthodes admissibles.
Mais présenter celui-ci comme un criminel à enfermer d'urgence relève de l’exagération fantastique précitée.
La même qui, s'agissant de la Ligue de Défense Juive, qu’il est parfaitement loisible de ne pas apprécier, faisait qu'elle était présentée l'année dernière comme la responsable des attaques contre les synagogues parisiennes …
J'observe d'ailleurs que ses censeurs les plus sévères, ceux qui crient à la violation du droit, sont les mêmes qui tressent des lauriers aux Assange, Snowden, Anonymous et autres lanceurs d'alerte et exigent leur impunité. Allez comprendre cette sélectivité dans le respect de la loi.
J'observe encore que les mêmes ont beaucoup ri lorsque Noël Godin, alias «l'entarteur», a une nouvelle fois entarté Bernard Henri Lévy. Qu’il me soit permis ici de dire qu'en dehors de l'amour d’Israël – ce qui n'est pas rien mais n'est pas tout – j'ai peu de convergences avec BHL.
Je n'en suis que plus à l'aise pour écrire combien les commentaires ironiques et ravis devant son humiliation que j'ai lus dans la presse m’ont profondément écœuré.
A fortiori lorsqu'il s'agissait pour Godin de venger Siné «accusé injustement d'antisémitisme», moi qui ai fait condamner le dessinateur pour ses propos ignobles envers les juifs.
Ayant déjà fait ce rapprochement entre le hacker et l'entarteur à la télévision, l'un des accusateurs de Chelli, Daniel Schneidermann du site « Arrêt sur image », le trouverait «hasardeux ».
Peut-être, après tout, comparaison n'est pas raison. Mais c'est le même Schneidermann qui, dans les colonnes de Libé, a écrit un article en faveur de la libération du terroriste Ibrahim Abdallah, emprisonné en France et qu'il considère comme « un prisonnier politique ».
Si le complice de l'assassinat de deux diplomates est un politique. Mon hacker, il est quoi ?
J’ai écrit exagération fantastique ?
Gilles-William Goldnadel ©
Président de France-Israël et d'Avocats Sans frontières