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14 juin 2016 2 14 /06 /juin /2016 11:21

Paru dans FIGAROVOX - lefigaro.fr http://www.lefigaro.fr/vox/

http://www.lefigaro.fr/vox/societe/2016/06/13/31003-20160613ARTFIG00352-goldnadel-hooligan-cgt-meme-combat.php

Hooligan, CGT, même combat ?

Publié le 13/06/2016

FIGAROVOX/CHRONIQUE - Après les violences commises par des hooligans anglais et russes à Marseille, Gilles-William Goldnadel esquisse une comparaison entre ces derniers et les blocages syndicaux.

Gilles-William Goldnadel est avocat et écrivain. Il est président de l'association France-Israël. Toutes les semaines, il décrypte l'actualité pour FigaroVox.

Combattons fermement les idées reçues et les stéréotypes stigmatisant. Le hooligan est bien plus intelligent et cultivé que l'on ne croit. Le hooligan est un fin observateur du paysage politique et sociétal français. Le hooligan, après un rapide examen de la situation sociale actuelle de la puissance organisatrice (encore que les substantifs puissant et organisation soient peut-être exagérés) a tout compris. Qu'il vienne d'Istanbul ou qu'il arrive de Moscou ou de Berlin, l'amateur de coups de pied, de tête et de pied dans la tête sait que le terrain français est plus hospitalier qu'à domicile.

Le hooligan allemand, malgré tout, arrivé à Paris, a dû être surpris.

Il a vu un syndicat sans grande représentativité en comparaison avec ceux de son pays, représenté par un leader aboyant des slogans et se réclamant d'un marxisme éculé, capable de mettre à genoux un pays aux abois. Notre visiteur s'est demandé s'il n'avait pas débarqué au Venezuela par erreur. Il a lu que des syndicalistes à Air France coursaient des cadres en chemise courte. Il a su que de nombreux bagagistes islamistes badgés portaient la barbe et la carte CGT. Il a vu le syndicat censurer des journaux en dehors de celui qui porte par humour le nom d'humanité. Il a vu des grévistes bloquer les usines et empêcher ceux qui voulaient travailler de le faire. Il a senti les poubelles empuantir Paris et ceux chargés du nettoyage se mettre au chômage et puis la CGT condescendre à lever les blocages tout en poursuivant le mouvement de ne rien faire. Il a cru entendre la maire de Paris dire merci. Le hooligan allemand n'a pas aperçu tant de trains ni d'avions. Notre trublion d'outre-Rhin s'est demandé carrément qui donc étaient ces gens qui ne respectaient même pas la fête du ballon rond. Il était surtout étonné qu'en période de terreur islamiste sanglante et d'inondations dévastatrices, un syndicat, même marxiste, ait aussi peu le sens de la nation, de son unité et du bien-être de son peuple.

Le visiteur a également été surpris de voir que le parti que l'on dit le plus national soit aussi compréhensif envers ce mouvement et montre ainsi peu de sens de l'État. Et peut-être aussi un manque de sens politique en tant que défenseur revendiqué de l'État-nation.

Et quelle réponse ce gouvernement fort en gueule et généreux en coup de menton a-t-il donnée, s'est demandé notre allemand, hooligan mais curieux ? Un bristol adressé par la ministre du travail au dirigeant de ce syndicat que d'aucuns disent voyou…

Notre hooligan s'est ensuite rendu place de la République. Il a été surpris de voir des somnambules divaguer debout et cogner la nuit sur de paisibles Veilleurs. Il était encore plus surpris de constater que le seul état d'urgence palpable était celui de prolonger l'emprise des somnambuliques sur la place dite encore de la République.

Quelques jours auparavant, notre Allemand avait constaté que des antifascistes fascistes qui se plaisent à crier «tout le monde déteste la police» dans ce pays dont le souverain et les médias moutons s'enorgueillissaient en janvier de son esprit Charlie si policé, avaient mis le feu à une voiture de police occupée par des policiers, avant d'être relâchés par la justice. Il s'est alors demandé pourquoi les policiers se donnaient encore le mal d'arrêter un nouveau suspect de cet incendie pour brûler vif un flic.

Il a lu aussi, qu'à Paris, une antiraciste raciste des Indigènes de la République avait applaudi le dernier attentat de Tel-Aviv. Les mêmes, en plein état d'urgence avait pu manifester dans la capitale pour hurler ces mêmes slogans que l'on peut entendre certains soirs dans certains stades d'Europe.

Alors, notre cousin germain un peu turbulent s'est dit que décidément, la France était un beau pays pour qui aime la violence impunie. Et qu'il ne s'était pas trompé de destination. Mais il s'est dit aussi que ceux qu'il avait vus mettre ce beau pays à genoux sans craindre de sanction, avaient bien le droit eux aussi de scander à tue-tête: «nous sommes tous des hooligans allemands !».

 

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9 juin 2016 4 09 /06 /juin /2016 13:21

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http://www.lefigaro.fr/vox/monde/2016/06/09/31002-20160609ARTFIG00158-c-est-le-meme-terrorisme-islamiste-qui-frappe-a-tel-aviv-bruxelles-ou-paris.php

C'est le même terrorisme islamiste qui frappe à Tel-Aviv, Bruxelles ou Paris

Publié le 09/06/2016

FIGAROVOX/TRIBUNE - Des terroristes palestiniens ont tué quatre personnes à la terrasse d'une chocolaterie de Tel-Aviv. Pour Gilles-William Goldnadel, l'islamisme radical frappe en Israël comme en Europe.

Gilles-William Goldnadel est avocat et écrivain. Il est président de l'association France-Israël. Toutes les semaines, il décrypte l'actualité pour FigaroVox.

L'attentat survenu hier à Tel-Aviv qui a vu deux terroristes palestiniens vider consciencieusement les chargeurs de leur kalachnikov sur des civils à la terrasse d'une chocolaterie, en ce compris une fillette de quatre ans, montre une fois encore que les mots de la guerre rangent l'État juif dans une catégorie à part. Je défie en effet le lecteur ou l'auditeur de bonne foi de trouver une seule fois ce mot défendu qui vient pourtant immédiatement à l'esprit, sous la plume ou dans la bouche d'un journaliste hexagonal pour qualifier les deux terroristes de ce 8 juin, qualifiés plus suavement «d'assaillants».

Il faudra m'expliquer pourquoi lorsque les djihadistes du 13 novembre ont procédé avec le même mode opératoire dans le quartier de la Bastille, le mot naturel a été utilisé naturellement et pourquoi il est banni lorsqu'il s'agit de la mort de civils d'Israël.
À la vérité, je connais très bien la réponse. Et nous la connaissons tous au tréfonds de nos esprits. Dans la bataille idéologique qui nous est livrée depuis 50 ans, il est des mots-clés qui ouvrent ou ferment les consciences. Un demi-siècle d'Islamo-gauchisme a décérébré la classe médiatique. En France, jusqu'à l'an dernier, les mots d'«islamisme» ou d' «Islamo-gauchiste» étaient strictement prohibés.

Mais les bombes et les balles des islamistes ont fait sauter les verrous d'une censure d'autant plus implacable qu'il était interdit de la dénoncer.

Cette censure existe encore s'agissant d'Israël. Elle signifie en creux, que l'usage du mot terroriste est réservé à l'assassinat de civils totalement innocents par des hommes totalement coupables.

Cette exigence conceptuelle était déjà difficile à faire accepter, s'agissant de la France, tant la perception de l'Autre, fut-il impitoyablement violent et sanguinaire, était pervertie par une mauvaise conscience xénophile et pathologique, qu'on préféra longtemps le nommer «fou solitaire» ou encore «déséquilibré».

S'agissant d'Israël, le verrou n'est pas prêt de sauter. Le récitatif palestiniste a été d'autant plus docilement accepté par l'idéologie dominante qu'il s'emboîtait parfaitement dans sa xénophilie maladive. Ce récitatif, dépourvu de tout esprit critique, à commencer par l'acceptation docile et mortifère de la violence terroriste a creusé son sillon dans les cerveaux travaillés. Il a transformé un conflit national et territorial assez banal en nouvelle question juive. Il faudra encore beaucoup de fillettes assassinées pour comprendre que l'islamisme radical, le racisme anti-occidental, la détestation du chrétien et du juif sont de la même graine de haine des deux côtés de la mer.

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7 juin 2016 2 07 /06 /juin /2016 12:56

Paru dans FIGAROVOX - lefigaro.fr http://www.lefigaro.fr/vox/

http://www.lefigaro.fr/vox/societe/2016/06/07/31003-20160607ARTFIG00143-goldnadel-ce-systeme-mediatique-qui-fait-une-montagne-d-une-taupiniere.

 

Ce système médiatique qui fait une montagne d'une taupinière


Publié le 07/06/2016

FIGAROVOX/CHRONIQUE - Grèves de la CGT, affaire Benzema, œufs lancés au visage d'Emmanuel Macron... Pour Gilles-William Goldnadel, les médias transforment en polémiques vaines des événements négligeables.

Gilles-William Goldnadel est avocat et écrivain. Il est président de l'association France-Israël. Toutes les semaines, il décrypte l'actualité pour FigaroVox.

Je m'épuise depuis longtemps, dans ces colonnes et ailleurs, à tenter de faire comprendre qu'au-delà de la faiblesse des hommes politiques, de leurs limites, de leurs humaines insuffisances, la responsabilité principale du désastre annoncé ne leur incombait pas mais plutôt à un système médiatique qui grossissait tels événements négligeables, négligeaient tels autres essentiels, en fonction d'une idéologie réflexe irréfléchie. Le monde réel cédant le pas à un monde virtuel dans lequel l'homme se perdait.

Pour puiser mes exemples récents dans la semaine passée, le vrai scandale Benzema n'habite pas dans les déclarations ineptes d'un footballeur mis en examen rejetant sur la France raciste son éviction de l'équipe nationale, mais plutôt dans le fait que les accusations gratuites et indigentes d'un personnage à l'intellect limité aient pu alimenter jusqu'à l'indigestion la chronique médiatique.

Précisément, l'appétit insatiable de la presse à se repaître de ce genre de sorties surmédiatisées réside dans cette idéologie «antiraciste» réflexe irréfléchie, obsédée pathologiquement par le racisme, et qui, mécaniquement, n'aboutit objectivement qu'à entretenir la guerre des races.

Dans un registre voisin, le tollé issu d'extraits vidéo sélectionnés, suivi d'une pluie de commentaires orageux sur un événement aussi minuscule que la dispute entre Emmanuel Macron et des militants gauchisants à propos du costard du premier et des T-shirts des seconds est de la même farine à soufflet médiatique, et n'aboutit objectivement qu'à entretenir la guerre des classes.

Pendant ce temps, des événements sans doute plus importants pour le destin des gens sont traités avec une économie de commentaires assez remarquable.

Certes, le nouveau camp de migrants ordonné sans consultations par la maire de Paris a déclenché un début de polémique. Il aurait surtout été utile de commenter les déclarations de son adjoint communiste au logement Ian Brossat à RMC et que j'avais déjà révélées dans cette chronique pour les avoir provoquées. Dans une émission à laquelle je participais, je demandais à l'édile local ce qu'il conviendrait de faire des migrants illégaux non éligibles au droit d'asile. Celui-ci sans ambages me répondit qu'il était hors de question de les expulser. La preuve était ainsi rapportée que la question des réfugiés de guerre est un prétexte et que l'extrême gauche immigrationniste est le principal obstacle à l'accueil humain et possible des seuls qui le méritent moralement et juridiquement.

Mais plus encore, la minimisation d'événements notables sur le même sujet est à trouver dans l'absence de tout commentaire sur la fermeture du camp de migrants des jardins d'Éole à Paris à la suite de la découverte de plusieurs cas de tuberculose par essence très contagieuse, ainsi qu'après l'arrestation en Allemagne de plusieurs migrants Syriens ayant transité par la Grèce et ayant pour projet de commettre des attentats en série en Europe.

Pour ces deux événements sans doute plus conséquents que les déclarations d'un footballeur ou le costume d'un ministre, et mettant en cause un principe de précaution ordinairement exalté, la discrétion était de mise.

Dans ce contexte, les déclarations à contre-courant médiatique obligé du dalaï-lama ont été accueillies avec gêne. Celui-ci en effet, tout en manifestant son empathie pour les réfugiés, recommandait l'extrême prudence aux Européens au regard de la protection de leur identité. Hélas, le chef spirituel du peuple tibétain n'est pas le plus mal placé pour savoir que l'identité d'un peuple peut être submergée sans combat. On le comprend peut-être dramatiquement mieux à Lhassa qu'à Paris. Ou à Rome.


Dans cette guerre médiatique permanente sur fond idéologique, une bataille des mots-clés pour fermer les esprits fait rage à bas bruit. Ainsi du vocable «modéré» et de son contraire «ultranationaliste».
Par exemple, la presse hexagonale a longtemps estampillé le président turc Erdogan comme «islamiste modéré», et même à présent qu'il n'est plus affublé de cet aimable oxymore, il demeure, et son régime avec lui, «islamo-conservateur». Exactement comme celui des mollahs, le président iranien étant invariablement et nécessairement tenu pour «modéré».

La même remarque valant pour Abou Abbas de Palestine.

Dans le même temps, le mirobolant et fort bourru nouveau ministre de la défense israélien est unanimement tenu pour «d'extrême droite» quand il n'est pas «ultranationaliste». À ce stade lexical, il conviendrait aux faiseurs d'appellation contrôlée, à commencer par l'AFP, d'expliquer pour quelles raisons inconnues il n'y aurait pas d'extrême droite nationaliste en Palestine ou en Iran.

À ce moment du questionnement, j'indique que le président palestinien et modéré déclarait le 26 avril: «Je mets au défi tous les jours de me ramener un vestige archéologique juif de Jérusalem, ou pour montrer une pierre du temple présumé». Je rappelais dans une précédente chronique que le même disait des juifs «qu'ils souillaient de leurs pieds sales l'esplanade des mosquées» tout en glorifiant, sans doute par modération, le martyre de leurs agresseurs à couteaux. J'indique également que le président Rohani, le modéré, a déclaré à plusieurs reprises: «qu'Israël est un corps étranger qui devrait être extirpé de la région», que les derniers missiles balistiques du régime «islamo-conservateur» portent sur leurs flancs: «Israël sera détruit» et que Téhéran a organisé la semaine dernière un concours de caricatures négationnistes dans lequel l'un de nos compatriotes a remporté la palme et dont la presse antiraciste a fait là encore assez peu de cas. (Lire à ce sujet le Washington Post du 9 mai "Les «modérés» de l'Iran et l'Holocauste").

Voilà pourquoi j'accorde modérément ma confiance aux appellations contrôlées par l'idéologie.
Il est d'autres qui s'octroient sans débat des épithètes ronflantes mais corrompues. Ainsi de ces «antifascistes» autoproclamés qui manifestaient ce dimanche pour rendre un curieux hommage à leur martyr Clément Méric. Après avoir agressé quelques policiers, nos résistants scandaient entre autres mots d'ordre rebelles: «tout le monde déteste la police» et «tous les flics sont des bâtards».

Je propose en conséquence, pour mieux les illustrer, l'usage sans modération du terme «gauche facho».
On achèvera ce tour des mots de passe, par celui de «voyou».

J'attends avec impatience le procès pour injure que le leader à moustache géorgienne de la CGT dit vouloir diligenter à l'encontre de celui du Medef. Sans doute, le premier entend-il faire citer les gros bras d'Air France arracheurs de chemises, le comité d'entreprise EDF condamné avec l'Humanité pour détournements, les islamistes bagagistes d'Air France encartés CGT, ainsi que les censeurs des journaux qui ne veulent pas se coucher… à titre de témoins de moralité.

Il a dû arriver qu'on fasse du mot voyou un usage plus immodéré.

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30 mai 2016 1 30 /05 /mai /2016 17:49

Paru dans FIGAROVOX - lefigaro.fr http://www.lefigaro.fr/vox/

http://www.lefigaro.fr/vox/societe/2016/05/30/31003-20160530ARTFIG00163-quand-la-gauche-antifasciste-bafoue-la-liberte-de-la-presse.php

Quand la gauche antifasciste bafoue la liberté de la presse

Publié le 30/05/2016

FIGAROVOX/CHRONIQUE - Entre la CGT qui empêche les journaux de paraître et les propos anti-blancs d'Eric Cantona, Gilles-William Goldnadel estime qu'une partie de la gauche «antiraciste et antifasciste» est devenue à la fois raciste et fasciste.

Gilles-William Goldnadel est avocat et écrivain. Il est président de l'association France-Israël. Toutes les semaines, il décrypte l'actualité pour FigaroVox.

On devrait plus souvent mettre les choses à plat, sinon les pieds dedans. L'extrême droite française, en tout cas sa représentation politique, a remisé dans l'armoire à naphtaline son discours raciste et antisémite, elle ne fait plus de la peine capitale une question de vie ou de mort, elle ne fait plus descendre ses gros bras dans la rue pour faire le coup de poing, de canne ou de matraque. Elle déteste la censure et se fait au contraire le chantre, parfois peut-être excessif, de la liberté d'expression. Enfin, elle escompte à présent prendre le pouvoir par le truchement des urnes démocratiques et non par la force.

Ce qui caractérise aujourd'hui la droite de la droite française est au contraire une exigence extrême de voir les lois républicaines réellement appliquées. Notamment en matière de sûreté et d'immigration.

On est loin, on le voit, de ce fascisme qui lui est prêté obsessionnellement par la gauche morale et plus encore l'extrême gauche autoproclamée «antiraciste et antifasciste».

Examinons à présent, à travers des exemples récents, par quoi se caractérise le discours ou les actes de ces antiracisme et antifascisme mirobolants. Commençons, à titre d'amuse-bouche, par les déclarations extravagantes d'un Éric Cantona: «Benzema est un grand joueur, Ben Arfa est un grand joueur. Mais Deschamps, il a un nom très français. Personne dans sa famille n'est mélangé avec quelqu'un, vous savez. Comme les Mormons en Amérique… Ben Arfa est peut-être le meilleur joueur aujourd'hui, mais il a des origines…».

Tous les ingrédients du pseudo antiracisme mais vrai racisme anti-blanc résumés en un précipité stupide mais banal: l'accusation sans preuve, l'obsession de la race et de l'origine, l'apologie du sang-mêlé identique à celle du sang pur d'autrefois, le mépris dédaigneux pour les noms du terroir profond, tout le monde ne pouvant s'appeler Cantona, Benzema ou Goldnadel.

Inutile de s'appesantir longuement sur l'action des nervis de la CGT et leur conception large du droit de grève qui les autorise à pourrir consciencieusement la vie d'un public dont une partie a tellement été nourrie au biberon du lait de la radicalité gauchisante qu'elle en a développé un syndrome de Stockholm, à Paris comme à Marseille.

Plus rare, néanmoins, l'interdiction de faire paraître la presse d'opposition, sauf pour elle à se soumettre à la publication d'un message obligatoire. Seul l'organe de presse de la pensée conforme, qui se prétend rebelle mais ne survit, faute de lecteurs, que par la grâce d'État, ayant monopole d'impression.

Encore plus insolite, l'intervention physique groupée d'une dizaine d'islamo-gauchistes dans les locaux du Figaro-Magazine pour protester contre un reportage sur Saint-Denis («Molenbeek sur Seine») de Nadjet Cherigui évoquant la montée de l'intégrisme ou l'essor du voile intégral dans la cité historique. L'article ayant l'immense tort de décrire le réel. Au demeurant, le maire de Saint-Denis, après avoir menacé l'hebdomadaire d'un procès, a reconnu que la journaliste avait fait son travail.

Inutile de chercher dans la presse de la gauche gauchère quelques protestations. On ne peut à la fois stigmatiser la censure et les actions voyous et publier comme l'a fait Libération une pétition contre le Figaro-Magazine signée par des journalistes de Mediapart et L'Humanité ou une tribune en faveur des casseurs cagoulés et contre la police.

Autrement dit, la violence passée, la violence qui vient, bénéficient une fois de plus de la compréhension de ceux qui précisément ont tété le sein de la radicalité depuis le berceau et ont entretenu une idéologie plus réflexe que réfléchie aux hormones du mal un peu bébête.

Résumons. La gauche antiraciste et antifasciste promeut religieusement dans un discours enflammé, l'amour, le dialogue, le débat, la tolérance, la liberté d'expression, la dignité des femmes, l'inexistence de la race, et plus que tout, la détestation de la discrimination, du racisme et du fascisme. Dans les faits, la gauche gauchère, syndicale ou politique, pratique la violence ou la soutient ou l'excuse, elle méprise les lois républicaines issues du suffrage universel, elle dresse soigneusement des listes de suspects à exclure d'office du débat, elle tourne la tête ailleurs lorsque les femmes sont violées ou voilées de force, elle pratique ou ferme les yeux devant le racisme antijuif, anti-blanc ou antichrétien. Bref, la gauche «antifasciste» parle par antiphrases et pratique très exactement ce qu'elle dénonce obsessionnellement.

Autrement dit, la gauche antifasciste est fasciste.

Lors ce que je me risquais à ce genre de démonstration il y a dix ans, je pouvais ambitionner l'esprit d'innovation. Aujourd'hui je ne crains que la banalité d'enfoncer une porte désormais grande ouverte aux évidences de la réalité. L'antifasciste fasciste est démasqué. Il le sait. C'est par faiblesse panique qu'il redouble désormais de violence. Sous le masque arraché, une vilaine grimace. L'imposteur découvert en devient plus méchant.

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23 mai 2016 1 23 /05 /mai /2016 17:27

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http://premium.lefigaro.fr/vox/societe/2016/05/23/31003-20160523ARTFIG00249-concerts-des-eagles-of-death-metal-deprogrammes-l-indignation-selective.php

Concerts des Eagles of Death Metal déprogrammés: L'indignation sélective

Publié le 23/05/2016

FIGAROVOX/CHRONIQUE - Des commentaires sur l'élection serrée en Autriche au concert déprogrammé des Eagles of Death Metal après les propos de leur chanteur Jesse Hugues, Gilles-William Goldnadel s'étonne du deux poids deux mesures par une certaine gauche dont l'indignation sélective.

Gilles-William Goldnadel est avocat et écrivain. Il est président de l'association France-Israël. Toutes les semaines, il décrypte l'actualité pour FigaroVox.


Il y a d'abord la seule peur que la gauche morale voudrait rendre gratuite et obligatoire sous peine d'être suspect: celle de l'extrême droite populiste. Qu'un Hofer sans grand pouvoir puisse arriver en Autriche et c'est la peste brune qui reviendrait au pays de Hitler. Il faut reconnaître que le coup a plutôt raté. Certes certains antinazis d'opérette s'y sont bien essayés: Ainsi, samedi soir, la chaîne de service public Arte, inclinée sans complexe extrêmement vers la gauche, évoquait «la montée dangereuse du nationalisme en Europe» sans craindre d'attenter à sa très théorique obligation de neutralité ou redouter les remontrances d'une quelconque autorité.

Certes encore, la charmante préposée à la revue de presse de France-Inter pouvait mercredi moquer le Figaro et reprocher à Valeurs Actuelles d'avoir osé présenter M. Hofer comme «candidat anti-système» et non sous son étiquette collante et obligatoire «d'extrême droite».

Je n'ai pourtant pas souvenance que la délicieuse Hélène Jouan aie jamais affublé M. Mélenchon, M. Laurent, Mlle Autain ou encore nos chers antifascistes cogneurs de flics de l'épithète pourtant naturelle «d'extrême gauche» En revanche, il est des peurs interdites et malsaines.

Nul n'aurait osé s'interroger sur la dangerosité de voir l'Autriche présidée par un vert gauchisant favorable au multiculturalisme. Défense dans la foulée de redouter l'immigration islamique invasive. Sous peine bientôt d'être excommunié. Pas question de s'inquiéter à voix haute des centaines d'islamistes badgés à Roissy et Orly, vous passeriez pour islamophobes. Toujours très difficile de dire que la CGT de M. MARTINEZ utilise désormais des méthodes de voyous directement et inversement proportionnelles à sa représentativité, vous seriez taxés d'ultra- libéral avancé. Qui peut, dans les médias convenus, dire aisément son appréhension que l'extrême gauche «antifasciste», celle qui passe le jour couché et qui grille du poulet la nuit, ne bascule davantage encore dans la violence au fur et à mesure qu'elle perd le contact avec le public ? Qui ne voit pourtant que cet antifascisme de nazillons est le fils de ses parents politiques et médiatiques gauchisants bienveillants ? Pour ceux qui ont la mémoire qui flanche, lors de l'affaire Clément Méric, ce sont ces parents-là qui chantaient le Chant des partisans lorsque nazillons de droite et nazillons de gauche s'affrontaient dans Paris. Toutes ces peurs-là sont forcément irrationnelles, fantasmatiques et suspectes, au moins dans les médias. D'ailleurs, il est strictement interdit de «jouer» sur celles-ci. Sous peine d'être rangé incontinent dans la première catégorie des gens à craindre absolument.

La seule phobie qui vaille encore pour certains, c'est la peur du blanc ou du brun. Nadine Morano n'était pas à la fête ce dimanche sur Canal+. La malheureuse disait redouter en effet l'immigration excessive. Tous lui sont tombés dessus: «Elle suscite les tensions» disait l'un. Une autre, lorsque furent évoqués les bidonvilles nouveaux de la Porte de la Chapelle, se vanta d'habiter le quartier où vivaient harmonieusement «des blancs entre guillemets et des noirs». Notre lorraine s'étonna justement de ces étranges guillemets. Comprenant intuitivement que seule l'espèce blanche n'a pas droit de citer.

Notre ministre de la culture à l'odorat sensible, la semaine dernière, avait, on s'en souvient, considéré finement que les protestations contre l'invitation lancée à un rappeur antifrançais de commémorer Verdun étaient à ranger dans «l'ordre moral nauséabond».

Étrangement, Mme Audrey Azoulay n'a pas eu le nerf olfactif aussi sensible et cultivé pour ranger dans le même ordre malodorant la décision de déprogrammer le fameux groupe de rock Eagles of Death Metal prévu pour participer à deux concerts pourtant moins symboliques. Le fait que ces chanteurs étaient ceux qui étaient présents lors du massacre du Bataclan était manifestement insuffisant pour susciter la même indignation au nom de la liberté d'expression. Pensez donc: ils sont blancs et taxés d'islamophobes.

Aucune chance que pour eux notre vaillant secrétaire d'État aux anciens combattants, Jean-Marc Todeschini, prononce cette sentence inoubliable et pondérée qu'il réservait il y a huit jours pour défendre le rappeur francophobe et homophobe: «C'est le début du totalitarisme».

La seule peur qui vaille, la peur à espérer, la peur à susciter, la peur à entretenir, la peur bleue à cultiver sur son balcon, la peur à offrir en bouquet, à tous les antiracistes daltoniens, les antifascistes enrhumés, les intermittents de l'indignation, cette peur qui vient doucement, cette belle peur qui commence doucement à les étreindre: celle du ridicule.

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18 mai 2016 3 18 /05 /mai /2016 13:00

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http://premium.lefigaro.fr/vox/societe/2016/05/18/31003-20160518ARTFIG00148-affaire-baupin-violences-des-casseurs-black-m-la-diagonale-des-fous.php

Affaire Baupin, violences des casseurs, Black M: La diagonale des fous

Publié le 18/05/2016

FIGAROVOX/CHRONIQUE - De l'affaire Baupin à la polémique du concert de rap à Verdun, Gilles-William Goldnadel revient sur une semaine française riche en polémiques.

Gilles-William Goldnadel est avocat et écrivain. Il est président de l'association France-Israël. Toutes les semaines, il décrypte l'actualité pour FigaroVox.

Il existe aujourd'hui sur la carte politique et médiatique occidentale, une ligne, hier invisible, mais qui, jour après jour, commence à apparaître clairement. Je l'appellerai «la diagonale des fous».

Cette semaine, on peut la suivre à la trace. Elle a commencé par un point nommé Baupin.
J'avoue que ma première réaction n'a pas été la bonne. Il s'agissait d'une sorte de joie mauvaise. Constater, une fois de plus, que le parti de celui qu'on surnomme «le khmer vert», ce club de donneurs de leçons de morale antiraciste, féministe, humaniste aura donné de beaux spécimens d'islamo-gauchistes sourds et hypocrites devant le terrorisme, l'antisémitisme, l'homophobie et le sexisme dès lors qu'ils n'étaient pas blancs. La dernière perle d'inculture en la matière émanant de la sénatrice Benbassa renvoyant porteuses de minijupes et de voiles dans le même ghetto des femmes dominées.

Cette tartuferie prêtée à Denis Baupin, grand pourfendeur des violences faites aux femmes, m'étonnant d'autant moins qu'en général les donneurs de leçons de morale publique m'inspirent toujours la plus grande suspicion, car pour eux , trop souvent, discours généreux vaut quittance générale.

Mais, peut-être en raison de la robe noire que je porte en journée, j'ai vite réprimé ce premier réflexe un peu médiocre en considérant que la cause du cloué au pilori, quand bien même je ne l'aimais guère, n'était pas entendue et ne devait pas l'être. D'abord et avant tout parce que la justice, à peine saisie, n'a pas rendu d'arrêt. Ensuite, précisément parce que je me méfie de ce monde verdâtre, composé de jeunes politiciens qui méprisent les anciens mais les dépassent en roueries, hypocrisies et autre canailleries, et que n'étant pas né de la dernière pluie, je sais bien que ce M. Baupin et sa Mme Cosse ne sont pas en odeur de sainteté dans leur chapelle depuis que la seconde a abjuré sa foi pour un maroquin. Enfin, parce que je ne suis pas le plus mal placé pour affirmer que certaines procédures de harcèlement, quand par exemple elles sont cornaquées par certains partenaires sociaux, peuvent être autant d'escroqueries au jugement.

Encore que je me fasse peu d'illusions sur le sort qu'il m'aurait réservé au cas où je me serais trouvé dans sa triste situation médiatique, j'affirme que l'accusé a droit, pour l'heure, au bénéfice du doute et que tous ceux qui le condamnent déjà ou toutes celles qui, comme Mlle Autain, affirment «que tout le monde savait», alors qu'elle n'ont rien dit, sont pitoyables dans leur manque de pitié.

À ce stade, où je sais que nombre de mes amis, et surtout de mes amies, vont me faire part de leur agacement, comme si je niais l'existence des violences faites aux femmes, j'aggraverai encore mon cas en écrivant que cette campagne qui débouche à présent sur le procès de tous les hommes poursuit cette diagonale de la folie.
Ainsi cette membre d'un parti de droite qui a eu le droit, dès lundi, à l'éternité warholienne et à la compassion éternelle pour avoir raconté qu'un camarade de combat l'avaient accueilli par un «je te ferais bien mon Baupin». Comme si une plaisanterie médiocre basée sur l'actualité équivalait presque, dans l'indignation à susciter, dans la condamnation obligatoire à prononcer, à un viol ou à une tournante. Et comme si tous ceux qui ne s'indignaient pas étaient à ranger illico dans le camp des harceleurs bornés.

Un dernier mot sur le sujet, puisque l'heure est, paraît-i,l à la délation publique et au déliement de la langue: Qu'il soit permis à l'auteur de révéler que celui-ci aura été personnellement contraint d'aller chercher devant le tribunal de Pontoise puis devant la cour d'appel de Versailles la condamnation d'une harceleuse avérée. Tout ça pour écrire que le mot s'écrit parfois au féminin, contrairement à ce qu'un certain sexisme à l'air d'occulter.

Cette diagonale parisienne poursuit sa course folle jusqu'en Bretagne ou de jeunes progressistes attardés manifestent «contre les violences policières». Sans doute les mêmes zadistes ou Black Blocks qui ont cassé tout ce qu'ils trouvaient sur leur chemin à Nantes comme à Rennes. Sans doute les mêmes encore qui ont enlevé le casque de ce policier avant que de le fracasser et le laisser sur le carreau. En plein état d'urgence, un samedi soir, 700 jeunes pouvaient défier impunément l'interdiction de manifester. Tandis qu'un général de France était poursuivi à Calais pour ne pas avoir entendu l'ordre de se disperser. Il est vrai que celui-là protestait contre le non-respect de l'État de droit républicain.

Dans le même temps que lui, un second général du nom de Martinez était menacé de sanctions pour avoir osé soutenir le premier. Le rebelle avait osé interpeller le président de la république «sur sa responsabilité» face à cette «zone de non-droit» qu'est devenue Calais. L'impudent allant même jusqu'à écrire que la responsabilité présidentielle était «engagée dès lors que des immigrants illégaux entrent massivement en France, avec des points de fixation comme Calais». Contacté par Le Figaro (12 mai), le général énonçait: «Le devoir d'expression prime aujourd'hui sur le devoir de réserve compte tenu des menaces de plus en plus précises qui pèsent sur la nation française. Il ne s'agit pas de provocation, de désobéissance ou de rébellion contraires à la culture militaire, mais d'une démarche de salut public ou de salut national, d'une démarche nécessaire consistant à porter assistance à pays en danger.» Il concluait ainsi: «On peut tout demander à un soldat, y compris de donner sa vie pour son pays (…) mais on ne peut pas lui demander de se taire face à l'inconséquence de décision ou une décision qui met en danger l'existence même de son peuple.» Je ne sais si M. Antoine Martinez est un mutin, mais moi je trouve que ce général a des accents bien gaulliens.

La diagonale des fous oblique jusqu'à Verdun où le maire socialiste a eu la riche idée d'inviter un rappeur pour commémorer bientôt le centenaire de la bataille. Que le chanteur inspiré ait pour coutume de critiquer la France des kouffars ou de chanter que «les youpins ouvrent des magasins», ou encore qu' «il est grand temps que les pédés périssent» n'a pas semblé problématique pour le magistrat municipal séduit par la «diversité».

Il paraîtrait que le barde pressenti se serait excusé pour toutes ses sorties, mais ce genre de bateleur ne cesse de s'excuser pour des propos racistes inexcusables que la gauche «antiraciste» excuse sans cesse. Pour raison de couleur.

Mais la suite est plus édifiante encore sur la folie de la ligne gauche empruntée par ceux qui nous gouvernent et nous informent. Une levée de boucliers ayant suivi l'étrange choix artistique effectué par le maire de la ville symbole, ce dernier a opéré une retraite stratégique en annulant le déconcertant concert.

Et que n'a-t-on alors entendu ou lu dans la presse convenue ?

C'était l'extrême droite (France Inter, l'Obs), c'était la «fachosphère» (Le Monde) qui avaient dicté leur loi. Quant à notre récente ministre de la culture, Mme Azoulay, celle-ci, ne craignait pas d'évoquer depuis le Festival «un ordre moral nauséabond». Ah bon.

Que les premières protestations aient émané de la droite et de la droite de celle-ci (pour écrire comme la presse de gauche qui répugne à user du vocable «extrême» quand elle évoque les radicaux de son camp) aucun doute. Que la polémique ait pris grâce à Internet, nul n'en disconviendra. Mais que cela autorise le mépris et l'injure est tout de même un peu court et ne saurait dispenser le camp des indignés à développer une pensée, si possible critique et élaborée. À commencer par Mme Azoulay et son usage du mot nauséabond dont elle devrait peut-être être plus ménagère. Après tout, la ministre a eu le nerf olfactif moins sensible lorsqu'il s'est agi de sentir la résolution malodorante sur Jérusalem votée à l'UNESCO par la France ou la négation des racines culturelles chrétiennes de celle-ci par un certain Moscovici.

Depuis que l'on sait suivre à la trace la diagonale de la folie, depuis qu'elle saute aux yeux, il faudra bien que ceux qui la traçaient impunément depuis 30 ans s'habituent à ce que les gueux sur leur toile ne les laissent plus faire. Et surtout, ne soient plus du tout impressionnés par les imprécations impuissantes ou les excommunications hilarantes qu'ils savent désormais décoder.

Ils peuvent bien les appeler «extrême droite», «fachos» et pourquoi pas «nazis», pendant qu'ils y sont: Depuis que c'est «l'extrême droite», les «fachos» et les «nazis» qui se dressent contre ceux qui évoquent «les youpins», les «kouffars» , les «pédés», ou crachent sur la France, les résistants, à Cannes comme à Paris, doivent s'attendre désormais à un beau succès comique pour leur collaboration.

Mais le tracé insensé avait commencé cette semaine comme souvent sa route démentielle depuis l'Amérique. Là-bas, la Maison-Blanche de M. Obama avait décidé d'apporter son soutien au combat mené par le mouvement soi-disant «progressiste» pour contraindre les toilettes publiques à devenir mixtes… La ministre de la justice a en effet affirmé sans rire que les législations imposant des toilettes séparées selon les sexes bafouaient les droits civiques, au même titre que les lois raciales discriminaient les Noirs avant la déségrégation ! (Le Figaro, 11 mai). Notre ministre de la culture à l'odorat sensible aurait certainement parlé de loi «nauséabonde»… Selon le raisonnement des avocats «des toilettes neutres» pour les femmes et les hommes, le monde n'est pas binaire et sexué, c'est-à-dire masculin ou féminin mais fluide et indifférencié. On peut se sentir homme le matin et femme le soir, et l'on doit pouvoir avoir accès aux toilettes de son identité du moment.


Je rappelle que l'an dernier, la presse progressiste, celle notamment de nos Décodeurs du soir, à propos des A B C de l'éducation, soutenait avec la hauteur qu'on lui connaît que la théorie du genre n'existait pas et était née dans l'imagination féconde de notre droite immonde. Je ne doute pas un seul instant que la diagonale va conduire cette guerre des toilettes dedans le territoire hexagonal. Tant mieux, cela aidera les idées folles à disparaître plus vite par l'étrange cuvette.

 

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12 mai 2016 4 12 /05 /mai /2016 15:52

Billet

ACTUALITE JUIVE - N° 1390 – Jeudi 12 mai 2016

« Trêve de mondanités »

Quand donc la communauté juive de France soi-disant organisée prendra-t-elle conscience de la nature véritable de la menace mortelle ?

Va-t-elle se contenter de passer en pertes et profits l'impardonnable vote de la France en faveur de cette résolution de l’Unesco qui attribue des appellations arabes aux lieux saints du judaïsme ?

Jamais, avant cette résolution, la France n'avait autant cautionné les vieux fantasmes islamo-palestiniens qui aiment à croire que les juifs veulent détruire les mosquées de Jérusalem.

Ainsi, au point 14 de l'étrange motion, les juifs perfides sont accusés d’avoir fabriqué de fausses tombes pour s'emparer des cimetières musulmans…

La vieille politique arabe de la France, main dans la main avec ces nouveaux fonctionnaires acculturés qui se soumettent à la lecture coranique de l'Histoire. Le consulat de France à Jérusalem doit exulter.

Comme plus tragique référence historique, je ne vois que le consul de France à Damas, Mr de Ratti-Menton, en 1840, quand il accusa les juifs de la ville d'avoir commis un meurtre rituel à l'encontre d'un moine capucin. Ce fut les prémices d'un terrible pogrom…

Dans le même et sale temps, l'islamo-gauchisme anglais du parti travailliste pourrait en remontrer à notre extrême gauche française: il ne se passe pas une semaine sans que des responsables du vieux parti britannique, la plupart du temps d'origine islamique, ne prononcent des paroles assassines envers les juifs. Un jour, la vice-présidente du parti tweet que les juifs ont « des gros nez et qu'ils massacrent les opprimés ». Un autre, c'est un conseiller influent, Aysegul Gurbuz, qui déclare qu'Hitler « est le plus grand homme de l'Histoire (et qui) espère que l'Iran utilisera son arme nucléaire pour effacer Israël de la carte ». Plus récemment, un député, Naz Shah, a demandé de délocaliser Israël aux États-Unis. On n'oubliera évidemment pas Ken Livingston, ancien maire de Londres, qui décrète qu'Hitler était sioniste. Le pire, peut-être, est qu'aucun historien ou journal n'ont été capables de lui rappeler, au-delà de la fameuse alliance du Führer avec le grand mufti, le discours d'Hitler au Reichstag en 1937 comparant « le malheureux peuple arabe de Palestine » aux Sudètes et promettant que ces derniers, « eux, ne se laisseront pas faire comme les Arabes ». N'en déplaise à la gauche extrême, Hitler était aussi antisioniste et pro-palestinien qu’elle-même.

D'évidence, le parti travailliste britannique n'a aucune chance de guérir de son antisémitisme, tant qu'il sera présidé par un Corbyn qui considère les gens du Hamas et du Hezbollah comme ses « amis ».

Siné est mort. Pas question de cracher sur son cadavre. Mais pas question non plus de ne pas voir combien la presse de gauche aura été bonne fille. C'est beau l’antiracisme: l’Obs, ordinairement si vigilant qu'il dresse régulièrement des listes des mal pensants contre l'immigration de masse, aura consacré au défunt un hommage appuyé: « Siné debout pour toujours ». On en pleurerait. Pour le même prix, l'auteur ému affirme qu'il avait gagné ses procès. Pas question de rappeler sa condamnation pour les propos les plus ignobles prononcés contre les juifs depuis la guerre. À moi donc, qui ait eu l’honneur de le faire condamner, malgré quelques interventions de notables juifs de gauche, de rappeler ses sales mots: « Je suis antisémite depuis qu'Israël bombarde. Je suis antisémite et je n'ai plus peur de l'avouer. Je vais faire dorénavant des croix gammées sur tous les murs. Rue des rosiers je suis pour. On en a plein le cul. Je veux que chaque juif vive dans la peur, sauf s'il est pro-palestinien. Qu'ils meurent. Faut les euthanasier… »

Quand donc la communauté juive française soi-disant organisée et représentative comprendra-t-elle qu'aujourd’hui l'ennemi numéro 1 s'appelle l'islamo–gauchisme ? Qu'aucun compromis, d'aucune sorte, ne peut plus être toléré avec lui ? Qu'il convient de le disqualifier, de le traiter plus sévèrement encore qu'elle traite toujours l’extrême-droite ? Jamais le fossé n’aura été aussi grand entre les notables qui parlent en son nom et une base juive, peut-être désorganisée, mais qui ne s'en laisse plus compter.

Que ces notables cessent de remercier gentiment les autorités pour leurs condoléances avant et après chaque attentat, et avant et après chaque vote immonde, et qu'ils cessent de célébrer les rêves creux du « vivre ensemble ».

L'heure n'est plus au débat mondain, mais au combat existentiel.

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9 mai 2016 1 09 /05 /mai /2016 17:08

Paru dans FIGAROVOX - lefigaro.fr http://www.lefigaro.fr/vox/

http://premium.lefigaro.fr/vox/societe/2016/05/09/31003-20160509ARTFIG00116-sine-le-deux-poids-deux-mesures-des-antiracistes.php

Comment Erdogan joue avec l'Europe des gogos

Publié le 09/05/2016

FIGAROVOX/CHRONIQUE - Entre une Europe prise en «otage migratoire» par Erdogan et une «gauche morale» qui pleure Siné, Gilles-William Goldnadel dénonce les contradictions de l'antiracisme.

Gilles-William Goldnadel est avocat et écrivain. Il est président de l'association France-Israël. Toutes les semaines, il décrypte l'actualité pour FigaroVox.

Peut-être ce qu'on appelle dédaigneusement le populisme prospère-t-il lorsque le peuple a perdu toute confiance en ceux qui le gouvernent et l'informent.

Trois exemples cette semaine incitent fortement au populisme, le dédain en moins.

Ainsi, l'Europe politique est prise en étau entre le chantage ottoman à l'ouverture des frontières à 72 millions de Turcs et cette poussée migratoire irrésistible qui vient du sud. Difficile de choisir entre la Charybde d'un sultan islamiste chargé d'empêcher une immigration islamique en Europe dont il a rêvé mille et une nuits et la Scylla de cette invasion massive inépuisable, dès l'instant où l'on a renoncé à prendre son propre destin dans sa main ferme. Selon Daniel Pipe, historien et expert islamologue, Erdogan sait, lui, maîtriser l'invasion avec des moyens que l'Europe sidérée répugne à utiliser, mais a en tête d'utiliser la liberté de circulation convoitée pour les nationaux turcs afin d'envoyer vers le continent faible ses citoyens turbulents kurdes ainsi que des Syriens fraîchement naturalisés. Selon Harold Rhode, spécialiste de la Turquie, et longtemps en poste au Pentagone «Erdogan essaye d'islamiser l'Europe le plus rapidement possible. C'est ce qu'il fait en ouvrant les frontières». Bien entendu, les esprits forts, ceux qui il y a encore cinq ans, nous expliquaient que le terrorisme islamique était un fantasme xénophobe hausseront les épaules.

Mais le pire habite peut-être ailleurs. Il demeure notamment dans la manière empathique dont notre journal du soir a relaté (4 mai) le combat en faveur des migrants du lycée Jean Jaurès. Il y est expliqué que le vendredi 29 avril, le tribunal administratif de Paris avait ordonné l'évacuation sans délai des 360 migrants installés dans les lieux. Le collectif La Chapelle Debout, dans la mouvance de la Nuit du même nom, était à la manœuvre, mais l'idée force est qu'il n'est pas question de trier entre eux les «bons migrants» réfugiés et les «migrants économiques» qui n'auraient aucun droit. Le combat revient à empêcher «au nom de l'humanité» toute coercition contre les sans-papiers, y compris les déboutés du droit d'asile.

Inutile de suggérer timidement que c'est bien cette idéologie délétère, qui tétanise depuis toujours les pouvoirs européens et les a empêchés de réguler les flux migratoires, qui oblige l'Europe saturée à être moins accueillante qu'elle ne pourrait l'être. Vous passeriez pour populiste.

Toujours est-il que si l'Europe se trouve réduite à soumettre sa protection au dictateur ottoman, ne restera plus que le Franxit pour sauver ce qu'il nous reste d'indépendance et de dignité. Notre nouveau ministre de la justice n'a certes pas le même style lyrique et inspiré que son prédécesseur, mais le fond reste identique.

C'est ainsi, qu'en catimini, le garde des Sceaux tout neuf a obtenu des députés de sa majorité de voir supprimer les tribunaux correctionnels pour mineurs instaurés par la droite en 2011. Ces tribunaux, à qui Madame Taubira n'a donné aucune chance, étaient spécialisés pour les mineurs récidivistes de 16 à 18 ans.

Mais la gauche, par idéologie et calcul politique, est arc-boutée sur l'ordonnance de 1945 et sur les gentils chiens perdus sans colliers à la Gilbert Cesbron. Et tant pis pour leurs victimes si un délinquant chevronné de 17 ans a aujourd'hui, 10 kg et 15 cm de plus qu'un blouson noir des années 60, organise des tournantes ou joue de la Kalach. Ce qui compte, c'est de pouvoir plaire à la gauche de la gauche.

Bien entendu, que 275 000 citoyens aient signé d'ores et déjà la pétition de protestation présentée par l'Institut Pour la Justice sera considéré par les gens très gentils et très intelligents qui nous gouvernent et nous informent comme la marque inquiétante du populisme montant.

À ce stade, une information personnelle à l'attention des esprits forts - toujours les mêmes - qui prétendent que ceux qui affirment que les décisions de justice sont foulées aux pieds par certains magistrats chargés de l'exécution des peines sont des menteurs.

On se souvient peut-être que l'auteur de ces lignes a eu l'honneur de défendre la famille de la jeune Lee Zeitouni, écrasée à Tel-Aviv sur un passage théoriquement protégé, par un délinquant français qui a fui le lieu du drame pour se réfugier en France. L'auteur, repris de justice confirmé, avait été condamné à une peine de cinq ans de prison ferme. Dans leurs pires cauchemars, les parents craignaient qu'il puisse être libéré à mi-peine, soit au bout de deux ans et demi. La famille et leur avocat viennent d'apprendre, par une indiscrétion, qu'une juge à l'application des peines a décidé de le remettre en liberté, sans consultation de la partie civile, au terme… d'un an et trois mois d'incarcération. Le ministre de la justice, alerté, ne semble pas pressé de répondre. C'est ce qu'on appelle faire cas de la famille de la victime.

Siné est mort. Pas question de cracher sur son cercueil. Pas notre genre. Nous laissons cela à ceux qui ont piétiné le cadavre de Maurice Druon, qui ont considéré comme scandaleux de donner le nom d'une rue au résistant Hélie de Saint-Marc, ou comme ce socialiste qui a traité de salaud Christophe de Margerie, avant même qu'il ne soit mis en terre.
En revanche, pas question non plus de laisser en repos cette presse de gauche qui a béatifié béatement Maurice Sinet qui n'en demandait peut-être pas tant.

C'est beau l'antiracisme de gauche. Et puis c'est intelligent. Voilà des gens qui dressent chaque jour les listes des suspects de xénophobie. Je veux parler de ces salauds qui disent leur appréhension devant la poussée migratoire invasive. Ceux qui osent dire non en français dans le texte. Voilà des gens hypermnésiques qui se souviennent qu'untel dirigeait un journal très à droite il y a 30 ans et le rappellent chaque minute. Voilà des gens qui cherchent minutieusement sur la tête d'une fille les poux de son père. Voilà des gens qui hurlent au racisme pour peu qu'une femme blanche ait prononcé le mot «race».

Eh bien ce sont ces intransigeants qui auront canonisé Maurice Sinet, un vendredi soir sur la terre.
C'est ainsi, par exemple que Plantu et Willem lui auront rendu un hommage appuyé et que l'Obs, le plus antiraciste des antiracistes devant l'éternel, aura publié un très émouvant «Siné est debout pour toujours» dans lequel l'auteur éploré va jusqu'à soutenir que le défunt n'avait jamais perdu un procès.

Me revient en conséquence, à moi qui l'ai poursuivi, le devoir ingrat de rappeler à ces hypermnésiques devenus soudain amnésiques, les propos qui auront motivé sa condamnation par le tribunal des hommes: «Je suis antisémite depuis qu'Israël bombarde. Je suis antisémite et je n'ai plus peur de l'avouer. Je vais faire dorénavant des croix gammées sur tous les murs. Rue des Rosiers, Goldenberg, je suis pour. On en a plein le cul. Je veux que chaque juif vive dans la peur, sauf s'il est pro-Palestinien. Qu'ils meurent, faut les euthanasier. (…) Tu sais que ça se reproduit entre eux, les juifs… C'est quand même fou ce sont des cons congénitaux.».

Je veux bien pardonner de bon cœur à ce pauvre Siné, mais pas aux congénitaux dont la morale et la mémoire sélectives nous pourrissent la vie.

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3 mai 2016 2 03 /05 /mai /2016 11:26

Article paru dans Le Figaro (édition papier) du 3 mai 2016

Accès à l'article pour les abonnés à Premium-Figaro :
http://premium.lefigaro.fr/vox/culture/2016/05/02/31006-20160502ARTFIG00189-jerusalem-l-unesco-trahit-l-histoire.php

 

Jérusalem: L'Unesco trahit l'Histoire
Publié le 02/05/2016

FIGAROVOX/TRIBUNE - L'avocat Gilles-William Goldnadel* ne comprend pas pourquoi la France a voté en faveur de la résolution de l'organisation internationale qui rebaptise les lieux symboliques du peuple juif de noms arabes.
Pour apporter la démonstration que la question juive et aujourd'hui le conflit israélo-palestinien rendent fous les hommes qui les touchent, la dernière résolution adoptée par l'Unesco atteint l'absolue perfection.

Le 15 avril, sur proposition de six États arabes (Algérie, Égypte, Liban, Oman, Qatar et Soudan), l'organisation «culturelle» internationale a conféré à tous les lieux hautement symboliques du peuple juif (Mont du Temple, caveau des Patriarches, tombe de Rachel) des appellations arabes. C'est ainsi qu'il n'est fait mention nulle part du lien ancien des Juifs avec Jérusalem et que le mur des Lamentations est dénommé «Al Buraq plaza» en référence à Mahomet.

Pour faire bonne mesure, la motion, rédigée par les experts de l'Autorité palestinienne, accuse (point 14) les Juifs perfides d'avoir fabriqué des fausses tombes pour s'emparer des cimetières de la ville sainte !
Certes, l'ONU et les autres organisations internationales, dominées depuis longtemps par des potentats despotiques, sont coutumières d'adopter des résolutions extravagantes concernant Israël. Un jour, le sionisme est raciste, un autre, l'État juif est le pays qui opprime le plus les femmes, et nous savons que ce juif des États collectionne à lui tout seul plus de condamnations que tous les États de la planète réunis.

Mais la résolution de l'Unesco du 15 avril franchit un degré supplémentaire dans l'aberration tragique. Il ne s'agit plus de spéculations intellectuelles ou de condamnations morales, mais de révisionnisme historique dément: Le Mur occidental, vestige du temple d'Hérode, a été érigé selon tous les historiens cent ans avant la naissance du Christ, alors que l'islam est apparu 600 ans après sa mort ! L'organisation culturelle a donc commis un crime contre l'Histoire équivalent dans sa stupidité à affirmer que la Terre serait plate.

Mais le pire, c'est maintenant: La France, au rebours des grands pays occidentaux qui ont voté contre la motion insensée (Royaume-Uni, Allemagne, Pays-Bas, États-Unis, etc.) ou se sont abstenus, a voté en faveur de celle-ci !
Dès lors, il convient d'essayer de comprendre pour quelle déraison aveugle, notre pays - ou du moins ses représentants - a pu voter les yeux fermés que la terre était plate.

Car après tout, que les pays islamiques ou l'Autorité palestinienne continuent de nier obstinément, pour des raisons théologiques autant que politiques, l'évidence de l'enracinement quadrimillénaire du judaïsme dans sa terre ancestrale, n'a rien de très nouveau. Cette constante réalité de cet irréalisme devrait seulement être de nature, dans un monde politique et médiatique rationnel, à tempérer l'ardeur à ne condamner unilatéralement qu'une real politique israélienne réduite à une résignation méfiante et désespérée.

Mais que la France épouse servilement le négationnisme historique de la partie islamique, voilà qui oblige à tenter d'expliquer l'inexplicable.
À dire le vrai, plusieurs strates de raisons et de déraisons recouvrent les vestiges d'une politique proche-orientale devenue folle.

La fameuse et ancienne «politique arabe de la France», motivée avant tout par des intérêts particuliers prosaïques et qui ne se caractérise ni par le philosémitisme, ni par une empathie particulière pour le sionisme, s'illustre à nouveau.

Mais cette politique, généralement cauteleuse, ne saurait expliquer, à elle seule, cette fuite en avant insensée. Jamais la France n'avait autant encouragé, avant cette résolution, l'antique fantasme islamo-palestinien qui aime à craindre que les juifs, et avant eux les chrétiens, complotent pour détruire les mosquées de Jérusalem.

Plus profondément, la fuite en avant française ne peut s'expliquer que par la soumission accélérée des fausses élites au pouvoir à la radicalité islamique. Soumission facilitée par des acteurs politiques hors-sol, indifférents sinon hostiles à l'Histoire, déracinés autant qu'acculturés. En niant le lien entre le peuple juif et sa terre, ils ne voient pas qu'ils trahissent tout autant les racines chrétiennes de la France en soumettant l'Histoire à une relecture coranique. Ils croient, à bon marché, abandonner Israël. Les pauvres ne voient pas qu'ils s'abandonnent eux-mêmes.

On hésite, à ce niveau, à caractériser l'attitude gouvernementale: duplicité politique ou schizophrénie intellectuelle ?
Voilà un pouvoir qui, au lendemain des massacres de 2015, expliquait urbi et orbi que la détestation d'Israël était à l'origine de l'antisémitisme criminel. Et c'est ce même pouvoir, qui valide un négationnisme historique délirant n'ayant pour but que de priver la nation juive de toute légitimité territoriale.

Voilà un gouvernement qui aspirait à retrouver un sérieux minimal. Il ambitionnait aussi, à la fin de ce mois, d'organiser à Paris une conférence destinée à faciliter le règlement de la question palestinienne. Pour ce faire, on aurait pu penser qu'il souhaiterait harmoniser les positions européennes et se donner au moins l'apparence de l'honnêteté.
Monumental et historique raté.

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18 avril 2016 1 18 /04 /avril /2016 15:15

Paru dans FIGAROVOX - lefigaro.fr http://www.lefigaro.fr/vox/
http://www.lefigaro.fr/vox/societe/2016/04/18/31003-20160418ARTFIG00131-nuit-debout-de-la-place-de-la-republique-a-la-place-de-la-dictature.php

Nuit Debout: De la place de la République à la place de la dictature

Publié le 18/04/2016


FIGAROVOX/CHRONIQUE - Pour Gilles-William Goldnadel, les militants de Nuit Debout sont de faux rebelles mais de vrais sectaires.

Gilles-William Goldnadel est avocat et écrivain. Il est président de l'association France-Israël. Toutes les semaines, il décrypte l'actualité pour FigaroVox.

L'usage convenu du vocable «citoyen» me rend toujours un rien méfiant.

«Dialogue citoyen»: on a tout dit de la prestation pathétique du président sur France 2 pour que j'y ajoute mon content de venin. Faut-il que la gauche soit tombée si bas pour que Libération (14 avril) se plaigne de la mainmise du socialisme soft sur les médias d'État et de la manière dont la chaîne aura essayé de déminer le terrain sous les pieds d'argile du monarque affaibli.

Au moins, la gauche médiatique a-t-elle conscience, elle, de l'importance qu'il y a de surveiller un service public de l'information qui n'a pas besoin d'être sous sa férule pour la servir en nous asservissant. La droite médiatique, toujours aussi indifférente, devrait suivre la leçon.

Ainsi, exemple parmi cent, dans l'émission de Frédéric Taddeï vendredi soir, le très à gauche grec Varoufakis était opposé au très gaucher Alain Badiou. Un débat , on le voit, d'un pluralisme extrême… Gageons que cette fois Patrick Cohen qui contesta jadis l'extrême sens de l'hospitalité de Taddéi ne trouvera pas à médire.

Sur le fond, François Hollande, quels que soient ses mérites ou ses turpitudes, n'a décidément rien compris à la perversité impitoyable d'un système qui ne pouvait plus que l'exécuter dans la situation d'extrême faiblesse où il se trouve désormais.
Négativisme obligé des journalistes suivistes, contraints au devoir sans risque d'impertinence. D'un excès l'autre: jadis la brosse à reluire était obligatoire, aujourd'hui, c'est le poivre à gratter.

Scepticisme de rigueur des citoyens questionneurs, appliqués dans leur prestation télévisuelle à guillotiner sur la place médiatique un souverain déchu ressemblant chaque jour davantage au pauvre roi bourbon. La république n'y trouvera pas son compte.
Mais notre compassion naturelle aura trouvé sa borne, lorsque le souverain aura menti au peuple en prétendant que la mosquée du prédicateur salafiste de Brest promettant l'enfer aux mélomanes et aux femmes rebelles avait été fermée.

À en croire toujours Libération, Nuit Debout constituerait un «laboratoire citoyen». La gauche, décidément, aime les antiphrases. À dire le vrai, tout dans ce happening lamentable tient du faux, et on hésite même à en faire la réclame. Les quelques arriérés qui se tiennent debout assis (ils ne sont guère nombreux) n'existeraient plus si les médias n'en faisaient la promotion bêta.
On comparera avec la moquerie ou le silence de plomb qui couvrit le mouvement des Veilleurs. Il est vrai que ceux-ci n'avaient pas leurs valeurs. Les demeurés de la Nuit Debout ne seraient plus que quinze à battre le pavé ou à élucubrer que certaines télés continueraient à assurer le service public de la vente du vent.

Tout est faux, je l'ai dit et représente l'exact contraire de ce qui est vanté.

Intelligents ces gens et imaginatifs ? Pas l'ombre d'une idée n'a été rapportée. Même L'Obs si bienveillant semble déconcerté: discussion sur la démocratie: «qui est pour que l'AG ait la main sur toutes les décisions ?» lance le rapporteur. La foule secoue les mains en l'air, en guise de oui. Sauf une femme: je ne suis pas pour un système de vote à la majorité, cela fait des années que nous nous soumettons ainsi. Un étudiant en droit évidemment de gauche relance, autoritaire: «en l'état, le pouvoir repose dans les commissions.» Consternation, personne n'y comprend plus rien. Le rapporteur reprend la parole: «les commissions ne prennent pas des décisions toutes seules, c'est le peuple qui décide, cette assemblée est souveraine.» Roger l'animateur de l'assemblée, lâche: «à ce train là, ça va devenir compliqué d'avancer vers quelque chose de structuré.» Ultime remarque d'un participant: «le modérateur n'est pas censé donné son avis il doit rester neutre.» «Ambiance», conclut la journaliste, un brin déboussolée…

Pacifique le mouvement ? Chaque nuit ou presque apporte son lot de dégradations et d'attaques contre des personnes. Quand ce ne sont pas des commerces, c'est du mobilier urbain qui est détruit, quand ce ne sont pas des voitures électriques Autolib qui sont endommagées, c'est une antenne de Pôle emploi. Pas d'amalgame des casseurs avec Nuit Debout? Mais au sein du mouvement, en assemblée générale, certains justifient les violences «qui arrangent bien le mouvement pour qu'on parle de nous»: «il nous faut assumer ces heurts avec la police, c'est comme cela qu'on progresse dans la lutte. Il faut aussi faire peur».

Sans parler des bannières du Hamas et des militants boycotteurs d'Israël du BDS qui circulent naturellement. Il y a quelques semaines, c'est sur la même place que l'on flétrissait le terrorisme, et que l'on honorait les victimes et les flics…

Antiraciste le mouvement ? Sans doute à l'instar de cet inénarrable: «groupe de réflexions non mixité racisée», qui ne tolère que les paroles «non blanches». Comme le note Marie-Estelle Pech dans le même article, «seules les minorités, c'est-à-dire les femmes, les lesbiennes, transsexuelles et homosexuelles sont admises pour prendre la parole. En revanche, les «cisgenres», comprenez les hommes hétérosexuels, par trop «dominants» dans la société française sont bannis des discussions.
Tolérant le mouvement ? Une sorte de Hyde Park corner improvisé ? Mais samedi soir, on a craché sur un philosophe qui veut rester debout et français et qui venait simplement s'informer.

Consolons-nous comme nous pouvons, sous ces pavés de faux-semblants, sous l'emprise du virtuel idéologisé, la plage de vérité: la preuve est rapportée de l'insigne faiblesse de la gauche à la dérive devant les menées de la gauche gauchisante et de l'islamo-gauchisme. Sa résistance de façade n'est qu'une tartufferie. Malgré les massacres de 2015, malgré l'état d'urgence, malgré la mobilisation nécessaire de la police, la maire de Paris tolère les dégradations et le ministre de l'intérieur et son préfet ne réservent toujours leurs coups de matraque qu'aux opposants non-violents de l'autre camp.

La place de la République est devenue la place de la dictature des rebelles en papier-bavard.

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