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19 novembre 2010 5 19 /11 /novembre /2010 10:42

Le Monde a encore frappé

 

Il y a peu de temps, dans un article au demeurant récurrent, le Directeur du Monde, Eric Fottorino faisait son mea culpa, au grand dam, au demeurant, d’une partie de sa rédaction, en reconnaissant les problèmes de plus en plus aigus rencontrés par son journal. Il les expliquait par le caractère excessivement idéologique de certaines prises de position.

 

Force est malheureusement de constater, que cette idéologie est plus forte que tout lorsqu’on prend connaissance de l’article du 17 novembre du correspondant en Israël, intitulé « Silwan, chaudron de la colère des palestiniens de Jérusalem Est » et sous-titré « la pression israélienne sur un quartier situé dans la partie conquise en 1967 alimente les tensions ».

 

Dans cet article, avec une manifeste et sans surprise empathie pour les Palestiniens, Laurent Zecchini décrit des échauffourées opposant des Palestiniens qui sont toujours jeunes aux soldats israéliens, qui n’ont sans doute plus d’âge.

 

Jusqu’à présent rien que de très classique.

 

Le lecteur désabusé s’habitue à tout et les termes de « colons » et de « colonisation » pour qualifier les habitants juifs de la capitale de David ne sont, hélas, même plus là pour le surprendre.

 

En revanche, permettez-moi de reproduire ces phrases assez déshonnêtes : « L’arme favorite d’ELAD (entendez une association israélienne qui s’est spécialisée dans le rachat de maisons dans le quartier de la vieille ville) c’est l’application du « droit de la propriété des absents » aux termes duquel l’État devient propriétaire de la maison de tout palestinien qui était physiquement absent du territoire en 1967. La même loi permet aux Juifs propriétaires de maisons ou de terres de Jérusalem Est avant 1948, d’obtenir leur restitution.

 

Et voilà, cette dernière phrase est balancée comme cela, en douce. Le journaliste ne se donne même pas l’élémentaire peine d’expliquer, qu’effectivement, les Juifs qui habitaient la vieille ville, quelquefois bien avant que les Arabes ne s’y installent, ont été chassés de leur maison lors de l’agression arabe de 1948 au terme d’une épuration ethnique délibérée, que, bien évidemment, le journal Le Monde passe allègrement sous silence.

 

Nul doute que ces absents, ou leurs descendants, qui voudraient revenir seraient qualifiés par Monsieur Zecchini et son journal de « colons ».

 

Autre phrase assez dégoutante : « les menaces s’accumulent sur Silwan, dont le sous-sol objet de fouilles archéologiques destinées à retrouver les vestiges de la Cité de David. Autant de prétextes à des expropriations ».

 

Vous avez bien lu : quand les archéologues israéliens fouillent le sous-sol d’une terre laissée à l’abandon depuis des siècles, c’est soit pour tenter de prouver la « judéité » de Jérusalem, comme on le lit dans beaucoup d’articles, soit pour le plaisir d’expulser les habitants du dessus.

Mais certainement pas pour mettre à jour les vestiges d’un passé historique enfoui.

 

Alors qu’on me permette un pronostic : dans vingt ans, il y aura toujours des Juifs à Sion, mais il n’y aura plus de Monde. A cause de son idéologie.

 

 

D’après ma chronique sur Radio J.

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25 octobre 2010 1 25 /10 /octobre /2010 18:16

LES PETITS SOULIERS DE ST PIERRE

 

Je vais publier prochainement une « Réflexion sur la question blanche » dans laquelle j’évoque notamment le sort tragique des chrétiens d’Orient, dont se désintéresse papalement l’Occident post-chrétien.

Je décris non seulement les massacres et les esclavages occultés du passé, mais encore ceux d’aujourd’hui, commis au nom de l’islam, au Soudan, au Nigéria, en Malaisie et ailleurs et dont la simple évocation donne le prurit à la bien-pensance.

C’est dans ce contexte délétère qu’il faut comprendre les incantations antisionistes et antijudaïques dont certains prélats  catholiques de l’église d’Orient ont souillé le dernier synode du Vatican.

Plutôt que de se livrer à de fastidieuses spéculations intellectuelles, il suffit de se reporter aux comptes-rendus de l’envoyé spécial du Figaro, Jean-Marie Guenois, qui décrit l’atmosphère de crainte révérencieuse envers le monde arabo- islamique qui a caractérisé la réunion romaine.

Sous le titre ambitieux : «  Rome veut sauver les chrétiens d’Orient », et le sous-titre « Les pressions de l’islam radical dans le berceau du christianisme sont au cœur du synode qui s’ouvre au Vatican », le journaliste écrivait déjà lucidement dans son premier article le 11 octobre : « Le document de travail préparatoire de ce synode,  remis symboliquement par le pape aux églises du Proche-Orient, à Chypre, le 6 juin dernier, a adopté un ton sans concession vis-à-vis de l’islam radical – un ton qui n’a pas été celui du pape hier. (…) Prendre de la hauteur et analyser les problèmes du Proche-Orient avec le regard de Dieu, telle est désormais l’ambition que Benoit XVI a fixé hier matin ».

Le dimanche 17 octobre, le reporter constatait tristement : « C’est une forme de peur qui se confirme (…) la peur de s’exprimer sur la confrontation avec l’islam radical et politique. Même dans l’enceinte du Vatican, ce qui en dit long… ».

C’est donc dans ce contexte de trouille – qui est devenu chez les chrétiens d’Orient martyrisés une seconde nature  – que le 24 octobre, certains bons pères palestiniens ont, comme ils en ont coutume, voué Israël et son peuple aux gémonies.

Ça ne coûte rien et ça fait tellement plaisir.

Le Vatican, courageusement, n’a pas pipé.

C’est bien moins triste pour Israël que pour l’église romaine.

 

 

Pendant ce temps, les Algériens, chrétiens ou mauvais musulmans, qui n’avaient pas respecté le jeûne du ramadan se sont vus infliger par un tribunal de Kabylie des peines de prison.

On attend encore une ferme réaction de l’État du Saint-Siège.

Mme Boumediene-Thery, la sénatrice vert qui boycotte Israël, ne va pas manquer, c’est sûr, de boycotter désormais l’Algérie. Elle ferait cependant bien de faire attention, car une de ses amies d’EuroPalestine s’est vue condamner par la Cour d’Appel de Bordeaux, à la demande, notamment, d’Avocats Sans Frontières.

 

Je préfère l’annoncer, sinon qui le fera ?

 

 

Le Monde du 22 octobre assure la promotion en première page d’une pétition signée par neuf historiens dans laquelle ceux-ci s’insurgent contre le projet présidentiel d’une « Maison de l’Histoire de France ». Je ne crois pas caricaturer la pensée progressiste des signataires en écrivant que ceux-ci dénoncent une Histoire centrée sur l’identité nationale de la France, imperméable au métissage et, horreur suprême, qui sera abritée dans un palais princier plutôt que dans une cité.

C’est logique, celui qui n’a pas d’identité, n’a ni avenir, ni passé.

 

En revanche, le journal du soir renonce à toute correction politique excessive, lorsqu’il évoque placidement le même jour l’éventualité pour Marc Edouard Nabe, écrivain sous- célinien à l’antisémitisme bellement assumé, la possibilité de recevoir un prix littéraire.

Si notre littérateur est infiniment moins contesté par le Monde (comme l’ont fait justement remarquer Péan et Cohen dans leur ouvrage consacré à ce journal) que, par exemple, Renaud Camus, je n’ose imaginer que c’est parce qu’il est également d’un antisionisme absolutoire.

Quoi qu’il en soit, je ne résiste pas au plaisir de vous rappeler certaines de ses  formules que je citais déjà dans mes « Martyrocrates » : 11 septembre 2001 : « la date est si magnifique qu’on aurait du prévoir ce que ce jour réservait au monde… Bientôt les mots que je préfère le plus au monde embellissent les lèvres pincées des journalistes : kamikazes, suicide, décombres, catastrophe, pirates, fanatique… ». Lisez encore cette dernière : « Ben Laden est si biblique qu’il a l’air de sortir de Judée. C’est tout à fait comme ça que je vois le Christ ». (Une lueur d’espoir, le Rocher 2001).

Le Monde et Nabe mériteraient d’être canonisés par la Curie d’Orient.

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15 octobre 2010 5 15 /10 /octobre /2010 09:18

Décidément, nous vivons une époque formidable

 

Quelle sollicitude !

 

Après Monsieur Batignolles, après La Rafle, voici On l’appelait Sarah.

 

Quel dommage que dans le même temps, et dans l’indifférence politique, médiatique et artistique la plus totale, une enseignante soit en passe d’être sanctionnée pour avoir trop parlé de la Shoah, mieux encore, pour avoir utilisé son nom.

 

Quel dommage que le dictateur qui promet tous les jours de détruire l’État juif et qui s’exhibe aujourd’hui dans un pays à la botte du Hezbollah, ne soit pas considéré en France comme l’ennemi public numéro 1.

 

Quel dommage que les communistes, les verts, les amis du gentil facteur, et même certains socialistes prêtent la main au boycott de l’État juif.

 

Quel dommage que le même Parti Socialiste se promette, dès qu’il retournera aux affaires de rompre, je cite « avec l’indulgence excessive vis-à-vis d’Israël ».

 

Quel dommage que la semaine dernière une centaine d’islamistes excités aient pu en toute tranquillité s’exhiber dans les rues de Limoges en criant leur haine de la France et des juifs.

 

Quel dommage que mon ami Samy Ghozlan fasse aujourd’hui l’objet d’une fatouah de députés algériens pour avoir voulu combattre et le boycott et la judéophobie islamo-gauchiste.

 

Si seulement on faisait un peu moins de cinéma, pour se faire plaisir, avec les Juifs morts.

 

Si seulement, même si ça coûte, on se confrontait au réel avec les Juifs vivants et ceux qui veulent leur mort.

 

 

 

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13 septembre 2010 1 13 /09 /septembre /2010 15:42

 

LE CRÉPUSCULE DES SOTS ? (Version longue)

D'après mon article paru dans Le Figaro de ce jour (13/09/10)

 

Il y avait longtemps que le débat récurrent autour de l’immigration n’avait sécrété un tel comportement névrotique de la part du monde médiatique et politique.

Avant le commentaire, travelling sur cet été de tous les fantasmes :

La ville de Grenoble a connu des troubles très graves consécutifs à la mort d’un braqueur récidiviste d’origine maghrébine, tué par des policiers dans l’exercice de leurs fonctions.

Des émeutes s’en sont suivies au cours desquelles, il a été tiré à balles réelles sur les fonctionnaires.

A la suite de quoi, les policiers grenoblois impliqués ont fait l’objet de menaces de mort nominative et ont été contraints de quitter la ville.

C’est dans ces conditions assez particulières, que le Président de la République annonçait des mesures pour lutter contre une insécurité qu’il n’hésitait pas à lier aux conséquences de l’échec de l’intégration de nombre d’immigrés.

Il envisageait notamment de revenir à une loi, amendée en 1998, qui permettait, sous certaines conditions, de déchoir certains délinquants naturalisés de la citoyenneté française. Il évoquait également les problèmes posés par certains « gens du voyage ».

Alors que l’opposition pouvait parfaitement s’interroger sur l’opportunisme politicien d’un Nicolas Sarkozy dans le creux de la vague face à un Parti Socialiste et un Front National revigorés, la gauche, notamment par les voix de Michel Rocard et d’Arnaud Montebourg, nullement désavoués depuis, brandissait à nouveau le spectre de Vichy et les brandons du nazisme…

Mais il était nullement question qu’une partie de la droite ne participe à ce nouvel happening révisionniste par la banalisation de la Grande Catastrophe. Alors que la police parisienne expulsait le 15 aout un campement illégal de Roms et que les fonctionnaires notifiaient aux seuls hommes un rappel à la loi, le député villepiniste Jean-Pierre Grand s’éleva contre une « sélection » de triste mémoire, qui rappelait, selon ce dernier « les rafles pendant la guerre ».

Le Monde, ne pouvant plus demeurer passivement complice, dans un éditorial du 18 août, titrait sans rire « Amour de soi, Haine de l’autre » et reprochait au Président de permettre un « appel d’air » au racisme, notamment contre les musulmans.

Le même journal de publier dans la foulée la lettre ouverte d’un professeur lyonnais racontant les affres de sa famille juive pendant l’occupation et comment l’Etat français avait déchu de leur nationalité les meilleurs de ses enfants.

Dans de nombreux reportages, on présenta comme autant d’ « expulsions », le retour volontaire et contre argent de Roms en Roumanie, la plupart précisant qu’ils retourneraient en France, comme la loi européenne les y autorise désormais.

Le 26 août, France 2 diffusait un reportage sur des gitans camarguais, solidaires des Roms, venus dire, devant un mémorial rappelant leur déportation par les nazis, que l’insupportable passé était de retour. Pour faire bonne mesure, la chaine publique diffusait en prime des images shoatiques montrant des enfants tziganes dans les camps de la mort.

Peu après, un prêtre inspiré implora le ciel et la télévision pour que le souverain français sans cœur succombe, ainsi qu’aux temps ardents de la Sainte Ligue. Silence dans les rangs des gardiens de l’ordre moral.

Un autre ecclésiastique, se tenant pour Mgr Saliege sous l’occupation, lut courageusement l’homélie que le Juste avait prononcée en faveur de ceux promis à la déportation.

Quant à Alain Minc, venu défendre le chef de l’Etat contre les menées du Saint-Siège, il ne trouva pas d’arguments plus pertinents que de reprocher à son chef ses origines allemandes…

Peux-je dire, calmement, que je ne puis me résoudre, à nouveau, à un tel comportement irresponsable et indécent ?

Je ne peux m’y résoudre, en tant que Juif, car sans avoir pratiqué publiquement avec ferveur le culte de la Shoah, je n’admets pas qu’on galvaude ainsi la vérité historique. Je le peux d’autant moins, que les mêmes qui aujourd’hui ressuscitent Hitler et Himmler sont restés bien placides l’an passé quand des foules bigarrées défilaient dans Paris aux cris de «Mort à Israël ! » quand ce n’était pas « Mort aux juifs ! »

Je ne m’y résous pas non plus, en tant que Français, car je n’accepte pas que l’on compare mon pays et son peuple, qui ont su se faire si accueillants, à l’Etat du Mal absolu.

A qui va-t-on faire croire, s’agissant du projet de déchéance de la nationalité, que jusqu’en 1998, la France était un pays totalitaire et raciste qui foulait au pied la Constitution ?

A qui va t’on faire croire que ceux des Français qui n’ont pas une conception extatique de l’immigration, qui ne considèrent pas forcément qu’elle est « une chance pour la France » en matière de sécurité et que le métissage obligatoire est l’avenir de l’humanité, sont de redoutables xénophobes ?

A quel jobard peut-on faire gober que des gens du voyage ne peuvent poser problème et que les responsables européens se sont montrés avisés lorsqu’ils ont négocié avec la Roumanie son entrée dans la communauté sans que ne soit améliorée chez elle la condition des Roms ?

 

 

Et si tout simplement, dans un débat contemporain et rationnel, libre et éclairé, la seule question politique digne d’être posée – sereinement – et non le couteau antiraciste sous la gorge – n’aurait-elle pas du être celle d’un éventuel anachronisme ?

On pouvait parfaitement, sans être accusé de haute trahison ou de folie suicidaire, soutenir qu’à présent, la conception traditionnelle, étroite à tous égards, d’un Etat-nation  ethnoculturel, remparé dans des frontières illusoires, est doublement et inexorablement dépassée. En raison du nouvel espace politique européen créé au lendemain d’une horrible guerre fratricide, comme en raison de l’irrésistible mondialisation accélérée des échanges humains et culturels. Cette thèse est défendable.

Mais on pouvait également plaider, sans être disqualifié pour cause de racisme et de xénophobie, que la richesse humaine est faite de la diversité identitaire de ses peuples et de ses cultures. Que ceux-ci sont enracinés naturellement par leur histoire commune dans une même géographie, que l’Europe politique demeure une construction artificielle et désincarnée, qu’enfin la principale leçon du dernier cataclysme historique, est qu’un Etat-nation reste le meilleur rempart démocratique contre la barbarie du fanatisme ou de l’expansionnisme jamais vaincus.

Cette thèse n’a toujours rien d’obsolète et mérite également le respect.

Mais ce débat existentiel si légitime, si impérieusement indispensable, est demeuré strictement interdit, et les thèses en présence délibérément dénaturées.

Les partisans d’un nouveau modèle étatique post- national n’ont pas osé aller, pour la plupart, jusqu’au bout de leur logique, conscients de ce que la majorité des citoyens continuent de tenir charnellement au modèle historique traditionnel qu’ils nomment, simplement, leur pays.

L’ouverture de fait des frontières à la libre circulation des hommes signifie, à terme, leur inévitable obsolescence.

Prétendre qu’il faudrait continuer, dans le cadre de la souveraineté légale nationale, à réguler les flux migratoires tout en privant l’autorité de poursuite de toute légitimité républicaine en considérant toute mesure de contrainte nécessaire comme ignoblement inhumaine conduit à une hypocrite et schizophrénique impasse.

De leur coté, les partisans de l’Etat-nation ont vu leurs positions d’autant plus systématiquement caricaturées que les termes du débat n’étaient pas franchement posés.

Instinctivement, ils ont vu dans le non-respect de la loi sur les flux migratoires un danger irréversible pour le modèle traditionnel basé non seulement sur un pacte tacite de vivre ensemble dans le respect de la légalité républicaine, mais encore sur une base démographique tempérée par une immigration régulée permettant une intégration progressive.

Au fur et à mesure de l’irrésistible transgression des lois successives en matière d’immigration auquel s’est ajoutée la décision historique sur le regroupement familial des étrangers, une grande majorité de Français a confusément considéré en péril son modèle patriotique traditionnel.

Cette angoisse, de nature existentielle, a été, de surcroît, avivée par l’aggravation des problèmes de sécurité liée à cette augmentation de cette immigration mal maitrisée.

 

A cette appréhension citoyenne naturelle, il faut redire ici que le système xénophile – qui gouverne souverainement les esprits formateurs et occupe donc le discours dominant – a répondu injurieusement par l’interdiction du libre débat qui s’imposait, ainsi que par un double déni.

Il convient en effet tout d’abord d’observer que cette réflexion nécessaire sur la libre ouverture des frontières nationales à la circulation sans contrainte des hommes, au prix de bouleverser l’équilibre démographique, n’a jamais été autorisée :

L’idéologie dominante a, d’abord, à un moment T, opposé à l’inquiétude populaire un haussement d’épaules agrémenté d’une fin de non-recevoir en expliquant qu’une telle peur relevait en fait d’un pur fantasme d’extrême droite dénué de tout fondement factuel. Le débat était donc aussi inutile que nocif et artificiel. Trop tôt.

Puis, à un moment T + 1, quand les bouleversements démographiques n’ont plus pu être niés, l’idéologie a décrété le débat comme forclos, puisque la France était devenue « une nation multiculturelle » Trop tard.

A quel moment précis, la France est-elle devenue, sans débat ni combat, cette nation postmoderne ? nul ne le saura évidemment jamais.

 

Le même refus de débat intellectuel et politique autour du problème de sécurité publique peut être constaté.

Ce qui est normal, puisque les deux questions sont liées.

A un moment T, la suggestion de la hausse de l’insécurité a été réduite à une pure question de « perception » : le sens commun populaire était trompé par l’exploitation cynique par l’extrême droite de la peur de l’étranger, expliquait doctement l’intelligentsia xénophile. L’insécurité était donc un fantasme de beauf lourdaud.

Au moment T+1 ou même l’idéologie la plus prégnante n’a plus été en mesure de nier la dure réalité, celle-ci s’est contentée de contester avec véhémence le lien entre les progrès enfin reconnus de la délinquance et l’immigration mal maitrisée donc mal intégrée.

Il semblerait aujourd’hui que l’idéologie, toujours plus modeste dans ses dénégations, se réduise à condamner la vanité d’une répression « sécuritaire » sans prévention pour endiguer le phénomène et sa cause ,enfin admise implicitement mais toujours interdite d’expression publique.

 

Encore faut-il préciser que pour interdire ce débat, pour retarder le constat inéluctable, l’idéologie dominante que j’ai appelé xénophile- et qui est du même métal que la xénophobie – a eu recours à son arme traditionnelle et favorite du terrorisme intellectuel. Qu’un penseur déviant ou un citoyen récalcitrant ne récite pas le catéchisme convenu et il déclenche immédiatement les mêmes concerts polyphoniques d’hilarité moqueuse, d’indignation outragée et de condamnations à la relégation qui ont réussi à retarder la découverte du goulag. Peu importe, évidemment, que les suspects n’aient pas assorti leurs réserves de la moindre remarque désobligeante envers les immigrés étrangers.

Que le pouvoir politique en place tente de maitriser légalement le phénomène migratoire, qu’il demande aux autorités compétentes d’en exécuter les termes, et immédiatement, l’idéologie xénophile, assurée du soutien d’artillerie médiatique nécessaire, pilonnera l’opinion publique jusqu’à, sinon la mystifier – la tache est impossible au regard du décalage entre le discours moralisateur et le réel – au moins la faire douter, l’intimider, lui imposer une conduite morale, un surmoi tétanisant, une abstention dans la manifestation verbale.

Quel unique ressort psychologique requis était hier encore assez puissant pour obtenir un tel résultat ?

Certainement pas seulement l’appel aux principes humanitaires, au devoir d’hospitalité, à la condamnation de l’égoïsme national qui peuvent, certes, être plaidés, mais sont aujourd’hui insuffisants au regard des excès précisément causés, non par les étrangers, mais par les effets pervers de la culture de l’excuse et de l’auto détestation.

Mais avant tout, le contexte culturel imaginaire basé sur les fantasmes d’un passé qui ne passe pas.

Qui a oublié le cortège d’artistes venus soutenir l’occupation par les sans-papiers d’une église parisienne et la comparaison de leur sort avec celui des déportés d’Auschwitz ?

Qui ne se souvient de cette manifestation d’histrions « aux noms imprononçables » venus célébrer le combat des immigrés clandestins en se rendant Gare de l’Est, une valise en carton à la main, histoire de bien signifier la continuité dramatique entre les situations, histoire aussi de faire comprendre que, cette fois, la courageuse résistance empêchera la réitération de leurs forfaits par les mêmes forces obscures.

 

Mais il semble bien qu’aujourd’hui, sous les coups de boutoir de la dure réalité, l’idéologie outrancière ait perdue une grande part de sa capacité d’intimidation et de mystification.

Pour peu que des responsables politiques, des intellectuels, sachent faire front en imposant enfin le libre débat sur l’immigration, interdit depuis vingt ans, sans céder aux facilités et à la démagogie, et quitte à en appeler au scrutin populaire, alors , peut-être, la France se délivrera-t-elle à temps des sortilèges maléfiques du passé.

 

Gilles- William GOLDNADEL. Président d’Avocats Sans Frontières.

dernière parution : « Conversations sur les sujets qui fâchent » (avec Alexandre Adler) ed. Jean-Claude Gawsewitch.

 

A paraître chez le même éditeur : «  Réflexions sur la question blanche ».

 

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28 juin 2010 1 28 /06 /juin /2010 12:12

A QUI LA FAUTE JUJU ?

 

Je disais l'autre jour à Julien Dray qu'il n'avait pas tort de soutenir qu'une bonne part des critiques à l'encontre de l'équipe de France visait, en réalité, l'idéologie du métissage.

Mais honnêtement, à qui la faute ?

En 1998, je contribuais à la publication d'un ouvrage collectif intitulé «Une idée certaine de la France» (France Empire) aux côtés, notamment, d’Éric Zemmour, Georges Fenech, et de mon cher et regretté Christian Jelen.

J'y commettais un «journal d'été» dans lequel j'écrivais : «Paris, 12 juillet : la France en finale. Pas de journaux. Tout va bien.

Paris, dimanche 26 juillet : 15 jours, je le confesse, il m'a bien fallu 15 jours pour digérer tout ça.

L'effet «Mondial».

La France qui gagne, la ligne Maginot de la défense qui tient. Les Français qui descendent dans la rue, qui s’aiment, toutes races, toutes classes confondues.

Les Français n'ont plus honte de se draper dans leur drapeau et de chanter leur chanson.

Grâce à tous, avouons-le gaiement, aux Blancs, aux Blacks, ivres de joie et de fierté et jusqu'à Le Pen qui les engueulait hier encore de ne pas chanter la Marseillaise !

On aurait vraiment tort de bouder l'occasion exceptionnelle, prétexte futile à toutes les intégrations profondes.

Mais aussi, quelle erreur d'appréciation. Le triomphe de la France multiraciale... À nouveau, gare au détestable esprit de système racial façon MRAP ou FN, gentil Zidane, méchant Mohamed.

Quel instant au contraire unique de pouvoir assimiler dans les meilleures conditions possibles les plus récalcitrants et de décréter une vraie pause digestive.

Mais quel rapport avec la béate apologie du métissage ?».

 

À peu près à la même époque, dans Le Figaro, je créais, à propos de l'affaire Simpson, un néologisme : la «xénophilie», dont je disais qu'elle n'était que l'autre face de la xénophobie.

Je dénonçais l'obsession du racisme qui n'était que la poursuite post-shoatique de l'obsession de la race.

Les choses, depuis, ne semblent guère avoir changé.

Avant-hier, le Président de la République s'est fait insulter par Mohamed de la Courneuve.

Sans reprendre expressément l'injure, le sens général reprenait grosso modo la même idée-force contenue dans les propos proférés par Anelka à l'égard de son entraîneur et qui aurait dû théoriquement choquer les contempteurs les plus intransigeants de l'homophobie.

En outre, Mohamed tenait à préciser au président élu qu’il n'était pas chez lui dans sa cité.

Débat sur le sujet chez Calvi entre Alain Finkielkraut et Denis Olivennes,..

À un Finkielkraut qui observait sans surprise que le respect des institutions républicaines se perdait, le patron du Nouvel Obs objecta avec quiétude que nous vivions désormais dans un climat de licence verbale.

C'était pourtant le même qui, il n'y a pas  six mois, expliquait doctement que le politiquement correct avait cela de bon qu'il empêchait le retour du refoulé haineux.

Hé oui. On peut insulter Sarkozy, on peut cogner Berlusconi, on peut réserver au journaliste irakien qui a balancé sa babouche sur le président américain un accueil confraternel.

Mais tutoyer un contrevenant ! Blaguer lourdement avec un immigré.

Allez, vas y, où il est le respect ?

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6 juin 2010 7 06 /06 /juin /2010 10:40

Interview de Gilles William Goldnadel, Président de France-Israël dans le Figaro Magazine du 4 juin 2010

  Jean-Marc Gonin

Goldnadel : «Le blocus de Gaza sera maintenu»

Ami de Benyamin Netanyahou, l'avocat français Gilles-William Goldnadel ne voit pas Israël changer de cap.

Président de l'association France-Israël, Me Gilles-William Goldnadel commente l'isolement diplomatique israélien.

Le Figaro Magazine Comment Israël a-t-il pu se lancer dans une opération si meurtrière qui s'achève dans un fiasco politique ?

Gilles-William Goldnadel Commençons par définir à qui et à quoi Israël avait affaire. Dès avril, un centre de lutte contre le terrorisme avertissait qu'une flottille allait tenter de forcer le blocus de Gaza et d'en découdre avec la marine israélienne. Chacun savait qu'il ne s'agissait pas seulement de « pacifistes » mais d'islamistes purs et durs, notamment turcs. Je constate que nul ne s'émeut de cette alliance fraternellement assumée entre antisionistes rouges et fous d'Allah, version Istanbul.

Chacun savait, sauf l'armée israélienne...

C'est confondant pour les commandos de marine. On ne les avait pas briefés. Ils n'étaient pas préparés à ce genre d'affrontement. Ce qui prouve que l'on fantasme dangereusement sur l'omnipotence israélienne.

Après ce drame, le blocus de Gaza n'est plus tenable. L'Egypte a déjà rouvert sa frontière avec Gaza.

Je crois que le blocus sera maintenu car il n'existe aucune autre solution. Gaza est gouvernée par une entité, le Hamas, qui refuse l'existence d'un Etat juif dans la région, ne serait-ce que sur un mètre carré du territoire. Ces gens-là ne montrent aucune disposition pour le moindre accord politique. Et, compte tenu de leur alliance avec l'Iran et la Syrie, le gouvernement israélien ne peut faire autrement que de les empêcher de se réarmer. Il doit donc limiter ce qui entre dans le territoire. Désormais, cela va devenir encore plus compliqué politiquement. Mais militairement, c'est possible.

Le directeur du Mossad a dit que pour les Etats-Unis, Israël était davantage une charge qu'un atout. Diplomatiquement, Israël n'a jamais été aussi isolé qu'aujourd'hui.

Ce constat est triste, mais il est exact. L'Administration Obama fait dans le réalisme politique, plutôt cynique. Elle fait fi de ce que les Etats-Unis ont été par le passé. Washington n'utilise plus les mots de djihad, d'islamisme radical. Depuis le 11 Septembre, je nourrissais l'espoir que l'Europe se rapprocherait des Etats-Unis sur le sujet. Le contraire s'est produit : les Etats-Unis se sont rapprochés de l'Europe dans le sens du défaitisme. Obama et la diplomatie américaine ressentent Israël comme un boulet. Mais, cela dit, au Conseil de sécurité de l'ONU, les Etats-Unis, dans leur défense des intérêts d'Israël, sont restés dans la norme. Enfin, je suis persuadé que Barack Obama ne représente pas l'Amérique de demain. Il m'étonnerait que les Américains le reconduisent. Reste que l'isolement diplomatique d'Israël me semble redoutable. J'observe une sorte de jubilation quand on le met au banc des accusés, quand on le roule dans l'opprobre sans la moindre indulgence.

Le gouvernement ne fait rien pour contrecarrer cela…

C'est un gouvernement pragmatique ! Il a accepté l'existence de deux Etats, ce qui est un geste considérable de la part du Likoud, le parti de Benyamin Netanyahou.

En attendant, Israël a perdu son principal allié dans la région, la Turquie.

Avec la Turquie islamiste d'Erdogan, les choses n'ont fait qu'empirer. Il a réussi son coup d'Etat contre l'armée turque et il est en train de changer ce pays. J'aurais aimé que Netanyahou dise devant le Parlement israélien qu'il n'accepte aucune leçon d'humanité de la part d'un Etat qui nie le génocide arménien, qui bombarde les Kurdes et qui occupe la partie nord de Chypre, un membre de l'Union européenne.

 

http://www.lefigaro.fr/international/2010/06/04/01003-20100604ARTFIG00581-goldnadel-le-blocus-de-gaza-sera-maintenu.php

 

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3 mai 2010 1 03 /05 /mai /2010 13:01

VOUS AVEZ DIT FAUTE MORALE ?

 

Je ne sais ce qui m'attriste le plus dans ce texte littéralement insensé et pourtant intitulé non sans outrecuidance «Appel à la Raison».

J'ai, évidemment, d'abord mal pour Israël, déjà tellement et désespérément seul, mais j'ai mal aussi – et peut-être davantage – pour l'état crépusculaire d’une certaine pensée politique contemporaine.

Car il faut reconnaître que cette pétition de JCall est, hélas, revêtue de la signature de certaines personnalités estimables.

Je ne suis aucunement surpris par le fond de leur revendication : retrait des territoires conquis en 1967.Celles-ci sont connues et anciennes.

J'ai écrit, moi-même, à plusieurs reprises, que je n'avais pas la religion des territoires.

Seulement celle, plus ingrate et  laïque, de la sécurité d'Israël et de son peuple.

Je ne pense pas que lorsqu’Ehud Barak proposa vainement à Arafat la rétrocession de la quasi-totalité desdits territoires – contre une paix définitive – il commit un acte de haute trahison.

Je ne crois pas non plus que Benjamin Netanyahou le pense, lui qui a nommé Barak à la tête du ministère de la défense.

 

Ce que je ne puis admettre, c'est d'abord ce titre qui constitue une véritable indécence, pleine de fatuité, dès l'instant où l'objet serait de raisonner Israël.

Moi, si j'avais les moyens de publier une telle tribune dans la grande presse et si mon dessein était de vouloir raisonner les déraisonnables, j'aurais plutôt, pour autant que la chose soit possible, réservé les colonnes de la presse arabe.

J'aurais invité les Syriens à cesser de livrer, de manière assez irrationnelle pour qui veut la paix, des missiles au Hezbollah libanais en infraction avec la résolution onusienne.

J'aurais pressé les pays du golfe et l'Algérie à cesser leur ostracisme, peu rationnel, à l'égard de l'État juif.

Il y a trois jours, Mme Clinton l'a fait. Pas les raisonneurs juifs qui n'y ont même pas songé.

Vous avez dit faute morale ?

 

Ce que je ne puis admettre c'est que nos pétisionistes, avec un étrange anachronisme, fassent porter le poids moral de la responsabilité de l'enlisement du processus de paix sur la tête d'Israël, comme si le gouvernement israélien était resté immobile, comme si l’Autorité Palestinienne avait, à l'inverse, fait montre du sens du compromis historique.

Voilà un premier ministre élu démocratiquement qui décide, contre la pente naturelle de son camp politique, de reconnaître le bien-fondé d'un État arabe de Palestine et de prononcer le gel provisoire des constructions dans les territoires disputés.

Voilà un Président Palestinien, dont il est recommandé de louer l’extrême modération, qui continue, à l'instar de sa population, de refuser la légitimité d'un État juif en Palestine, autrement dit d'entériner enfin le partage de 1947.

Au même moment où les Israéliens commettaient la bourde administrative qui servit de prétexte au vice-président Bidden pour s'estimer offensé, l'Autorité Palestinienne décernait le nom d'une  place de Ramallah à un terroriste responsable de la mort de 37 civils israéliens.

Depuis, mais un peu tard, Mme Clinton a condamné cette provocation peu contributive de paix. Pas les pétitionnaires juifs.

Vous avez dit faute morale ?

 

Bien sûr que la position israélienne est aujourd'hui inaudible en Europe. Comment  pourrait-il en être autrement après le dénigrement médiatique systématique et permanent auquel nous assistons depuis des lustres.   Est-ce une raison  de voler au secours de la défaite ? D’enfoncer un peu plus la tête de l'être aimé dans la boue de la réprobation unilatérale sous l’étrange prétexte d'affection et de crainte pour lui ? 

Hitler a réussi la plus grande escroquerie politique du XXe siècle en vendant aux jobards que sa revendication satisfaite sur les Sudètes mettrait définitivement fin à ses exigences territoriales.

Les Palestiniens et leurs alliés sont en passe de réitérer le même exploit au XXIe siècle en laissant à penser que le dernier obstacle à la paix serait l'abandon des positions juives dans les territoires disputés et à Jérusalem.

Il est littéralement incroyable que des intellectuels férus d'Histoire, que des observateurs angoissés de l'actualité proche-orientale aient déjà oublié que les concessions unilatérales israéliennes, loin de faire avancer la cause de la paix, incitent un adversaire déjà peu intéressé à la renonciation à ses droits sacrés, à la surenchère irrédentiste.

Quant à espérer une meilleure position diplomatique, une plus grande popularité au sein de l'opinion internationale, voilà encore qui relève et de la candeur et de l'amnésie.

Ont-ils oublié, nos diasporiques donneurs de leçons de morale et de sagesse, qu'il y a seulement quelques mois, l'État juif, qui s'était pourtant retiré de Gaza et qui s'est vu agressé par un mouvement terroriste et islamiste censé être honni, n'a bénéficié d'aucune compréhension et a vu au contraire son premier ministre – qui n'était pas Benjamin Nétanyahou – menacé des foudres de la justice internationale, dès l'instant où il dut recourir à la légitime violence d'État ?

Si d'aventure, le chef du gouvernement israélien décidait, sous la pression, et avant toute négociation, un geste sans contrepartie, il pourrait peut être escompter 24 heures de sympathie mondiale, avant que de nouvelles pressions recommencent, sur fond d'admonestations et de désinformations mensongères.

 

À ce dernier sujet, il aurait été sans doute plus utile à la cause de l'État que l'on ambitionne de sauver, dès lors ou l'on s'adresse au lecteur du Monde et de Libération, en grand déficit d'information raisonnable, mais qui ne souffre pas cruellement d'une pénurie de remontrances à l'égard dudit État, d'expliquer le caractère inique de la justice onusienne en général et du rapport Goldstone en particulier.

 

Il est douteux que le premier ministre israélien, qui ne doit pas lire tous les jours la presse française, s'inspire des dernières recommandations publicitaires qu'elle contient.

Il est douteux que la communauté juive française  soit également ébranlée dans sa solidarité déterminée qui lui vient non d'un suivisme borné mais des leçons amères de l'expérience historique, ancienne ou récente, sagement méditée.

Il n'est pas douteux que les contempteurs d'Israël trouveront dans la pétition juive matière à jouissance intellectuelle et politique.

Il est absolument certain que le lecteur de bonne volonté, déjà tellement égaré, sera davantage encouragé à croire que, décidément, les Israéliens n'ont pas raison.

Vous avez dit faute morale ?

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9 avril 2010 5 09 /04 /avril /2010 08:11

Désinformation :

L’empathie pro-palestinienne de l’AFP

 

« Un adolescent palestinien de 15 ans a été tué mardi par des tirs israéliens dans le sud de la bande de Gaza. L’adolescent s’était approché de la barrière de sécurité ».

 

Voilà ce que les auditeurs français ont entendu ou découvert sur Europe 1, Libération, Le Figaro, Nice Matin, L’Express et d’autres grands médias.

 

Or, cette information était mensongère.

 

Elle n’a fait, une nouvelle fois, qu’accroître le ressentiment envers un pays tueur d’enfants, la prévention entre les communautés, et de manière générale, la réprobation d’Israël.

 

Cette information a été diffusée par l’Agence France Presse, sans la moindre prudence, comme un fait avéré avec la référence habituelle : « source hospitalière palestinienne ».

 

Quelques jours après, nous apprenions que l’adolescent en question était vivant et qu’il avait été arrêté au sortir d’un tunnel de Gaza par les autorités égyptiennes avant que d’être restitué à sa famille.

 

L’AFP a pris, comme d’habitude, pour argent comptant les soi-disant informations hospitalières dont pourtant depuis de nombreuses années chacun connaît le haut degré de militantisme désinformateur.

 

L’AFP n’a pas tenu compte des dénégations israéliennes et encore moins présenté des excuses à ses autorités ainsi qu’à l’ensemble de ses consommateurs d’information.

 

En réalité, c’est l’empathie pro-palestinienne avec laquelle l’agence accueille ce type de nouvelles morbides qui explique son manque total d’esprit critique et son refus d’utiliser ne serait-ce que l’élémentaire conditionnel.

 

La même remarque pouvant être d’ailleurs réservée à la presse qui reprend de telles informations dont elle peut, comme nous tous, connaître le manque de crédibilité absolue.

 

Je me permettrais une dernière remarque : le Washington Post et le New York Times qui ne sont pourtant pas des journaux acquis au gouvernement israélien, ont révélé à leurs lecteurs ce nouveau dérapage médiatique.

 

Curieusement, la presse française s’est abstenue de toute critique.

 

Un esprit candide pourrait pourtant considérer que le fonctionnement de l’Agence France Presse est susceptible d’intéresser davantage les journaux français.

 

Allez donc savoir pourquoi, cela n’est manifestement pas le cas.

 

 

(d’après ma chronique sur Radio J)

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7 avril 2010 3 07 /04 /avril /2010 00:38

TEMPÊTES DANS TROIS BÉNITIERS

 

 

La levée de boucliers des défenseurs des victimes des prêtres pédophiles, les cris d'orfraies poussées par une partie de la communauté juive, l'indignation mondiale qui a suivi le dernier sermon du prédicateur du Vatican pourraient surprendre ceux qui s'étonnent encore de l'irrationalité de l'émotion médiatique.

Certes, suggérer, au moyen de la lecture de la lettre d'un Juif compatissant, que l'injustice faite au pape et à son église sont de la même farine que le phénomène antisémite est sans doute une grosse bêtise. Mais quoi, l'esprit public ne se serait pas habitué, depuis longtemps,

à ce que le malheur juif, accommodé à toutes les sauces, soit instrumentalisé par toutes les causes au moyen du témoignage d'un juif utile ?

Encore faut-il préciser que d'habitude, ce n'est pas le banal antisémitisme que l'on enrôle, mais tout bonnement le génocide nazi que l'on compare, cette fois impunément, au sort fait aux palestiniens quand ce n'est pas au traitement des sans-papiers.

Pas de quoi donc en faire davantage à l'encontre d'un prélat qui n'accepte pas de bonne grâce de voir son maître et sa maison affublés de tous les péchés d'Israël, être victimes de tous les stéréotypes, accusés de tous les crimes.

 

Dans son dernier article, le correspondant du Monde (le 3 avril), Laurent Zecchini, qui, un temps m'avait laissé espérer quelques progrès dans la dure reconquête de l'objectivité, écrit que les Palestiniens chrétiens s'inquiètent pour leur liberté de culte à Jérusalem.

Lorsque l'on sait quelle était la situation des lieux saints avant 1967, on se demande si cet article n'était pas prévu pour le premier du mois.

Certes, le journaliste aurait beau jeu de répondre qu'il n’a fait que décrire les états d'âme de la communauté chrétienne arabe de Palestine.

Cela semble d'ailleurs devenir une sorte d'habitude, puisque dans sa précédente chronique le même reporter avait rapporté sans rire que les musulmans craignaient que les Juifs ne détruisent les mosquées de l'esplanade pour reconstruire leur Temple.

Curieusement, son journal ne semble pas avoir rapporté les fantasmes des Chrétiens espagnols de Cordoue après que des musulmans se soient mis à vouloir célébrer leur culte dans l'ancienne mosquée, devenue cathédrale  après la Reconquista, conformément, aux prêches de Zawahiri qui considère l'Andalousie comme faisant partie intégrante du Dar Al Islam. (Le Figaro du 5 avril).

 

 

Enfin, et toujours dans la catégorie des croyants indignés, on n'oubliera pas l'attitude du Saint Collège des climatologues officiels qui, offensés par le scepticisme de certains en sont venus à réclamer leur excommunication ex cathedra par les autorités temporelles.

Moi, sans y connaître grand-chose, cela me rend méfiant. Allègrement.

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29 mars 2010 1 29 /03 /mars /2010 18:08

D’UN Z QUI VEUT DIRE ZEMMOUR

 

Il est sans doute inutile de s'appesantir lourdement sur la énième polémique psychodramatique franco-française ayant pour cadre la nouvelle question raciale issue de l'immigration et pour prétexte une nouvelle « petite phrase » reprochée, cette fois, à mon ami Éric Zemmour.

Sur le fond, il n'est pas douteux, que l'intéressé - il est le premier à le reconnaître - aurait davantage précisé sa pensée, pour autant que la forme de son intervention, lui en ait laissé le temps.

S'il avait disposé de l'espace nécessaire, Éric le téméraire, aurait bien entendu indiqué que son observation  sur la sur-représentation de la délinquance immigrée n'avait pas un caractère biologique mais sociologique.

Mon cher et regretté Christian Jelen n'avait pas écrit autre chose dans sa courageuse «Guerre des rues» (Plon).

Il aurait pu argumenter, à l'instar du Parti Communiste Belge («Le drapeau rouge en ligne») :

«Dans les grandes villes, les actes de délinquance sont-ils plus le fait des allochtones ?

Oui. La réponse est nette. Elle est confirmée par la composition de la population carcérale, par les statistiques (parfois non publiées) de la police. Et la simple probabilité statistique nous entraîne à cette conclusion. Les jeunes d'origine allochtone représentent plus de 60 % des jeunes Bruxellois de moins de 18 ans. Cela relativise déjà la question.»

 

En réalité, personne de sérieux ne peut contester ce qui ne devrait relever que de la banalité affligeante.

Il est donc, plus intéressant de s'interroger sur le caractère scandaleux d'un lieu commun.

Reprenons la méthodologie de mes «Martyrocrates»: de qui parle-t-on et qui parle ?

Le téméraire à osé désigner les immigrés par leur origine: Plus qu'un délit, une faute de goût.

Le fol ! Avait-il oublié avoir déclenché une première bronca en ayant fait remarquer à sa contradictrice l'évidence chromatique de sa couleur de peau ?

Et qui parle ? Non l’insoupçonnable porte-parole du Parti Communiste Belge, mais le représentant de la droite française et médiatique dans les émissions people de l'audiovisuel public.

Décomplexé au lendemain d'une élection présidentielle prétendument libératoire, ce n'était plus de l’intrépidité, mais du suicide que de ne pas, désormais, peser ses mots au trébuchet de la bienséance, en prévision d’une déconfiture électorale qui ne pouvait que marquer le retour de la Réaction vigilante et conforme.

 

Cette nouvelle tempête  aura, une nouvelle fois, permis de démontrer à quel point la notion de « liberté d'expression » ne pouvait bénéficier exclusivement qu'à ceux qui s'en gargarisent dans leur vert d'eau saumâtre.

Qui, au sein de la classe médiatique, a pris la défense de Zemmour ne serait-ce qu'au nom de cette sacro-sainte notion ? La palme revenant à un Parisien autrefois libéré qui, le 25 mars, invoquait pour incriminer le scandaleux, sans les nommer, des magistrats qui « ne démentaient pas Éric Zemmour mais soulignaient l'inutilité de la dangerosité d'une saillie plus provocatrice qu'instructive »... Il a dit la vérité, il doit être …

Tandis que Stéphane Guillon, de France Inter, après avoir moqué le physique du ministre de l'immigration et l'avoir comparé à une fouine et à Iago le traître était défendu par le Syndicat des Journalistes , sans avoir fait l'objet de la moindre sanction, tandis que, quelques jours après les excuses présentées par Jean-Luc Hees, es qualité de président de Radio France, un second histrion de la même maison France présentait ses excuses aux fouines... pas un de ces courageux hommes de presse prêts à monter sur les barricades pour défendre la liberté en danger au premier bruit de bottes imaginaire entendu dans le lointain, prêts à offrir leur poitrine aux ciseaux du censeur fantasmé, n'éprouva le besoin de défendre le principe devant lequel ils se prosternent habituellement avec un empressement de bigote.

 

À ce degré de bouffonnerie intellectuelle et morale, on ne  s'étonnera pas de la convocation de l'avocat général Philippe Bilger par son Procureur Général, pour avoir – sur son blog – défendu un principe qu'il a la réputation  de chérir sans discrimination, donc, sans contradiction.

Lorsque l'on sait les coquecigrues proférées publiquement et impunément par certains juges qui vont jusqu'à se vanter à l'avance de ne pas appliquer les lois, selon eux, scélérates, on attend avec confiance la protestation indignée du Syndicat de la Magistrature.

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