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18 avril 2013 4 18 /04 /avril /2013 17:16

Bloc-note

ACTUALITE JUIVE - N° 1251 - Jeudi 18 avril 2013

L’art de la récidive par G. W. Goldnadel

Président de France-Israël  et d'Avocats Sans frontières

 

Périodiquement, les ondes du service public de l'audiovisuel français sont frappées d'une sorte de crise de prurit antisioniste et radical

 

C'est ainsi que le 26 mars dernier, Daniel Mermet, qu'il est inutile de présenter dans ces colonnes, a de nouveau sévi gravement.

 

Je rappelle que l'un des derniers hauts faits de ce producteur d'émissions sur France Inter a consisté à diffuser une rubrique nécrologique imaginaire d'un Nicolas Sarkozy judéo-nazifié dans laquelle celui-ci était censé avoir trouvé la mort « dans son bunker de Jérusalem »

 

Pour cette raison, une fois n'est pas coutume, un redoutable avertissement lui avait  été infligé par sa direction.

 

Le 26 mars, M. Mermet a convié pour discourir sur son nouveau livre intitulé « comment j'ai cessé d'être juif » l'antisioniste Israélien Shlomo Sand, concepteur on se le rappelle, du « peuple juif qui a été inventé », mais qui a apparemment décidé aujourd'hui de renoncer à cette improbable judéité.

 

Encore que je remarque qu'il est moins dangereux de prendre cette singulière position, que de s'interroger sur l'historicité du « peuple palestinien », M. Mermet est en grand progrès, puisqu'il a en principe coutume d'inviter Michel Warshawski, cet antisioniste proche du FPLP, qui vient d'être décoré par Madame Taubira.

 

Mais le 26 mars, l'invité de M. Mermet se sera surpassé : s'en prenant au film Shoah et à son auteur Claude Lanzmann, Shlomo Sand a reproché à ce dernier d'opérer « un tri ethnique » entre les victimes juives et non juives et, ce faisant de, « continuer le travail d'Hitler »…

 

Il n'est pas inutile non plus de se reporter au dernier pamphlet de l'invité de M. Mermet, dans lequel celui-ci accuse les juifs et Israël de se livrer à une « industrie de la Shoah » dans un but à la fois « économique et hégémonique ». Bref du Garaudy matiné de Dieudonné.

 

Régulièrement, je suis contraint d'écrire que pareil déferlement de ce genre d'immondes stupidités respectabilisées par une antenne officielle et étatique n'est jamais sans lendemain qui pleure.

 

Dans la même veine, le jour de commémoration de la Shoah en Israël, une offensive cybernétique menée par le groupe gauchiste Anonymous entendait « rayer de la carte » informatique l'État juif.

 

L'institut Yad Vashem faisait partie des cibles privilégiées des attaquants, eux aussi, obsédés par le génocide hitlérien.

 

C'est dans ce contexte d'un extrémisme effectivement très ciblé, que Radio J a cru devoir inviter le dimanche 7 avril Jean-Luc Mélenchon.

 

On se souvient peut-être qu'il y a quelques mois, notamment sous la pression d'une partie de la communauté organisée, Marine Le Pen avait été désinvitée par cette radio de qualité dont j'ai l'honneur d'être l'un des éditorialistes.

 

J'avais dit à l'époque pourquoi, sur le terrain de la liberté d'expression,  la mesure m'avait déplu.

 

Je redis donc ici combien j'attache de l'importance à voir bénéficier des mêmes droits Mme Le Pen et M. Mélenchon.

 

Mais voir ce dernier, après censure de la première, invité comme si rien n'était, dans le silence de cette même communauté organisée, un mois et demi après l'hommage obséquieux rendu à Chavez, trois semaines après des propos moins urbains sur la non francité de M. Moscovici, me laisse, moi aussi sans voix.

 

En dépit de nos connaissances, l'hémiplégie intellectuelle est une maladie mortelle qui n'épargne décidément aucun cerveau.

 

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15 avril 2013 1 15 /04 /avril /2013 14:43

PARU SUR LE SITE « ATLANTICO, un vent nouveau sur l’info » : http://www.atlantico.fr

 

http://www.atlantico.fr/rdv/semaine-goldnadel/faudra-t-louer-prison-guantanamo-pour-jeter-toutes-victimes-nouvelle-police-morale-gilles-william-goldnadel-697870.html

Faudra-t-il sous-louer la prison de Guantanamo pour y jeter toutes les victimes de la nouvelle police de la morale ?

Cette semaine, Gilles-William Goldnadel revient sur le thème de la moralisation de la vie politique. 

La semaine Goldnadel

Publié le 15 avril 2013

 

J’écrivais la semaine dernière que l’imposture morale socialiste, révélée par l’affaire Cahuzac, n’avait rien de nouveau. C’est aussi là où habite le scandale.

Il est une autre imposture pas assez dénoncée et qui est en passe d’exploser à la face de la gauche rubiconde, celle de l’intelligence.

Longtemps le Parti Socialiste s’est appelé, et d’abord  lui même, « le parti intellectuel », ces derniers jours il aura clairement pris celui de la sottise.

Ainsi, en début de semaine, Harlem Désir aura tenté un contre-feu qui aura fait long feu : celui de proposer ni plus ni moins un référendum « sur la moralisation de la vie politique ».

Dans cet esprit, je suggèrerais au premier secrétaire du parti d’autres sujets référendaires tout aussi pertinents : oui ou non pour la paix ? Oui ou non contre la pauvreté ? Oui ou non contre le cancer et les ongles incarnés ?

 

La diversion par la sainte transparence opérée par les socialistes aura eu plus de succès que le referendum mort-né. Des députés d’opposition s’y seront laissés prendre jusqu’à Alain Juppé qui avouera avec candeur n’avoir cédé que sous la pression médiatique.

Il faut reconnaître que l’exigence de publication par les seuls hommes politiques (pas question des journalistes ou des magistrats) de leur situation patrimoniale est une trouvaille géniale, qui va éradiquer incontinent toute fraude : même Mr. Cahuzac n’aurait jamais osé omettre de signaler l’existence de son compte singapourien.

Plus répugnant que le pédophile, plus ignoble que le terroriste, le fraudeur du fisc est en passe de devenir aujourd’hui la bête à abattre sans sommations. Mélenchon propose de revenir à la loi des suspects et un député socialiste de rendre licite le recel de vol de fichiers bancaires dérobés. À ce stade de répression bien tempérée, je suggèrerais de sous-louer aux Etats-Unis leur base de Guantanamo.

Les prisonniers qu’on y entasserait susciteraient moins de compassions que ceux qui s’y trouvent encore.

 

J’avoue ne pas bien voir la différence de fautive gravité entre celles de l’ancien ministre des finances et de l’ancien Grand Rabbin de France.

Postes prestigieux, exigences particulières imposés par leurs fonctions, usage sans parcimonie du discours sentencieux, libertés prises avec la morale et le droit, dénis suivis d’aveux sans grande spontanéité.

Ayant dit la semaine passée ce que je pensais de Mr. Cahuzac, je songe aujourd’hui, touchant  Mr. Bernheim, combien la langue française est riche de sens dans le mot pitoyable.

 

Mr. Désir, décidément jamais à court de diversions, aura taxé ce samedi la droite de radicalisation dans la querelle du mariage unisexe.

La gauche est comme cela, c’est dans son ADN : elle proscrit tout amalgame entre insécurité et immigration, elle interdit de voir dans les attentats sanglants contre les juifs la trace de l’antisionisme pathologique, elle liste les intellectuels qui auraient armé le bras d’un norvégien fou, en revanche elle s’octroie tous les raccourcis.

Hier, le Syndicat de la Magistrature voyait au pied des lettres de menaces reçus par Monsieur le juge Gentil les signatures à l’encre antipathique de Mr. Guaino et de Mme Morano.

Belle conjecture venant de magistrats intellectuellement requis à la prudence.

Aujourd’hui, la circonstance qu’un couple d’homosexuels parisiens ait été agressé a donné lieu aux amalgames et aux instrumentalisations de la plus belle facture. Le visage tuméfié des malheureux a été exhibé à la télévision de service public, l’homophobie serait en exponentielle croissance, et le nom de Mme Boutin, dont le gazage la semaine dernière avait donné lieu aux plus fines plaisanteries, a été donné en pâture. Celui de Mr. Jacob a également été suggéré ici ou là.

Il n’est ni sûr ni souhaitable que celui de ce jeune membre de l’UMP, actif dans la lutte contre le mariage pour tous et poignardé samedi, reçoive la même publicité.

La mort de Margaret Thatcher aura provoqué des réactions paradoxales.

D’un coté, et comme souvent s’agissant des conservateurs, l’Histoire est meilleure fille que l’actualité : Reagan, et même Nixon auront été enterrés avec une justice et une mesure qu’ils n’auront guère connues de leur vivant. Au rebours de la dame de fer, les dépouilles de Kennedy ou du Che s’oxydent chaque jour malgré leur embaumement ante mortem.

En dépit de ce qui précède, la mort de Maggie aura déchainé des deux cotés de la Manche des réactions de haine et de fureur, ordinairement prohibées en regard du respect dû dans le premier temps du trépas. C’est ainsi que nos gauchistes épris habituellement d’un esprit de laïcité rationaliste auront une fois de plus donné la mesure de leur démesure. Ceux d’Angleterre auront ressorti le culte noir de la sorcière, et Monsieur Mélenchon les flammes de l’enfer. Il faut dire que l’exécration d’une femme, de droite et occidentaliste valait bien cette messe exorciste.

Sur le fond, ces paroles de la défunte au sujet du conflit avec les mineurs anglais, pourraient être méditées par la droite française :

« C’est un combat décisif qui s’engage. Il y aura peut-être des morts. Nous serons probablement le gouvernement le plus impopulaire de la Grande Bretagne contemporaine. Pendant quelques mois vos fils auront peut être honte de dire que leur père travaille au numéro 10. Si vous n’y êtes pas prêt, dites le moi, il vaut mieux partir tout de suite. Ensuite rassurez-vous, ils en seront très fiers. »

Et après sa victoire : « De 1972 à 1985, la sagesse public voulait que la Grande Bretagne ne put être gouvernée sans le consentement des syndicats. Ce que cette défaite établit, c’est qu’il n’était plus question de laisser la gauche fasciste faire de la Grande Bretagne un pays ingouvernable. Il ne fallait pas remporter une demie victoire. Il fallait une victoire totale. »

Plutôt l’enfer avec Thatcher que le paradis avec Chavez et Mélenchon.

Je m’en voudrais de terminer cette chronique sans révéler la dernière espièglerie de notre service public national d’information.

Mercredi soir sur France 3, après un documentaire moins convenu que d’habitude sur la récidive, une émission intitulée « Le débat », a opposé Christiane Taubira à un ancien détenu.

Première surprise, en cette époque de moralisme financier, les journalistes ont choisi (sans le dire à l’antenne) un individu surnommé « le Madoff français », escroc multirécidiviste, toujours condamné avec sursis jusqu’à sa dernière condamnation ferme pour avoir circonvenu une quinzaine d’épargnants.
Notre homme est venu, avec un bel hasard, expliquer à l’unisson de la Garde des sceaux que la prison était l’école du crime, alors même que son cas démontre que c’est bien l’impunité qui est son meilleur professeur (il ne semble pas en outre qu’il ait récidivé ensuite de son incarcération)...

Seconde surprise, au cours de ce qui était censé être un débat contradictoire, notre homme a donc acquiescé docilement tout ce que décrétait Madame Taubira.

La surprise aurait été moins grande si on nous avait dit que notre Madoff national faisait partie des détenus sélectionnés pour témoigner par le ministère de la Justice lors de sa fameuse conférence de consensus.

Un esprit grognon pourrait voir derrière un tel débat une escroquerie récidivante.

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8 avril 2013 1 08 /04 /avril /2013 15:37

 

 

PARU SUR LE SITE « ATLANTICO, un vent nouveau sur l’info » : http://www.atlantico.fr

 

http://www.atlantico.fr/rdv/semaine-goldnadel/gauche-apres-cahuzac-osera-t-elle-continuer-croire-qu-intentions-et-declarations-genereuses-peuvent-lui-tenir-lieu-programme-gil-691574.html

La gauche de l'après Cahuzac osera-t-elle continuer à croire qu'intentions et déclarations généreuses suffisent pour affronter la réalité ?

Gilles-William Goldnadel revient aussi sur la proposition d'un référendum de moralisation de la vie politique faite par Harlem Désir.

La semaine Goldnadel

Publié le 8 avril 2013

 

La faute majeure de M. Cahuzac, ce n'est pas de détenir un compte non déclaré à l'étranger. D'autant plus qu'au plan pénal, la messe juridique est loin d'être dite, au regard des lois en vigueur, en matière de prescription de l’infraction initialement constituée.

La prescription correspondant, je le rappelle, au droit à l'oubli d'un délit réalisé anciennement.

Sa faute, la plus grave, ne réside même pas dans un mensonge commis par un homme politique, ce qui n'est peut-être pas une première, ni même parce que "devant la représentation nationale", mais qui a en réalité choqué parce qu'il avait été proféré à la face de millions de téléspectateurs à l'affût.

J'admire la noble assurance de celui qui sait d'avance comment il se comporterait, si d'aventure, il était pris publiquement la main dans le sac devant tout un peuple.

Non, sa faute, originelle, la plus immense, réside dans le fait, qu'alors que lui savait qui il était et ce qu'il avait fait, ce ministre des impôts, socialiste, a défendu, avec conviction, talent, pugnacité, causticité une des politiques fiscales les plus contraignante, brutale et confiscatoire pour les autres, qu'a jamais connue son pays.


Mais cette distance fantastique entre le dit et le fait, cet écart vertigineux entre le discours généreux et l'âpreté personnelle, ces kilomètres placés entre les leçons de morale sévère et sa propre turpitude, ces années-lumière séparant le discours méprisant sur l'argent et les riches et le goût pour le luxe et la fréquentation de ceux qui en jouissent, sont-ils seulement à débiter sur le compte du ministre du Budget ? En ce sens, M. Cahuzac est un homme de la gauche moderne, et la faute commise est emblématique d'un camp qui a toujours considéré que discours vertueux valait quittance et que culpabilisation de l'autre était mieux qu’innocence.

Cette générosité exhibée à la boutonnière sans coûter un bouton de guêtres n'est certes pas l'apanage de la gauche socialiste.

Elle est la marque de fabrique des généreux par profession qui peuplent le casting médiatique ou artistique.

Ceux qui invitent les sans-papiers à la table des autres, ceux qui militent pour les intermittents du spectacle mais qui s'empressent d'aller tourner à l'étranger pour sous-payer les figurants, ceux qui plébiscitent Toretton mais imitent Noah.

Puisse être proche le jour où le peuple de France ouvrira les yeux sur cette duplicité là, comme il les a désormais ouverts sur le parti de la gauche caviar. Je voulais dire gauche Cahuzac.


Ayant écrit cela, et sans être un adepte très pratiquant du pardon chrétien, peux-je dire combien j'ai trouvé excessif le caractère "impardonnable" qualifiant le péché commis par le ministre pécheur ? Je déconseillerai, par prudence comme par principe, d'annoncer à l'avance que cet homme, ni terroriste, ni pédophile, serait "fini".

Si du fond de son abîme, par hasard il me lit, que Jérôme Cahuzac songe au destin tumultueux d'un Joseph Caillaux, ministre des Finances, président du Conseil, lui aussi, homme de gauche, pris la main dans le sac à malice en matière d'impôt sur le revenu, confondu publiquement pour ses mensonges, traduit en justice pour trahison, celui dont la femme tua pour faire taire, et que l'on disait "fini", avant que d'être réélu à Mamers.

Pour en revenir aux spécialistes du discours de la vertu, M. Harlem Désir, vient d'en donner à nouveau un très bel échantillon avec sa proposition d'un référendum de "moralisation" de la vie politique.

À défaut du choc de simplification, voici au moins celui du simplisme. Au lieu de s'en tenir, comme toujours, aux pétitions de principe, je conseillerais plutôt au fondateur de SOS-Racisme de remédier urgemment aux manquements les plus criants.

Dans ce cadre très concret, je lui recommanderais la saine lecture des "dossiers du contribuable" (numéro 11) publié par Contribuables Associés, et notamment, d'un chapitre intitulé "SOS-Racisme est hors-la-loi". On y découvre que l'association antiraciste qui serait publiquement plus utile si elle était moins sélective, a bénéficié de 579 000 € de subventions en 2009 alors que le montant des adhésions plafonnait à 18 669 €. Un commissaire aux comptes, dont l'expertise est sollicitée se dit "sidéré" par la disproportion du rapport subventions-adhésions. En outre, un décret oblige les associations percevant des subventions d'un montant supérieur à 153 000 € à transmettre leur données comptables au J.O. (ce qui n'aurait pas été fait depuis 2010) et SOS ayant pour la seule année 2011 touché plus de 350 000 € des ministères de l'Education nationale, de la Ville et de la Culture, serait donc hors-la-loi.

Tout cela me paraît assez peu moral, sans qu'il soit besoin de procéder à référendum.

Est-ce à dire que les derniers développements de l'affaire Cahuzac obligeraient les contempteurs des pratiques de Mediapart (dont l'auteur) à faire amende honorable et à se présenter en robe de bure et corde de chanvre aux pieds de M. Plenel ?

Je considère au rebours que les journalistes qui ont osé s’émouvoir dès le début de la publication des verbatim d'un enregistrement non encore contrôlé font gloire à la presse française.

Je pense notamment à Jean-Michel Apathie, Louis-Marie Horeau du Canard enchaîné ou Gérard Davet du Monde, peu suspects de complaisance envers le monde politique ou la délinquance financière.

Est-ce à dire que j'aurais donné ma main à couper de l'innocence ministérielle ?

Pour prendre un autre exemple de dévoiements médiatiques, dans cette affaire surexposée de Koh Lanta, qui a vu deux drames s'enchaîner, le site Arrêt Sur Image a cru devoir publier un témoignage accablant mais anonyme mettant en cause le malheureux médecin qui s'est suicidé.

Je ne sais rien du sérieux de cette attestation, mais je suis bien certain que le seul moyen d'écarter un éventuel faux témoin est de le responsabiliser pénalement en l'obligeant à donner son nom.


Est-il sain, qu'aujourd'hui, une certaine presse s'affranchisse de toutes les contraintes qu'elle exige impérieusement de la police et de la justice ? Ainsi, Le Monde du 3 avril révélait que la procédure à l'encontre des suspects du sabotage de caténaires SNCF par le groupe de Tarnac était menacée d'annulation en raison de suspicion d'écoutes illégales. Mediapart serait le premier à réclamer la libération d'un terroriste si la durée de sa garde à vue avait excédé les délais légaux.

Pas seulement par principe, mais parce qu'effectivement les règles de procédure sont protectrices du droit des gens.

Il en est de même aujourd'hui pour la presse qui, si elle n'a pas le pouvoir direct d'enfermer, a le pouvoir de décréter la mort civile.




D’aucuns, cette semaine auront fait d'importantes découvertes.

La première, serait donc "la mort de la gauche morale" (Françoise Fressoz, Le Monde 6 avril).

Ainsi "gauche morale", de pléonasme serait devenue soudainement oxymore.

Ainsi, les ténèbres auraient brusquement succédé à la lumière.

Pour ceux qui suivent l'actualité depuis plus longtemps qu'hier, de l'Observatoire, en passant par les écoutes de l'Élysée, de Bousquet jusqu'aux alliances extrêmes, les choses avaient semblé moins brutales.

Laissons les découvreurs à leur tardive sidération, ils se reprendront vite pour se liquéfier à nouveau à l'écoute des beaux discours généreux et culpabilisateurs.

Une autre découverte a été faite par les députés socialistes durant la folle décade : l'extrémisme verbal insupportable de M. Mélenchon.

Ainsi, Christophe Borgel, représentant de la Haute-Garonne à la haute assemblée n'en décolère pas : "mettre dans le même sac le PS et le FN, je ne l'avais jamais entendu dans la bouche d'un homme de gauche".

M. Borgel vient enfin de découvrir le charme obscur des alliances incestueuses.


Pour être sincère, j'aurais aimé que cette soudaine crise de lucidité frappe certains de mes proches. Tel n'a pas été le cas de Radio-J qui a cru devoir précisément inviter ce dimanche M. Mélenchon.

On se souvient peut-être qu'il y a quelques mois, notamment sous la pression du président du CRIF, Marine Le Pen avait été désinvitée par cette radio de qualité dont j'ai l'honneur d'être l'un des éditorialistes.

J'avais dit à l'époque combien, sur le terrain de la liberté d'expression et de la courtoisie, la mesure m'avait déplu.

Je redis donc ici combien j'attache de l'importance à voir bénéficier des mêmes droits Mme Le Pen comme M. Mélenchon.

Mais voir ce dernier, après censure de la première, invité comme si rien n'était, dans le silence de la communauté organisée, un mois après l'hommage obséquieux rendu à Chavez, 15 jours après des propos moins urbains sur M. Moscovici, me laisse, moi aussi, sans voix.

L'hémiplégie morale et intellectuelle est une maladie mortelle qui n'épargne décidément aucun cerveau.


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18 mars 2013 1 18 /03 /mars /2013 14:53

 

PARU SUR LE SITE « ATLANTICO, un vent nouveau sur l’info » : http://www.atlantico.fr

A-t-on le droit d’être conservateur en France ?

Du Pape François à Véronique Genest en passant par Laurent Obertone, Gilles-William Goldnadel s'interroge sur cet acharnement médiatique qui s'abat sur les conservateurs, et qui s'aveugle souvent sur les zones d'ombres des progressistes.

La semaine Goldnadel

Publié le 18 mars 2013


À peine M. Bergoglio était-il devenu le pape François, que déjà des vapeurs méphitiques s'insinuaient dans les venelles romaines comme dans les allées des réseaux électroniques.

Déjà, Mgr Ratzinger avait fait les frais de l'air de la calomnie, aussitôt intronisé en Benoît, pour avoir porté l'uniforme des jeunesses hitlériennes.

 

Ceux qui croient, comme moi, à la prégnance inconsciente du fantasme shoatique, pourraient voir dans la méchante polémique faite à François, concernant sa passivité putative durant les années de plomb argentines, l'ombre d'un mauvais remake latino du procès fait à Pie XII.

 

Il n'est pas interdit non plus, à qui veut réfléchir, de s'interroger sur cet acharnement médiatique qui s'abat sur les conservateurs et qui n'a d'égal que la bienveillance qui épargne habituellement les partisans autoproclamés du progrès radieux.


Du moins de leur vivant. Ensuite, il n'est pas rare que ce soient leurs thuriféraires les plus dévoués qui deviennent leurs contempteurs les plus acharnés.

Incidemment, j'avais fait remarquer, dans ma chronique précédente, que Le Monde avait attendu le trépas de Stéphane Hessel pour publier, enfin, un article reconnaissant son mensonge créateur.

Mais, plus emblématiquement, rien de tel qu'un ancien communiste comme Edgar Morin, pour brûler rageusement l'icône stalinienne qu'il avait encensée.

 

Nos progressistes ne détestent pas non plus flétrir l'image d'un Sartre et d'une Beauvoir, existentialistes bien passifs pendant l'occupation, après les avoir portés au pinacle jusqu'au cimetière Montmartre.

Des livres, n'en finissent plus d'être publiés, dont celui que je recommande particulièrement de mon cher Georges Ayache (« Nixon contre Kennedy », Perrin), qui a le seul tort de ne jamais avoir cru aux lendemains qui chantent, et qui montre comment la presse fut bonne fille envers John Fitzgerald Kennedy, qui n'aurait jamais été élu contre Nixon, volé au coin d'un bois, sans le secours providentiel de la mafia de Chicago pour bourrer les urnes de l'Illinois.

Se dessine peu à peu, l’aube du jour qui montre que le Che, dont l'image pieuse aura orné les chambres d'étudiants comme leur T-shirt, n'aura été qu'un tortionnaire impitoyable des prisons de La Havane, portant le tendre sobriquet de « petit boucher ».

 

Surtout, que l'on ne voit pas dans ces révélations posthumes, la moindre cause d'optimisme, tant la religion post christo-marxiste est prompte à substituer un saint déchu par un autre qui sera décrété inattaquable sous peine de sacrilège.

 

Dans ce contexte très canonique, on voudra bien voir dans l’impossibilité d’embaumer feu Chavez le triste et ironique symbole du retour du réel post mortem.

Dans un domaine, éloigné en apparence, on a vu l'excellent Manuel Valls constater que les Roms ne souhaitaient pas s'intégrer au sein de la société française, sans déclencher trop d’indignation.

A la vérité, observer qu'un peuple, consubstantiellement nomade, au système économique rien plus que parallèle, ne veut pas se sédentariser -principe premier de l'intégration- sous peine de perdre son identité, relève du lieu commun.


Je gagerais pourtant que si M. Brice Hortefeux avait proféré les mêmes évidences, SOS-Racisme, la Ligue des Droits de l'Homme, sans préjudice de Mme la Commissaire européenne en charge des questions migratoires, auraient agité leurs crécelles et rappelé les heures les plus tragiques des moments les plus sombres.


D'une semaine l'autre, rien ne change à la télévision d’Etat. Il y a huit jours, j'évoquais cette censure de Laurent Obertone chez Ruquier, dont les propos cinglants en réplique au réquisitoire de M. Caron avaient été purement et simplement coupés au montage.

Cette semaine, c'est la malheureuse Véronique Genest qui a fait les frais de la charge du procureur Caron et de Mme Natacha Polony, ordinairement mieux inspirée.

Où sont vos sources ? Questionna le sévère journaliste à la pauvre candidate suppléante et suppliante, ayant osé suggérer que Mein Kampf faisait un tabac dans les pays arabes.

Désormais, tout invité dans une émission de variétés du service public ayant le malheur de soutenir des thèses hétérodoxes, est prié, sous peine d'être étrillé, d'arriver avec une brouette de documentation.

Il est vrai qu'il eût suffi à la Véronique, sans le secours des résultats des ventes mondiales de tous les livres publiés depuis Gutenberg, de s'étonner que M. Aymeric ne comprenne pas qu'il était facile pour l'œuvre littéraire de M. Hitler – comme pour Les Protocoles des Sages de Sion –  d'être des best-sellers en terre d'islam, puisque c'est l'un des rares endroits où ils se vendent au grand jour.


À voir l'actrice inexpérimentée tourmentée ainsi par son inquisiteur du haut de sa chaire magistrale, on comprend pourquoi, par exemple, les électeurs italiens, dégoûtés non seulement de la classe politique, mais aussi, camarades journalistes encartés, de la classe médiatique, ont voté massivement pour un Beppe Grillo.

Et après ils iront pleurer sur les progrès irrésistibles du populisme.

 C'est devenu une sorte de spécialité. Le jour de la fête de l'Humanité, j'avais raconté dans ces mêmes colonnes, comment, M. Le Hyaric, directeur du journal du même nom galvaudé, avait présenté ce franco-palestinien condamné puis élargi par les autorités israéliennes, après qu'il eut reconnu avoir tenté d'attenter aux jours d'un rabbin. La foule avait fêté le jeune héros avec humanité.


Cette semaine, au tour du maire communiste de Bezons et de son conseil municipal de consacrer le nom d'une rue de la cité en hommage à un palestinien, détenu, selon lui, en raison de ses opinions.

Renseignements pris, il s'agit de l'assassin d'un ministre du tourisme israélien.

Le préfet a cru devoir condamner l'initiative municipale.

 

L’édile outragé, clame, c'est désormais aussi une vieille ritournelle, au chantage sioniste à l'antisémitisme.

Il a raison, nul besoin d'être forcément antisémite, pour être stupide, menteur, sans scrupules et communiste.

En France, vous qualifiez quelqu'un de « fasciste », vous êtes condamné pour injure.

Tant que je ne serai pas condamné pour avoir traité M. Lesparre, maire de Bezons, de « communiste », il y aura des conseils municipaux pour glorifier des assassins.

 

Pendant ce temps, à Toulouse, François Hollande, devant les parents des victimes, a promis une lutte « sans aucun relâchement » contre le terrorisme et l’antisémitisme.

 

Enfin, pour demeurer sur le même sujet tout en revenant sur la passivité reprochée au nouveau pape du Nouveau Monde, il ne lui sera pas fait grief d'avoir été taisant sur l'attentat contre les locaux de l’AMIA en 1994.

Pour ceux qui l'ignorent, il s'agit de cette fédération des associations juives d'Argentine dont les locaux de Buenos Aires ont été dynamités. Dans les décombres, on a dénombré 85 cadavres.

Une enquête diligentée par un juge argentin à établi que l'Iran et son bras armé, le Hezbollah, était à l'origine du carnage. Mandat d'arrêt international a été ordonné à l'encontre d'un citoyen iranien, celui-ci a été fait ministre de la défense à Téhéran.

 

En 2005, le futur pape avait honoré de son nom une pétition signée par 85 personnalités en hommage aux 85 victimes, réclamant justice.

Les temps ont bien changé. Aujourd'hui, plutôt que de rompre les relations diplomatiques avec Téhéran, le gouvernement de Kristina Kirchner a préféré créer une commission irano-argentine Théodule pour enterrer une seconde fois les cadavres avec le dossier pénal.

Les suppliciés trahis par leur propre pays, étaient des citoyens juifs d'Argentine, pas des Israéliens. Certains peut-être étaient opposés au sionisme.

 

Seuls les Etats-Unis, Israël et leur presse ont refusé d’avaler cette mauvaise farce.

L’Europe politique, médiatique et intellectuelle a regardé en l’air en sifflotant.

De beaux esprits nous expliquent doctement qu’il ne faut pas confondre, au risque de l'amalgame, juifs et sionistes. Que si l’antisionisme est une opinion qui a le droit de cité en démocratie, l'antisémitisme est un délit contre lequel il faut lutter sans relâche ni concessions.

 

Les mêmes critiquent vertement les suppôts de Sion, coupables d'instrumentaliser l'antisémitisme en cas de critiques contre Israël, au risque de brouiller le saint combat contre la haine des juifs.

Ce qui précède prouve l'inanité d'un tel discours. Les juifs argentins ont été abandonnés par la communauté internationale, car il n'était pas question de fâcher le Hezbollah et encore moins son parrain iranien.

Je n'en suis nullement étonné, et ma capacité d'indignation s'émousse avec le temps. Je souhaiterais seulement que ces beaux esprits aussi silencieux que sentencieux, s’abstiennent désormais de dispenser des leçons d'esthétique morale en expliquant la confusion à surtout ne pas commettre.

 

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11 mars 2013 1 11 /03 /mars /2013 14:57

 

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Soumettez-vous: Les indignés sont-ils vraiment les disciples du gauchisme gnangnan et dominant de Stéphane Hessel ?

Cette semaine, Gilles-William Goldnadel revient également sur Laurent Obertone et son livre "La France orange mécanique" ainsi que sur les élections italiennes.

La semaine Goldnadel

Publié le 11 mars 2013


Les obsèques de Stéphane Hessel auront donc bénéficié de l'onction de la télévision publique et nationale, avec Mlle Léa Drucker dans le rôle de Léon Zitrone.

Il n'a pas été expliqué aux redevables de la redevance obligatoire au nom de quel statut officiel, le défunt a joui des mêmes égards cathodiques que De Gaulle, Churchill ou Jean XXIII.

Pendant ce temps, Le Monde publiait un article d'un ancien président de l'AFP, qui, enfin, reconnaissait que M. Hessel avait beaucoup exagéré en laissant à croire qu'il avait été le corédacteur d'une certaine déclaration. Ce mensonge créateur lui aura servi de viatique dans le dernier tiers de sa longue vie.

Pour avoir écrit, après Taguieff, la même chose, mais du temps qu’il était encore dans la possibilité de se défendre, j'aurais reçu beaucoup de démentis et quelques crachats.

Ainsi, du glorieux intéressé, qui, questionné par Thierry Ardisson l'an passé, au sujet de mes affirmations, lui répondit, soudainement moins affable, que je racontais n'importe quoi et qu’il n'avait aucune estime pour moi.

Je porterai désormais cette ultime dénégation mensongère à la boutonnière.

Dans son homélie républicaine, François Hollande, sagement, s’est distancié du saint laïc concernant la question israélienne.

Ainsi donc, son soutien au Hamas, ses comparaisons nauséabondes, son édulcoration de l'occupation nazie ne seront fidèlement qu'un point de détail, à peine contrariant, mais n'empêchant en rien la pompe, ni la tiare.



Caracas cette semaine n'aura pas été si éloignée de Paris.

La presse française aura été, somme toute, bonne fille après que le successeur putatif de feu Chavez l'aura comparé au Christ ressuscité.

Décidément, la radicalité marxisante, bouffonne, yankee-go-home à la sauce salsa, sera toujours plus appréciée que le populisme occidental, surtout si celui-ci a le malheur d'être plus raisonnable.

Et peu importe que le bilan du camarade président soit particulièrement calamiteux dans tous les domaines, des finances à la sécurité, de l'économie aux libertés, pourvu que le riche tremble.

Dommage que M. Mélenchon n'ait pas poussé la fidélité à son regretté défunt jusqu'à aller lui rendre un dernier hommage obséquieux, il aurait ainsi pu essuyer les larmes d’un Ahmadinejad, prédisant lui aussi, au grand dam des théologiens de Téhéran, que le grand timonier latin redescendrait un jour du ciel en compagnie de Jésus.

Reconnaissons tout de même au leader du Front de gauche la constance des sentiments.

Déjà en 2005, il éructait contre ceux qui, dont l'auteur de ces lignes, osaient dans Libération reprocher au président bolivarien cette pieuse sentence : "plus que jamais, le Christ nous manque (…), Mais il se trouve qu'une minorité, les descendants de ceux qui ont crucifié le Christ (…) s'est emparé des richesses du monde".

Ici encore, voilà un point de détail qui n'empêchera pas l'extrême gauche, parfois si prompte à l'excommunication, à accorder l'extrême-onction.

Ainsi de notre ministre de l'Outre-mer, le très inspiré Victorin Lurel qui décriait l'embaumé comme un "saint" et qui s'est exclamé : "le monde gagnerait à avoir plus de dictateurs comme Chavez".

La France ne perdrait peut-être pas non plus pas d’avoir moins de ministres comme Victorin Lurel.



Avec un air martial et solennel, notre ministre de l'Intérieur a prévenu les syndicalistes violents amiénois qui s'en sont pris jeudi dernier aux forces de l'ordre chez Goodyear qu'ils ne devraient attendre aucune faiblesse de l'Etat.

Dans le même temps, le même état s'apprête à amnistier les mêmes délits commis contre les biens dans les mêmes conditions.

 

Quand l’état rigide de M. Valls n'est pas amolli par Mme Taubira, il est émasculé par ses propres partis.

Mardi dernier, la chaîne Arte s’est fait un plaisir et un devoir de diffuser avec empressement le film "The Gatekeepers" qui a recueilli les confidences de responsables du Shin Beth.

 

La complexité à traiter le sujet, réside dans le fait que, contrairement à l'habitude, les interviewés ne sont certainement pas des gauchistes délirants ou des antisionistes pervers mais le fleuron de l'armée de l'Etat juif.

Ayant regardé avec intérêt le dit film dont les commentaires précisent avec gourmandise qu’il constitue un document accablant pour la politique des gouvernements israéliens qui se sont succédés, je ne trouve cependant rien de très nouveau à ce qui a d'ores et déjà été acté depuis longtemps, côté israélien, à savoir :

- que la lutte contre le terrorisme est une sale guerre,

- que jamais le contre-terrorisme ne résoudra un problème politique,

- que certains jeunes soldats israéliens, insuffisamment formés, attentent parfois à la dignité des Arabes aux check-points, pour tenter de déjouer des attentats etc.

En revanche, les responsables du contre-terrorisme ne disent pas, et c'est dommage, de quelle manière ils comptent résoudre la question palestinienne, compte tenu du refus de la partie arabe dont ils désespèrent.

Dans sa chronique hebdomadaire du Jérusalem Post, Isi Leiber se demande pour quelles raisons les responsables en question n'ont pas démissionné de leurs fonctions s'ils se pensaient aussi inutiles.

 

J'aurais posé pour ma part une toute autre question qui résume en elle-même et la difficulté du problème et comment le regard des observateurs extérieurs est constamment biaisé :

Pourquoi, parallèlement à cette cruelle et récurrente trituration Israélienne, n'y a-t-il pas, n'y a-t-il jamais, en miroir, une introspection d'intellectuels ou de responsables politiques arabes, qui se poseraient, une seule fois, la question de savoir s'il est utile d'égorger un enfant de trois mois dans son lit ou s'il est raisonnable de ne pas encore se résoudre à la légitimité d'un Etat ancré sur une partie de la terre disputée depuis plus de 100 ans.

Il est vrai que, subsidiairement, il faudra encore se poser la question de savoir si Arte sera autant intéressée à diffuser un aussi improbable programme.



A Guyancourt, une femme policier vient d'être gravement brûlée au visage et aux yeux à la suite d'une altercation avec des "jeunes" (le Figaro du 10 mars). C'est en compulsant quotidiennement tous les journaux que Laurent Obertone a écrit son fameux "France, Orange Mécanique" qui tient à la fois de "choses vues" et d'un Genet qui s'en prendrait à la caillera. Il va sans dire qu'il déplaît fortement aux bien-pensants qui pensent bien mal.

Dans son livre à succès, l'auteur insiste sur le drame de ces policiers, frappés dans leur chair, soumis à la critique systématique, vivant une vie de chien et si mal défendus.

C'est dans ces conditions que le jeune journaliste est tombé dans une manière de traquenard chez Ruquier et notamment sur un certain Caron qui a tôt fait de lui expliquer vertement qu'étant disciple de Darwin, il l'était forcément d'Hitler. La réplique dans laquelle le darwinien national-socialiste d'un soir explique à M. Caron que dans national-socialiste il y a socialiste, n'a pas été entendue par les téléspectateurs, car coupée au montage.

On ne répond pas insolemment à un journaliste de la télévision française.

PS : Laurent Obertone m'a demandé de le défendre contre certaines attaques particulièrement calomnieuses et de l'annoncer. C’est fait !

 

Gilles William GOLDNADEL 

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4 mars 2013 1 04 /03 /mars /2013 14:32

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Soumettez-vous : les indignés sont-ils vraiment les disciples du gauchisme gnangnan et dominant de Stéphane Hessel ?

Cette semaine, Gilles-William Goldnadel revient également sur Laurent Obertone et son livre "La France orange mécanique" ainsi que sur les élections italiennes.

La semaine Goldnadel

Publié le 4 mars 2013

 

L’étonnement de l’unanimité admirative des commentaires qui ont suivi la mort de Stéphane Hessel m’étonne.
Après tout, l’homme avait été canonisé de son vivant, embaumé bien avant l’heure ultime et c’est bien la béatitude bêtifiante de son encensement par les petits marquis de la médiatitude qui m’avait fait écrire que « Le vieil homme m’indigne ».
Ayant dit ce que j’avais à dire de son vivant sur les obséquieux qui le couvraient de roses, que l’on ne compte pas sur moi pour cracher sur une tombe à l’heure des obsèques.

Le triomphe hesselien n’est rien d’autre que celui du gauchisme gnangnan qui aura, par capillarité, arrosé l’humus de la société française.
Il se caractérise d’abord et avant tout par le refus de toute distance et de tout sens critique qu’aura opposé une classe médiatique pourtant prompte à détruire et à démystifier jusqu’à l’excès.

Hessel Stéphane n’était qu’un homme. Tout aura été fait sous l’empire de la religion post-chrétienne et xénophile « des droits de l’homme » pour en faire un saint laïc désincarné.


Il faut dire qu’il incarnait idéalement l’ancêtre suprême à enterrer de son vivant dans le Panthéon idéal de l’inintelligentsia en majesté : co-rédacteur de la déclaration des droits de l’homme, intellectuel, juif de gauche, pacifiste et anti-sioniste, quand bien même chaque qualité aurait pu être soumise à vérification, exceptée la dernière.

Ainsi, il ne détestait pas, comme beaucoup, prendre la singulière distance avec la vérité qu’on appelle le mensonge : contrairement à ce qu’il avait soutenu, il n’avait jamais été co-rédacteur de la déclaration des droits de l’homme de l’ONU.

Aucune gazette, généralement avide de dénoncer les fakes des people,  n’aura rapporté la contre-vérité. Au moins aurons-nous eu la consolation dérisoire de constater qu’elles auront acté implicitement la vantardise en n’osant plus la reprendre dans leurs nécrologies.

«Indignez-vous !» aura représenté, au plan de l’édition, l’écart le plus vertigineux entre la vacuité du propos et des idées et le succès phénoménal des ventes. À ma connaissance, et en dehors de M. Etienne de Montéty du Figaro, aucun critique littéraire de la grande presse n’aura eu le courage de l'écrire et peut-être d'y penser.


À un journaliste de Télérama, extatique, qui le complimentait pour son combat en faveur des sans-papiers, le glorieux défunt, satisfait comme souvent, lui répondit : « que voulez-vous ? J’ai toujours été du coté des dissidents ! ». L’imposture de la geste hesselienne est toute là : quelque soit le regard que l’on porte sur la question de l’immigration, il fallait une bonne dose de culot indécent pour considérer que ceux qui en France soutiennent le combat des immigrés illégaux risquent de se retrouver arrêtés à l’heure du laitier ou expédiés dans un hôpital psychiatrique.

Mes chroniques des derniers mois me conduisent au rebours à penser que la dissidence appartient à ceux qui, bravant la mort civile, rament à contre-courant de la doxa médiatique.

Toujours sur le terrain pathologique de l’absence de tout sens critique, ces articles qui rappellent « son combat en faveur des Palestiniens ».  La belle affaire ! Comme s’il ne s’agissait que de cela.

Mais qu’a donc à voir le soutien au Hamas par un pacifiste revendiqué ou la présentation d’Israël comme un État nazi, avec le désir de voir les arabes de Palestine vivre un jour dans un pays souverain ?


Qu’avait à voir ce soutien avec cette indignation monomaniaque qui lui aura interdit de s’indigner au delà des limites de Gaza ville, de ce qui se passait à Damas ou au Darfour, à Téhéran ou à Pékin, et qui n’aura pourtant guère suscité d'indignation.
Enfin, j'aurais à plusieurs reprises et ici même dans ces colonnes reproduit cet entretien insensé que l’encensé avait donné le 22 janvier 2011 au Frankfurter Allgemeine Zeitung.

Il y expliquait doctement que l’occupation allemande avait été douce – ce qui posait un problème aux résistants – et « qu’à côté de l’occupation israélienne, l’occupation nazie paraissait inoffensive ». Pour moins que cela, Jean-Marie Le Pen a fait l’objet d’une condamnation pénale.
Pour Libération, Stéphane Hessel était un Juste. Malgré cela ou à cause de cela ?

 

S’agissant à présent de Laurent Obertone, on ne pourra pas instruire à l’encontre des thuriféraires hesseliens par excellence (Médiapart, Rue 89, Libération...) un procès pour défaut de sens critique.

Après avoir tenté un silence d’enterrement, le succès de l’opus les aura obligés au cri qui tue.

Passons vite sur cette révélation sans preuve de ce que l’auteur de « La France orange mécanique », aurait été dans une autre vie un blogueur sulfureux et qui ressemble à s’y méprendre à un compte suisse de M. Cahuzac.

Mais c’est sur l’article de Libération reprochant à l’ouvrage d’Obertone d’être admiré par Marine Le Pen que je voudrais m’arrêter, ne serait-ce que pour sourire. Cela ferait ainsi d’Obertone un mariniste. Pour autant qu’il s’agisse d’un crime, étrange raisonnement : Hitler aimait Mozart : Mozart un national-socialiste ? Ben Laden disait apprécier l’œuvre d’Emmanuel Todd : Libé a-t-il fait de ce dernier un disciple d’al-Qaida ? Un doute enfin m’assaille : Hitler était végétarien, ma fille est végétarienne. Ma fille est-elle nazie ?

 

Résultat des élections en Italie. La classe médiatique française insiste sur le rejet par le peuple italien de sa classe politique. La classe politique française serait bien inspirée d’insister sur le rejet par le même peuple de sa classe médiatique.
Histoire d’équilibrer les pouvoirs et les responsabilités.

 

 

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25 février 2013 1 25 /02 /février /2013 14:43

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De Taubira à Iacub en passant par Mélenchon, cette gauche "deux poids, deux mesures"

Ce n'est pas le contenu du livre de Marcela Iacub qu’admire le Nouvel Obs, mais son talent de plume. Le même hebdomadaire dressait, il y a quelques semaines, des listes d'auteurs à éliminer, de Richard Millet à Robert Ménard jusqu'à Éric Zemmour.

La semaine Goldnadel

Publié le 25 février 2013

 

Il existe au Palais, tous mes confrères sérieux vous le confirmeront, parmi les avocats pénalistes, une espèce assez insupportable, mais contre laquelle il est difficile de lutter. Ceux qui sollicitent un dossier difficile, en l'emportant sur leurs rivaux en promettant monts et merveilles. Lorsque le client qui était prêt à tout entendre s'aperçoit qu'il a été dupé, il est trop tard.

Il reste ensuite à l'avocat à gérer la déception, puis la colère montante, voire les menaces de la famille éplorée au moyen de nouveaux atermoiements qui, en général, aggravent la situation, ou en rejetant la responsabilité sur autrui : juges injustes ou confrères malveillants.

François Hollande et ses amis leur ressemblent, robe noire et jabot blanc en moins. L’essentiel du débat économique durant la campagne présidentielle aura porté sur l'impossibilité pour les socialistes de ramener, contrairement à leurs assurances péremptoires, et malgré la hausse de la fiscalité, le déficit public à 3% à la fin de l’année, au regard de la croissance zéro attendue.

Au rebours de ce qui est prétendu, y compris dans certains rangs d'une certaine droite candide, ce serait faire injure à l'intelligence du président élu que de considérer que celui-ci aurait été surpris et déconfit par les cruelles réalités de l'arithmétique financière. La presse, dont l'esprit critique n'aura pas été mis à rude épreuve pendant la campagne, serait mal placée pour vitupérer les promesses fallacieuses. Ce n'est même pas ce qui explique qu'elle s'en abstienne, tant elle est satisfaite d'elle-même.

 

Me François Hollande a sollicité le dossier et l'a obtenu, hier pour le meilleur et demain pour le pire. Son client d’électeur ne peut s'en prendre qu'à lui-même. Qu'importe, il se sera quand même bien amusé.

Quant à la famille la France, plaignons là. La semaine dernière, les journalistes auront fait le pied de grue devant un grutier improvisé mais ulcéré par dame Justice. Incontinente, Mme Taubira a fait recevoir séance tenante les associations défendant le droit des pères à obtenir la garde de leurs enfants quand la situation l’autorise.

On voudrait faire comprendre au Français que pour être sûr d'être entendu, il lui convient de, au choix : faire la grève de la faim, occuper une église, détruire des cultures, frapper des policiers, mener une opération escargot pour gêner la circulation, bloquer les routes pour le même effet, ou… grimper sur une grue, que l'on ne procéderait pas autrement. Quelqu'un de violent ou en colère ne peut pas avoir tout à fait tort.

 

D'un excès à l'autre, le grutier d'un jour, redescendu sur terre, a été accablé immédiatement d'injures par tous ceux qui l'avaient porté aux nues. Avec ses mots à lui, maladroits et excessifs, le malheureux a eu le malheur de s'en prendre à la justice des femmes, bonne fille avec ces dames.

 

Et pourtant, tous les avocats spécialisés dans les affaires familiales vous confirmeront cette tendance judiciaire lourde qu'a le corps de la justice, largement féminisé, d'accorder prioritairement la garde des bambins à la mère. D'ailleurs, ces avocats spécialisés sont exclusivement du sexe que l'on n’ose même plus dire faible. Lorsqu'un père se cherche un avocat dans un conflit qui s'annonce meurtrier et meurtrissant, il sera tenté de recourir à une femme dans l'espoir que sa langue soit entendue par une autre femme.

Ainsi que le disait lundi mon excellente consœur spécialisée Michèle Cahen, au micro de Guillaume Erner, sur France Inter : « si un homme veut la garde de son enfant, il devra ramer ». Au demeurant, je ne ferai pas reproche à ces dames du tribunal d'avoir un réflexe de sexe, moi qui reconnais sans honte ni vanité, avoir le même réflexe lorsqu'un homme vient pleurer dans ma robe.

 

Sur le fond, il est étrange le paradoxe qui montre que ce « masculinisme » qui monte émane de ces nouveaux « papas » féminisés, portant leur petit dans des sacs kangourous. Mais après tout, comme le dit très bien cette féministe intelligente et sage d'Élisabeth Badinter, si la femme veut être l'égale de l'homme, elle doit accepter que le père soit l’égal de la mère.

 

Question iconoclaste en cette période de béatification de ma ministre de tutelle : Est-elle « courageuse », comme on l'a entendu si souvent sur des antennes béates ?

  • Sur le mariage homosexuel, j'avoue ne pas être particulièrement épaté par le fait d'avoir défendu une loi dans un hémicycle majoritairement acquis, portée par des médias qui ne l'étaient pas moins et dans le cadre d'une opinion publique, à tort ou à raison, également gagnée pour avoir été travaillée sans résistance de longue date. Le baroud d'honneur des opposants « au mariage pour tous » est arrivé trop tard. Une raison de plus pour comprendre que le combat culturel est un combat quotidien et de longue haleine.
  • Sur la politique carcérale à mener, la différence réside dans le fait, sur lequel j'insistais dans ma précédente chronique, que l'opinion est, toutes tendances confondues, largement convaincue que la prison est légitime pour prévenir, neutraliser et punir. La dure réalité qui avait porté au pouvoir Sarkozy est passée par là et avait réussi à faire baisser d'un ton les professionnels de l'angélisme de confort.

Le fait que, nonobstant cette circonstance, la garde des Sceaux reprenne ces vieilles antiennes, sans grande résistance politique et avec toujours une égale empathie médiatique, prouve que le combat culturel est non seulement quotidien mais qu'il est un éternel recommencement.

Hélas, ce pourrait être, plutôt que le débat d'idées désincarné, la cruelle réalité qui calme les envolées ministérielles. Ainsi, jeudi, de ce chauffard de 22 ans qui a tué deux policiers en percutant leur voiture. Le profil du conducteur contredit l'efficacité du dispositif défendu par la garde des Sceaux, à savoir un système axé sur les alternatives à la prison y compris pour les récidivistes (le Figaro samedi 23 février) : lors de son dernier passage devant le tribunal, en janvier 2011, pour conduite en état d'alcoolémie et sans permis, le chauffard avait été condamné à la courte peine de prison d’un mois ferme assortie d'un mode alternatif, le sursis avec mise à l'épreuve, d'une durée de deux ans : du Taubira pur jus. Auparavant, il avait pourtant déjà été condamné pour toute une série de délits routiers. Or, le jour de son interpellation, il conduisait toujours sans permis et sous l'emprise de 0,72 g d'alcool par litre de sang….

Ainsi que le fait remarquer Laurence de Charette, ce drame apporte également de l'eau au moulin des associations qui militent pour une pénalisation maximum des délits routiers. Or et ainsi que je le rappelais la semaine dernière, les membres très consensuels de la fameuse « Conférence de Consensus » ont au contraire préconisé la déjudiciarisation de ce type de délit.… Après le drame survenu aux policiers, Manuel Valls a immédiatement réclamé des « peines exemplaires » contre les responsables. Le ministre de l'intérieur n'a pas dû suivre de très près la Conférence de Consensus.

 

Enfin, quant au courage, j’avoue le discerner davantage chez ces pauvres flics qui s'étaient lancés dans la nuit à la poursuite d'un danger public ambulant que dans la défense, si bien en Cour de la fausse générosité et de la vraie sottise qui reviennent en courant.


Contrairement à l'avis exprimé par mon cher François Saint-Pierre dans ces mêmes colonnes, Manuel Valls me paraît parfaitement dans son rôle de vouloir voir l'État s’occuper enfin de la répression des messages violents véhiculés par certains rappeurs. Il appartient en effet au ministre de l'Intérieur d'assurer la protection publique, y compris de manière prophylactique. Bien entendu, et Saint-Pierre à raison, à charge aux seuls tribunaux d'arbitrer dans le respect des lois et de la liberté d'expression.

Là où le bât blesse, c'est que la loi n'est pas appliquée pour tous avec la même rigueur. Ainsi, de la dernière mésaventure judiciaire arrivée récemment à Éric Zemmour qui pensait naïvement pouvoir faire condamner un rappeur l'ayant injurié copieusement puis, pour faire bonne mesure, avait souhaité que quelqu'un ait la bonne idée de lui loger une balle dans la tête. Les juges, pour relaxer le rappeur belliqueux, ont considéré que la violence étant traditionnelle dans le rap, les propos querellés, pour être violents n'en étaient pas moins habituels. Autrement dit, si un petit chanteur à la croix de bois avait chantonné le même couplet à l'endroit d'un rappeur, le jugement aurait eu un autre air.

On retrouve cette différence effarante mais significative de traitement dans la dernière polémique qui fait les délices de la chronique hexagonale. Je veux parler évidemment du livre de Marcella Iacub dévoilant ses relations « cochonnes » avec Dominique Strauss-Kahn. Au-delà du total manque d'intérêt de la matière, la manière dont le Nouvel Observateur a vanté les mérites de l'intéressée mérite le commentaire. Derrière les graveleuses révélations, les afféteries des mots, les pompeuses considérations socio-psychanalytiques, se dresse l'évidence d'une trahison à des fins mercantiles ou narcissiques. Et de ce point de vue, il convient d'admirer à défaut du cœur et du cerveau, l'estomac d’une ambitieuse qui aura tout de même passé sept mois dans la proximité physique d'un homme qui lui aura confié ses états de son âme. Car même un homme-cochon (au passage, on admirera l'originalité de la métaphore animalière) possède forcément une âme et une main caressante. Il en fallait aussi de l'estomac pour aller à la rencontre de l'ancienne femme de son amant pour lui extorquer des confidences tout en lui cachant la nature de ses liens.

 

Mais ce n'est pas l'épigastre de la dame qu’admire le Nouvel Obs, mais son talent de plume.

Sur la troisième chaîne de télévision nationale, samedi soir, l'un de ses épigones célébrait l'écrivaine, au nom de la liberté d'expression et de l'esthétique littéraire, et pourfendait ses contempteurs à courte vue. On se frottait pourtant les yeux à voir le même hebdomadaire qui, il y a quelques semaines, dressait des listes d'auteurs à éliminer, de Richard Millet à Robert Ménard jusqu'à Éric Zemmour, sanctifier à nouveau la liberté et la beauté d'expression pour canoniser la laideur morale. Il est vrai que l'intéressée écrit de temps à autre dans Libération et qu’elle ne saurait suivre le vulgaire destin d'une Nadine Morano ou d'une Sophie de Menthon, plus blondes et sans doute plus droites qu'une maîtresse, traîtresse sublime, forcément sublime.

 

Enfin, et toujours dans un domaine voisin, je n'ai pas la volonté de résister à rapporter le dernier jugement moral et esthétique de Jean-Luc Mélenchon qualifiant M. Taylor, PDG de Goodyear ayant pris des libertés de langage peu coutumières à l'égard de la CGT et de Mr Montebourg, de « rustre ». Pour justifier l'épithète, son auteur, dont on sait l’exquise urbanité, explique que l'industriel Américain « se conduit avec l’insolence dont les gringos traitent les latino-américains ». Le soubassement psychologique de cette forte pensée n'est pas très compliqué : lorsqu’un latino-américain insulte les gringos, ce n'est plus un rustre, c'est un Chavez.

 

 

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18 février 2013 1 18 /02 /février /2013 14:08

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Prévention de la récidive : ce que j'aurais pu dire à la "conférence de consensus" organisée par Mme Taubira si elle y avait invité des voix divergentes

Cette semaine, Gilles-William Goldnadel déplore le dogme socialiste selon le quel "la prison ne sert à rien", et revient aussi sur le scandale autour de la viande de cheval, et la démission du pape.

La semaine Goldnadel

Publié le 18 février 2013

 

Ainsi, de par sa seule volonté, Benoît XVI va redevenir Joseph Ratzinger. Un souverain pontife infaillible va renoncer, de sa seule volonté, sinon au pouvoir temporel, au moins au magistère spirituel suprême et à ses pompes pour redevenir l'intellectuel qu’il n'aura jamais cessé d'être un seul jour et jusqu’à son dernier.

De cet exemple unique dans l'histoire moderne d'un pape lucide sur le déclin de sa lucidité, de petits esprits auront titré sur un « papus interruptus » et sur un pasteur dépressif.

Benoît avait commencé son pastorat sous le signe infamant du racisme le plus écœurant.

On n'oubliera pas cet homme en blanc, épinglé sur certains canaux d'une svastika, sous le prétexte que celui-ci aura été obligé, enfant, de porter l'uniforme de l'Allemagne nazie.

Il y aura eu encore la controverse de Ratisbonne et son discours au cours duquel, pour s'être permis de regretter le littéralisme, souvent violent, de l'islam contemporain, une partie de l'église d'Orient, frappée de dhimmitude, l'obligera à prendre le chemin de Damas.

Restera surtout la pieuse image d'un pape, taxé à juste titre de conservateur, mais combien plus moderne que les relativistes modeux.

À leur sujet, les féministes qui ont exhibé -la belle affaire- leurs attributs mammaires sous la nef de la cathédrale de Paris pour fêter la démission du Saint-Père et le mariage unisexe, auront tristement incarné la fausse rébellion dans son aspect le plus ridicule.


Il aurait été autrement plus utile et courageux, si elles avaient été sincèrement concernées par les causes des femmes et des homosexuels, d'aller manifester en d'autres lieux de culte.

Il est vrai qu'il ne se serait plus agi de courage, mais de témérité.

Il faudra encore nous dire pour quelle raison il serait illégal et immoral de manifester sur le chantier d'une mosquée en construction et qu'il ne le serait pas de montrer une partie de sa nudité pour le seul plaisir d'humilier les fidèles d’un culte encore majoritaire.


C'est dans ce cadre de cette insolence à sens unique qu'il convient de replacer la blague présidentielle sur la démission papale. Plaisanterie qui serait bien innocente de la part d'un homme qui en est coutumier, si elle ne trahissait pas, en profondeur, cet écart propre à la gauche française entre le dénigrement désinvolte envers la tradition judéo-chrétienne et l'obséquiosité obligatoire à l'égard de l'altérité moins paisible.

 

La semaine écoulée aura été celle du cheval. Contrairement à ce qui a été dit et écrit un peu partout, l'affaire Spanghero n'aura pas mis à mal la sécurité alimentaire proprement dite mais, plus directement, la sincérité de l'étiquetage des produits que nous mangeons. Il paraît en effet que le cheval servi en douce à des amateurs de bœuf était excellent.

La maison Spanghero, à tort ou à raison, clame son innocence et plaide l'erreur d'inattention.

Nul ne semble s'être ému de ce que M. Hamon, ordinairement si soucieux du droit des gens, ait piétiné allègrement une présomption d'innocence qui devrait profiter à tous et partout, fusse à Castelnaudary.

Ce faisant, le ministre a aussi marché allègrement sur les plates-bandes du pouvoir judiciaire, son pôle santé étant saisi. Nul n'aura non plus remarqué les criantes contradictions du représentant de l'exécutif qui dans la première proposition affirme péremptoirement que Spanghero « savait », tandis que dans la seconde évoque des « négligences ».

Après tout, peu importe : en cas de faillite de l'établissement, le gouvernement pourra toujours dépêcher M. Montebourg qui devrait pouvoir trouver aisément un repreneur libyen.

Sur le fond de cette affaire, et en dehors d'une publicité mensongère avérée, j'avoue humblement, quitte à heurter la sensibilité des amoureux du cheval, nourrir autant de compassion à l'égard d'un veau mené à l'abattoir que d'un équin.


La seule cohérence morale et intellectuelle, en cette cruelle matière, revenant aux végétariens, de plus en plus nombreux, selon une excellente et récente enquête du Point.

 

En revanche, la sécurité des Français est gravement compromise, sans qu'on s'y passionne autant, par les projets iréniques de Mme la ministre de la justice en exercice.


Les travaux de sa fameuse « Conférence de Consensus », tellement consensuelle qu'elle n'est ouverte qu'à ses partisans, se sont ouverts dans l'indifférence générale, en celle comprise de l'opposition, mieux occupée, semble-t-il, par les lointaines élections à la mairie de Paris.

Le dogme de la ministre et de ses amis est confectionné d’un habit idéologique que l'on croyait élimé et qu'elle a pourtant ressorti, impeccable, de la naphtaline : la prison ne sert à rien, elle est inhumaine et hors de prix. Elle est même contre-productive et fabrique des récidivistes. Le salut du délinquant et de la société viendra donc de sa réinsertion.


La présidente de la dite conférence, Mme Maestracci, membre du Syndicat de la Magistrature, a ajouté à ce programme traditionnel son désir de dépénaliser certaines infractions. Leurs auteurs ne seraient plus traduits devant le juge, mais simplement soumis à contraventions : « dépénaliser ne veut pas dire autoriser » a-t-elle ajouté.


Tout porte donc à croire que la conférence va accoucher d'un nouveau projet de loi qui déconstruira les dispositions prises par l'ancien pouvoir contre la récidive, et notamment les peines plancher.


De manière assez surréaliste, les médias ont repris l'antienne ministérielle comme une évidence qui s'imposait sauf, évidemment, aux bas du front.

Je le disais plus haut, la conférence n'était pas ouverte à tous les spécialistes de la question. Ainsi, la ministre a trouvé saugrenu d'y inviter gendarmes et policiers.

Si, par le plus grand des hasards, j'avais été convié avec mes amis de l'Institut Pour la Justice, la conférence de consensus aurait été sans doute moins consensuelle, mais j'aurais suggéré, entre autres ingrates platitudes :

- Que la prison est le pire des systèmes pour punir, prévenir et neutraliser, à l'exception de tous les autres.

- Que ma propre expérience -qui vaut bien celle de la ministre et de ses conseillers- est que la majorité de ceux qui ont eu le malheur de s’y trouver sont terrifiés à l'idée d'y retourner.

- Que les évidences assénées lors de la conférence sont rien moins qu'évidentes : qu’il est normal que la réinsertion ait pu éviter la récidive, celle-ci réussissant au moins récidivant.

- Qu'à l'inverse, les travaux d'un Éric Maurin ont pu démontrer que les délinquants et criminels ayant bénéficié d'une grâce présidentielle avaient été les plus récidivants.…

- Que les prisons coûtaient cher, mais moins que le crime. Qu'ainsi, selon les travaux de l'économiste Jacques Bichot, la délinquance coûte chaque année à la collectivité 150 milliards, dont 80 pour le noyau dur de la criminalité. On voudra bien comparer avec les 3 milliards alloués à l'administration pénitentiaire.

- Qu'en tout état de cause, l'argument économique de vouloir supprimer le prisonnier plutôt que de construire une cellule supplémentaire revient, mutadis mutandis, à vouloir supprimer les élèves plutôt qu'à engager un enseignant supplémentaire. J'ai cru comprendre que ce n'était pas la politique de M. Peillon.

- Que s'agissant, enfin, de la dépénalisation et de la vanité de l'enfermement, il semblerait que les amis de Mme Taubira ne soient pas toujours dans ces dispositions angéliques.

Ainsi, au lendemain de l'élection de François Hollande, ceux-ci publiaient une tribune remarquée dans un journal du soir pour réclamer davantage de répression à l'encontre de la délinquance financière. Et chacun sait que les mêmes étaient vent debout, lorsque Nicolas Sarkozy a suggéré timidement la dépénalisation de certains délits formels touchant au droit des sociétés.

Je n'ai jamais entendu, par ailleurs, un seul membre du Syndicat de la Magistrature expliquer que la prison était impuissante à réduire la délinquance d’astuce, ni qu’elle était inutile ou inhumaine.


Un esprit chagrin pourrait penser qu'il s'agit d'idéologie.

L’opposition qui a perdu le combat contre « le mariage pour tous », pour l'avoir mené trop tard, serait bien inspirée de ne pas récidiver sur la question de la récidive.

Concernant en effet les questions de justice pénale et d'incarcération, les sondages, au rebours du mariage unisexe, montrent que les Français, toutes tendances confondues, et nonobstant, ce qu'on leur raconte, savent l'indulgence de leur justice pour les récidivistes. Selon un sondage confidentiel de 2011 commandé par la place Vendôme (le Figaro du 14 février) 80% des Français, pensent que la mission de la prison reste de punir et 82% estiment qu'il s'agit de protéger la société.


C'est la raison pour laquelle François Hollande, lors de la campagne présidentielle, s'était bien gardé de critiquer avec véhémence la politique pénale du président sortant.

Le président élu, adepte comme je l’ai écrit précédemment du yin et du yang, ne pourra pas longtemps justifier la présence sécurisante de M. Valls à sa droite, si par malheur, les idées de Mme Taubira venaient à priver les fonctionnaires de police de toute utilité pratique.

Enfin, si j'avais été invité à la conférence, j'aurais offert à chaque participant un exemplaire de « La France Orange mécanique » écrit par Laurent Obertone et préfacé par mon cher Xavier Raufer. (Éditions Ring).


Il s'agit d'une enquête magistrale réalisée par un journaliste sur un sujet tabou : l'ensauvagement d'un pays. Pendant que Christiane Taubira veut rompre avec le « tout carcéral », l'auteur, d'une plume inspirée, décrit, entre autres tragédies banales et quotidiennes, la centenaire poussée au sol et gravement blessée par « plusieurs personnes » pour une montre. Toutes les 24 heures : 13000 vols, 2000 agressions, 200 viols.

Obertone, C’est l'anti Genet : la faconde féconde au secours non de l'assassin mais de sa victime. Plutôt nouveau à Paris.


Et sur la couverture du document, une phrase en exergue que j'aurais recommandée aux magistrats que je n'ai pu croiser lors de la conférence : « nul n'est censé ignorer la réalité ».

L’anti-angélisme est un humanisme.

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14 février 2013 4 14 /02 /février /2013 17:41

ACTUALITE JUIVE - N° 1244 - Jeudi 14 février 2013

Bloc-note


Lettre très ouverte au Président de la République

par Gilles William Goldnadel


M. le Président de la République française, parlons franc.

Les autorités bulgares viennent de confirmer officiellement que le Hezbollah était l'instigateur de l'attentat meurtrier de Burgas dans lequel plusieurs citoyens Israéliens ont trouvé la mort.

Pour le dire franchement, Monsieur le président, je trouve déjà humiliant d'avoir encore à prouver que ce mouvement chiite est une organisation terroriste.


C'est ce groupe qui est responsable de la mort de 52 soldats français au camp du drakkar à Beyrouth en 1982. C'est ce groupe qui a détenu en otage pendant trois ans Jean-Paul Kaufman et entre les mains de qui Jean-Paul Seurat est demeuré captif jusqu'à sa mort.

C'est encore le Hezbollah qui a fait sauter à Buenos Aires les locaux de la communauté juive argentine AMIA dans lesquels 75 personnes innocentes ont trouvé la mort. C'est toujours le Hezbollah qui a fait exploser l'ambassade d'Israël dans la capitale argentine.

 

En 2006, c'est le Hezbollah, au service de la Syrie et de l'Iran, qui, sans la moindre provocation et alors que les troupes israéliennes avaient quitté le sud Liban, a assassiné trois soldats israéliens sur le territoire de l'État juif et a fait tomber une pluie de roquettes sur la Galilée.

Pourtant, votre ministre des affaires étrangères continue, en utilisant arguties et atermoiements, à s'opposer à son inscription sur la liste des organisations terroristes sur laquelle il devrait figurer en tête en compagnie du Hamas.

L'Allemagne, la Grande Bretagne, la Tchéquie, la Pologne, les Pays-Bas, l'Italie ne comprennent plus les réticences françaises, que rien n'explique sinon la peur de déplaire à l'organisation terroriste et à ses parrains.

Je vais être encore plus franc, Monsieur le président : je doute de la détermination française car je sais la société de notre pays malade de schizophrénie.


La partie saine de son cerveau, incarnée par votre ministre de l'intérieur, a diagnostiqué l'antisionisme radical et l'islamisme violent comme les vecteurs principaux d’un antisémitisme qui n'est même plus nouveau et qui a ensanglanté Toulouse puis Sarcelles. Mais il existe à l'extrême gauche du même organe un lobe gravement atteint qui ne sait plus distinguer le bien du mal, l'interdit du licite. C'est paradoxalement votre ministre de la justice, qui, très récemment, a remis un prix ironiquement appelé « des droits de l'homme » à un proche d'une autre organisation, officiellement répertoriée comme terroriste celle-là, j'ai nommé le FPLP.

Ma franchise va devenir brutale, Monsieur le président, mais l'importance de l'événement m'y contraint : je considère que la gauche socialiste à laquelle vous appartenez a fait montre d'une complaisance irresponsable envers une extrême gauche qui a déteint sur une large partie de ses franges.


Mais comme rien n'est simple, votre camp peut s'honorer de compter dans ses rangs non seulement Manuel Valls que j'ai déjà nommé, mais encore Lionel Jospin qui, malgré l'hostilité générale de la droite, avait eu le courage physique et intellectuel, dans une université palestinienne, de désigner déjà le Hezbollah comme l'organisation terroriste qu'elle a toujours été.


Inversement, c'est un premier ministre de Nicolas Sarkozy, François Fillon qui se sera gravement compromis pour avoir rabroué mon amie Jeannette Bougrab lorsque celle-ci avait rappelé cette évidence qu’il n'existait pas d'islamisme modéré.

Vous êtes aujourd'hui au pied du mur : soit vous appelez un chat un chat et un terroriste un terroriste, soit vous capitulez devant l'ennemi actuellement le plus implacable du monde libre et civilisé.


Il ne s'agit pas seulement de l'avenir de la communauté juive de France et de sa foi en votre volonté maintes fois rappelée de combattre l'antisémitisme sous toutes ses formes. Il ne s'agit pas non plus seulement du combat existentiel de la France contre le terrorisme.

Il s'agit tout simplement de l'honneur du pays et de son chef.

Veuillez croire, Monsieur le Président, en l'expression de ma très respectueuse considération comme dans mon attentive détermination.


Gilles William Goldnadel
Président de France-Israël et d'Avocats Sans Frontières

gwg-3-actuJ-14fev13

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12 février 2013 2 12 /02 /février /2013 09:39

 

PARU SUR LE SITE « ATLANTICO, un vent nouveau sur l’info » : http://www.atlantico.fr

Ce hold-up intellectuel qui voudrait faire croire que les Français préfèrent le FN à la réalité pour se faire une idée sur l'immigration

Gilles-William Goldnadel revient aussi sur la lettre adressée par Jean-Luc Mélenchon au CSA pour protester contre le contenu d'un documentaire intitulé "Robespierre, bourreau de Vendée ?"

La semaine Goldnadel 
Publié le 11 février 2013

Il y a 15 jours, je commentais ici même cette enquête d'Ipsos intitulée "France 2013 : les nouvelles fractures" et où l'on constatait notamment que 70 % des sondés estimaient qu'il y avait trop d'étrangers en France et 74 % que la religion islamique était intolérante.

Le Monde s'en était alarmé.

C'est dans ce cadre alarmiste qu’un nouveau sondage Sofres commandé par France Info et Canal+ a cru devoir constater que les Français seraient de plus en plus en harmonie "avec les idées du Front national", et, notamment les sympathisants de l'UMP.

Pour être tout à fait exact, l'institut de sondage précisait qu'il s'agissait "des idées défendues par le Front national", les commentateurs se faisant plus approximatifs.

À y regarder de plus près,je ne suis pas loin de penser que cette manière de commenter l'évolution des idées de nos concitoyens est constitutive d'un hold-up intellectuel destiné, notamment, et à nouveau, à déguiser le peuple en populiste.

Beaucoup n'ont pourtant pas attendu Jean-Marie Le Pen pour considérer que l'immigration massive, incontrôlée, imposée, des trois dernières décennies n'avait rien à voir avec l'immigration régulière qui avait irrigué jusque-là régulièrement et paisiblement le sol et la nation françaises.

Les mêmes ne l’avaient pas attendu pour comprendre que cette immigration particulière était encore plus problématique de par son origine culturelle et religieuse.

Ils n'avaient pas davantage attendu le Front national pour saisir que l'intégration de ces migrants était délibérément compromise par les menées d'une idéologie qui aura utilisé toute son énergie et son influence sans limites pour persuader ceux-ci que le peuple d'accueil étant historiquement raciste et consubstantiellement xénophobe, aucun égard ni aucune reconnaissance ne lui étaient dus.

Le Front national originel aurait pu prétendre au mérite d'avoir porté seul la défense de ces idées, s'il n'avait malheureusement pas tout fait pour ressembler à la caricature qui était faite du peuple d'accueil.

Qu'aujourd'hui, sa nouvelle présidente ait commencé à gommer la caricature, que dans le même temps, la droite classique ose enfin, à la demande pressante d’un peuple excédé, braver l'idéologie caricaturiste peut expliquer que le fossé entre les droites commence à se combler.

Mais il ne s'agit pas des idées du Front national, comme la caricature voudrait le faire croire à dessein.

Lorsque les Français constatent les progrès du terrorisme islamique ou de l'insécurité, ce n'est pas le Front national qui s'impose, mais la réalité qui l'impose.

Au rebours, j'attends, sans grande illusion, quelque étude documentée, qui pourrait aisément démontrer que dans le domaine des mœurs, du sentiment identitaire, de la politique étrangère, ce sont bien les idées d'extrême gauche qui se sont imposées à la gauche autrefois laïque et républicaine.


À moins qu'elles n'aient été imposées.

Dans le même sondage, les Français confessent moins redouter le Front national. L'honnêteté la plus élémentaire commande de reconnaître que ce n'est pas ce parti légaliste -qui semble désormais proscrire de ses manifestations les crânes rasés peu décoratifs- qui considère que l'élection serait un piège à cons ou qui envoie ses nervis à Aulnay ou à Notre-Dame-des-Landes.

Pourtant, seule la peur de l'improbable retour du fascisme brun est bonne à dire.

Manuel Valls, bien seul, a pu le constater cette semaine. Ainsi, Thierry Lepaon, Secrétaire Général de la CGT a accusé le ministre de l'intérieur (JDD du 10 février) de "souffler sur les braises".

Il est vrai que le ministre avait osé violer ce tabou qui proscrit de ne jamais évoquer la violence des syndicats de la gauche extrême : "A Strasbourg, un ouvrier a été blessé, je le regrette et j'ai ordonné une enquête. 12 policiers et gendarmes ont également été blessés. Tous les cars avaient été fouillés aux frontières belge et luxembourgeoise. On a trouvé un véritable arsenal de boulons, de pétards, de bombinettes, bref de quoi faire mal. Et à Strasbourg comme dans d'autres conflits, les forces de l'ordre ont été l'objet de violences".

 

Le même ministre, la même semaine, aura transgressé solitairement un autre interdit en évoquant un "fascisme islamique qui monte un peu partout". Immédiatement, à Tunis, des manifestants offusqués se sont saisis de ces paroles impies pour soutenir le gouvernement tunisien et conspuer l’insolence française. Dans le même JDD, Denis Beauchard, conseiller pour le Moyen-Orient à l'Institut Français des Relations Internationales, reprenant la Vulgate obligatoire dispensée dans les cénacles n'a pas manqué de morigéner l'inconvenance ministérielle : "Je me garderais bien d'employer ce genre de mots que l'administration Bush avait prononcés en son temps et qui se réfèrent à des contextes historiques et géographiques bien différents".

Autrement dit, il est loisible de voir le fascisme là où il n’est pas, mais il est recommandé de peser ses mots au trébuchet lorsqu'il s'agit de qualifier ceux qui pratiquent quotidiennement l'assassinat politique, l'intolérance et l'antisémitisme. Rien à voir, on le voit, avec le fascisme intemporel.

S'agissant, précisément, de la Tunisie, on ne va pas dire que notre président de la république ait fait montre d'une capacité divinatoire exceptionnelle lorsque la semaine dernière encore, il désignait ce petit pays comme la vitrine la plus attrayante du "printemps arabe".

À décharge, il faut reconnaître qu'une grande partie de la classe médiatique et politique (tous partis confondus) n'était pas en infraction avec le diagnostic, optimiste, forcément optimiste, de François Hollande. Lorsque les islamistes d’Ennahda ont conquis le pouvoir, l'ensemble des "spécialistes" autorisés du monde arabe, ont expliqué doctement (Le Monde, France Inter, Arte) que l'islamisme allait se dissoudre dans la démocratie. En conséquence, lorsque ceux-ci ont composé avec les salafistes, ils n'ont rien dit. Lorsqu'ils ont évoqué la soumission de la loi civile à la charia, ils n'ont rien dit. Lorsqu'ils ont décrété qu'il serait désormais interdit d'entretenir des relations avec "l'entité sioniste", ils n'ont rien dit. Lorsque des cimetières juifs ont été profanés, ils n'ont rien dit. Aujourd'hui, ils sanglotent plus bruyamment que les autres devant la dépouille d'un avocat laïque et courageux. A l’ouest, rien de très nouveau.

 

Il est vrai qu'il fallait manquer singulièrement de tact et de distinction pour suggérer, comme l'auteur de ces lignes, qu'il convenait de se garder, dans le monde arabe encore plus qu'ailleurs, de tout romantisme révolutionnaire. Qu'il convenait peut-être de souhaiter, à bas bruit, pour le bonheur de cette région chaude, le moindre mal. Qu'à tout prendre, une dictature débonnaire pro-occidentale, encore largement marquée par le laïcisme néo-destourien sur laquelle on pouvait peser en faveur des opposants était préférable au fascisme vert ou au bain rouge-sang. Il était recommandé de se taire plutôt que de susurrer timidement, qu'après tout, hors la France, certains ont pu, progressivement, parvenir à la démocratie en faisant l'économie d'une révolution. Que le mieux, en tout état de cause, était de se garder de tout commentaire extatique.

Mais on ne peut pas lutter contre des révolutionnaires parisiens prêts à mourir jusqu'au dernier carthaginois.

 

"Révolution !", mot magique qui enchante encore l'imaginaire français. C'est au nom de ce vocable quadri-syllabique, que le citoyen Jean-Luc Mélenchon a saisi le CSA d'une réclamation à l'encontre de l'excellente émission historique de Franck Ferrand diffusée le mois dernier par FR3 et consacrée à l'écrasement de la Vendée sous la botte des armées bleues.


Il faut dire que le ci-devant candidat à la présidence républicaine avait finement remarqué qu'il s'agissait sans doute de la première fois que la télévision nationale et républicaine de service public se livrait à une description peu amène de l'action des colonnes infernales envoyées par son cher Robespierre pour éradiquer "la race vendéenne". Ayant eu l'honneur de préfacer le beau livre de Reynald Secher consacré au mémoricide vendéen, je sais l'ingratitude qui pèse sur ceux qui osent aujourd'hui encore soutenir qu'une population blanche, catholique et réfractaire a bien été génocidée par les armées bleues de Carnot et de Tureau. Ce que même le proto-communiste Gracchus Babeuf a compris et dénoncé, l’accusateur public Mélenchon ne veut pas voir.

À dire le vrai, l'émission accusée de crimes de lèse-majesté révolutionnaire se gardait bien de prendre parti entre notre thèse, celle, médiane, de mon cher Christophe Bourseiller et celle d'un sieur Clément Martin, historien très idéologique, qui avait déjà chipoté contre l'évidence dans la revue Histoire sur l'inexistence d'un ordre écrit d'élimination de la population vendéenne. À cette aune, je ne connais pas beaucoup de génocide qui résisterait à l'ergotage, à commencer par celui du malheureux peuple d'Arménie.

Toujours est-il, et c'est bien son droit, que M. Mélenchon est venu récriminer auprès du CSA. À sa suite, un député socialiste a décidé de saisir la noble institution au motif implacable que certaines télévisions privées auraient choisi de privilégier "la manif pour tous" au détriment de la parole présidentielle.

 

Seule, la droite française, dont on voit ici encore l'impeccable clairvoyance, n'a rien à redire sur l'impartialité de l'audiovisuel français, et notamment de son service public.

L'art de perdre, sans combattre, le combat culturel.

Il ne faudrait pas tout de même croire que le CSA ne fasse rien.

C'est ainsi, que très récemment, cette haute autorité a sanctionné d'un avertissement RMC, et plus précisément son émission à grand succès "les Grandes Gueules", dans laquelle je sévis régulièrement.

 

Il s'agit, pour autant qu'il soit nécessaire de le rappeler, d'un des espaces les plus libres de l'audiovisuel français. Il y règne un éclectisme des opinions unique dans le paysage audiovisuel national. J’y romps des lances dans un climat chaleureux -qui n'exclut pas de franches engueulades- avec des personnalités aussi bigarrées qu'un animateur social, musicien gauchiste et pornographe, un commissaire de police honoraire, un prêtre ouvrier ou un ancien grand PDG anarchisant et inclassable.

 

La faute commise et sanctionnée ? La conversation roule sur Nafissatou Diallo et la somme versée par Dominique Strauss-Kahn. Sophie de Menthon croit devoir suggérer qu'il ne pouvait rien lui arriver de mieux dans l'existence, et un conseiller financier, ordinairement mieux inspiré, raille en termes dénués de toute aménité particulière l'esthétique de la dame. Les animateurs de l'émission protestent contre les saillies des deux intéressés. Des auditeurs s'échauffent et la radio présente ses excuses. Le candide qui signe aurait pu penser qu'on en serait resté là.

Il pensait déjà que s'il avait été présent, il n'aurait pas manqué de contredire vertement les deux intervenants en les invitant, plutôt que de chambrer la femme de chambre, de s'interroger, comme il n'avait jamais manqué de le faire, sur les circonstances d'une affaire non élucidée.

C'était compter sans le CSA. Lui qui n'est jamais intervenu à l'encontre d'aucune station pour faire respecter la présomption d'innocence de DSK foulée aux pieds des milliers de fois, le voilà, qui toutes affaires cessantes, décide de protéger la sensibilité d'une dame dont on doute qu'elle écoute chaque matin les émissions radiophoniques françaises. Pour faire bonne mesure, les Sages ont décelé finement  "une connotation raciste" dans les imprécations sanctionnées.

 

Bien entendu, il était défendu d’émettre pareilles spéculations intellectuelles lorsque "le vieux mâle blanc" du FMI déchaînait les fureurs des femmes de chambres noires de New York.

Mais profitons de ce que le CSA nouveau de M. Schrameck soit d'humeur belliqueuse pour l'inviter à visionner les vidéos-clips de rap qui tournent en boucle sur le paf. Il pourrait peut-être y voir des collègues de La Fouine ou de Booba qui mettent à mal la dignité des femmes, noires et blanches, ou qui incitent à la violence urbaine. Défense de toucher à ces grandes gueules là ?

 

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