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13 février 2017 1 13 /02 /février /2017 15:07

Paru dans FIGAROVOX - lefigaro.fr http://www.lefigaro.fr/vox/

 

http://www.lefigaro.fr/vox/societe/2017/02/13/31003-20170213ARTFIG00154-violences-en-banlieue-affaire-theoet-retour-de-la-haine-anti-flics.php

 

FIGAROVOX Publié le 13/02/2017

 

Violences en banlieue, affaire Théo et retour de la «haine anti-flics»

 

FIGAROVOX/CHRONIQUE - Plusieurs banlieues font l'objet de violences après le viol présumé de Théo, blessé lors d'un contrôle de police. Pour Gilles-William Goldnadel, alors que les policiers étaient célébrés après Charlie Hebdo, une certaine France antiraciste retrouve le réflexe de la haine «anti-flics».

 

Gilles-William Goldnadel est avocat et écrivain. Il est président de l'association France-Israël. Toutes les semaines, il décrypte l'actualité pour FigaroVox.

 

Le simplisme n'est pas la simplicité et il ajoute bien des tourments à notre époque compliquée.

 

Par un étrange paradoxe, la gauche xénophile, autrefois adepte avec Edgar Morin de la pensée complexe verse son huile frelatée simpliste sur le feu des passions compliquées.

 

Samedi soir, évidemment sur le service public, une chanteuse musicalement victorieuse, sur fond de rap, invectivait la police au nom de Théo et d'Adama. La foule bigarrée applaudissait tandis que dans leurs foyers, d'autres Français se taisaient.

 

Et si on allait un peu moins vite que la musique scandée ?

 

Retour sur un scandale policier. Lundi matin le 6, je participais aux Grandes Gueules de RMC. Interrogé sur cette affaire d'Aulnay-sous-Bois qui venait d'éclater la veille, je me contentais, dans la difficulté inhérente à l'émotion cacophonique, d'énoncer mes deux vérités:

 

● Rien ni personne ne m'obligera, concernant un dossier que je ne connais pas, à rendre un pré-jugement.

 

● À supposer même que le policier mis en cause pour viol soit coupable, rien ne justifie le procès général déjà diligenté contre la police française.

Une semaine plus tard, je ne regrette pas ces deux affirmations qui ne me firent pas, on s'en doute, que des amis radiophoniques.

 

Sur le premier point, le rapport de la police des polices concluant à la thèse accidentelle rend forcément plus complexe un dossier simplement accablant, dès lors où l'imagination reste à la peine pour expliquer fortuitement l'introduction profonde mais involontaire d'une matraque dans un anus récalcitrant. Il n'en demeure pas moins que le réflexe professionnel m'incite derechef à la prudence concernant un dossier que je ne connais pas.

 

S'ajoute à ma perplexité la personnalité de Théo décrit unanimement, en ce compris par mon ami Bruno Beschizza, maire d'Aulnay-sous-Bois et ancien syndicaliste policier, comme un excellent garçon. Raison pourquoi, je ne suis pas sûr qu'associer son cas à celui d'Adama Traoré soit lui rendre grand service. Concourt également à mon sentiment favorable, le comportement exemplaire du frère de Théo, Michael, qui, tout au long de la semaine, aura fait de son mieux pour exhorter les esprits au calme et à la patience, dans l'attente des résultats de l'enquête judiciaire. Pas exactement le même comportement que la famille Traoré.

 

Ceci fermement posé, le contexte médiatique et politique de l'affaire est un drame pour une justice qui requiert avant tout la sérénité.

Dès le soir de l'éventuel dérapage policier, médias et politiques avaient anticipé la probabilité de débordements violents.

 

La pathologie socio-politique française est tellement profonde qu'alors que les assassinats les plus terribles et les plus avérés (affaire Halimi, ressortissant chinois battu à mort, policiers brûlés vifs etc.) ne donnent lieu à aucune exaction, la survenance d'un incident dramatique mettant en cause un policier dans les quartiers à forte implantation immigrée aboutit nécessairement à un déchaînement de destructions et de violences .

 

Cette situation conduit à un injuste paradoxe que je voudrais illustrer d'un exemple personnel. Je défends un jeune homme d'origine arabe qui, selon ma thèse, a été agressé au sortir d'une boîte de nuit et sans aucune raison par plusieurs policiers de la BAC dans le huitième arrondissement de Paris. Matraqué sauvagement, il est resté dans le coma entre la vie et la mort pendant plusieurs jours. Ce garçon est un modèle d'intégration réussie (il est triste à beaucoup d'égards de devoir le préciser ici). De nombreux témoignages venant de personnes qui ne le connaissent pas attestent du caractère invraisemblable de l'agression. Le parquet s'en moque. L'IGPN ne se mouille pas et le juge a d'autres choses à faire. Et pour cause, aucun risque de débordements dans le huitième arrondissement. J'affirme que si la même affaire ou une affaire bien moins limpide s'était déroulée à Aulnay, Clichy ou Fontenay sous bois, les policiers auraient été mis en cause autrement plus rapidement.

 

L'avocat que je suis incline à la prudence, car l'aveuglement des flash est l'exact contraire de la lumière judiciaire nécessaire.

On voudra bien se souvenir que lors du drame survenu à Ziad et Bounia, on expliqua que c'est par cynisme volontaire que des policiers sans doute racistes laissèrent les deux adolescents s'aventurer dans un transformateur électrique. Dix ans plus tard et après un calvaire judiciaire fortement médiatisé, les deux policiers ne furent même pas convaincus de mise en danger d'autrui.

 

Dans la douloureuse affaire d'Aulnay, je ne suis sûr de rien et certainement pas de l'innocence ou de la culpabilité des policiers.

 

Cela tombe très bien , ce n'est pas à moi de juger.

 

Mais en revanche, je suis certain de ce qui vient: Quand bien même le policier mis en cause serait un violeur avéré, que son crime ne saurait rejaillir sur l'ensemble de la police française, largement exemplaire.

 

Dans les quartiers, ce sont les policiers et non les «jeunes» qui sont lapidés. Ce sont eux le gibier.

 

Le dérapage éventuel d'un individu est tristement normal et humain. L'anormalité serait que tous les policiers soient parfaits. Je ne connais pas de corps de métiers qui le soit. Il en va également ainsi des pompiers, des plombiers, des journalistes, des magistrats… et même des avocats. L'anormalité serait que l'éventuelle faute ne soit pas sanctionnée. Généraliser à toute la profession l'éventuel crime d'un seul ou de quelques-uns est consubstantiel au racisme.

 

Lorsque SOS-Racisme, d'ores et déjà et sans savoir, s'en mêle, et décrète définitivement que Théo serait victime du racisme, il ajoute à la haine par préjugés. Le simplisme de l'antiracisme est le pire des racismes.

 

La France simpliste est schizophrénique. Hier, elle était Charlie. Elle aimait toute la police. Un flic mort était un bon flic. Aujourd'hui, toute la police est raciste: Un bon flic est un flic mort. Et Charlie est mort aussi.

 

Dans cette complexité inhérente à l'humaine réalité, je ne suis sûr de rien, mais simplement de cela: la généralisation d'une éventuelle faute individuelle, la victimisation systématique de certaines populations immigrées, la compréhension de cette colère victimaire tant violente qu'elle manque de brûler vive une enfant, sont les arbres tordus porteurs des fruits amers dont la France se meurt.

 

PS: Courrier personnel: C'est aux Victoires de la Musique diffusée par France 2 que la propagande victimaire a encore sévi. Samedi soir, sur la même chaîne, les incidents de Bobigny n'étaient relatés que de manière incidente en quatrième sujet après le carnaval de Nice. Le lendemain dimanche matin, France Inter, dans son bulletin principal d'information de 9 heures, ne faisait aucune allusion au véhicule brûlé dans lequel se trouvait une fillette... Voilà qui, de plus fort, ne me fait pas regretter d'avoir participé à la rédaction de cette pétition pour le respect du pluralisme et de la neutralité au sein du service public audiovisuel. Plusieurs médias (Valeurs Actuelles, Causeur, Boulevard Voltaire, Dreuz, Ojim, Contribuables Associés etc.) ont invité leurs lecteurs et contributeurs obligés de la redevance à la signer sur Change.org. Je persiste et j'ai signé.

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6 février 2017 1 06 /02 /février /2017 15:39

 

Paru dans FIGAROVOX - lefigaro.fr http://www.lefigaro.fr/vox/

 

http://www.lefigaro.fr/vox/politique/2017/02/06/31001-20170206ARTFIG00126-les-agressions-contre-les-chretiens-ont-explose-o-sont-les-indignes.php

 

 

FIGAROVOX Publié le 06/02/2017

 

Les agressions contre les chrétiens ont explosé : où sont les indignés ?

 

FIGAROVOX/CHRONIQUE - Décret Trump, attentat au Louvre, affaire Fillon, augmentation des actes anti-chrétiens... Gilles-William Goldnadel dénonce le masochisme occidental tandis que le système politico-médiatique fluctue entre non-dits et hystérie.

 

Gilles-William Goldnadel est avocat et écrivain. Il est président de l'association France-Israël. Toutes les semaines, il décrypte l'actualité pour FigaroVox.

 

À plusieurs reprises dans ces colonnes, je me suis livré à un examen psychopathologique de la société politico-médiatique contemporaine. C'est ainsi que j'ai proposé récemment d'opposer le masochisme occidental à la paranoïa sadique orientale alimentée par le narcissisme de l'islamo-gauchisme.

 

Dans ce cadre psychologique collectif largement inconscient, je me propose de décrire l'hystérie qui s'est emparée de certains sujets choisis arbitrairement des deux côtés de l'Atlantique et qui n'a d'égale que les anesthésiants puissants avec lesquels on traite les causes de l'angoisse existentielle de la société française.

 

Il n'est pas douteux que l'anti-trumpisme va constituer le ressort principal de l'activité anti-occidentale dans les années à venir.

Il peut incarner d'autant mieux un cheval de retour fringant pour le mouvement gauchisant dont le prestige intellectuel et moral avait largement décliné, que la cible est facile à atteindre en raison de sa taille extravagante.

 

On peut également parfaitement soutenir que les décrets anti-immigration pris, semble-t-il, à la va-vite par l'administration du nouveau président ne sont convaincants ni dans leur efficacité sécuritaire, ni concernant la pertinence de la liste des états qui la composent.

 

L'argument est malgré tout réversible au regard du principe de précaution général et ce n'est pas le dernier attentat commis sur le sol français par un ressortissant égyptien venu directement d'un émirat qui l'invalide excessivement.

 

En tout état de cause, tout débat raisonnable a été précisément rendu impossible par l'hystérie antiraciste qui s'est imposée médiatiquement.

Avant que de décrire certaines manifestations que le docteur Charcot n'aurait peut-être pas refusé d'analyser, un point périphérique de linguistique montre à quel point le vocabulaire contemporain est biaisé idéologiquement.

 

C'est ainsi que les mêmes qui ne supporteraient pas de décrire la France comme un pays chrétien, ne voit aucun inconvénient pour dire que la Syrie ou le Soudan sont des pays musulmans, pour mieux pouvoir plaider le caractère antireligieux du décret incriminé.

 

Il est vrai que ceux-là parlent sans réfléchir de l'Afrique «Noire» ou de «terre d'Islam», mais citeraient aussitôt devant le tribunal l'impudent qui oserait parler de terre chrétienne ou d'Europe blanche. Allez comprendre…

C'est donc dans ce cadre inconscient rien moins que rationnel que l'hystérie médiatique puise sa source sulfureuse.

 

C'est ainsi que les télévisions ont pris comme du bon pain les manifestations de militants gauchistes ou islamistes, pancartes à l'appui, venus démontrer leur indignation dans les aéroports américains. «A beau manifester, qui vient de loin», pour les télévisions françaises voyeuses mais peu regardantes. Manifestement, l'équivalent américain de nos zadistes, islamo-gauchistes NPA, ou antifas était censé incarner la colère populaire et spontanée américaine.

 

Pour relativiser leur représentativité, on remarquera que «les Américains sont plutôt favorables aux décrets anti immigration» (Le Figaro du 2 février) (sondage Ipsos-Reuters: 49% pour / 41% contre) à l'encontre desquels la puissance médiatique anti-Trump a ouvert une controverse disproportionnée dans son ampleur et indigente dans certaines de ses comparaisons shoatiques.

 

Toujours concernant le registre des manifestations hystériques, on citera, entre cent, les échauffourées qui ont éclaté mercredi dernier au sein de l'université californienne de Berkeley à la suite de l'opposition de certains étudiants venus manifester contre la présence d'un éditorialiste du site conservateur Breitbart. (Le Monde du 2 février).

«Faites le taire !», scandaient ces étudiants.

 

Sans doute les mêmes qui justifient la préface de leur idole Noam Chomsky au livre négationniste de Robert Faurisson, au nom de leur sacro-sainte liberté d'expression.

En France, la manière dont la question Fillon est traitée médiatiquement ne se caractérise non plus , ni par le sens de la mesure, ni par celui de la raison.

Quelle que soit la maladresse avec laquelle le principal intéressé s'est défendu, et ses responsabilités pénale ou morale éventuelles dans le dossier, rien ne justifie la débauche d'investigations à laquelle elle a donné lieu. De ses anciens collaborateurs traqués jusqu'à une émission spéciale sur une antenne du service public pour pouvoir entendre urgemment, large publicité à l'avance et à l'appui, son épouse le confondre a posteriori. À que l'on aimerait qu'Élise Lucet manifeste autant d'opiniâtreté intransigeante pour traquer cette gabegie qui règne au sein de l'audiovisuel du service public, rituellement autant que platoniquement dénoncée par la Cour des Comptes…

Symétriquement, à cette hystérie qui caractérise le traitement de toutes les mesures que l'Occident inquiet et agressé emploie, peut-être maladroitement, pour enrayer qui l'invasion, qui le terrorisme, correspond l'emploi des anesthésiants pour tenter de calmer l'angoisse existentielle des populations.

 

Le récent attentat du Louvre montre bien que la France politique et médiatique est peuplée de ces anesthésistes qui la bercent avec des contes de fées entre deux cauchemars qui la terrorisent.

 

À peine le sang du dernier attentat avait séché, que déjà la question générale de l'immigration ou ponctuelle des migrations irrésistibles était mise sous le tapis.

C'est ainsi, par exemple, que ladite question ne fut pas posée par des journalistes trop distingués lors de tous les débats de la primaire socialiste.

 

C'est ainsi encore, que l'on a appris à la France chloroformée que le nombre des exactions antijuives ou anti-musulmanes avait baissé cette année. Curieusement, on a omis de lui préciser que les agressions contre les chrétiens avaient littéralement explosé.

 

La question qui risque de se poser cruellement dans le contexte électoral est de savoir si l'opinion, majoritairement prévenue contre les marxistes hystériques, est en mesure d'en vouloir aux gentils anesthésistes et autres princes marchands de sable.

Ceux qui colporteront que je songerais à un ancien banquier dans le rôle de vendeur de rêves à crédit, devront être traités immédiatement comme des hystériques délirants.

 

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30 janvier 2017 1 30 /01 /janvier /2017 17:05

Paru dans FIGAROVOX - lefigaro.fr http://www.lefigaro.fr/vox/

 

http://www.lefigaro.fr/vox/politique/2017/01/30/31001-20170130ARTFIG00172-gilles-william-goldnadel-les-flammes-du-bucher-antiraciste-ne-brulent-plus.php

 

FIGAROVOX Publié le 30/01/2017

 

Les flammes du bûcher antiraciste ne brûlent plus

 

FIGAROVOX/CHRONIQUE - Alors que Pascal Bruckner et Georges Bensoussan ont été traduits en justice pour des propos sur l'islam, Gilles-William Goldnadel remarque que l'antiracisme a perdu de sa capacité de nuisance, même s'il continue partout de sévir, y compris aux Etats-Unis.

 

Gilles-William Goldnadel est avocat et écrivain. Il est président de l'association France-Israël. Toutes les semaines, il décrypte l'actualité pour FigaroVox.

 

La rigologie est une science très sérieuse. Elle préconise le traitement des angoisses par le rire. Norman Cousins l'aura mise en pratique, mais Freud lui-même en aura théorisé certaines possibilités.

 

Pierre Dac, grand angoissé devant l'éternel, avait été le premier adhérent du Parti d'en rire. Quant à moi, pour conserver l'esprit dans ce monde de fous, je me fais partisan du fou rire.

 

Je fais reproche à mes amis les plus proches de prendre trop au sérieux les divagations des fâcheux. C'est leur faire trop d'honneur.

Ainsi, des procès organisés par les tenants de l'antiracisme dévoyé contre Pascal Bruckner puis Georges Bensoussan.

 

J'assure ces deux esprits distingués davantage de ma sympathie que de ma compassion. Je m'explique. Il fut un temps où être traduit devant la 17e chambre correctionnelle à la demande du parquet de la république ou d'organisations antiracistes dignes de ce nom était, en soi, un déshonneur. Mais les flammes artificielles du bûcher dressé par les vaniteux ne brûlent plus. À force d'abus et d'incongruités politiques ou idéologiques, un tel passage est devenu dans le pire des cas une formalité pénible, et dans le meilleur un brevet de courage intellectuel.

 

Ainsi, Georges Bensoussan aura dû perdre douze heures pour expliquer l'évidence culturelle de la puissance de l'antisémitisme au sein du monde musulman. Un sondage Ipsos commandé à la mi-janvier mais étrangement occulté aurait pu faire gagner beaucoup de temps au tribunal. Il conclut que 50% des musulmans sondés nourrissent des préjugés envers les juifs, ce qui constitue un taux record en le comparant aux autres communautés.

 

Cela ne signifie pas que de nombreux musulmans naissent antisémites, cela montre qu'ils baignent dans un milieu judéophobe.

 

Les mêmes organisations antiracistes qui cherchent méchante querelle aujourd'hui à Bensoussan, auront passé leur temps à incriminer la culture antisémite des Polonais. Mais ce qui est antiracisme de bon aloi à l'égard de chrétiens blancs devient racisme insupportable à l'égard de musulmans orientaux. Pardon de l'écrire, mais le racisme de l'antiracisme finit par me faire rire.

 

Ainsi, la Licra aura décidé de rejoindre la cohorte dévoyée des islamo-gauchistes judiciaires de la Ligue des Droits de l'Homme, au MRAP, en passant par SOS-Racisme qui ont décidé d'accompagner la croisade farfelue du CCIF contre l'islamophobie, et je devrais m'en émouvoir autrement que par le sourire ?

 

Certes, il faut un sens de l'humour bien trempé pour comprendre l'attitude du parquet de Paris qui se sera saisi d'office de la simple dénonciation de l'officine de Marwan Mohamed pour poursuivre l'un des historiens de la Shoah les plus réputés.

 

Mais voilà bien longtemps que je ne m'étonne plus de la politique pénale menée par ce parquet en la matière. Déjà, le 27 novembre 2016, à Stéphane Kovacs du Figaro qui voulait bien m'interroger, je faisais remarquer que les préposés théoriquement à la défense de la société étaient bien plus préoccupés de guerroyer contre la fantasmagorique islamophobie que de combattre l'antisionisme radical d'origine islamique ou de poursuivre, même lorsqu'on les saisit, les grandes surfaces qui proposent à la vente des ouvrages islamistes appelant tout simplement à tuer les juifs et les chrétiens.

 

Fort heureusement, je suis pas le seul à conserver, envers et contre tout, le cœur à rire. Alain Finkielkraut, témoin pour Bensoussan, n'aura pu s'empêcher de s'esclaffer, en entendant le témoignage, en faveur des parties civiles de Nacera Guenif, qui, après avoir prêté serment, déclara, mais sans rire, que lorsque entre musulmans on se traite dès l'enfance de «juifs», cela n'a strictement rien d'antisémite…

 

Le même Finkielkraut m'aura bien déridé en résumant au micro de RCJ cette mauvaise plaisanterie judiciaire comme une «grande alliance entre associations antiracistes et la magistrature du mur des cons».

 

La Rigologie est une science très sérieuse, mais il n'est pas certain que tous les scientifiques soient sérieux.

 

Le Monde du samedi expliquait, lui aussi très sérieusement, que des scientifiques américains, chiffres à l'appui, et au moyen technique d'une horloge, considéraient sans rire que le monde s'était davantage rapproché de l'Apocalypse depuis l'élection de Donald Trump.

 

Pardon d'avoir souri.

Les médias convenables sont également très sérieux et ne donnent pas à rire, contrairement à la fâcheuse sphère et à ses post vérités, sans parler des faits alternatifs hilarants du porte-parole du président américain.

 

Curieusement, les journalistes, dont c'est pourtant le métier, n'ont pas l'élémentaire curiosité de questionner la raison de la désaffection incontestable dont ils font l'objet au profit, pour le meilleur et le pire, de l'information électronique parallèle.

Peut-être, comprendront-ils un jour qu'ils sont sanctionnés pour occulter toutes les vérités qui les dérangent.

 

Ainsi, dans leur guerre à outrance qu'ils ont déclarée immédiatement contre le mirobolant 45e président des États-Unis, ont-ils tous ou presque guerroyé contre sa décision de suspendre pour trois mois l'autorisation d'entrée pour les ressortissants de certains pays islamiques.

 

Aucun ou presque, n'aura fait remarquer que le président Obama lui-même aura pris une décision semblable, également pour des raisons de sécurité, en 2011 concernant les visas irakiens (le New York Times du 12 juillet 2011).

 

Surtout, les mêmes qui, en quelques minutes, auront trouvé toutes les hyperboles antiracistes pour stigmatiser la décision présidentielle, n'auront pas trouvé une seconde en 70 ans pour s'interroger sur l'attitude des 15 états islamiques qui refusent la présence sur leur sol de détenteurs de passeports portant le sceau de l'État juif.

 

Mais le plus tristement comique aura été sans doute lorsque que, sans la moindre précaution, les micros furent généreusement tendus vers le président de la république islamique d'Iran qui expliqua sans rire que le monde ne devait plus connaître ni la haine, ni les murs.

 

Il est vrai que la plupart des journaux sérieux qui traquent les faits alternatifs ou la post vérité, ont omis de préciser que la même république islamique inscrit sur ses missiles balistiques: «Israël doit être détruit».

 

Angoissés de tous les pays, essayez donc la rigologie.

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23 janvier 2017 1 23 /01 /janvier /2017 13:20

Paru dans FIGAROVOX - lefigaro.fr http://www.lefigaro.fr/vox/

 

http://www.lefigaro.fr/vox/monde/2017/01/23/31002-20170123ARTFIG00093-donald-trump-chronique-d-un-lynchage-mediatique-intellectuel-et-artistique.php


FIGAROVOX

Publié le 23/01/2017


Donald Trump: Chronique d'un lynchage médiatique, intellectuel et artistique - par Gilles William Goldnadel


FIGAROVOX/CHRONIQUE - Alors que Trump connaît ses premiers jours comme président des Etats-Unis, Gilles-William Goldnadel regrette «la grande tradition géométrique et variable de la gauche morale» qui s'abattrait sur le locataire de la Maison-Blanche.

 

Gilles-William Goldnadel est avocat et écrivain. Il est président de l'association France-Israël. Toutes les semaines, il décrypte l'actualité pour FigaroVox.

 

Cet article est écrit d'abord pour prendre date: Avant d'avoir commis le moindre acte présidentiel condamnable, le 45e président des États-Unis d'Amérique aura été condamné à l'avance par ceux qui disent haïr les préjugés.


Quels que soient les succès et les échecs à venir, l'honnêteté commande d'acter que la planche du premier américain, traité comme le dernier, aura été savonnée comme jamais celle d'un président élu ne l'avait été, quand bien même aurait-il été minoritaire en voix, ce qui est loin d'être un précédent dans ce mode de scrutin.

 

Il ne s'agit pas seulement d'un procès d'intention à grand spectacle, mais plus profondément d'une contestation de la légitimité même du président élu.

 

Et pas seulement aux États-Unis, ainsi, sur la radio de service public française, dès le vendredi matin, l'invitée de la matinale de France inter, Sylvie Laurent, historienne écrivant notamment dans Libération, questionnait à voix haute cette légitimité.

 

Pour expliquer l'absence de tout intellectuel à l'antenne favorable à Donald Trump, Patrick Cohen expliqua ingénument qu'il n'en connaissait pas…

 

Le ton avait été donné par la même station la semaine précédente, où la préposée à la revue de presse puisait dans un blog semi-confidentiel des éléments invérifiables qui laissaient à penser que le président élu était un fervent adepte de l'ondinisme. «L'humoriste» Sofia Aram ne resta pas évidemment longtemps en reste.

Les mêmes médias qui couvrent de fange la fâcheuse sphère et les fake nauséabonds d'Internet n'hésitaient pas à pratiquer la coprophagie médiatique, comme si, pour contester la légitimité du président impie, les pires moyens devenaient légitimes, dans la grande tradition géométrique et variable de la gauche morale.

 

Précisons d'abord les termes du débat: on peut, comme l'auteur de ces lignes, ne pas apprécier le style, les propos, la mentalité du président américain, qui se caractérisent, pour l'écrire simplement, par la vulgarité. Pour autant, il n'est pas interdit et il s'imposerait même d'éprouver un sentiment de révolte contre la contestation de nature fascisante du verdict des urnes et la forme de celle-ci, qui a l'apparence d'un début de guerre civile.

 

Cette guerre civile est déclarée entre le monde virtuel d'Hollywood et le monde réel des ouvriers et des classes moyennes qui ont remis le pouvoir à Donald Trump. Nul n'en connaît encore l'issue. Nul n'est capable de dire qui l'emportera entre les hérauts de la poésie politique et le nouvel héros du réalisme brut.

 

Mais à l'aube de cette guerre sans merci, l'honnêteté intellectuelle et morale commande d'écrire que ce sont les soi-disant antifascistes qui l'ont déclarée, et avec des méthodes fascisantes qui donnent la nausée.

 

C'est ainsi que Jennifer Holliday, chanteuse noire de renom, est venue expliquer à la télévision pour quelles raisons, après avoir accepté, elle avait finalement refusé de chanter pour l'investiture du président.

 

Elle avait pensé qu'il s'agirait d'un moment d'unité mais «n'avait pas réalisé que les gens n'avaient pas accepté le résultat de l'élection».

 

Le lendemain de l'annonce de son acceptation, Jennifer découvrait des milliers de tweets vengeurs la traitant de «traître à sa race», et de «négresse». «J'ai reçu des menaces de mort, des appels à me suicider, c'était horrible». Holliday a été triste de constater que beaucoup de ces messages venaient de sa communauté noire, notamment de l'organisation radicale Black Lives Matter, celle-là même avec laquelle le président Obama s'était rapproché dans les derniers moments de son mandat.

 

Dans les universités américaines aussi, la guerre civile est déclarée.

 

À Georgetown, la professeur April Sizemore-Barber a été jusqu'à accorder des bons points académiques aux élèves qui assistaient à une formation anti-Trump destinée «à semer les graines de la libération».

 

Une autre enseignante a harcelé sa consoeur musulmane, Asra Nomani, qui avait avoué publiquement avoir voté Trump: «Je vous ai proscrit de la race humaine depuis que votre vote a aidé à normaliser les nazis».

Dans cette même veine anti-nazie digne de la pensée d'un Peillon ou d'un Mélenchon, on manifeste dans les campus contre l'arrivée d'Hitler en Amérique. Dans son excellent article du Figaro daté du 20 janvier, Laure Mandeville décrit ces militants noirs du Parti Communiste révolutionnaire criant: «Ne voyez-vous pas que Trump fera aux musulman ce que Hitler a fait aux juifs !».

Heureusement que la fâcheuse sphère était là, la nuit de l'intronisation, pour montrer les actes de ces curieux antifascistes.


Heureusement que la fâcheuse sphère était là, la nuit de l'intronisation, pour montrer les actes de ces curieux antifascistes que les télévisions ont soigneusement dissimulés. Les drapeaux américains brûlés, les «féministes» voilées, ou encore Richard Spencer, un orateur pro-Trump de «White Lives Matter», sauvagement frappé pendant son interview télévisée par un antifa encagoulé qui s'enfuit impunément dans la nuit.

 

Mon imagination est impuissante pour décrire les commentaires médiatiques dans l'improbable hypothèse ou des journaux, des artistes, où des manifestants violents avaient contesté dès le premier jour l'élection de Barack Obama. S'ils avaient brandi des affiches le caricaturant en assassin ou en violeur. Pas la peine de faire un dessin.

 

D'une certaine manière, on retrouve dans l'après élection une bonne partie des raisons du succès du détesté de la presse convenue.

 

Trump n'est pas une cause, mais un effet. Son excentricité et ses excès répondent aux excès et aux extravagances du prétendu camp du bien. Les excès de la victimisation des minorités raciales et sexuelles. Les excès de l'immigration clandestine. Les excès de la xénophilie. L'imposition des toilettes neutres pour transsexuels. La culpabilisation systématique de la police. La crainte révérencieuse de l'islam radical. Le féminisme limité exclusivement à la détestation du mâle hétérosexuel blanc et qui ferme les yeux sur le sort des femmes d'Orient.

Excédé des excès criminels des faux gentils, une bonne partie du peuple américain aura préféré s'en remettre désormais aux débordements d'un faux méchant.

 

Et dans ce sentiment de révolte qu'inspire ou que devrait inspirer à tout démocrate, fût-il hostile au mirobolant républicain, le lynchage médiatique et artistique qui lui est réservé, dans ce réflexe d'empathie naturelle envers le lapidé, qui sait si ne se niche pas non plus l'intuition que derrière la contestation furieuse de la légitimité d'un individu, se dissimule la contestation sournoise de la légitimité de l'homme occidental qui ne veut pas mourir.

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16 janvier 2017 1 16 /01 /janvier /2017 10:03

Paru dans FIGAROVOX - lefigaro.fr http://www.lefigaro.fr/vox/


http://www.lefigaro.fr/vox/politique/2017/01/15/31001-20170115ARTFIG00002-la-conference-de-paris-va-eloigner-la-paix.php

 

FIGAROVOX
Publié le 15/01/2017


La conférence de Paris va éloigner la paix

par Gilles William Goldnadel

 


FIGAROVOX/TRIBUNE - Près de 70 pays vont se réunir ce dimanche 15 janvier, à Paris, pour une conférence internationale qui va tenter de relancer le processus de paix israélo-palestinien. Gilles William Goldnadel regrette le «parti pris» de la communauté internationale dans ce dossier.

 

Gilles-William Goldnadel est avocat et écrivain. Il est président de l'association France-Israël. Toutes les semaines, il décrypte l'actualité pour FigaroVox.

 

 

Encore un spectacle. Encore une séance photo pour dire «je suis important» et pour donner l'illusion de «faire quelque chose». Mais la paix sera perdante. C'est ce qui nous attend à la conférence de Paris sur le Proche-Orient de ce week-end.


Comment encourage-t-on deux peuples à faire la paix ? En les aidant à s'asseoir et à discuter pour qu'ils parviennent à se réconcilier et à résoudre leurs différends. En les préparant à la nécessité de faire de douloureux sacrifices, parce que c'est le prix à payer que la paix mérite.


La conférence franco-palestinienne prévue ce 15 janvier à Paris est sur le point de faire très exactement le contraire. Plutôt que de faire également pression sur les dirigeants palestiniens afin qu'ils retournent à la table des négociations avec Israël, cette conférence va encourager leur détermination à éviter à tout prix de négocier.


La paix entre Israéliens et Palestiniens ne nécessite pas de conférences grandiloquentes avec plusieurs douzaines de participants se terminant sur des déclarations dénuées de sens. Pour promouvoir la paix, les nations du monde ont aussi besoin de dire aux Palestiniens l'évidente vérité: il faut oser leur dire que la paix passe par une reconnaissance d'Israël en tant qu'Etat du Peuple Juif et que le seul moyen d'y parvenir reste la négociation directe.

Il faut leur dire qu'Israël est un partenaire de paix et est prêt à faire des concessions douloureuses, comme cela a déjà été fait par le passé. Il faut dire aux Palestiniens qu'eux aussi auront à accepter des compromis difficiles avec Israël concernant les frontières, les réfugiés, la sécurité et Jérusalem; que c'est le seul moyen de ramener l'espoir et d'assurer un avenir meilleur à leurs enfants et aux futures générations.

 


Le chemin de la paix entre Jérusalem et Ramallah passe justement par là: Jérusalem et Ramallah. Pas par New York. Ni par Paris. Ni par l'ONU de parti pris, les condamnations unilatérales ou des conférences bavardes. La paix se construit avec des négociations bilatérales, où des dirigeants se parlent en tête-à-tête, prêts et désireux de travailler ensemble. Ce fut le cas lorsqu'Israël et l'Egypte firent la paix en 1979. Ce fut la leçon tirée de la paix israélo-jordanienne en 1994. De l'Irlande du Nord au Sud Soudan, région après région, ce sont des pourparlers directs qui ont pavé le chemin de réelles solutions pacifiques.

 


Suite à la fantasque résolution unilatérale 2334 récemment adoptée par le Conseil de Sécurité de l'ONU qui qualifie les lieux les plus saints de la religion juive à Jérusalem de «territoires palestiniens occupés», la conférence franco-palestinienne de Paris est programmée pour servir de nouvelle plateforme pour une énième flagellation publique et unilatérale d'Israël, un autre forum grandiose qui évitera aux dirigeants palestiniens de prendre leurs responsabilités.


Les israéliens ont, à maintes reprises, prié le Président de l'Autorité Palestinienne de les rencontrer. Pourtant, plutôt que de soutenir et de s'associer à cette demande, la communauté internationale se montre complaisante vis-à-vis de la dérobade d'Abbas à l'idée de pourparlers directs. En effet, pourquoi Abbas négocierait-il avec Israël quand il sait qu'il peut, sans effort, faire en sorte que seul Israël soit incriminé par la communauté internationale; une communauté internationale qui ignore soigneusement la culture de la haine et de la violence qui se répand sous son nez au sein de la société palestinienne.


Israël est prêt à négocier directement avec les dirigeants palestiniens, n'importe où, n'importe quand, sans préconditions. Mais les Palestiniens ont fui les négociations à maintes reprises, à Camp David en 2000, avec Ehud Olmert en 2008, et à Paris et Washington en 2014.


La conférence de Paris ne sélectionnera probablement les problèmes à traiter que dans le but d'apaiser les Palestiniens, et ne fera ainsi que renforcer leur intransigeance et perpétuer le conflit, portant de ce fait atteinte au peuple arabe de Palestine plutôt que de servir ses intérêts.


La tentative des Palestiniens d'internationaliser le conflit, facilitée par certains leaders mondiaux, permet à leurs dirigeants d'éviter de parvenir à un accord définitif. Cela prouve aussi que ce conflit n'a jamais porté sur la question d'un Etat palestinien. Il porte, et a toujours porté, sur le droit d'Israël à exister, quelles qu'en soient ses frontières. Trouver une solution au conflit implique que les Palestiniens soient prêts à vivre en paix aux côtés d'Israël, et non à la place d'Israël.


Les israéliens restent majoritairement engagés en faveur de la solution de deux Etats pour deux peuples vivant en paix. Le conflit peut être résolu si les dirigeants palestiniens souhaitent y mettre fin, en discutant directement avec leurs partenaires israéliens et en trouvant, ensemble, des solutions aux différents enjeux.


Si les nations du monde cherchent vraiment à faire avancer la paix, elles devraient envoyer un message clair et sans équivoque à Abbas: «Arrêtez de soutenir la violence et le terrorisme, arrêtez de promouvoir les discours de haine, et arrêtez d'éduquer les enfants Palestiniens à tuer des juifs. Apprenez-leur qu'Israël existe bel et bien, et que des relations de paix avec Israël doivent être les fondations d'un futur Etat palestinien».

 

Tandis que le sang continue de couler à flots dans la Syrie voisine, certains dirigeants, impuissants sur le dossier, préfèrent s'affairer à organiser une parodie de conférence éloignée de toute réalité et en exigeant tout de l'un et rien de l'autre. D'une certaine manière, la conférence de Paris d'aujourd'hui est un rassemblement des dirigeants d'hier. La communauté internationale, comme on l'appelle, devrait pouvoir faire mieux si elle entend vouloir rester digne de ce nom.

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9 janvier 2017 1 09 /01 /janvier /2017 15:52

Paru dans FIGAROVOX - lefigaro.fr http://www.lefigaro.fr/vox/

http://www.lefigaro.fr/vox/politique/2017/01/09/31001-20170109ARTFIG00142-l-irreversible-processus-de-cretinisation-de-la-gauche-francaise.php

Publié le 09/01/2017

L'irréversible processus de crétinisation de la gauche française

FIGAROVOX/CHRONIQUE - Manuel Valls, Ségolène Royal, Vincent Peillon, Audrey Azoulay ou Benoît Hamon... Gilles-William Goldnadel recense les «fadaises, billevesées et autres coquecigrues» qui ont ces derniers jours alimenté le débat public.

Gilles-William Goldnadel est avocat et écrivain. Il est président de l'association France-Israël. Toutes les semaines, il décrypte l'actualité pour FigaroVox.

 

Les dernières déclarations de M. Peillon m'autorisent plus que jamais à poser cette question: la gauche française n'est-elle pas entrée dans un processus irréversible de crétinisation ? Cette question est sérieuse, elle ne se veut ni blessante ni offensante, mais elle s'impose plus que jamais.

Un livre savoureux reste à écrire pour décrire comment un parti d'intellectuels souvent prestigieux aura perdu son crédit et son sérieux par le truchement de ses fadaises, billevesées et autres coquecigrues.

Ainsi, pour prix des voix LGBT était-il absolument nécessaire de souscrire à la théorie du genre avant que de la nier ?

Sans parler de son jargon jargonnant pour faire société et vivre ensemble grâce à l'en commun inclusif.

Je sais bien que les socialistes organisent une primaire qui porte en l'espèce bien son nom. Je sais bien qu'ils sont tenus de complaire, ce verbe est cruel , à leur clientèle des terres neuves, mais tout de même, un Peillon n'est pas un Hamon, pris dans une trappe électorale.

Par quelle funeste magie un être aussi lettré peut-il se laisser aller à comparer le sort du mahométan d'aujourd'hui à l'israélite d'hier ? Pourquoi faut-il m'obliger à l'exercice ingrat de devoir rappeler que les juifs en 1940 ne massacraient personne en invoquant leur Dieu et que fort heureusement aucun enfant musulman n'a été massacré dans une école ou un supermarché ?

Ainsi donc, en voulant fustiger niaisement Vichy et la lepenisation, M. Peillon aura contribué à la plénélisation des esprits ou du moins de ce qu'il en restait au parti socialiste.

En réalité, on pourrait avancer que les gauches européennes sont en train de payer leur goût immodéré de l'étiquette. J'entends par là leur addiction pour l'essentialisme, autre nom du préjugé religieux, racial, sexuel ou social et leur détestation symétrique de la réalité dérangeante.

Pour la gauche, le musulman doit porter en toutes circonstances et par tous les temps, même contre les évidences météorologiques, l'étiquette de victime.

Sauf que les temps ayant changé et les étiquettes valsé, la gauche s'est ridiculisée.

Mais, étrangement, elle continue à ne pas s'en apercevoir et poursuit son étiquetage saugrenu sans en mesurer le prix sur son crédit.

C'est ainsi que la gauche télévisuelle de service public, dans le cadre de l'Émission Politique sur la deuxième chaîne, continue d'échantillonner les téléspectateurs sélectionnés pour poser des questions à leur invité selon un étiquetage idéologique stéréotypé.

Pour poser une question à M. Valls, il était apparemment indispensable de sélectionner une musulmane voilée qui se plaignait de sa condition victimaire. L'étiquetage devient rituel: c'est ainsi qu'au mois de janvier 2016, la chaîne invitait une certaine Wiam Berhouma pour porter la contradiction la plus offensante à Alain Finkielkraut dans l'émission «Des paroles et des actes».

Cette femme était, renseignements aisément pris, une proche du Parti des Indigènes de la République, organisation que certains esprits chagrins étiquettent de raciste. Par une coïncidence cosmique, la femme voilée questionnant Manuel Valls, Mme Trabelsi, est également proche du Parti précité et admiratrice de M. Ramadan. Le jeune et sympathique étudiant choisi dans l'émission politique également en 2016 pour questionner Nicolas Sarkozy présentait un profil assez voisin.

Notons que dans la même émission, les sélectionneurs, sans doute dans un esprit d'équilibre idéologique, se sont sentis dans l'obligation d'inviter Cédric Herrou, activiste No Border en Provence et renvoyé devant le tribunal correctionnel pour avoir convoyé des sans-papiers. Dans la presse convenue, il est plus convenable d'étiqueter son geste «délit de solidarité» et tant pis s'il revient à s'octroyer le pouvoir souverain de décréter lui-même le droit d'asile au lieu et place des autorités républicaines. Il est vrai que ses amis de la Gisti, dans le cadre de la peillonnisation des esprits, se plaisent à étiqueter semblables individus comme des «Justes». Au-delà de la comparaison scabreuse, les risques pris par les uns hier et par les autres à présent ne semblent pas identiques, au regard de la jurisprudence pratiquée aujourd'hui par nos juges bienveillants.

Notons encore que M. Valls, qui hier encore morigénait Mme Merkel pour l'ouverture des portes et fenêtres de l'Allemagne aux migrants venus d'Orient, était tout d'un coup bien timide devant le sans-frontières arrogant. Hier encore, étiqueté Jules Moch sur son képi, qui sait si demain ce n'est pas l'étiquette de Jules Guesde que Manuel portera sur sa casquette.

Certains - ou certaines - pratiquent un auto étiquetage essentialiste de la même farine désormais étouffante. C'est ainsi que dans Le Monde, Ségolène Royal s'affuble elle-même de l'étiquette sinon de femme battue, au moins d'injustement traitée ès qualités. En avant-première d'une émission sur la chaîne «Toute l'histoire», notre ministre explique sérieusement à un Gérard Miller, psychanalyste cathodique qui l'écoute religieusement, que les critiques qui lui ont été adressés lorsqu'elle a dit la «vérité» sur Cuba étaient de nature sexiste…

Et d'appeler révolutionnairement à la «transgression féminine».

Pas moins.

Bien entendu, la gauche n'est pas avare d'épithètes pour les étiquettes sur ses adversaires. «Fachos», «populistes», «islamophobes», «extrême droite». Ce genre d'étiquetage ne déchiquette plus méchamment depuis que les dents des étiqueteurs sont élimées.

Et depuis que le curseur qui fixe les extrémités du planisphère politique a changé un peu de mains.

Les islamo-gauchistes de la Seine-Saint-Denis m'ont évidemment étiqueté de raciste et certains de nazi pour avoir moqué l'étiquetage «colonie juive de Jérusalem». Étrange appellation géographique. La valse des étiquettes fait place aux étiquettes Valls, puisque c'est sous son ministère que l'étrange arrêté qui plaît tant dans le 93 aura été pris. À voir un terroriste, sympathisant de l'État islamique, se déchaîner hier au volant de son camion à Jérusalem, en employant contre les «colons juifs» la même conduite que son compère de Nice, on comprendra qu'il est des petits étiquetages qui grandissent.

L'appellation sur la Toile connaît aussi la loi de l'étiquette. Ainsi du droit contesté pour les gueux et les fâcheux de contester les aristocrates de la presse convenable. Voilà la bien fâcheuse sphère rageusement étiquetée «fachosphère». Apparemment nos aristocrates sont moins fâchés par une islamosphère ou une gauchosphère innommées et pourtant peu avares d'étiquetage racial. Rien à sphère. La gauche, c'est bien connu, a l'étiquette sélective.

Le meilleur - ou le pire - pour la fin et l'illustration du processus de crétinisation. Dans un étrange et dernier hommage à Michel Déon, notre ministre de la Culture Audrey Azoulay a cru devoir étiqueter politiquement et pour l'éternité le dernier des hussards: «Malgré sa proximité avec les thèses de Charles Maurras, il gardait en littérature une totale liberté dans ses choix» (Le Figaro, Bertrand de Saint-Vincent).

Imagine-t-on un seul instant, un ministre de la Culture de droite rendant un hommage mérité à la liberté créatrice de Louis Aragon «malgré sa proximité avec les thèses de Joseph Staline» ?

Tout est là peut-être. La gauche avait Aragon et elle avait Ferrat. Elle avait tort, sans doute, mais elle faisait rêver et chanter. Aujourd'hui, elle a Peillon, Hamon et Azoulay. Elle fait encore pleurer.

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4 janvier 2017 3 04 /01 /janvier /2017 10:56

PARU SUR LE SITE www.valeursactuelles.com

http://www.valeursactuelles.com/monde/lonu-pompier-incapable-devenu-pyromane-57917

3 janvier 2017
 

Tribune. Avoir l'honneur d'écrire dans l'hebdomadaire fondé par Raymond Bourgine, courageux défenseur de l'alliance franco-israélienne, autorise toutes les audaces à l'heure de l’unanimisme niais de la classe politique et médiatique en faveur de la résolution onusienne et me dispense dans le même mouvement d'avoir à me défendre d'une trop subjective tribalité.

L'ONU, pompier incapable devenu pyromane

Je relisais hier La guerre des six jours du grand Pierre Boutang, publié récemment par les éditions « Les Provinciales », dirigées par l'excellent Olivier Veron. Cet ouvrage issu des articles écrits dans le feu de l'été 1967 dans la Nation Française rappelle le lien historique sacré entre Paris et Jérusalem, Saint-Louis et David, la France chrétienne et l'État juif.

En notre période de reniement par l'inculture, je cite cette phrase de ce compagnon de tranchée du philosophe juif Levinas et du philosophe chrétien Gabriel Marcel : « Israël n'est pas incompatible avec l'existence des peuples arabes, en leur diversité, et qui auraient oublié le principe conquérant de l'islam si quelques démagogues (d'ailleurs inspirés d'un autre islam, celui du germanisme nazi) ne l'avaient réveillé, et réveillé contre les seuls juifs. »

Et le livre de rappeler deux citations prophétiques : celle de Karl Barth : « Il est impossible de comprendre le national-socialisme, à moins de voir qu'il s’agit en fait d'un nouvel islam… » et celle de Carl Gustav Jung : « Nous ne savons pas si Hitler est en passe de fonder un nouvel islam (…) ce pourrait être le futur de l'Histoire ».

C'est dans ce cadre métapolitique inchangé mais toujours aussi terrifiant que nos petits politiciens sans vertu et nos petits folliculaires sans recul ont accueilli le dernier acte à l'ONU de l'islamo-gauchiste de la Maison-Blanche, fidèle disciple du pasteur Jérémy Wright, et le dernier discours de son dévoué secrétaire. On remarquera au passage que jamais une abstention n'aura autant été considérée par les thuriféraires et les laudateurs de Monsieur Obama comme un acte de volonté et de détermination aussi admirable.

Il n'est pas de mon intention de prouver, même dans ces colonnes, que depuis le traité de San Remo de 1920, le statut juridique des territoires concernés n'a rien à voir avec une occupation illégale au sens que lui donne le droit international. Au demeurant, et à notre époque où la référence au Droit et à l'Histoire est contre-productive lorsqu'elle se heurte à l'émotion d'une opinion publique travaillée, mes efforts juridiques seraient inutiles. Qu'il me soit en conséquence permis de faire trois remarques.

Touchant au vocabulaire: Je sais bien que l'utilisation lexicale française du terme « colonisation » a une vocation péjorative (l'anglais «settlement» est plus neutre). Raison pourquoi, personne ne m'empêchera, dans ce cas, d'utiliser le même vocable concernant l'implantation de colonies de peuplement musulmanes dans certaines régions de France, parfois illégalement, et toujours sans l'autorisation des populations autochtones. J'ajouterai que même un linguiste médiocre est à même d'observer qu'un juif est moins étranger à la Judée qu'un Pakistanais sans papiers à l'Île-de-France.

Et concernant précisément l'opinion publique mystifiée, j'écrivais récemment dans ces colonnes que la désinformation principale passait moins par le mensonge que par la dissimulation des faits. J'en rapporterai en conséquence deux, sciemment cachés au seul public français :

La condamnation par la première ministre britannique Theresa May du discours de John Kerry: « Nous ne pensons pas que la bonne façon de négocier la paix soit de se focaliser seulement sur les constructions dans les implantations, alors que le conflit entre les Israéliens et les Palestiniens est clairement bien plus complexe. » Theresa May faisait clairement référence au refus septuagénaire des Arabes palestiniens de reconnaître Israël en tant qu'État du peuple juif et de cesser leurs exigences de voir la descendance de la descendance des réfugiés de 1948 regagner leurs foyers pour mieux le submerger.

Précisément, ce double refus, soigneusement dissimulé par la presse hexagonale, toujours aussi irénique à l'égard du récitatif palestinien, sont rappelés moins de 24 heures après la résolution par la bouche même du ministre des affaires étrangères de l'Autorité Palestinienne : « Il n'est pas possible pour nous de reconnaître un État juif. Nous ne renoncerons pas à notre droit au retour » (Riad Al Maliki). Il faut être aveugle, sourd et autiste à la fois pour ne pas vouloir comprendre que sans cet irrédentisme, les Arabes de Palestine auraient depuis longtemps l'État et les territoires concernés que Barak et Olmert leur avaient proposés. Les voilà, à nouveau, encouragés dans leur obstination par la grâce de l'ONU.

Parlons-en, pour finir, de cette organisation qui aura échoué lamentablement – tout comme le président américain – à empêcher le massacre de 400 000 personnes en Syrie et qui voudrait se refaire une santé sur celle du seul État démocratique de la région. La presse hexagonale a en effet caché soigneusement les déclarations testamentaires de son Secrétaire Général sortant, Ban Ki Moon, reconnaissant que par ses condamnations obsessionnelles et disproportionnées du seul État d’Israël, l'ONU s’était disqualifiée.

Prenons donc enfin connaissance de ce discours du 16 décembre :

« Des décennies de manœuvres politiques pour créer un nombre disproportionné de résolutions, de rapports de comités contre Israël… Durant les 10 années passées, j'ai soutenu que nous ne pouvons pas avoir un parti pris contre Israël à l’ONU. Ce volume disproportionné de résolutions contre Israël a anéanti la capacité de l'ONU à remplir efficacement son rôle. » (The Indépendent).

Si le patron de l'ONU reconnaît que son organisation s’est discréditée à l'égard d’Israël et a perdu tout magistère moral pour remplir son rôle arbitral, est-il interdit à sa victime de le considérer aussi ? Quant aux observateurs qui regardent ailleurs, sont-ils encore moins à blâmer qu’un responsable au repentir tardif ? Ceci méritait, je crois, d'être consigné et médité dans les colonnes de l'hebdomadaire fondé par Raymond Bourgine.

 

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2 janvier 2017 1 02 /01 /janvier /2017 12:31

Paru dans FIGAROVOX - lefigaro.fr http://www.lefigaro.fr/vox/

http://www.lefigaro.fr/vox/politique/2017/01/02/31001-20170102ARTFIG00084-resolution-de-l-onu-sur-les-territoires-palestiniens-les-trois-oublis-d-obama.php


Publié le 02/01/2017

Résolution de l'ONU sur les territoires palestiniens: Les trois oublis d'Obama

FIGAROVOX/CHRONIQUE - Le Conseil de sécurité de l'ONU a condamné la colonisation israélienne sans que Washington n'exerce son droit de véto. Pour Gilles-William Goldnadel, le progressisme du président démocrate est un faux courage.

Gilles-William Goldnadel est avocat et écrivain. Il est président de l'association France-Israël. Toutes les semaines, il décrypte l'actualité pour FigaroVox.

Résolution du Conseil de Sécurité de l'ONU sur les territoires palestiniens. Grâce présidentielle accordée à Madame Sauvage.

Alors que je me demandais, cher lecteur, comment diable je pourrais prouver le lien entre ces deux sujets apparemment sans relation, alors que je craignais que tu ne prennes mes intuitions pour des obsessions, voilà que la préposée à la revue de presse de France Inter m'apportait bien gentiment son assistance radiophonique.

Avec une allégresse qui faisait chaud à entendre, elle citait ce 28 décembre l'article du Parisien intitulé «Pourquoi Hollande a gracié Jacqueline Sauvage»: «Un ami du président va jusqu'à le comparer avec Barack Obama, en fin de mandat, qui s'autorise des décisions qu'il n'osait pas jusqu'alors, comme de laisser passer une résolution à l'ONU condamnant la colonisation israélienne».

Et effectivement il y a entre ces deux décisions prises un premier point commun: le faux courage. Il faut en effet, dans le meilleur des cas, une belle naïveté pour considérer qu'une décision aussi démagogique que la grâce accordée à Jacqueline Sauvage et qui aura au demeurant recueilli l'assentiment unanime de tous les partis, relève d'une quelconque hardiesse. L'auteur aura constaté sur Twitter combien il est au contraire audacieux d'oser la contester.
Quant à Obama, à une quinzaine de jours de son départ, et alors que - nul ne l'aura remarqué - il aura attendu la défaite électorale de sa favorite pour sévir impunément contre Israël, il faudra m'expliquer où habite la témérité.

S'agissant tout d'abord de la résolution onusienne, je ne me ridiculiserai pas en plaidant que le droit international, depuis le traité de San Remo de 1920, a été foulé aux pieds, toute référence au Droit ou à l'Histoire est désormais contre-productive dès lors où elle se heurte à l'émotion d'une opinion internationale travaillée.

Je me bornerai donc à faire trois remarques difficilement contestables, même lorsqu'elles émanent d'un spectateur engagé mais qui prétend être au moins aussi honnête que certains journalistes français tenus théoriquement à l'objectivité.

La résolution ne fait aucune différence entre Jérusalem, en ce compris le Mur des Lamentations, et les autres territoires conquis par Israël à la suite de la guerre des six jours de 1967. Dans sa traduction française, elle évoque des «colonies», avec toute la connotation que le mot peut inspirer. Au demeurant, le gouvernement de Monsieur Valls a ordonné la mise en application de la circulaire européenne imposant l'usage de ce mot sur les produits fabriqués à Jérusalem. Cette résolution intervient quelques mois après que la filiale culturelle de l'ONU, l'Unesco, ne conteste tout lien entre Jérusalem et le peuple juif.
Par la grâce présidentielle de Messieurs Obama, les Juifs, même ceux qui en ont été chassés par l'épuration ethnique de 1948, sont donc des colons étrangers à Jérusalem. Mystères de l'antiracisme progressiste.

À propos d'opinion travaillée, j'écrivais récemment que la désinformation médiatique réside davantage dans ce qui est caché que dans des mensonges avérés. C'est ainsi que l'opinion publique française ignore la réaction de la première ministre britannique Theresa May au discours explicatif du dévoué secrétaire d'État John Kerry. Cette réaction a été reprise des centaines de fois dans la presse anglo-saxonne. Citons la donc en français: «Nous disons très clairement que les implantations sont loin d'être le seul problème de ce conflit. En particulier, le peuple d'Israël a le droit de vivre sans être menacé par le terrorisme, ce qu'il a été contraint de subir pendant bien trop longtemps. Par conséquent, nous ne pensons pas que la bonne façon de négocier la paix soit de se focaliser seulement sur les constructions dans les implantations, alors que le conflit entre les Israéliens et les Palestiniens est clairement bien plus complexe».

La première Anglaise faisait clairement référence au double refus des Arabes de Palestine de reconnaître Israël en tant qu'État du peuple juif et à renoncer au retour de la descendance de la descendance des réfugiés de 1948 au sein de cet État pour mieux le submerger. Il se trouve - et c'est le deuxième élément soigneusement occulté par la presse convenue - que quelques heures seulement après la résolution onusienne, le gouvernement de l'Autorité Palestinienne, par la bouche de son ministre des Affaires étrangères, se plaisait à réitérer ce double refus obstiné: «Nous n'accepterons jamais de reconnaître un État juif et nous continuerons à exiger le retour de tous les réfugiés» (Riad Al Maliki, le Jérusalem Post le 30 décembre).

Cette résolution de l'ONU justifie, de leur point de vue, l'irrédentisme septuagénaire des Arabes de Palestine. Un irrédentisme qui leur a fait refuser les propositions de Barack comme d'Olmert qui pourtant leur accordaient les concessions territoriales réclamées. Pourquoi attendre de la négociation ce qui est servi gratuitement sur un plateau par l'aréopage international ?

Précisément, l'attitude de l'ONU à l'égard d'Israël a été jugée, encore que tardivement, par un expert, en la personne de son Secrétaire Général sortant Ban Ki Moon.
Celui-ci a reconnu le 18 décembre l'invraisemblable partialité de l'organisation, qu'il dirigeait jusqu'au 31 décembre, à l'égard de l'État juif. Révélons ses déclarations au public français puisque - c'est la troisième occultation - il les ignore à ce jour:
«Durant les 10 années passées, j'ai soutenu que nous ne pouvons pas avoir un parti pris contre Israël à l'ONU. Des décennies de manœuvres politiques pour créer un nombre disproportionné de résolutions, de rapports de comités contre Israël ont anéanti la capacité de l'ONU à remplir efficacement son rôle.» (The Independent) .

Si le dirigeant principal de l'organisation internationale reconnaît une partialité qui la prive de toute compétence morale ou politique, la victime de cette injustice ontologique n'est-elle pas non seulement en droit mais en devoir de récuser ses édits les plus irresponsables ?

Seule la détestation venue du fond des temps qu'inspire l'État juif et, en corollaire, l'acceptation docile et extatique du récitatif palestinien sont en mesure d'expliquer l'inexplicable.

Cette victimisation essentialiste de l'être arabe palestinien explique l'attitude d'un président américain qui se sera conduit pendant ses deux mandats comme un islamo-gauchiste distingué et largement adulé par la classe médiatique progressiste.

On retrouve cet essentialisme victimaire, mais cette fois de nature féministe, dans la décision de François Hollande de gracier totalement une femme ayant délibérément assassiné son mari violent. Je n'ai rien à ajouter à ce qu'a très bien écrit ici Robert Redeker sur le sujet, sinon ces deux remarques sur ces deux bien cruels paradoxes:

Si Madame Sauvage avait été bien défendue, elle n'aurait pas connu deux échecs judiciaires successifs. Ses avocats auraient demandé et obtenu aisément les larges circonstances atténuantes auxquelles elle avait droit, plutôt que de se voir refuser justement le bénéfice d'une légitime défense introuvable. Elle n'aurait donc pas été graciée.

Comme souvent, ceux qui se sont réjouis le plus ouvertement de la grâce obtenue en faveur de la meurtrière sont les plus farouchement opposés à la peine de mort légalement donnée aux assassins.
Ainsi va le progressisme: La prison ne sert à rien, sauf pour le col blanc délinquant. La peine de mort est répugnante sauf pour le mâle blanc violent.

L'essentialisme progressiste est un cruel racisme.


 

 

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27 décembre 2016 2 27 /12 /décembre /2016 13:28

Paru dans Causeur http://www.causeur.fr/
http://www.causeur.fr/onu-israel-palestine-ban-ki-moon-41833.html

Le testament prophétique de Ban Ki-moon: l'ONU en faillite


La résolution sur la “colonisation israélienne” discrédite l'ONU

publié le 27 décembre 2016

Avec une jubilation à peine dissimulée, une bonne partie de la presse hexagonale, un quotidien national du soir en tête, s'est réjoui de cette résolution onusienne de Noël comme d'un cadeau de fête.
Pensez donc, le rite était maintenu, l'État juif morigéné avant la fin de l’année.
Le même jour, l'armée turque bombardait un village en Syrie et plus de 90 civils y laissaient leurs vies. Pas de quoi en faire un drame.

400 000 morts en Syrie, Obama reconnaissant son échec flagrant, les Nations Unies leur inutilité totale. Peu importe, ce qui comptait c'était de mettre Israël au ban des nations, pour sa politique de « colonisation ».
Oublions toutes les autres parties du monde dont le statut est largement aussi controversé: Tibet, Sahara occidental, Crimée, Kosovo, Chypre, Haut-Karabagh, Ossétie du Sud, etc. Oublions le caractère malveillant du mot « colonie » qui pourrait, dans ce cas, tout aussi bien convenir, sinon mieux, à ces territoires en France où sont implantées, souvent illégalement, en tout cas contre l'avis des autochtones, des populations étrangères aux mœurs bien différentes.

Il reste le principal: La crédibilité d’une organisation internationale décrédibilisée, le secrétaire général sortant Ban Ki-moon reconnaissait lui-même le 18 décembre que l'ONU s’était montrée trop injuste envers l'État d’Israël. Mais quel journal hexagonal aurait eu l'esprit de le relever ?

En août 2013, le même secrétaire général avait déjà expliqué qu'Israël n'était pas traité équitablement: « Malheureusement, en raison du conflit israélo-palestinien, Israël est accablé par la critique, il souffre de préjugés, et parfois même de discriminations ».

Entre 2006 et 2015, l'ONU a condamné Israël 61 fois, le reste du monde 56 fois…
Le 18 décembre dernier, devant le Conseil de sécurité qui a voté cette résolution israélienne, Ban déclarait que l'organisation avait voté un volume « disproportionné » de résolutions contre Israël, ce qu'il considérait comme ayant « anéanti la capacité de l'ONU à remplir efficacement son rôle ».
Ban ajoutait: « Durant les 10 années passées, j'ai soutenu que nous ne pouvons pas avoir un parti pris contre Israël à l'ONU ».

« Des décades de manœuvres politiques pour créer un nombre disproportionné de résolutions, de rapports de comité contre Israël » concluait le secrétaire général qui faisait le bilan de sa présidence à la tête de l'ONU. Toutes ces déclarations peuvent être vérifiées dans The Independent, un journal pourtant fort hostile à la politique israélienne. Vous ne le trouverez pas dans la presse française.

On peut penser ce que l'on veut du statut des territoires controversés en Judée. Au plan du droit international, et depuis le traité de San Remo de 1922, c'est une hérésie juridique d'évoquer des « territoires occupés ». Mais qui se soucie du droit international, lorsque la politique s'en mêle ? Il n’en demeure pas moins que la majorité des habitants qui s'y trouvent sont hostiles à la présence juive. Et même des Français qui ne s'y trouvent pas et qui réclament leur expulsion quel que soit leur statut à venir alors qu'ils seraient horrifiés de voir expulser des étrangers illégaux en France…

Il n'empêche, lorsque Ban Ki-moon considère que l'ONU, par son attitude pathologiquement injuste envers Israël, a perdu toute crédibilité pour tenter de régler les conflits, il n'est pas interdit à ceux qui défendent Israël de le considérer aussi.

On a déjà récusé un juge déshonnête pour moins que ça.

 

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26 décembre 2016 1 26 /12 /décembre /2016 15:17

Paru dans FIGAROVOX - lefigaro.fr http://www.lefigaro.fr/vox/

http://www.lefigaro.fr/vox/societe/2016/12/26/31003-20161226ARTFIG00088-attentat-de-berlin-retour-sur-une-tragedie-4-acte.php

Publié le 26/12/2016


Attentat de Berlin: Retour sur une tragédie en 4 actes

FIGAROVOX/CHRONIQUE - Gilles-William Goldnadel revient sur l'attentat contre le marché de Noël de Berlin. Pour lui, cette tragédie révèle une nouvelle fois «la candeur occidentale» face à l'islamisme.
 
Gilles-William Goldnadel est avocat et écrivain. Il est président de l'association France-Israël. Toutes les semaines, il décrypte l'actualité pour FigaroVox.

 

À longueur d'articles, je professe l'idée, assez ingrate, que notre environnement politico-médiatique relève, littéralement, de la psychopathologie collective. Autrement dit souffre d'une folie post-traumatique héritée du choc de la deuxième guerre mondiale.

La consternante tragédie autour du massacre du marché de Noël de Berlin apporte, une fois de plus, la triste démonstration comportementale d'une candeur occidentale maladive , en quatre actes dignes d'une mauvaise farce.

Acte 1. Assassin et réfugié. Il s'appelle Anis Arsi. Il quitte sa Tunisie au moment où son dictateur Ben Ali en est chassé par une révolution du jasmin dont le parfum printanier arabique exhale de ses odeurs enivrantes les narines progressistes extatiques. Comme réfugié migrant ayant droit au bénéfice d'un droit d'asile obligatoire, on pouvait trouver mieux.

Connaissant la triste mélopée à seriner à l'oreille des benêts, il se prétend mensongèrement mineur non accompagné. Pour témoigner de sa gratitude aux Siciliens dont chacun loue la chrétienne hospitalité, il poursuit ce qu'il n'a jamais cessé: le vol. Il n'est pas pour si peu renvoyé dans son pays.

Acte 2. L'Allemagne nouvelle et généreuse. Il y poursuit ses activités volantes sans désemparer. Les autorités fédérales, un peu lasses de ses pratiques, demandent à la Tunisie de leur confirmer qu'il est bien un de leurs compatriotes.

Les autorités de Tunis, conformément semble-t-il à un comportement fréquent, le nient effrontément . Elles le reconnaîtront comme compatriote immédiatement après le massacre… Au reste, l'expulsion du délinquant d'habitude se serait révélée aléatoire. Bien que les fonctionnaires germaniques s'efforcent de faire admettre que les pays du Maghreb sont des contrées de retour «sûres» pour les expulsés, au sens juridique du droit d'asile, les députés Verts allemands le contestent au regard de la situation des homosexuels en Algérie, au Maroc et en Tunisie. Arrêt sur cette image de la névrose islamo-gauchiste: les mêmes qui minimisent ordinairement l'islamo-homophobie pour ne pas être islamophobes, la surestiment extraordinairement pour empêcher l'expulsion des islamistes et des délinquants. Folie douce.

Mais Anis Arsi, le futur assassin en série, n'est pas seulement un délinquant récidiviste, il est constamment dans le viseur de l'antiterrorisme allemand, au regard de ses fréquentations djihadistes. En raison d'un juridisme étroit et culpabilisé, il ne sera pas inquiété pour autant et pourra commettre le massacre des innocents en toute tranquillité. Folie dangereuse.

Acte 3. La fuite. Un ministre Vert de Hambourg du nom de Till Steffen décide de retarder l'avis de recherche du bourreau de Berlin, pour ne pas «stigmatiser» les musulmans. On aurait tort de se moquer du Vert d'outre-Rhin. Nos rouges bien de chez nous ne valent pas mieux. De M. Hamon qui explique doctement que les femmes de Trappes sont interdites de café en raison «d'une tradition ouvrière» à mademoiselle Autain qui va boire un coup dans un bar strictement garanti sans femme pour prouver qu'il y en a au moins une.

Suite et fin de la cavale de notre Anis. Il est mis, enfin, hors d'état de nuire dans une rue de Milan. Notre ministre de l'intérieur diplômé, mais certainement pas de géographie, appelle à la plus grande prudence ceux qui prétendent, pour illustrer la porosité des frontières nationales en période d'alerte maximale, qu'il serait passé sans encombre par notre pays. C'est donc que Chambéry, où il a été repéré, n'est plus en France, par décret ministériel.

Acte 4. La morale médiatique pavlovienne en fond sonore. Il est grandement à craindre que ce sur quoi je suis en train d'ironiser, sans doute pour exorciser ma tristesse et ma colère, sera dénué de toute portée curative.
À chaque tuerie, une analyse clinique des causes évidentes et indiscutées, devenu rituelle, est rapidement oubliée. C'est tellement loin, le Bataclan, l'HyperCacher, Nice, St-Etienne-du-Rouvray… demain Berlin sera lointain.

Les commentaires médiatiques pendant que l'assassin de Berlin courait encore et qu'on ignorait son identité, comme à chaque fois, étaient davantage dirigés contre ceux qui mettaient en cause la dangerosité du phénomène migratoire, que vers l'assassin ou ses victimes. Sauf lorsqu'il s'agissait d'admirer la lueur vacillante d'une bougie.

Malheur à ceux qui avaient, un peu vite, tiré argument de l'arrestation d'un afghan innocent. Après tout, on pouvait encore espérer peut-être quelque chose de l'extrême-droite allemande...
L'Obs restait toujours aux aguets. Le pauvre ne s'était toujours pas remis de cet article du 5 août 2015 intitulé doctement: «Huit idées reçues sur les migrants» parmi lesquelles, à combattre sans répit, la sotte selon laquelle ils seraient «peu éduqués» et surtout celle, encore plus monstrueusement fausse, qu'il y aurait «des terroristes parmi eux».

Un argument, subsidiaire, était distillé sans grande modération. Les migrants n'étaient pas toujours responsables des derniers attentats.

La preuve indiscutable: À côté de ceux responsables, il est vrai, de certains attentats en France comme en Allemagne, il y avait aussi les Merah, les Nemmouche, les Coulibaly, les Kouachi…

Admirez, je vous prie, l'argument. Presque patriotique. Défense de craindre la migration islamique ou de s'en plaindre, puisque l'immigration islamique, mais de facture française, est également responsable des autres attentats. On peut donc encourager la première sans appréhension pour renforcer la seconde sans prévention.
Malheur encore à ceux qui avaient le goût abject de vouloir, tels des vautours au-dessus d'un cadavre, «récupérer» l'attentat de Berlin pour en tirer, une nouvelle fois, une leçon politique.

On peut, on doit conclure à la montée du racisme lorsqu'un Comorien est jeté dans la Seine. On peut, on doit conclure à la montée dangereuse de l'extrême-droite lorsque Clément Meric meurt dans une rixe entre fascistes bruns et fascistes rouges. On peut, on doit conclure à la brutalité étatique lorsque le manifestant Rémi Fraisse est tué involontairement par une grenade. On peut, on doit exiger immédiatement, on obtient, la fermeture des centrales nucléaires au lendemain de la catastrophe de Fukushima, au nom du principe de précaution. Mais interdiction de conclure à la dangerosité de migrants manipulés par l'État islamique, à la suite d'un énième attentat, sous peine d'une immonde récupération.

Voilà pourquoi les corps des innocents de Berlin, à peine ensevelis dedans la terre froide, on peut d'ores et déjà le prophétiser, ne seront pas les derniers. Le comportement largement inconscient et désormais automatique d'un personnel politique et médiatique d'une candeur maladive revient à abandonner les populations à une insécurité physique et sociétale confondante.

Il en faudra encore du temps, des morts et des combats pour que l'islamo-gauchisme névrotique soit clairement diagnostiqué pour ce qu'il est: Une perversion masochiste occidentale alimentant une hystérie sadique et paranoïaque orientale.

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