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21 juillet 2014 1 21 /07 /juillet /2014 15:24

PARU SUR LE SITE Valeurs Actuelles
http://www.valeursactuelles.com
 
http://www.valeursactuelles.com/monde/questions-champions-lid%C3%A9ologie-islamo-gauchiste

 
 

21 juillet 2014

Questions pour les champions de l'idéologie islamo-gauchiste

Par Gilles-William Goldnadel


L'œil de Goldnadel. Chaque semaine, Gilles-William Goldnadel propose aux lecteurs de Valeurs actuelles son regard sur l'actualité. Aujourd'hui, il revient sur le conflit israélo-palestinien.

Question : Dès l'instant où un groupe terroriste lance des attaques contre un autre territoire peuplé en se protégeant au milieu d'une population civile, l'État attaqué peut-il moralement se défendre, au risque de tuer des civils ou doit-il stoïquement ne pas répliquer et livrer sa propre population au diktat de l’adversaire ?

Question : Churchill et Roosevelt doivent-ils, rétrospectivement, être considérés comme des criminels de guerre génocidaires pour avoir fait bombarder massivement les villes allemandes durant les combats contre l'Allemagne nazie, causant des centaines de milliers de victimes civiles ?

Question : Les Nations unies ont découvert à Gaza un stock de missiles dissimulés dans une école. Ne s'agirait-il pas d'une nouvelle preuve de ce que le Hamas met en danger sciemment la population civile palestinienne en recherchant soit à empêcher Israël de frapper, soit à l'obliger à tuer des enfants devant la plus grande concentration mondiale de caméras au mètre carré ?

Question :  Le directeur de l'agence Reuter, aux responsables du journal italien Il Figlio qui s'étonnaient que l'agence utilise le vocable d’« activistes » plutôt que celui de « terroristes », appliqué aux membres du Hamas, a répliqué qu'il ne répondrait plus de la sécurité de ses journalistes dans les pays arabes, en cas d'utilisation de la seconde terminologie. N'est-ce pas la preuve de contraintes particulières des journalistes qui pourraient entraver leur indépendance d'esprit ?

Question : Ces entraves sont-elles les mêmes en Israël ? En cas de réponse négative, ne pensez-vous pas que cela confère instinctivement aux journalistes internationaux, quelquefois idéologisés, une liberté de ton et un esprit critique dont ils pourraient faire un usage abusif, s'ils n'étaient pas assaillis par les scrupules déontologiques ?

Question : Le fait que désormais les agences internationales d'information à Gaza, soient, pour des raisons de sécurité, représentées par des palestiniens est-il un gage absolu d'objectivité ?

Question : Vendredi dernier 270 prisonniers ont été exécutés, les mains liées, par des djihadistes en Syrie, la population chrétienne s'est vue intimer l'ordre par les islamistes de quitter immédiatement la ville irakienne de Mossoul qu’elle habitait depuis l’antiquité, un car a été mitraillé par des islamistes au Kenya. Au Nigéria les massacres de Boko Haram et les incendies d’églises se poursuivent. Avez-vous l'impression que la couverture médiatique a été équivalente à la riposte israélienne après l'agression du Hamas et son refus de cesser le feu ?

Question : Diriez-vous que cette minimisation de la violence quotidienne des islamistes (Syrie, 170 000 morts en deux ans soit près de 10 fois la totalité des morts pour l'ensemble du conflit israélo-arabe depuis 1948 et 3 millions de réfugiés) et la focalisation sur le comportement de l'État d'Israël relève du hasard ? Du fantasme ? De la paranoïa Israélienne qui voit de l'antisémitisme partout, à la moindre critique du gouvernement israélien ? À moins qu'il ne s'agisse de la détestation pathologique d'un État-nation occidental, aggravée par le fait qu'il soit juif ?

Question : Avez-vous l'impression que le Nouveau Parti Anticapitaliste de M. Besancenot, et le Parti Communiste, organisateurs de nombreuses manifestations pro palestiniennes ont dénoncé avec la même ardeur les crimes en Syrie ou les attentats antisémites récents ? En cas de réponse négative, l'expression islamo-gauchiste vous paraît-elle adéquate?

Question : Un mouvement cornaqué par le Parti Communiste et des trotskistes porte-t’il la marque de la modernité ?

Question : Une manifestation composée de barbus et de femmes voilées vociférant, souvent violents, exhibant les drapeaux d'organisations (Hamas, Hezbollah) officiellement répertoriées comme terroristes sur les listes européennes et américaines ou des maquettes de missiles, brûlant rituellement les drapeaux de l’Etat Juif au milieu d'invocations vengeresses, vous paraît-elle présenter, en termes de communication, une bonne promotion de la cause défendue, prétendument éprise de paix ? NB : Attention de ne pas répondre trop vite. N'éliminez pas l'hypothèse psychologique que l'inconscient collectif d'une partie de la population occidentale soit soumis à une crainte révérencieuse d'une radicalité arabo islamique qu'il serait préférable de caresser dans le sens…… du poil…

Question : Pensez-vous que le débat organisé sur France Info le jeudi 17 juillet au matin entre Dominique Vidal du Monde Diplomatique, antisioniste bien connu, et deux responsables d'organisations pro palestiniennes, mettant en cause la Ligue de Défense Juive dans les incidents du dimanche 13 juillet devant la synagogue de la Roquette soit la marque du pluralisme d'opinion que l'on constate habituellement au sein de l'audiovisuel de service public dont la neutralité est proverbiale ?

Question : Pensez-vous qu'il convienne d'interdire la Ligue de Défense Juive qui a réussi à attirer par la ruse de nombreux manifestants pro palestiniens devant la synagogue précitée et les a obligé à hurler des slogans d’un philosémitisme mesuré ?

Question : Pensez-vous que le titre du Monde.fr (19 juillet à 16:30) : « Les londoniens dans la rue pour soutenir les palestiniens » ne serait pas un rien discutable, de par son caractère générique ? Ne pensez-vous pas qu'un ou deux habitants de Londres aient pu rester chez eux, coupables d’indifférence ou victimes de la propagande sioniste ?

Question : Aller crier : mort aux juifs ! devant une synagogue parisienne, constitue-t-il selon vous une expression, certes un peu vive, de l’émotion éprouvée devant la politique barbare et génocidaire du gouvernement israélien ou une formulation outrageante et récurrente à l'égard de la communauté juive, qui pourrait être considérée comme antisémite ?

Question : La Ligue des Droits de l'Homme a protesté contre l'interdiction de la manifestation pro palestinienne à Paris au regard « du droit de manifester librement ». Compte tenu du fait que cette association n'a jamais protesté contre l'interdiction de nombreuses manifestations du Front National ou des identitaires, ne craignez-vous pas que l'on puisse reprocher à cette ligue, déjà engagée contre la loi prohibant le voile, un soutien déguisé au Hamas islamiste ?

Question : Pensez-vous que la partie modérée de la communauté musulmane manifeste autant publiquement sa réprobation des crimes islamistes commis contre les juifs que la partie radicale son soutien à la violence ?

Question : Pensez-vous que les représentants de la communauté juive organisée, qui depuis des années en ont fait des tonnes à l'égard du Front National et des grammes envers l'islamo- gauchisme, et qui a persévéré sur cette voie, même après les massacres de Toulouse et de Bruxelles, aient fait montre en la circonstance d'une intelligence politique et d'une profondeur de vue exceptionnelles ?

Question : Pensez-vous que les fondateurs de SOS-Racisme qui ont accompagné l’immigrationnisme ces 30 dernières années et ont empêché l'État républicain d'appliquer sereinement les lois relatives à la régulation des flux migratoires soient aujourd'hui les mieux placés pour se plaindre des débordements antijuifs ?

Question : Au regard de ce qui précède, pensez-vous que la France républicaine et ses habitants soient bien placés, psychologiquement et politiquement, pour résister à la violence radicale de l'islamisme mondial. ?

Question : Pensez-vous que l'idéologie islamo-gauchisante et sa morale sélective et intolérante relève de la bêtise ou de la perversion névrotique ? Attention, il s'agit d'une question à choix multiples qui n'impose pas forcément une réponse unique.
 

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15 juillet 2014 2 15 /07 /juillet /2014 11:16

Paru dans FIGAROVOX - lefigaro.fr http://www.lefigaro.fr/vox/

http://www.lefigaro.fr/vox/monde/2014/07/14/31002-20140714ARTFIG00090-gilles-william-goldnadel-hamas-pourquoi-tant-d-indulgence.php

Publié le 14/07/2014


Gilles-William Goldnadel : Hamas, pourquoi tant d'indulgence ?

FIGAROVOX/CHRONIQUE - D'Israël où il se trouve actuellement, l'avocat G-W Goldnadel fustige l'indulgence coupable d'une certaine frange de l'intelligentsia française envers le Hamas. Il y voit les traces d'une idéologie post-marxiste et la haine de l'Etat-nation.

Gilles-William Goldnadel est avocat et écrivain. Il est secrétaire national à l'UMP chargé des médias. Il préside par ailleurs l'Association France-Israël. Toutes les semaines, il décrypte l'actualité pour FigaroVox.

Peu après que les premiers missiles tirés par le Hamas aient atteint le territoire israélien, François Hollande condamnait l'agression et déclarait sa solidarité envers un État d'Israël légitime à se défendre.
Le président français ne faisait en cela qu'imiter les réactions des principaux responsables politiques occidentaux. À l'instar du ministre des affaires étrangères canadien, John Baird, qui déclarait, pour fustiger la réaction rituelle de la commission des droits de l'homme de l'ONU stigmatisant Israël: «il ne peut y avoir d'équivalence morale entre le Hamas, organisation islamiste figurant sur la liste des organisations terroristes, méprisant la vie humaine et l'État démocratique d'Israël assumant son devoir de protéger son peuple contre une agression lâche et aveugle».

Pourtant, 48 heures plus tard, la gauche du parti socialiste et l'extrême gauche (Verts, PCF, front de gauche) reprochait avec aigreur la réaction présidentielle qui ne faisait pas suffisamment un sort aux «représailles militaires» contre le peuple palestinien.
Une partie de la presse française, qui ne s'était pas appesanti grandement sur cette prise de position de M Hollande, nota avec davantage d'enthousiasme son infléchissement, marqué par un appel à l'État hébreu à la retenue.

J'ai rappelé cette séquence, car elle illustre assez bien les termes et les protagonistes d'un combat acharné que se livrent, au Proche-Orient encore plus qu'ailleurs, la réalité et l'idéologie fantasmatique.
La réalité factuelle, difficilement contestable, consiste à rappeler brièvement que les Israéliens ont évacué la bande de Gaza, sur une décision unilatérale prise par Ariel Sharon, précisément pour avoir la paix. Que le Hamas, branche palestinienne des frères musulmans, a pour programme officiel la destruction de l'État juif, illégitime à se maintenir selon son dogme sacré sur un seul pouce d'une terre arabe et musulmane. Que c'est dans ce cadre politico-religieux intangible qu'il s'estime en droit et en devoir d'envoyer quand il le veut ou le peut des bordées de missiles, toujours plus puissants et précis, livrés notamment par l'Iran, sur la population civile de l'occupant usurpateur.

Et c'est ce qu'il a décidé de faire, une nouvelle fois, depuis la fin du mois de juin, en visant tous les centres urbains, en ce compris l'aéroport international du pays.
De son côté, l'armée israélienne, quel que soit le regard que l'on veuille porter sur la manière dont son gouvernement a mené les négociations sporadiques avec l'Autorité Palestinienne, tente de faire cesser au moins durablement ce qu'il est difficile de nommer autrement qu'une agression au moyen :

- d'un système défensif de ses habitants particulièrement efficace pour leur survie, mais qui n'empêche ni la paralysie économique du sud du pays, ni la désorganisation relative du nord
À telle enseigne que les tour-opérateurs internationaux ont été conduits à annuler la plupart des voyages jusqu'à la fin du mois.

- d'un système offensif d'une précision redoutable mais handicapé lourdement par la présence recherchée de la population palestinienne à proximité des engins balistiques désormais enterrés et de leurs serveurs.
C'est ici qu'il convient également de faire une remarque essentielle et que nul ne saurait contester de bonne foi: alors que les artilleurs du Hamas cherchent à frapper le plus durement possible la population civile israélienne, l'aviation israélienne cherche à frapper le plus durement possible le Hamas en épargnant autant que faire se peut la population.

Ayant rappelé ce qui précède, l'objet du présent article est de comprendre et d'analyser la nature du matériau idéologique qui entraîne de manière pavlovienne une partie de la population française a renvoyer dos à dos (dans le meilleur des cas) agresseur et agressé ; une organisation islamiste, terroriste, homophobe, antisémite et un État démocratique.

C'est ici que la réaction épidermique de la gauche extrême aux propos, somme toute banals et naturels de François Hollande dans les circonstances rappelées, apportent une grande partie de la réponse.
Depuis 40 ans, une idéologie post -marxiste et post-chrétienne, sommaire mais en grande majesté médiatique, irrigue une détestation névrotique des États-nations occidentaux.

J'aurais passé une bonne partie de mes activités intellectuelles à expliquer que par une cruelle ironie, cette idéologie mortifère doit largement sa puissance au choc traumatique qu'a constitué à la fin des années 60 la révélation médiatique et cinématographique des horreurs du génocide des juifs dans les foyers occidentaux.
Après cette révélation massive et émotive, une véritable perversion de la Shoah a pénétré l'inconscient collectif européen en laissant croire que ses auteurs ne pouvaient être issus que d'un État-nation occidental et blanc. Il s'en est suivi le fameux et démentiel CRS-SS! de l'année 68.

Il en a résulté, après les excès d'un nationalisme xénophobe amoureux de lui-même, une dilection xénophile pour l'altérité toute aussi excessive et systématique.
Ce prêt à penser, ou plutôt à ressentir, se déploie dans tous les domaines sociétaux , de l'impossibilité à réguler normalement les flux migratoires, à l'indulgence envers l'islamisme criminel, antisémite et christianophobe,au racisme anti-blanc et anti-chrétien jusqu'aux débats sur l'insécurité.

Il en va également ainsi dans le domaine de la politique étrangère, où l'idéologie sommaire prendra parti systématiquement contre l'État-nation occidental et ses soldats en uniforme.
Par une ruse dont l'histoire a la noire magie, l'État hébreu, nazifié par les névrosés de la Shoah, est la victime la plus emblématique du traumatisme post-hitlérien, et dans leur monde fantasmatique post-chrétien, le palestinien fait figure du nouveau juif crucifié.
Voilà pourquoi il est inutile de rechercher une quelconque rationalité aux condamnations d'Israël par l'extrême gauche névrotique et ses relais médiatiques indulgents.

L'une des conséquences les plus néfaste et visible de ce comportement erratique est constatable dans une focalisation obsessionnelle et disproportionnée du comportement d'Israël qui contraste avec l'absence totale de sens critique pour l'attitude de la partie adverse.
C'est ainsi, entre mille exemples, que nul au sein de la presse conformiste ne s'est permis d'émettre ne serait-ce qu'un doute sur l'énormité du «modéré» président palestinien accusant Israël de «génocide» dès le lancement de son opération militaire.

On pourrait presque traiter cette déraison avec dérision si elle n'était grosse de conséquences dramatiques.
J'ai déploré plus haut l'influence idéologique de l'extrémisme de gauche sur les médias français. Ils pourraient à leur tour influencer un personnel politique qui ne se caractérise pas par la fermeté de conviction.

On peut prévoir assez aisément l'avenir immédiat par le passé récent. Stéphane Hessel, icône sanctifiée de l'extrême-gauche laïque lui a tracé la voie. C'est lui qui en 2011 avait nazifié impunément l'État juif dans le cadre de formules qui n'aurait pas déplu à l'inventeur de la quenelle mimée. Dans son best-seller indigné, il félicitait le «juif» Goldstone, auteur d'un célèbre rapport onusien dans lequel celui-ci condamnait Israël pour son opération «plomb durci» à Gaza en 2009.

Mais coup de théâtre, le 1er avril 2011, le juge faisait son mea culpa à dans le Washington Post :
«Nous en savons bien plus aujourd'hui sur ce qui s'est passé durant la guerre de Gaza. Si j'avais su alors ce que je sais maintenant, le rapport Goldstone aurait été un document différent. Il n'y a aucun doute que des crimes délibérés ont été commis par le Hamas, qui utilisait des boucliers humains. En revanche, concernant l'État juif, qui a le droit de défendre ses citoyens contre des attaques venant de l'intérieur comme de l'extérieur et qui a consacré d'importants moyens pour enquêter sur des incidents douteux, il n'y a pas eu de politiques ciblant intentionnellement les civils.»
Stéphane Hessel n'a pas cru devoir intégrer dans son livre publié en 2012, l'acte de repentance du juge et je n'ai aucun doute que ses héritiers n'en tiendront aucun compte à l'égard d'une situation qui n'a en rien changé.

L'autre conséquence de la déraison gauchisante consiste dans son antiracisme sélectif devenu fou.
C'est ainsi qu'après une attaque au cocktail Molotov contre la synagogue d'Aulnay-sous-Bois et avant les agressions contre deux synagogues parisiennes par des islamistes pro- palestiniens, un délégué d'Europe écologie les Verts, Pierre Minnaert, n'hésitait pas à écrire «Quand les synagogues se comportent comme des ambassades, il n'est pas étonnant qu'elles subissent les mêmes attaques qu'une ambassade» Les quelques réactions contrariées de ses amis politiques n'ont pas eu la démesure qui les caractérisent ordinairement lorsqu'ils morigénent la droite pour bien moins que cela.

On voit ainsi où peut mener la déraison anti-occidentale. Au lendemain de récents débordements algériens, Mme la ministre de la culture, pour les minimiser, a cru devoir déclarer «il y a encore en nous un peu d'Algérie» Soit. Mais il se pourrait aussi qu'il y ait encore en nous beaucoup d'Israël, et en Israël beaucoup de France.

Ma main devrait trembler, avant que de l'écrire : cela s'appelle la civilisation judéo-chrétienne.

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11 juillet 2014 5 11 /07 /juillet /2014 11:31

Entretien avec G.-W. Goldnadel
Israël a le droit de ne pas jouer son sort aux dés !

 
Paru dans Boulevard Voltaire http://www.bvoltaire.fr
http://www.bvoltaire.fr/goldnadel/israel-droit-pas-jouer-sort-aux,93415
Publié le 10/07/2014


Entre la Palestine et Israël, c’est l’escalade. Les vieilles haines recuites ressortent, mettant le feu aux poudres. Obama a appelé à l’apaisement. On avait le sentiment que Netanyahu jouait aussi cette carte-là, lorsqu’il y a quelques jours, il exhortait à garder la tête froide, et, au sujet du jeune adolescent palestinien assassiné, parlait de « crime abominable », promettant que les auteurs « subiraient toute la rigueur de la loi ». Et puis soudain, c’est la loi du Talion, œil pour œil, dent pour dent, et même au-delà encore…


Non, il ne faut pas analyser le présent conflit dans le cadre d’un quelconque pathos lié à ces meurtres d’adolescents. Ce qui se joue en ce moment, se joue sur le terrain politique et militaire. Le Hamas a lancé ses attaques depuis quinze jours déjà. C’est d’ailleurs, d’une certaine façon un signe de faiblesse, il se sent « à la rue », plus ou moins lâché par ses principaux soutiens, alors c’est la fuite en avant, pour obtenir que le blocus (destiné à empêcher l’armement de rentrer) soit desserré. C’est un pari à très haut risque.
Dans un premier temps Netanyahu était peu enclin à entrer dans la bataille, il aurait préféré que grâce à la médiation égyptienne, le Hamas renonce. Et ce manque d’enthousiasme se justifie : Il est possible qu’une intervention terrestre soit rendue nécessaire. Le Hamas, a de très nombreuses armes à moyenne et longue portée dissimulées dans les habitations (écoles, hôpitaux, mosquées, etc.), ce qui rend difficile l’action des drones et des frappes aériennes. Avec le risque de toucher la population. La Propagande du Hamas est très forte pour cela, d’autant plus qu’une certaine idéologie occidentale y est très perméable… La BBC vient de révéler que de fausses images, datant de l’Irak et de la Syrie, circulaient.

La situation vous inquiète-t-elle ? Vous croyez à un embrasement prochain ?
Non, je n’y crois pas. Pour Israël, c’est un problème de dissuasion, c’est tout. Les israéliens ne peuvent pas accepter de voir leur vie pourrie par un territoire voisin. Pour les occidentaux ce n’est sans doute pas spectaculaire… car dans le sud, les gens vont se réfugier dans les abris ce qui évite les morts, et dans le nord il y a le Dôme de fer qui montre son efficacité.
 
Que pensez-vous de l’attitude des Occidentaux, et de celle d’Obama ?
La manière de réagir en l’Europe est révélatrice du relativisme ambiant et de toute une mentalité. Il y a un match entre Israël et une organisation islamiste qu’ils ont eux-mêmes, comme les Etats-Unis, classée terroriste, Il ne devrait pas y avoir de renvoi dos-à-dos. Cela en dit long sur l’état d’esprit.
Quant à Obama, il a perdu toute crédibilité : il a laissé bafouer les lignes rouges qu’il avait lui-même tracées en Syrie concernant l’utilisation des armes chimiques, et s’est en conséquence totalement depuis discrédité en Irak.


Comment les croire, tous autant qu’ils sont ? Les Européens et l’Onu, après la dernière guerre au Liban, avaient garanti que le Hezbollah ne se réarmerait pas. Le Hezbollah a aujourd’hui infiniment plus d’armes qu’il n’en avait en 2006. Les engagements signés ne valent même pas le prix du papier. Israël est en état de légitime défense et isolé, a fortiori dans un monde arabe qui va à vau-l’eau. Aujourd’hui il y a trois Irak, trois Lybie et trois Syrie. Personne n’aurait pu imaginer il y quelques années une telle situation. Cela devrait rend humbles les donneurs de conseils… qu’on ne leur demande pas. Si Israël avait rendu le Golan, il aurait les djihadistes syriens à sa frontière. Israël a le droit de ne pas jouer son sort aux dés !

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11 juillet 2014 5 11 /07 /juillet /2014 11:30

Bloc-note

ACTUALITE JUIVE - N° 1307 – Jeudi 10 juillet 2014

  

REPONSE A MON AMI MAREK HALTER  

 
Mon cher Marek, nous sommes suffisamment amis pour nous dire les choses avec franchise mais sans acrimonie.
Tu as cru devoir, le mois dernier, publier dans Le Monde une épître à tes frères juifs en danger dans laquelle tu leur indiquais en substance que quitter la France n'était pas la bonne solution.
À mon tour de leur dire -et de te dire- que je ne saurais cautionner ni le fond ni la forme de ta missive.
 
Question tout d'abord du choix du vecteur pour nos lecteurs : pardon de te le dire, mon cher Marek, mais je préfère, pour tenter de porter conseil aux citoyens juifs dans le désarroi, opter pour le principal hebdomadaire de leur communauté plutôt que pour un quotidien dont l'empathie à leur égard ou à celle de l'État d'Israël ne m'a jamais particulièrement frappé.
C'est d'ailleurs une douteuse spécialité que de choisir ce journal pour faire la leçon aux juifs.
J'ai toujours sur le cœur cet appel de J Call dans Le Monde comme dans Libération dans lequel, les responsables évoquaient exclusivement « une faute morale » d'Israël dans l'impasse israélo-palestinienne. Comme si les lecteurs de ces deux quotidiens n'avaient pas suffisamment l'habitude d'une condamnation aussi sélective…
 
Ces derniers jours, Mme Hélène Sallon du Monde a cru devoir relever un déchaînement sur la toile israélienne des passions anti arabes. J'aurais trouvé un tel article autrement plus édifiant, s'il m'avait été donné de lire ces 30 dernières années dans les mêmes colonnes, un seul article décrivant la haine quotidienne, rance, anti judaïque, obsessionnelle, pathologique, violente, impunie, ne faisant l'objet d'aucune contestation intellectuelle ou politique, d'une très grande partie de la société palestinienne.
 
Sur le fond, mon cher Marek, et quitte à me répéter ad nauseam, je puis difficilement admettre que tu puisses renvoyer dos à dos la vieille haine d'extrême droite et celle de l'islamisme, sur fond de passivité de l'extrême gauche. Tu sais bien que depuis 1945, seule la seconde a fait verser le sang juif dans les rues Copernic, des rosiers, de Toulouse et de Bordeaux. Admettre une équivalence entre les deux revient à relativiser, à diluer le terrorisme infernal dans le bouillon de l'antisémitisme réchauffé.
 
Mais pour être tout à fait franc avec l'artiste que j'estime affectueusement, je ne suis pas tout à fait sûr que l'un des parrains d'un mouvement pseudo antiraciste qui a accompagné l'immigrationnisme incontrôlé dont les juifs ont mesuré plus que les autres l'inconséquence, soit le mieux placé politiquement pour admettre de bonne grâce ce qui précède.
Enfin et surtout, je crois que toi comme moi, devrions, avec humilité, nous garder de distribuer des conseils définitifs aux juifs de France, dans le grave péril physique et moral dans lequel ils se trouvent.
En ce qui me concerne, je m'y refuse. J'ai été étonné que quelqu'un comme toi qui a toujours soutenu le projet sioniste, puisse considérer, en toutes circonstances, le retour à Sion comme une solution erronée.
 
Je ne puis évidemment accepter comme une fatalité ou une obligation de voir les membres les plus loyaux d'une des plus anciennes communautés françaises expulsés de leur cher et vieux pays par la haine des uns et la sotte indifférence des autres.
 
Ceci fermement posé, mon cher Marek, mes deux enfants ont pris le chemin de Jérusalem pour y faire souche avec résolution. Tu ne me persuaderas pas qu'ils se sont fourvoyés.


Gilles-William Goldnadel ©
Président de France-Israël et d'Avocats Sans frontières

 

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3 juillet 2014 4 03 /07 /juillet /2014 18:03

 

Paru dans FIGAROVOX - lefigaro.fr http://www.lefigaro.fr/vox/

http://www.lefigaro.fr/vox/politique/2014/07/03/31001-20140703ARTFIG00258--en-tant-que-justiciable-ordinaire-sarkozy-a-le-droit-a-un-juge-impartial.php


Publié le 03/07/2014

« En tant que justiciable ordinaire, Sarkozy a le droit à un juge impartial ! »
par Gilles William Goldnadel


FIGAROVOX/ ENTRETIEN - Gilles-William Goldnadel est l'avocat de la partie civile dans la plainte déposée contre le Syndicat de la Magistrature suite à l'affaire du Mur des cons, où la présidente de ce syndicat a été mise en examen. Comme Nicolas Sarkozy, il met en cause l'impartialité des juges de ce syndicat.
Gilles-William Goldnadel est avocat et écrivain. Il est secrétaire national à l'UMP chargé des médias. Il préside par ailleurs l'Association France-Israël. Toutes les semaines, il décrypte l'actualité pour FigaroVox.
 
Figarovox: Nicolas Sarkozy a ouvertement mis en cause l'impartialité du juge Claire Thépaut, qui a appartenu au syndicat de la magistrature. A-t-il raison de le faire ?

Gilles-William Goldnadel: Oui, il était fondé à le faire. Depuis ses déclarations d'hier soir, j'ai lu et entendu des réflexions de la part d'adversaires politiques et médiatiques de Nicolas Sarkozy qui me semblent témoigner d'une profonde malhonnêteté intellectuelle. «Sale coup porté à la justice» «il a failli à sa stature d'ancien chef de l'état»: on ne peut pas à la fois reprocher à Nicolas Sarkozy de ne pas se considérer comme un justiciable ordinaire et en même temps l'empêcher d'avoir une réaction normale de justiciable ordinaire !

Un justiciable ordinaire a le droit d'espérer en face de lui un magistrat dont il ne doute pas de l'impartialité. Dans l'arsenal du code de procédure pénale, il existe une procédure de suspicion légitime, au sens littéral, autorisée au justiciable lorsqu'il a des éléments objectifs pour douter de l'impartialité de ses juges.
Dans cette affaire on a objectivement affaire à une juge qui n'a jamais caché son appartenance à un syndicat très engagé et qui a pris publiquement position contre le ministère de l'Intérieur et affiché sa défiance à l'égard du Parquet. Elle n'était pas obligée de le faire et une conception élémentaire de son obligation de réserve aurait dû, au contraire, le lui interdire. Notamment pour empêcher la présente suspicion.
Entendez-moi bien, je ne dis pas que cette juge ne va pas s'essayer aujourd'hui à l'objectivité. Cela est indifférent. Mais, elle ne doit pas avoir eu une attitude qui puisse même faire douter de son impartialité. La simple apparence du contraire est suffisante.

Est-ce une raison pour critiquer l'indépendance de la justice en France ?

Quand Sarkozy émet un doute sur l'impartialité d'un juge, il ne s'agit pas d'une remise en cause générale de la justice ! Le Syndicat de la magistrature ne représente pas l'ensemble de la justice, mais 25% du corps des magistrats aux dernières élections (en baisse depuis l'affaire du «mur des cons»).
Si ce chiffre est malgré tout loin d'être négligeable et jette un éclairage assez sombre sur le corps dans son ensemble, on peut difficilement l'imputer à Nicolas Sarkozy…
Il est également pervers intellectuellement de déplorer que Sarkozy s'en prenne au syndicalisme. Il a tout à fait le droit de le faire dès lors que ce syndicalisme a pris publiquement parti contre lui. Le syndicalisme des fonctionnaires en général et des magistrats en particulier est soumis naturellement à un devoir de réserve.
Je n'ai pas ici un discours politique. En tant qu'avocat, je ne peux que défendre le fait qu'un justiciable comme un autre soit jugé dans un climat de sérénité, et pas par un juge qui a pris des positions idéologiques publiques aussi tranchées.

L'affaire du «mur des cons» a révélé au grand jour la partialité de certains juges. Peut-on être un juge indépendant quand on appartient au syndicat de la magistrature ?

La juge en cause appartient notoirement à un syndicat qui a punaisé sur son «mur des cons» Nicolas Sarkozy. On peut donc légitimement soupçonner un désir satisfait de le «punaiser» à présent judiciairement !
Certains ont voulu voir dans le mur des cons une plaisanterie de potaches. Deux magistrats, dont une ancienne présidente du syndicat de la Magistrature (Evelyne Sire-Marin), ont pourtant justifié dans les colonnes du Monde l'érection de ce mur par l'intolérable traumatisme que Nicolas Sarkozy aurait infligé aux magistrats durant son quinquennat !
C'est bien beau de la part du Président du tribunal de Paris de rappeler aujourd'hui, hautement et sèchement, l'indépendance des juges: encore faudrait-il les empêcher de montrer publiquement leur dépendance idéologique. J'observe que le Conseil Supérieur de la Magistrature n'a même pas cru devoir sanctionner les juges du «mur des cons». Je n'ai pas entendu non plus la moindre réflexion d'un magistrat d'autorité sur le fait que des écoutes entre un avocat en confidence et son Bâtonnier avaient été versées à la procédure !

Faut-il voir derrière ce que certains qualifient d'«acharnement judiciaire» une volonté politique ?

Je ne suivrai pas l'ancien président de la République sur le terrain d'une éventuelle immixtion du pouvoir politique actuel. Les juges engagés contre lui ou ses amis n'ont aucunement besoin d'être incités par le pouvoir politique pour prendre de douteuses initiatives. Certes, Nicolas Sarkozy a raison de pointer du doigt les mensonges de Christiane Taubira au sujet des écoutes, mais il n'y a aucune preuve que tout cela soit téléguidé depuis l'Elysée. Il est inutile de passer d'une constatation incontestable d'une idéologie militante de certains juges à une spéculation intellectuelle intéressante mais non avérée. Je préfère rester sur les terrains moins fragiles de l'idéologie affichée et du droit à une justice impartiale.
 

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1 juillet 2014 2 01 /07 /juillet /2014 01:12

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http://www.lefigaro.fr/vox/societe/2014/06/30/31003-20140630ARTFIG00245-goldnadel-pourquoi-aimeraient-ils-la-france-si-la-france-ne-sait-plus-s-aimer.php


Publié le 30/06/2014


Goldnadel : Pourquoi aimeraient-ils la France, si la France ne sait plus s'aimer ?

FIGAROVOX/CHRONIQUE- Pour Gilles-William Goldnadel, s'il est tout à fait normal que des Français d'origine algérienne se réjouissent de la victoire de leur équipe, les débordements violents ou provocateurs sont inadmissibles. A la France de le faire savoir.
Gilles-William Goldnadel est avocat et écrivain. Il est secrétaire national à l'UMP chargé des médias. Il préside par ailleurs l'Association France-Israël. Toutes les semaines, il décrypte l'actualité pour FigaroVox.


Au rebours de certains commentateurs, je ne vois pas matière à scandale lorsque des Français d'origine algérienne, dont de nombreux binationaux, se réjouissent ouvertement du succès d'une équipe d'Algérie qu'ils ont le droit d'aimer. Pareil sentiment de fierté identitaire collective est compréhensible…

Pour autant que l'on considère la réussite dans une compétition footballistique comme un paramètre déterminant pour signifier sa joie. Et dans ce domaine, les aficionados pro Algérie sont loin d'être seuls.
Ce qui est nettement moins compréhensible, c'est lorsque la manifestation de ce sentiment vire systématiquement à la provocation et à la violence. Cette spécificité là n'a rien de très glorieux.

Mais le vrai scandale habite ailleurs, et c'est lui qui est le premier responsable de ces débordements.
Il demeure dans le silence obséquieux d'une grande partie de la presse hexagonale qui a respecté une manière d'omerta en suite des premiers débordements consécutifs au match Algérie-Corée-du-Sud. Ainsi, Le Monde et ses «Décodeurs» y avaient vu seulement une manipulation fantasmatique de l'extrême droite identitaire… C'est comme cela aussi que l'on caractérisait doctement la constatation des progrès de l'insécurité ou de l'immigration incontrôlée aux confins du XXe siècle finissant.

Au lieu de cela, certains commentateurs français ont préféré se réjouir bruyamment d'une victoire d'une équipe qui n'était pas la leur. Parce que nombre de nos concitoyens avait matière légitime à se réjouir? À cette aune, j'aurais aimé entendre quelques regrets de voir l'équipe du Portugal prendre le chemin de la sortie. Il est curieux de constater que ceux qui étaient, à raison, les plus ouvertement opposés à l'idée d'une Algérie française sont les moins fermés à une sorte de France algérienne.
Le scandale demeure encore et surtout dans le mutisme craintif des responsables politiques, en ce compris ceux de l'opposition républicaine engluée dans ses querelles intestines, qui a permis une nouvelle fois à Marine Le Pen de bénéficier du monopole du constat de l'évidence niée.

Certes, le premier ministre, exception habituelle dans son camp, a bien voulu noter le caractère intolérable des débordements, mais dans le cadre inhabituel pour l'ancien ministre de l'intérieur fort en gueule, de l'euphémisation. Ceux-ci ne seraient l'œuvre que d'une poignée d'individus…
Lorsque pareils événements sont tristement récurrents, lorsque les casseurs émergent au même moment à Marseille comme à Roubaix, en passant par Clamart, Mulhouse, Lille, Maubeuge, Lyon, Vaulx-en-Velin, Grenoble, Provins, enfin, où l'on a remplacé le drapeau français par le drapeau algérien. Lorsque les Champs-Élysées sont transformés en zone militaire, lorsque 74 interpellations veulent bien être décidées, on ne ressort plus de la boutique du politiquement admissible le mythe de louveteaux solitaires agissant en bandes.

Au stade, où en sont les choses, les autorités publiques ne cachent même plus leur appréhension pour les matchs à venir du onze algérien. En priant que l'Allemagne triomphante les préservera d'un choc contre le onze français qui pourrait tourner au désastre urbain, quelle qu'en soit l'issue, la joie comme la colère étant, comme on l'a vu, mêmes mauvaises conseillères.


Si seulement, quelques dures vérités avaient été dites sans bégayer.
Qui a oublié l'ineffable ministre communiste de la jeunesse et des sports, Mme Buffet, lors de la funeste rencontre France-Algérie de 2001 au stade de France, la Marseillaise copieusement sifflée, s'essuyant, symbole cruel, l'œil gauche aveuglé par le jet d'un projectile, murmurant à bas bruit: «ce n'est pas grave…».

Mais si c'était grave! Camarade-ministre des jeunes, ordinairement plus gouailleuse, et il était de votre devoir impérieux de leur dire haut et fort.

Ainsi, 13 ans plus tard, rien n'a changé ou presque. Toujours le même silence coupable, la même crainte pavlovienne d'encourir les foudres d'un pseudo antiracisme désormais sans vertu, vieillard libidineux impuissant à dissimuler ses vices.

Il suffirait à présent de presque rien, dix mots peut-être un peu moins, mais prononcés à l'unisson par un pays résolu. Après tout, dans un domaine assez voisin, l'équipe de France a su se réformer dès lors que la France entière et écœurée, a su lui dire sans ambages que sauf à la désaimer, elle ne tolérerait plus les frasques et les provocations de certains de ses membres dont elle ferait bien de se déprendre.


Et ce qui est valable dans le domaine malgré tout secondaire de manifestations de rues intempestives, l'est tout autant dans les domaines autrement plus graves qui ont vu constater dernièrement les dérives autrement plus violentes de jeunes à qui l'on a tenu essentiellement que le langage de l'excuse, sinon du ressentiment pour le pays d'accueil, à qui on a chanté extatiquement en boucles les mots «droits de l'homme», sur fond de musique rap, en oubliant de leur apprendre les sens des mots «devoir» ou «gratitude».

Je l'affirme ici, les jeunes manifestants ne sont pas les premiers responsables de leurs exactions.
Comment ne seraient-ils pas déboussolés, quand la France perd le nord et regarde vers le sud avec une crainte révérencieuse ? Pourquoi aimeraient-ils la France, si la France ne sait plus s'aimer ?


Pourquoi la respecteraient-ils, si elle se méprise ?

Il suffirait de presque rien, dix mots peut-être un peu moins.
Mais prononcés d'une seule et ferme voix : «désormais, la France ne tolérera plus l'intolérable».


Et en français.
 

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23 juin 2014 1 23 /06 /juin /2014 18:27

FIGAROVOX/CHRONIQUE - De la condamnation de toute critique du Progrès à l'aveuglement au sujet du lynchage d'un jeune rom, en passant par la réforme pénale, Gilles-William Goldnadel dénonce l'angélisme moralisateur de la gauche.

Gilles-William Goldnadel est avocat et écrivain. Il est secrétaire national à l'UMP chargé des médias. Il préside par ailleurs l'Association France-Israël. Toutes les semaines, il décrypte l'actualité pour FigaroVox.


La gauche ne supporte pas de perdre le monopole de la plainte. Elle morigène régulièrement les «déclinistes» qui croient devoir vitupérer l'époque. Les progressistes radieux en connaissent un rayon en matière de progrès, et le sinistrime proscrit d'être plus sinistre que lui. Certes, la gauche ne s'interdit pas d'être catastrophiste lorsqu'il s'agit d'annoncer le retour de la peste brune au premier bruissement de dock Martin sur le pavé, mais interdiction pour les autres de prévoir des lendemains qui pleurent.

C'est ainsi que ce samedi dans la rubrique «idées» du Monde, une philosophe a enfin compris ce qui se cachait derrière ces «déclinistes». Je vous le donne en mille: des machos nostalgiques de leur pouvoir passé. Ayant finement observé, dans une étude de genre sans concession, que Messieurs Nicolas Baverez, Pascal Bruckner et Alain Finkielkraut, étaient tous à la fois pessimistes et de sexe masculin, notre philosophe en a déduit implacablement que ce pessimisme de genre trahissait l'angoisse de la perte du sceptre phallique.

Bien. Je m'en vais donc fulminer un projet d'article pour le vespéral dans lequel je me proposerais de prouver que derrière l'immigrationnisme extatique de Mesdames Esther Benbassa, Cécile Duflot et autre Eva Joly se dissimule la rage de vouloir castrer définitivement le mâle blanc déclinant.
Et il ferait beau voir qu'on y voit quelque essentialisme sexiste.

Plus sérieusement, et je l'avoue avec une franchise virile, je ne suis pas persuadé que la France avance vers le haut. Je lui trouve même une très mauvaise mine. Et pour aggraver définitivement mon cas, je ne la reconnais plus.
Si l'on veut un symbole de cette France défigurée, l'histoire de Jean-Marc, relatée par Anne Jouan dans ces colonnes le 22 juin, en fournit la triste glaise.

Cet homme, au visage ravagé par le traitement radiothérapique d'un cancer de la langue que l'on lui a coupée après lui avoir arraché les dents, attendait quelque réconfort d'une opération réparatrice projetée par le Pr Lantieri, chef du service de chirurgie reconstructrice à l'hôpital Pompidou. Cette gueule cassée du cancer, ancien mécanicien et père de trois enfants,     touche 735 € par mois de pension d'invalidité.

Le 11 juin, l'Assistance Publique lui a adressé une lettre suspendant le programme prévu qui tient en 10 lignes, formule de politesse comprise: «budget actuellement insuffisant».

Je ne crois pas qu'il soit abusif de mettre en perspective ce refus faute d'argent avec la gabegie des dépenses publiques engagées au profit de privilégiés de tous poils, des naufrageurs du rail, aux resquilleurs artistiques, rebelles à temps plein, bohèmes sous garantie du gouvernement, Van Gogh révoltés dormant sur leurs deux oreilles, les mêmes que Philippe Muray appelait drôlement «les mutins de Panurge». Les gazettes en sont pleines, de leurs combines dénoncées stérilement par la Cour des Comptes. De la serveuse occasionnelle d'un restaurant alsacien métamorphosée en comédienne parce qu'elle servait la choucroute tous les mardis en costume régional, au collaborateur à éclipse d'une radio de service public acquise à leur cause sacrée, qui en est à son six cent douzième contrats précaire.

Jean-Marc, lui, ne souffre pas par intermittence.

Et qui a défiguré Darius, le jeune Rom cambrioleur de Pierrefitte ? Certainement pas «l'indifférence» comme le suggère doctement Le Monde, dans un de ses éditoriaux dont il a la magie, remplis de morale sentencieuse, de vivre ensemble et de nous inclusif et solidaire.
 

 

Peu de chances que la gauche, si prompte ordinairement à dresser la liste des responsables des malheurs du temps, se hasarde à questionner l'immigration sans intégration ou la justice sans dissuasion. Pourtant, les misérables habitants de la cité précitée, bien placés pour savoir les faiblesses d'un État faible, qui s'en sont remis à la justice privée, avec les rudes moyens qu'ils connaissent, n'ont que faire du prêchi-prêcha des prêtres laïcs d'une religion obsolète.
À ce stade effectivement régressif, on ne sait s'il faut incriminer la bêtise ou la folie du temps.

Ce qui s'est passé la semaine dernière au Sénat nous inciterait à opter pour la seconde branche de la sombre alternative.
Ainsi que je l'avais écrit dans une précédente chronique, l'Assemblée Nationale avait adopté la réforme du code de procédure pénale présentée par Mme Taubira, amendée à la demande pressante de François Hollande au regard de ses dispositions les plus dangereuses.

La droite, engluée dans ses querelles picrocholines, s'était illustrée par sa passivité.
Le 18 juin, la commission des lois de la Chambre Haute à majorité socialiste a gauchi davantage encore le texte. À la manœuvre, Jean-Pierre Michel, fondateur du Syndicat de la Magistrature. Celui-ci a fait adopter une nouvelle version de la contrainte pénale: elle sera une peine complètement autonome que les juges n'auront plus l'opportunité mais l'obligation d'appliquer. Ainsi, elle se substituera inexorablement à la prison en cas de «vol, recel de vol, de filouterie, de dégradation, d'usage de stupéfiants et de certains délits routiers»…


Pour faire bonne mesure, socialistes, verts et communistes sont revenus par ailleurs sur l'un des points qui avait fait casus belli entre la garde des Sceaux et l'ancien ministre de l'intérieur aujourd'hui à Matignon: la possibilité d'aménager les peines allant jusqu'à deux ans de prison pour tous les condamnés, récidivistes ou non. Ainsi, des délinquants chevronnés pourront être assurés de ne pas faire un jour de détention.


Bien entendu, les tribunaux correctionnels pour mineurs et la rétention de sûreté pour les criminels dangereux ont été supprimés.

Je ne citerai pas mes amis de l'Institut Pour la Justice, persuadés comme moi, du caractère, littéralement insensé, d'une réforme qui ferait que les auteurs d'atteintes aux biens n'encourraient plus la prison. Je citerai le très placide Christophe Régnard, président de l'Union Syndicale des Magistrats (centre, gauche modérée): «Tout cela va donc avoir des conséquences terribles sur la délinquance. Historiquement, le Sénat était le lieu de la raison. Aujourd'hui, la chambre Haute n'est plus la chambre sage.»

Je ne sais pas vraiment de quoi est faite la rage folle qui anime ceux qui s'emploient à arracher une à une les griffes déjà élimées de l'oiseau de justice déplumé. Mais je sais que l'abaissement orchestré de la dissuasion judiciaire va faire beaucoup de malheureux et de défigurés.


Le déclin est en progrès.


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18 juin 2014 3 18 /06 /juin /2014 10:00

PARU SUR LE SITE Valeurs Actuelles

http://www.valeursactuelles.com

 

http://www.valeursactuelles.com/soci%C3%A9t%C3%A9/fin-culture-soumission

 

16 juin 2014 

La fin de la culture de la soumission Par Gilles-William Goldnadel

L'œil de Goldnadel. Chaque semaine, Gilles-William Goldnadel propose aux lecteurs de Valeurs actuelles son Regard sur l'actualité. Aujourd'hui, il revient sur les grèves et explique que les Français comprennent que ceux qui organisent des blocages sont avant tout des privilégiés qui entendent le rester, coûte que coûte, quitte à leur pourrir la vie impunément.


L'opinion sort peu à peu de la culture de la soumission à l'égard du syndicalisme conservateur et rétrograde à la française. Il y a encore peu, les télévisions, gourmandes, collectionnaient les déclarations des usagers du métro ou du train qui prenaient un air philosophe ou compréhensif pour excuser « la galère » dont ils étaient victimes pour faits de grève « de ceux qui défendaient leur gagne-pain ». Leurs yeux commencent, enfin, à s'ouvrir lentement.


Ils comprennent que les grévistes sont avant tout des privilégiés qui entendent le rester, coûte que coûte, quitte à leur pourrir la vie impunément. Certains, plus avertis de la chose politique, savent que les syndicats d'extrême gauche, dénués de représentativité véritable, qui sont à la manœuvre, ont un projet révolutionnaire qui fait peu de cas du bien-être des usagers ou de la prospérité de l'économie de marché d'un pays qu'ils vomissent.


Le premier ministre n'a pas tort de constater tristement que jamais la gauche française n'avait été aussi faible depuis 1945. Mais à qui la faute, sinon à ces socialistes qui ont accepté de se commettre avec leurs extrêmes, au point d'avoir toléré complaisamment cette exception française de syndicats qui prennent les Français en otage, quand ils ne séquestrent pas les cadres de leur entreprise ?


Mettons un peu de baume sur le cœur gros de la gauche chagrin et de sa CGT encore bien-aimée. Elles n'ont pas tout perdu de leur pouvoir. C'est ainsi que je mets au défi tout observateur attentif de l'actualité judiciaire d'avoir entendu parler cette semaine d'une très importante affaire touchant l’EDF, la CGT et le PCF (AFP des 10,11 et 12 juin).

Seize prévenus, comparaissent en effet depuis le 2 juin devant le tribunal de Paris, accusés d'abus de confiance au préjudice de la Caisse Centrale des Activités Sociales, le plus important comité d'entreprise de France doté d'un budget de 400 millions d'euros… Une sénatrice membre du PCF fait partie des prévenus. Les débats doivent durer trois semaines… On voit là qu'il s'agit là d'un gros dossier, théoriquement « sexy » pour la presse.


Enterrement médiatique de première classe. Est-il permis de comparer avec les tonnes de commentaires concernant la droite ?

Cette omerta médiatique ne doit rien au hasard. Il faut se souvenir que le Syndicat National des Journalistes (majoritaire dans la profession) et le syndicat CGT étaient solidaires du Syndicat de la Magistrature lors de l'affaire du mur des cons.


Si je ne le dis pas, qui va le dire ?

Dans un domaine qui n'est éloigné qu'en apparence il ne faut dès lors pas s'étonner non plus du titre que Le Monde.fr a cru devoir choisir pour annoncer le kidnapping de trois adolescents (deux Israéliens, un américain) vendredi soir près de Hébron : « trois colons ont disparu ». Il est vrai que le même journal, en 2000 avait évoqué l'assassinat « d'un bébé colon »


Outre que l'information est factuellement inexacte (les jeunes écoliers demeurent à Tel-Aviv), il n'est pas interdit d'écrire qu'elle est politiquement insipide et moralement perverse.

L'extrême gauche médiatique a encore de très beaux jours devant elle qui promettent encore de belles occultations et de somptueuses inepties.

 

Gilles-William Goldnadel © 

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17 juin 2014 2 17 /06 /juin /2014 11:26

Paru dans FIGAROVOX - lefigaro.fr http://www.lefigaro.fr/vox/

http://www.lefigaro.fr/vox/societe/2014/06/16/31003-20140616ARTFIG00245-le-requisitoire-de-goldnadel-contre-les-privilegies-de-la-sncf.php

16/06/14


Le réquisitoire de Goldnadel contre les privilégiés de la SNCF
FIGAROVOX/CHRONIQUE - Pour Gilles-William Goldnadel, il est temps d'en finir avec une autre exception française : la complaisance evrs l'extrême-gauche politique et syndicale qui paralyse le pays.
Gilles-William Goldnadel est avocat et écrivain. Il est secrétaire national à l'UMP chargé des médias. Toutes les semaines, il décrypte l'actualité pour FigaroVox.
 
Je parle ici de la culture de la soumission à l'égard du syndicalisme extrémiste. Jusqu'à une date récente, les télévisions n'avaient pas à chercher beaucoup pour trouver, en période de grève des transports, un usager du rail ou des transports métropolitains prendre la pose résignée du philosophe ou celle du bon garçon compréhensif pour expliquer que la «galère» dont il était l'impuissante victime émanait de malheureux qui défendaient «leur gagne-pain».

Cette forme de syndrome de Stockholm à Paris est en voie de guérison définitive. Le Français a enfin compris que ceux qui ont décidé délibérément de le pénaliser, de lui pourrir sa vie, sont des plus privilégiés que lui. Ceux qui connaissent davantage la chose politique savent que les syndicats extrémistes, médiocrement représentatifs de ceux qui travaillent, rêvent encore du grand soir révolutionnaire et se soucient comme d'une guigne du service du public ou de la bonne santé d'une économie de marché d'un pays qu'ils vomissent.
Le premier ministre n'a pas eu tort de déclarer samedi que «jamais la gauche française n'avait été aussi faible depuis 1945». Mais à qui la faute sinon un Parti Socialiste français tellement fasciné par l'extrême gauche communisante ou gauchisante que la simple appellation de «social-démocrate» lui faisait honte. À un Parti Socialiste français, lui aussi figure d'exception en Europe du Nord, qui s'était jusqu'à présent montré tendrement bienveillant envers la grève dans le secteur public et une CGT spécialisée dans la prise d'otages d'usagers et la séquestration de cadres.

Mais soyons bons et justes. Réconfortons tout d'abord le premier des ministres et versons quelque onguent sur le cœur gros de la gauche chagrin et de ses relais syndicaux ombrageux. Ceux ci auront encore de beaux jours devant eux tant que la gauche médiatique restera d'une main ferme aux commandes.
Veut-on voir un exemple exclusif de toute spéculation intellectuelle? Je mets au défi tout observateur de la vie politique et judiciaire, fût-il particulièrement attentif, d'avoir eu connaissance d'un très important procès qui concerne les malversations financières du puissant comité d'entreprise d'EDF-GDF contrôlé par la CGT, en train de se dérouler actuellement à Paris. (Dépêches AFP 10,11et 12 Juin).

Le 2 juin s'est en effet ouverte devant le tribunal correctionnel une audience qui met en cause l'EDF, la CGT, le PCF et son journal l'Humanité. 16 prévenus, dont la CGT, l'Humanité et une sénatrice communiste ont été renvoyés devant le tribunal correctionnel après une instruction fleuve menée par un juge Dhuy point trop dérangé par la presse. Trois semaines de débats ont été prévues. Autant dire qu'il ne s'agit pas d'une petite affaire...
Les 16 personnes morales et physiques précitées se voient reprocher la commission des délits d'abus de confiance ou de recel au préjudice de la Caisse Centrale des Activités Sociales, le plus important comité d'entreprise de France doté d'un budget de 400 millions d'euros…
La justice les accuse d'avoir détourné des fonds de la Caisse pour financer des activités ne relevant pas de son objet social, au bénéfice notamment de la CGT, du PCF et de la société du journal l'Humanité. Ainsi, parmi les irrégularités incriminées, figure encore la prise en charge par la Caisse des salaires de 6 employés mis à la disposition de la CGT, ou du PCF…

Parmi ces détournements présumés figurent l'enregistrement des spectacles de la grande scène de la fête de l'Huma.

À l'audience, la présidente a rappelé que la Cour des Comptes avait estimé dans un rapport que la caisse s'était «substituée» à la société du journal l'Humanité, sans justification aucune en fournissant des prestations éloignées de son objet.

Un esprit candide et frais pourrait être conduit à penser que ceux qui ont fait dernièrement, et de manière compréhensible, leurs choux gras d'une certaine affaire Bygmalion auraient dû d'avantage encore s'intéresser à cette affaire qui présente l'immense avantage objectif d'être passée par le filtre plus serré de l'instruction judiciaire au lieu de la grosse passoire des affirmations médiatiques et politiques non judiciairement vérifiées.
Le fait que cette affaire d'importance nationale n'ait donné lieu à aucun reportage constitue aussi une exception culturelle française peu glorieuse.

Ceux qui connaissent la réalité judiciaire n'excluront pas que cette délicate discrétion, cet enterrement de première classe, pour ne pas écrire le mot d'omerta, pourraient ne pas être sans conséquences judiciaires. Car il est bien connu des gens de robe qu'aujourd'hui, hélas, les éventuelles condamnations sont souvent proportionnées à leur degré de gravité médiatique.
Je rappellerai incidemment que le Syndicat National des Journalistes (SNJ), majoritaire dans la profession, et le syndicat CGT (FR 3) ont été solidaires du Syndicat de la Magistrature dans l'affaire du mur des cons.

Mais cela est évidemment sans rapport avec cette immunité dont jouit toujours l'extrême gauche politique et syndicale.

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10 juin 2014 2 10 /06 /juin /2014 12:30

 

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http://www.lefigaro.fr/vox/politique/2014/06/09/31001-20140609ARTFIG00199-reforme-taubira-la-droite-la-plus-lache-du-monde.php


Publié le 09/06/2014


Réforme Taubira: La droite la plus lâche du monde ?


FIGAROVOX/CHRONIQUE - Pour Gilles-William Goldnadel, l'opposition n'a pas mené le combat jusqu'au bout contre la réforme pénale de la garde des Sceaux, qu'il juge pourtant catastrophique.

Gilles-William Goldnadel est avocat et écrivain. Il est secrétaire national à l'UMP chargé des médias. Il préside par ailleurs l'Association France-Israël. Toutes les semaines, il décrypte l'actualité pour FigaroVox.

-

Pendant des mois, dans ces mêmes colonnes, j'ai moqué la morale sélective de la gauche. J'ai vitupéré une idéologie esthétisante qui fabrique vilainement des victimes à foison. J'ai critiqué, sans aménité particulière, l'une de ses égéries les plus fantasques qui demeure place Vendôme.

Mais aujourd'hui, c'est de la droite dont je ne suis pas fier.

Pendant des mois, des hommes politiques, des juristes éminents, des syndicats de magistrats et de policiers, des associations de victimes avaient mis en garde l'opinion contre le projet, funeste à leurs yeux, de Mme Taubira d'émasculer un État régalien déjà eunuque. Des livres ont été publiés, celui de Philippe Bilger, ancien avocat général, celui de Xavier Bébin, fondateur de l'Institut Pour la Justice, celui de Georges Fenech, ancien juge d'instruction et député du Rhône, mettant tous en garde contre les dangers de la réforme qui venait. Le peuple interrogé, disait sa prévention contre celle-ci.

Contre toute attente, et en dépit de la sanction électorale lors des élections municipales, et de l'opposition du nouveau premier ministre à l'aspect emblématique du projet, la contrainte pénale, François Hollande reconduisait une garde des Sceaux, pourtant contestée de toutes parts.


Et le projet, toutes affaires cessantes, les élections européennes une fois lamentablement perdues, était proposé au vote des parlementaires dans le cadre inouï de la procédure d'urgence.

Compte tenu des débats dans l'opinion, on pouvait s'attendre, quel que soit le résultat final, à ce qu'une opposition digne de ce nom, mène le combat pour l'honneur et pour l'avenir, jusqu'au bout. Après tout, ce qui avait été fait pour s'opposer, à tort ou à raison, au mariage homosexuel méritait de l'être tout autant, sinon davantage, concernant la sécurité des Français. Las, beaucoup de députés de droite se sont débandés. Qui, hormis Georges Fenech, a eu la compétence ferme et tranquille de s'opposer aux incantations hallucinées de Mme Taubira ?

Le résultat est consternant. Et je prends, ici, solennellement date pour l'avenir.

Certes, il n'existe pas de politique pénale idéale. Aucun régime, fût-il le plus autoritaire et répressif, n'éradiquera jamais le crime. A fortiori dans un pays libre et démocratique. Tout est affaire d'équilibre savamment pesé. Mais par quelle perversion intellectuelle la constatation des progrès de la délinquance issue déjà largement des dysfonctionnements d'une justice déficiente et culpabilisée envers les coupables a-t-elle imposé cette folle fuite en avant ?

L'esthétisme idéologique ? Le plaisir de la pose ? La détestation de l'État ? La candeur, littéralement, désarmante des privilégiés ? Une sourde fascination pour la violence transgressive ? Sans doute tout à la fois.


Il n'en demeure pas moins que, dans les cités du crime, attentives et instinctives, le signal qui vient d'être donné par la représentation nationale à majorité gauchisante va être reçu clairement et nettement: la prison, déjà appliquée parcimonieusement, n'est plus la sanction principalement retenue.

Rentrons plus avant dans les détails techniques pour contempler l'étendue de la catastrophe légalement survenue:

- Les peines planchers, maudites parce que sarkozystes, ont été supprimées. Elles avaient été créées pour inciter les juges à prononcer des peines minimales en cas de récidive. Par exemple, pas moins d'un an de prison pour un délit passible de trois ans. Cette mesure, très fréquente à l'étranger, a été bénéfique. Dans la ligne de mire, les juges idéologues, qui ne sont plus un fantasme de droite, depuis qu'un certain mur des cons a été mis à nu. C'est l'idéologie du Syndicat de la Magistrature, au pouvoir place Vendôme, qui vient de triompher sans coup férir.


- La contrainte pénale. Tout a été dit sur cette mesure alternative à une incarcération qui demeurera toujours la mesure la plus dissuasive et, en tout état de cause, prophylactique par le retranchement du criminel du monde de ses proies. Tout a été écrit sur l'impossibilité pratique de pouvoir contrôler valablement les bénéficiaires de cette contrainte peu contraignante. Sur cet alignement du récidiviste sur le primo délinquant. Mais le pire a eu lieu: un amendement des écologistes prévoit que les obligations les plus importantes attachées au sursis avec mise à l'épreuve (travail, formation, soins…) soient désormais exclusivement réservées à la nouvelle contrainte pénale. En d'autres termes, si le juge estime nécessaire de mettre en œuvre ces mesures, il n'aura pas d'autre choix que d'utiliser la contrainte pénale.

Le système du sursis avec mise à l'être avait l'avantage de se combiner avec l'emprisonnement. En pratique, désormais le juge n'aura le choix déchirant qu'entre la prison et la contrainte pénale.

On peut imaginer que beaucoup seront davantage encore incités à opter pour la mesure moins dissuasive mais aussi moins culpabilisatrice…

Plus consternant encore, François Hollande, conscient malgré tout de la dangerosité du nouveau système de Mme Taubira , s'est senti en devoir de la morigéner pour avoir laissé passer sans mot dire un amendement fulminé par l'extrême gauche et prévoyant l'extension de la contrainte pénale applicable jusqu'à cinq ans d'emprisonnement (ce qui était déjà beaucoup) aux délits punis de 10 ans de prison ! Ainsi, un individu coupable d'une agression sexuelle aggravée, de la traite d'êtres humains ou de trafic de drogue, pouvait donc échapper à la détention. Pour passer outre aux admonestations présidentielles, la gauche et ses extrêmes ont concocté une combine à grosse ficelle: pendant deux ans, la contrainte ne concernera que la version édulcorée… Autrement dit, dans deux ans, sauf anicroche, le délinquant sexuel, le dealer, ou le proxénète violent pourront avoir la partie belle…


C'est dans ce cadre hautement surréaliste que les débats ont été menés. Ainsi, Mme Duflot, tout en vitupérant les cyniques qui osent «instrumentaliser politiquement les faits divers» n'a pas manqué de faire finement observer que c'était l'horrible prison qui était responsable de la fanatisation du djihadiste de Bruxelles.


Autrement dit, il suffirait de ne pas incarcérer les braqueurs, les violeurs ou les assassins pour supprimer et le crime et sa récidive. Sots que nous sommes de ne pas y avoir songé.

Dans le même temps, le service public de l'information s'y donnait à coeur joie. Il revenait donc à l'opposition de mener farouchement le baroud de l'honneur. Par quelle malédiction calamiteuse, la droite française, aujourd'hui sans tête, ne sait-elle pas mener, au bon moment, les combats qui s'imposent ? Sur France Info, on apprenait «que les spécialistes de la justice s'accordent à reconnaître que la prison est à l'origine de la récidive» alors même, que les syndicats de policiers, ceux de l'administration pénitentiaire, de nombreux criminologues, l'Institut Pour la Justice, le syndicat FO des magistrats… et, détail insignifiant et sans doute malséant, la majorité des Français pensent le contraire.


Sur France Inter, à 8h30, le mercredi à la veille des débats, Christian Estrosi, opposant au projet, était à la noce. Arrêt sur le son: Messieurs Cohen, Legrand, la totalité des auditeurs intervenants (dont l'un considérait la droite comme «pathologique») avec en prime l'humoriste de service, étaient favorables au projet de Mme Taubira. La voix de la France qui compte, en somme.


Il revenait donc à l'opposition de mener farouchement le baroud de l'honneur. Par quelle malédiction calamiteuse, la droite française, aujourd'hui sans tête, ne sait-elle pas mener, au bon moment, les combats qui s'imposent ? Ne pas avoir mené, quand il le fallait, la bataille contre l'immigration incontrôlée a entraîné la détresse identitaire que l'on sait. Fallait-il y ajouter la misère sécuritaire qui vient ?


 

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