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23 septembre 2014 2 23 /09 /septembre /2014 10:32

Paru dans FIGAROVOX - lefigaro.fr http://www.lefigaro.fr/vox/

 http://www.lefigaro.fr/vox/politique/2014/09/22/31001-20140922ARTFIG00290-le-requisitoire-de-goldnadel-non-monsieur-macron-ne-vous-excusez-pas-de-dire-la-verite.php

Le réquisitoire de Goldnadel:

Non, monsieur Macron, ne vous excusez pas de dire la vérité

Publié le 22/09/2014


FIGAROVOX/CHRONIQUE - Pour le polémiste Gilles-William Goldnadel, les excuses d'Emmanuel Macron - qui a été critiqué après avoir qualifié les salariés de Gad «d'illettrés» - symbolisent la victoire du politiquement correct sur certaines réalités dérangeantes.
 
Gilles-William Goldnadel est avocat et écrivain. Il est secrétaire national à l'UMP chargé des médias. Il préside par ailleurs l'Association France-Israël. Toutes les semaines, il décrypte l'actualité pour FigaroVox.
 
Faut-il que le personnel politique soit si peu sûr de sa dignité pour se laisser aller à s'excuser lorsqu'il lui arrive de dire la vérité ?

Ainsi M. Macron a demandé pardon. Tout a été dit, et plutôt bien, de Mme Polony à Mme Saint Cricq, sur le fait qu'il avait dit le vrai. Que d'autres l'avaient dit avant lui sans ennuis, à commencer par M. Sapin qui n'a pas le grand tort de sortir d'une grande banque. Que dire de quelqu'un qu'il est un illettré n'est pas le traiter de pauvre analphabète. N'en déplaise à la CGT, certaines dames de chez Gad manquent parfois de lettres, au point de devoir baliser leur usine d'un parcours fléché.
Elles ne sont pas en cause, mais bien la société.

Mes deux grands-mères ignoraient l'ABC, elles n'en tiraient ni honte ni vanité. Cela ne les empêchait pas de savoir bien penser. Le grand Gandhi lui-même disait de sa mère qu'elle «était illettrée mais qu'elle était fort sage».

Je n'en dirai pas autant de cet étrange monde politique, réduit à s'excuser d'avoir parlé dru mais vrai, mais qui, pour rien au monde regretterait d'avoir proféré des contre-vérités.
Pour un Macron repentant à mauvais escient, combien de Thévenoud alléguant des pathologies administratives ou de Taubira galéjant avec aplomb sur leurs diplômes ?

Personnel politique obligé, par faiblesse, de s'excuser d'exister, de satisfaire le moloch populaire d'une humiliation publique insincère pour pouvoir jouir de son content de domination dans la sphère privée.
Étrange monde médiatique aussi, qui brocarde l'homme politique et sa langue de bois pour le taxer aussitôt de maladresse lorsqu'il parle plus droit.

Un monde journalistique, moins prompt d'aller à Canossa, même lorsqu'il y a matière à se faire moins fier. Ainsi me revient ce courrier éclairant de Maurice Szafran, ancien responsable vétilleux de «Marianne» adressé à mon client Robert Ménard, qu'il avait diffamé (1):

«Sur le fond, Robert, tu as raison, mais tu sais bien que par tradition, la presse ne s'excuse pas»
Comment mieux illustrer cette supériorité induite d'un pouvoir sur un autre ? Comment mieux expliquer la soumission, l'assujettissement, la subjugation du premier par le second ?

Il est vrai que la fausse repentance est souvent bien utile pour faire taire le vrai bruit.
Ainsi, il y a une décennie, le PDG français d'une entreprise fabriquant un soda gazéifiée américain à base de cola se précipita pour implorer pardon lorsque des lycéennes d'une cité du Nord se plaignirent d'intoxications à cause du breuvage. La polémique fit psshiit. Quelques jours plus tard, on apprit que l'intoxication tenait de la suggestion.
Qu'importe, l'opinion intoxiquée avait obtenu sa ration d'humiliation injustifiée.

Par souci d'efficace insincérité, je vais donc m'excuser de dire mes vérités, dans le but que celles-ci soient moins mauvaises à lire:

 
Je demande pardon d'affirmer que les syndicats français à l'idéologie bêtifiante sont les premiers responsables de la faillite française.

Je demande pardon d'écrire qu'il ne faut pas compter sur ceux de l'Education Nationale pour faire des lettrés.

Je demande pardon d'avoir considéré que la théorie du genre existe, puisque tel est le cas.

Je demande pardon d'être mâle naturellement, blanc sans rougir, hétérosexuel gaiement, juif aimant la Judée, français aimant la France.

Je demande pardon d'avoir colporté qu'une justice qui veut du bien au criminel veut du mal à ses victimes.

Je demande pardon à la présidente du Syndicat de la Magistrature de ne pas avoir rêvé de l'épingler sur le mur de ma chambre.

Je demande pardon de m'être emporté en apprenant que la justice française avait relaxé les Femen tout en condamnant à de la prison ferme les profanateurs d'une mosquée.

Je demande pardon de penser que l'immigration incontrôlée et mal intégrée est une malchance pour la France.

Je demande pardon d'écrire que le millier de djihadistes prétendument français en est le signe le plus effrayant, et que de ne pas oser se l'avouer l'est mille fois plus encore.

Je demande pardon d'avoir suggéré que l'antiracisme de pacotille et l'islamo-gauchisme sont les premiers fourriers de l'irrésistible progrès du racisme et du terrorisme.

Je demande pardon d'avoir répété que le mariage du socialisme avec le communisme et le gauchisme est une obscénité.

Je demande pardon de considérer que la médiacratie est une médiocratie qui pervertit la démocratie.

Je demande pardon d'avoir suggéré que le fait que la mainmise de l'idéologie gauchisante sur le service public de l'information ne soit pas scandaleuse relevait du scandale.

Je demande pardon de penser effrontément, comme ces «80 % de sympathisants de droite» consultés qui attendent de leur parti un positionnement «au moins aussi à droite», conformément à une ligne dont je n'ose dire le nom.

Je demande pardon de recommander à celui qui prétend à nouveau présider d'écouter ces Français et non ceux qui espèrent de ne pas le rester.

Je demande pardon d'être anaphorique maintenant que son successeur n'a plus rien d'euphorique.


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15 septembre 2014 1 15 /09 /septembre /2014 16:54

Paru dans FIGAROVOX - lefigaro.fr http://www.lefigaro.fr/vox/

http://www.lefigaro.fr/vox/politique/2014/09/15/31001-20140915ARTFIG00221-le-plaidoyer-de-goldnadel-onfray-et-la-betise-de-la-gauche.php

Le plaidoyer de Goldnadel: Onfray et la bêtise de la gauche

Publié le 15/09/2014

FIGAROVOX/CHRONIQUE - Après avoir 
ironisé sur l'enseignement de la théorie du genre à l'école, Michel Onfray a essuyé une salve de critiques. Gilles-William Goldnadel y voit la marque des obsessions chroniques de la gauche morale.

 
Gilles-William Goldnadel est avocat et écrivain. Il est secrétaire national à l'UMP chargé des médias. Il préside par ailleurs l'Association France-Israël. Toutes les semaines, il décrypte l'actualité pour FigaroVox.
 
Je suis furieux contre Joséphine. Cette ancienne militante socialiste a publié chez Plon «Une bêtise de la gauche» que j'avais promise pour la fin de l'année à un autre éditeur. Tant pis pour moi. Tant mieux pour nous. J'aurais passé beaucoup de temps et usé beaucoup d'encre à écrire ici et là que plutôt qu'insulter la gauche de ce pays, il fallait la moquer en lui visant la tête.
Il n'est plus nécessaire de la toucher au cœur depuis que la morale de la gauche du même nom a explosé en vols, rapines et impostures.
Lui reste le cerveau qu'elle voudrait préserver au moyen des médias qui lui sont réservés.
Las, Joséphine décrit sans fard ses camarades d'autrefois, hier encore flambants, qui rasent, penauds, les murs.


C'est vrai qu'ils sont rasants, ceux qui rasaient gratis. Il fut un temps, pas si vieux que cela, d'avant Léonarda, où pour briller en ville ou auprès de ces dames, rien ne valait mieux que de porter à gauche.
Je me souviens d'un ami aujourd'hui mon confrère, en veine de confidences sur les bancs de la fac, me confiant en riant qu'il avait décidé de se faire progressiste, rien que pour mieux progresser dedans le cœur des belles.
Je ne recommanderais pas aux jeunes Bel-Ami et autres Rastignac d'user des mêmes recettes, aujourd'hui éculées.

Qu'on ne se méprenne pas: je ne veux pas prétendre que la gauche est stupide et ma droite, géniale. Il fut un temps où la droite bornée incarnait la bêtise et la méchanceté. Et la gauche française a tout lieu de regretter Zola, Clémenceau et même Léon Blum.
C'était avant qu'elle soit contaminée, fascinée, complexée, intoxiquée par la gauche des extrêmes, marxiste, léniniste, communiste, trotskiste ou soi-disant écologiste.

Point n'est besoin, pour établir la bêtise de gauche, d'aller chercher bien loin les preuves qui l'attestent.
Je pourrais certes convoquer en justice la loi de Mme Taubira qui s'en remet désormais, la prison obsolète sauf pour ses opposants, à des fonctionnaires qui n'existent pas pour remettre dans le droit chemin des délinquants condamnés à des peines inexistantes. On peut prévoir à l'avance les effets d'une telle politique sur les délinquants goguenards et leurs victimes.

Sans être devin, ni expert immobilier, il était tout aussi facile de prévoir (et je l'avais prévu dans d'autres colonnes) les effets de la loi de Mme Duflot sur le marché du logement.
Vouloir opposer idéologiquement, dans un jeu de rôle stupide, propriétaires vautours à des locataires-proies, ne pouvait, mécaniquement, que raréfier l'offre de logements anciens, comme anémier la construction de nouveaux habitats.

A fortiori pour qui savait que les propriétaires impayés avaient déjà toutes les peines du monde à faire exécuter les locataires atteints de phobies administratives.

C'est, au surplus, dans ce cadre existant, et alors même que les tribunaux civils sont déjà paralysés, que Mme Duflot a eu l'excellente idée de prévoir leur saisine aux fins de contestation du loyer accepté…
Le mot stupidité n'est pas trop mal trouvé.
Mais c'est déjà trop loin. Pour prouver la bêtise gauchisante, chaque jour nous apporte son comptant d'évidences.
Ainsi, jeudi dernier, la lecture gratuite de «20 minutes» nous apprend qu'un préfet a décidé de reloger dans le parc réservé, une famille expulsée par arrêt de justice pour avoir manqué au respect de la tranquillité. Ladite famille avait toléré un trafic de drogue à l'intérieur du logement HLM, pratiqué par un enfant majeur, depuis condamné. Pour faire bonne mesure, le jugement d'expulsion n'a pas été exécuté. Il faut dire que pour arriver à ces dénis de justice et d'autorité étatique, l'extrême gauche de Boulogne sur Seine n'aura pas ménagé les pétitions indignées.

Pendant ce temps, les familles honnêtes et nécessiteuses, éligibles pour obtenir un logement au loyer modéré, devront patienter.
Qui fait la bête, ne fait pas toujours l'ange.

Je me garderais bien, révérence oblige, de ranger le quotidien du soir dans la catégorie aujourd'hui étudiée, mais j'avoue que le dernier article publié à propos de Michel Onfray me laisse un peu douter.
Dans la rubrique des «Décodeurs», l'homme se situant pourtant à gauche, y est taxé samedi «de philosophe de comptoir» pour avoir osé dire vendredi au micro de France Inter que la théorie du genre ne devait pas être enseignée à l'école publique, qui serait mieux inspirée d'apprendre à lire et à compter.

Horreur et damnation. Il est vrai qu'Onfray s'est permis de remettre en question l'un des nouveaux dogmes de la gauche qui se pense toujours intelligente. Ici même, dans une précédente chronique, j'ai cité ad nauseam les déclarations de la nouvelle ministre de l'éducation nationale se réclamant de la théorie du genre, comme les nombreuses citations des ABCD, à l'en-tête du ministère précité, qui reprennent expressément les théories sur une différence sexuée qui n'existerait que culturellement et non dans la nature.

Je ne suis pas loin de parier qu'Onfray va réfléchir à sa localisation géopolitique. Il mérite mieux.
Et que penser enfin, dans un autre domaine, de cette ancienne militante antiapartheid, et toujours féministe qui se répandait vendredi sur les ondes radiophoniques d'une antenne étatique pour dire tout le mal qu'elle pensait de la décision de la justice sud-africaine acquittant Oscar Pistorius de l'accusation d'assassinat sur son ancienne compagne. Cette dame y a vu une double offense faite aux femmes et aux Noirs. Je ne connais pas le dossier, mais je sais que la victime était blanche et que la juge est Noire. Je sais aussi que l'Afrique du Sud est aujourd'hui gouvernée par sa majorité colorée. Je sais encore que l'ancien athlète a été convaincu d'homicide involontaire.

Je sais surtout que l'obsession de l'antiracisme a aujourd'hui remplacé à gauche l'obsession de la race qu'une certaine extrême droite portait en étendard.

Il n'est pas interdit d'y voir, sinon la marque de la nouvelle bête immonde, au moins le signe de la bêtise sinistre.

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8 septembre 2014 1 08 /09 /septembre /2014 15:03

Paru dans FIGAROVOX - lefigaro.fr http://www.lefigaro.fr/vox/

http://www.lefigaro.fr/vox/politique/2014/09/08/31001-20140908ARTFIG00150-le-requisitoire-de-goldnadel-valerie-trierweiler-ou-les-effets-pervers-de-la-transparence.php



Le réquisitoire de Goldnadel :
Valérie Trierweiler ou les effets pervers de la transparence


Publié le 08/09/2014

FIGAROVOX/CHRONIQUE - Pour le polémiste Gilles-William Goldnadel, le scandale déclenché par la parution du livre de l'ancienne compagne de François Hollande n'est que le résultat de la transparence appliquée en politique.

Gilles-William Goldnadel est avocat et écrivain. Il est secrétaire national à l'UMP chargé des médias. Il préside par ailleurs l'Association France-Israël. Toutes les semaines, il décrypte l'actualité pour FigaroVox.

Dussé-je décevoir certains amis lecteurs, qu'ils ne comptent pas sur moi pour tirer parti du livre d'une ancienne maîtresse, écrit pour accabler son compagnon d'hier.

J'ai beau avoir la dent assez incisive contre Monsieur Hollande, je ne l'accrocherai pas à des crocs de boucher sur la base de ragots.
Je ne me laisse pas conter de règlement de comptes et ne fait pas crédit à l'amant éconduit.
Je sais la cause perdue -ce sont celles que j'aime- mais tient trop à cette frontière entre la vie ouverte et celle qui est fermée, pour faillir à la règle par opportunité.

Je sais bien, d'autre part, comment et vous et moi, nous nous laissons aller dans notre intimité à plaisanter sans du tout mal penser, pour ne pas en tenir une mauvaise rigueur, fusse à des adversaires.
Lorsqu'ici même, je prenais la défense de Sarkozy et de son avocat, leurs confidences malignement captées, divulguées, raillées à l'infini avec une fausse indignation mais une jubilation vraie, je fus taxé de partisan par de petits esprits.
Je m'insurgeais alors contre les conclusions tirées de la formule «sur ces bâtards de juges», qu'un robin plaisantin peut oser auprès de son client.

Que mon lecteur à droite m'autorise même licence à l'égard des propos prêtés au premier des Français sans y voir une soudaine faiblesse pour la gauche au pouvoir.
Je ne veux pas savoir, et j'aurais même aimé ne pas en discourir, si François Hollande a parlé des «sans dents» et comment il l'aurait fait.

Et j'aurais souhaité un président de plus de caractère qui n'aurait répondu que par son seul mépris.
Je laisse les imposteurs qui se prétendent les représentants de la société des édentés en tirer le plus mauvais parti.
Il m'aura suffi de constater que le candidat Hollande a menti comme un arracheur de dents dans ses promesses aux humbles, pour me faire une idée d'un magistère bientôt calamiteux.
Peu me chaut de savoir s'il aime les pauvres, s'il déteste les riches, car ni la politique, ni la justice ne sont affaires d'amour.
Je savais simplement que ni lui ni son parti ne feraient l'affaire et des uns et des autres.
Reste à savoir pourquoi une majorité, peut-être masochiste, a fait semblant d'y croire, rien que pour le plaisir de s'en plaindre aujourd'hui.

Mais il y a plus grave, qui fait que je ne veux rien savoir de déballages intimes et invérifiables propagés à l'envi.
Le mal dont souffre la France tire un poison mortel dans ce principe de transparence morale qui fait qu'un journaliste là, un éditeur ici ou un juge demain aille jusque dans les latrines pour puiser le venin.

Ce mal court à grand bruit, il grandit et s'étend électroniquement sur tous les réseaux que l'on dit sociaux, quand un peuple déifié, soudainement intronisé arbitre des inélégances, et presque schizophrène, se fait à la fois et procureur aveugle et voyeur indécent
En ce domaine, la gauche, comme toujours, aura été à la pointe d'une intransigeante modernité venue d'outre-Atlantique.
Et aujourd'hui encore, c'est Médiapart, pionnier en ce domaine, qui prend la défense de l'œuvre de plume de la femme offensée, au nom de toutes les femmes pareillement insultées.

Allant même plus loin, François Hollande y est peint comme sourd aux souffrances et des femmes… et des palestiniens…
Quant au Monde, «Merci pour ce moment», y est présenté comme «événement littéraire». Rien de moins.
Cette transparence morale célébrée, chérie, défendue, se doit de s'exercer dans tous les domaines: financiers, idéologiques, professionnels ou privés.
Il est vrai que la gauche si gentille, si moderne et si intelligente ne veut plus de frontières, ni murs, ni barrières, ou limites.
Ni entre les peuples, ni entre les individus, ni même entre les sexes.
Il n'est plus de secret d'État qui soit respectable: du fugitif Snowden au claquemuré Assange, en passant par Manning, le déséquilibré, tous font figure de héros sanctifiés.

Gare à celui qui se hasardera à une mauvaise plaisanterie sur l'origine ou le sexe, une boutade grivoise, ou une confidence distraite à proximité d'un micro baladeur indiscret.
Les expressions «confidentiel», «blague», «privé» deviennent des gros mots.
Que vive la transparence intègre et intégrale! Et tant pis si la gauche morale fait encore les frais de ses écarts abyssaux entre discours théorique et comportement pratique: du premier des Français, à Dominique Strauss-Kahn vendu par Marcela Iacub, via le Nouvel Observateur, au nom de la liberté de création artistique absolue.

Jusqu'à une comète ministérielle nommée Thévenout, disciple de Cahuzac, pourfendeur tout le jour de la fraude fiscale, mais s'endormant la nuit sur ses déclarations.
Il était un bon temps au royaume de France ou nul n'était inquiété pour des histoires de fesses ou des histoires drôles racontées à bas bruit.

Il y a beau temps. C'était avant que triomphe l'empire du bien et de la bienséance. Il aura fallu pour cela que l'Amérique médiatique, hypocrite et puritaine et la gauche moderne prude le lundi mais catin le mardi, conjuguant leurs efforts, s'occupent de notre bonheur d'être informé de tout.

Gilles William Goldnadel ©
 

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5 septembre 2014 5 05 /09 /septembre /2014 10:36

 

Interview de Gilles William Goldnadel paru dans Causeur n°16 – septembre 2014
Propos recueillis par Daoud Boughezala



Gilles-William Goldnadel est avocat et essayiste. Il préside les associations Avocats sans frontières et France-Israël.
Dernier ouvrage publié : Le vieil homme m’indigne !(Jean-Claude Gawsewitch, 2012).


Gilles William Goldnadel : «  Sur Israël, Valls dit des choses que Sarkozy n’a jamais osé dire ».

Le président de l’association France-Israël refuse de voir un antisémite derrière chaque antisioniste. Mais il s’étonne de l’aveuglement de ses compatriotes face aux responsabilités de l’irrédentisme palestinien dans l’enlisement du processus de paix. De l’extrême gauche aux islamistes, trop de pro-palestiniens absolvent la folie meurtrière du Hamas pour mieux diaboliser l’État juif.

Causeur : Jusqu’au sommet de l’État, nos politiques déplorent l’importation du conflit israélo-palestinien en France. Mais, après tout, de même qu’une majorité de juifs français semble soutenir Israël, est-il anormal que les immigrés arabo-musulmans se sentent solidaires des Palestiniens de Gaza ?

Gilles-William Goldnadel : Non, ça ne me paraît pas inouï. En tant que défenseur de l’identité, je ne dénie à personne le droit d’avoir sa part de tribalité sur le conflit israélo-palestinien. Là où le bât blesse, c’est lorsqu’on fait parler le cocktail Molotov et qu’on glisse du conflit israélo-arabe à l’antisémitisme pur et simple.
De manière un peu controuvée, François Hollande a d’ailleurs parlé d’« importation du conflit » après les violences. Or, celles-ci émanaient essentiellement du camp arabo-islamique.

Beaucoup de jeunes manifestantes de Barbès et de République arboraient des keffiehs palestiniens plutôt qu’un voile. Les islamistes n’ont apparemment pas la mainmise sur ce mouvement.
Dans ce bouillon de culture, ou plutôt d’inculture, on voit de tout : des voyous, des barbus islamistes, des femmes voilées, des Beurs acculturés ainsi que des « Français de souche » biberonnés à un antiracisme sélectif. Au milieu de ce magma en fusion, émerge une sorte d’islamo-gauchisme : l’antisionisme radical d’une part non négligeable de la communauté musulmane se fait cornaquer par les gauchistes qui tiennent le pavé à Paris.
En réalité, les gauchistes sont désormais les idiots utiles des islamistes. Comme lors du procès Garaudy, lorsque je croisais le fer avec Vergès, se constitue une alliance rouge-vert-brun où l’extrême droite la plus obsessionnellement antisémite se joint à la gauche extrême. Il peut sembler paradoxal que les plus nationalistes donnent la main aux internationalistes, mais l’antisémitisme réconcilie tous ces gens.

On croirait entendre Manuel Valls !
Ces derniers mois, Valls aura dit des choses que Sarkozy n’a jamais osé dire. Il a osé critiquer les Verts qui se sont rendus dans des manifestations pavoisées des drapeaux d’organisations terroristes comme le Hamas, le Hezbollah ou même le califat islamique, et où certains criaient « Mort aux juifs ! ». Reste à la gauche modérée à en tirer enfin les conclusions en renonçant à faire alliance avec ces gens-là, sauf à trahir les rares principes qui lui restent, d’autant plus qu’elle continue à vouloir faire la leçon à la droite pour son alliance imaginaire avec une Marine Le Pen autrement plus calme sur la question que l’extrême gauche.

Si, à la gauche de la gauche, l’antisionisme est un dogme indiscuté, tous les anti-Israéliens virulents ne basculent pas dans l’antisémitisme. À trop traquer le paravent antisioniste du nouvel antisémitisme, ne diabolisez-vous pas toute critique d’Israël ?
On peut évidemment être anti-israélien sans être antisémite. On peut être stupide, ignorant, iconoclaste, provocateur, salaud… L’antisémitisme n’est pas le seul et unique paramètre de l’abjection humaine. On peut être aussi anti-israélien et antisémite, et ça même peut aider. Vous ne trouverez pas sous ma plume une ligne où je traite quelqu’un d’antisémite sous le prétexte qu’il a critiqué Israël; cela ne me viendrait même pas à l’idée ! Du reste, Israël est le pays le plus critiqué au monde, y compris chez certains juifs, qui posent en s’opposant.
À l’instar des nouveaux judéophobes, certains soutiens inconditionnels d’Israël n’en amalgament pas moins judaïsme et sionisme. Lorsqu’il organise des manifestations et des galas de soutien à l’État hébreu, le CRIF ne sort-il pas de son rôle ?
La défense de l’existence de l’État d’Israël est inscrite dans les statuts du CRIF. Je vous mentirais en vous disant que cela me choque. Que cela plaise ou non, Israël, c’est l’État juif. Comme l’a fait remarquer Alain Finkielkraut, qui n’a jamais ménagé les gouvernements israéliens, il faudrait renier Israël pour trouver grâce aux yeux des contempteurs de l’État juif. Or, par une sorte de ruse de l’Histoire, le principal ciment aujourd’hui entre les juifs, ce qui les fait vibrer pour Israël, accomplir leur alya et renforcer le sionisme, c’est la critique et le dénigrement obsessionnel d’Israël ! Je prétends que ce qui fait partir nombre de juifs de France, c’est moins la peur de la violence islamiste que la capitulation en rase campagne des prétendues élites qui n’arrivent pas à détester totalement ceux qui détestent Israël.

De même que son soutien inconditionnel à Israël, l’institutionnalisation du dîner du CRIF, auquel sont conviés ministres et chefs de l’opposition, peut accréditer le fantasme d’un lobby juif tout-puissant…
Je ne suis pas allé au dernier dîner du CRIF, parce que je me reconnais de moins en moins dans son action. De la même manière, je déteste les mondanités autour de la Shoah, que je considère comme indécentes et contre-productives. Cela dit, alors que les politiques font également la cour à la communauté musulmane, ce n’est que lorsqu’il s’agit des juifs et d’Israël que l’esprit critique se manifeste.

Que répondez-vous à ceux qui s’inquiètent d’une possible défrancisation des juifs de France, de plus en plus identifiés à l’État d’Israël ?
Je crois qu’on ne peut pas séparer l’histoire récente de la communauté juive française du destin d’Israël. Avant la guerre des Six-Jours, ce n’était pas très gratifiant d’être « israélite ». Les juifs étaient perçus faussement comme un peuple un peu veule, ils n’assumaient pas toujours leur identité. À partir de 1967, on est passé d’un excès à l’autre, lorsqu’Israël a vaincu toutes les armées arabes coalisées. La communauté juive a recouvré sa fierté. Les prouesses scientifiques, industrielles, culturelles ont fait le reste. C’est quelque chose d’impalpable. De l’ordre de la dette. Cette franchise n’empêche pas la francité. Je ne connais pas beaucoup d’autres communautés aussi anciennes, aussi loyales et aussi intégrées.

Cette fierté retrouvée se mue parfois en susceptibilité à fleur de peau. Après la guerre des Six-Jours, lorsque De Gaulle avait critiqué Israël en évoquant un « peuple d’élite, sûr de lui-même et dominateur », le CRIF de l’époque ne s’en était pas ému outre mesure. Imaginez le tollé que de tels propos provoqueraient aujourd’hui !
Non, je vous assure que le CRIF et d’autres organisations s’étaient alors indignées contre le parti pris pro-arabe du général De Gaulle, et encore davantage après que celui-ci eut parlé d’un « peuple sûr de lui-même et dominateur ». À l’époque, les États, à commencer par la France, étaient anti-israéliens par realpolitik, notamment afin de ne pas s’aliéner le pouvoir pétrolier arabe, mais les médias protestaient contre ce mercantilisme.
Les choses se sont aujourd’hui inversées: après l’agression du Hamas, les gouvernements occidentaux, inquiets de la montée de l’islamisme, ont affiché des positions plutôt convenables à l’égard d’Israël, tandis que la majorité des médias, influencés par une idéologie sommairement gauchisante, ont au contraire diabolisé l’État hébreu. Prenons un exemple: j’ai lu cet après-midi un merveilleux article d’un intellectuel arabe qui disait tout le mal qu’il pense du Hamas. Ce type-là, rare critique dans son propre camp, n’a aucune chance d’être interviewé par Le Monde, alors que tous les professeurs d’université israéliens qui critiquent leur gouvernement, comme Gideon Levy, de Haaretz, ou Zeev Sternhell, y ont table ouverte. Un peu comme si on ne demandait leur avis sur la politique étrangère de la France qu’à Besancenot et Duflot.

Là où vous dénoncez un acharnement anti-israélien, les opposants à l’offensive de Tsahal dans la bande de Gaza parlent de « carnage », ou à tout le moins de « disproportion » dans la riposte. Il y a bel et bien un rapport de un à dix dans le nombre de morts…
Nous vivons un drame, et la guerre asymétrique est un drame disproportionné. Mais il y a encore plus dramatique que la guerre, c’est l’abandon. Les pacifistes sont les premiers fossoyeurs des grands cimetières sous la lune. Je pense à cet abruti de Bertrand Russell qui, en 1937, prônait le désarmement unilatéral de la Grande-Bretagne contre Hitler, et disait: « Si jamais les nazis envahissent l’Angleterre, il ne faudra même pas se défendre, et lorsque les soldats allemands verront la grandeur de la civilisation britannique, ils mettront l’arme au pied. » Aujourd’hui, une cohorte de Bertrand Russell induit en erreur une jeunesse européenne qui n’a pas conscience de ce que peut être une guerre cruelle en face d’islamistes. Si je n’étais pas juif, il me plaît à penser que je prendrais parti pour un État démocratique agressé par une organisation terroriste, islamiste et antisémite, qui cherche à tuer les enfants des autres et à faire tuer les siens.

Il se dit que l’Autorité palestinienne tente de faire pression sur le Hamas pour lui faire reconnaître Israël. Ne risque-t-on pas de regretter le Hamas dans quelques années, sachant que des groupes salafistes incontrôlés essaiment dans les territoires occupés ?
Cela fait vingt ans que l’on essaye de me vendre le mythe d’un Hamas reconnaissant Israël. Je ne vois pas comment on pourrait changer les vues de ses responsables, qui ont beaucoup plus d’opiniâtreté idéologique, intellectuelle et religieuse que vous et moi. Le Hamas considère que pas un pouce de la terre musulmane, arabe et palestinienne ne peut être cédé. Ses membres pensent que les sionistes sont les voleurs de la terre arabe et musulmane, qu’il s’agisse d’Hébron, de Jaffa, ou de Haïfa. Le Hamas, lorsqu’il tue des Israéliens, laisse parfois des messages de ce style: « Nous avons goûté la chair des juifs et nous l’avons trouvée bonne. » Certains djihadistes sont peut-être plus gourmands, mais, pour la peau des Israéliens, cela ne fait guère de différence.

Ce choix entre la peste et le choléra islamistes découle aussi de l’affaiblissement de l’Autorité palestinienne de Mahmoud Abbas. En marginalisant les nationalistes palestiniens laïcs, notamment lors du désengagement unilatéral de Gaza en 2005, Israël n’a-t-il pas favorisé le Hamas ?
Sharon a décidé de quitter la bande de Gaza unilatéralement, parce qu’il n’arrivait pas à un compromis avec l’Autorité palestinienne. En 2005, après avoir évalué le rapport de force politique et militaire de l’époque, il a fait le pari que les Palestiniens utiliseraient Gaza comme base pour édifier un État défiant Israël sur les terrains économique, scientifique, culturel – pas militaire. Or, en 2007, le Hamas a pris Gaza par la force et a commencé à lancer des bordées de roquettes sur Israël. Le drame, c’est que le peuple arabe de Palestine est dans la surenchère permanente. Lorsque vous lisez les commentaires antisémites au sein du Fatah, vous avez du mal à faire la différence avec le Hamas ! Si nous avions le choix entre un Hamas extrémiste et une Autorité palestinienne vraiment disposée à des compromis, ce serait merveilleux, mais nous en sommes très loin.

D’éminents diplomates expliquent que le processus de paix s’est enlisé à cause de la poursuite de la colonisation israélienne…
Ce qui explique l’impasse des négociations, bien plus que le problème des implantations, c’est avant tout le refus arabe, toujours aussi constant, d’accepter une entité nationale non arabe et non musulmane sur ne serait-ce qu’une partie de la terre sacrée. Voilà pourquoi, plus de six décennies après le vote de partage de la Palestine entre deux États, arabe et juif, les premiers sont toujours autant arc-boutés sur leur refus de reconnaître Israël en tant qu’État du peuple juif. N’allez surtout pas croire que je ne reconnaisse pas la spécificité du peuple arabe de Palestine: je suis disposé à un compromis territorial, même douloureux, pourvu qu’il garantisse une paix définitive. C’est pourquoi j’avais applaudi aux accords d’Oslo. Mais je n’ai aucune estime pour les formes irrédentistes et mortifères que prend depuis toujours le nationalisme palestinien. J’ajoute que si je suis favorable à un compromis territorial définitif, je suis intransigeant sur la réciprocité, qui doit avoir valeur de test. Il faudra m’expliquer au nom de quoi on exige des Israéliens la reconnaissance du droit du peuple arabe de Palestine à un État indépendant et pourquoi l’inverse n’est pas exigé avec autant de fermeté lorsqu’il s’agit du peuple juif.

Il faut être deux pour faire la paix. Et rien n’indique que la frange la plus droitière du gouvernement israélien y soit disposée. Netanyahou ne craint-il pas de déclencher une guerre civile en acceptant des concessions territoriales ?                                 
Alors qu’il n’a aucune confiance dans ses actuels interlocuteurs, Netanyahou n’est en effet pas pressé d’engager une partie difficile contre les habitants des territoires, sur la base d’un accord boîteux. Cela étant, 90% du peuple israélien serait d’accord pour un sacrifice historique et douloureux, en contrepartie d’une paix et d’une sécurité définitives.
Certains semblent penser que Jérusalem a les cartes en main et qu’il suffirait de faire un effort pour arriver à la paix. Mais Shimon Peres, Ehoud Barak et Ehoud Olmert ont fait des efforts considérables sans rien obtenir en échange sinon la terreur. Vingt ans après Oslo, nous sommes encore dans la même situation. Et celle-ci est invraisemblablement plus complexe qu’on voudrait le faire croire en France. De mon point de vue, il n’y aura pas de paix tant que les Palestiniens plébisciteront ceux qui portent le plus de coups à Israël. Dès 1962, le président tunisien Habib Bourguiba l’avait remarqué: « Les dirigeants arabes enflamment les foules avec leurs slogans belliqueux, et ensuite ils s’étonnent de ne pouvoir éteindre l’incendie. »
 

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2 septembre 2014 2 02 /09 /septembre /2014 02:31

 

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http://www.lefigaro.fr/vox/politique/2014/09/01/31001-20140901ARTFIG00214-le-requisitoire-de-goldnadel-l-echec-tragique-de-la-gauche-morale.php

01/09/14


Le réquisitoire de Goldnadel: L'échec tragique de la gauche morale


FIGAROVOX/CHRONIQUE - Pour Gilles-William Goldnadel, la gauche morale a perdu tout son crédit. Les différents événements d'un été tragique rendent désormais impossible l'union de la gauche et de l'extrême-gauche.

Gilles-William Goldnadel est avocat et écrivain. Il est secrétaire national à l'UMP chargé des médias. Il préside par ailleurs l'Association France-Israël. Toutes les semaines, il décrypte l'actualité pour FigaroVox.

 
Hier soir, j'ai fait un mauvais rêve. C'était la rentrée.

Mme Taubira, que je pensais à la retraite, à vélo sur la colonne Vendôme, m'expliquait que la prison ne servait à rien.
Sauf, notable exception, concernant les délinquants non-violents, les manifestants contre le mariage unisexe, ainsi qu'une femme qui l'avait insultée jusqu'en Guyane.
Alors que j'essayais d'argumenter, je me retrouvais collé au mur d'un syndicat de la magistrature.

Mme Vallaud-Belkacem, dans ma classe maternelle de l'école publique, m'infligeait la lecture d'un abécédaire à l'envers tout en se gargarisant de pauvres poncifs, slogans creux et mantras extatiques sur le vivre ensemble et le nous inclusif et solidaire.
Comme si rien ne s'était passé, de petits commissaires politiques antiracistes de SOS PS, préposés à la vigilance antifasciste, traquaient à nouveau avec jubilation les fortes têtes identitaires.

L'un deux clouait au pilori médiatique l'auteur d'une insolence contre l'immigration incontrôlée en lui dessinant un Z noir sur sa poitrine velue.
Un autre, en rade à la Rochelle, tentait, à grands cris effrayants, de décrire l'enfer du thatchérisme et du national populisme qui guettaient la France et les Français.
Un quatrième et un cinquième me dressaient procès-verbal sous prétexte que j'aurais écrit dans le Figaro que la France appartenait à la civilisation judéo-chrétienne. J'aurais également employé l'expression «Français de souche». Je commençais, lâchement, par nier.

Puis, dans une fuite en avant héroïque, je m'égosillais, lyrique, à leur dire, que cette fois, ça ne marchait plus, que l'été 14 était passé par là.
Les manifestations de rue à Paris et à Sarcelles. Les cris de mort aux juifs. L'extrême gauche écologiste et communiste flanquée de quelques socialistes frondeurs au coude à coude avec les barbus, les voyous, les femmes voilées arborant les pavois du Hamas et du Hezbollah et les verts étendards du califat. Le déferlement islamiste sur les chrétiens d'Irak et de Syrie. Sur les Kurdes et les Yazidis. La vente des femmes, leur viol. Les tortures, les conversions forcées, les décapitations de journaliste, les exécutions de masse. Je criais que l'islamo-gauchisme ne passerait pas ! Je hurlais dans un micro éteint.

Les petits commissaires, munis de porte-voix portant les couleurs rouges du service public, continuaient imperturbablement à expliquer aux passants que l'union de la gauche existait encore. Que ce qui rassemblait les gauches était plus fort que ce qui les séparait.
Montebourg faisait des grimaces derrière le dos de Valls. Mélenchon tirait une langue de belle-mère au président Hollande. Emmanuelli s'essayait à nouveau au doigt d'honneur suprême.

Je m'escrimais à répondre que l'union de la gauche avait explosé dans l'obscénité de ses alliances et que s'en était fini de l'ambiguïté existentielle d'un parti socialiste faisant le grand écart entre le libéralisme et le collectivisme, le patriotisme et l'internationalisme, le sécuritaire et le laxisme, le refus de tous les préjugés et l'antiracisme sélectif, le bourgeois éclairé et le bohème éthéré.

Je voyais même certains membres de l'opposition continuer, comme si de rien n'était, à marcher du même pas, sur les mêmes travées, d'un train de sénateur poitevin ou de député girondin, à vouloir gagner par défaut sur les sentiers battus.

Sans voir, ou en le refusant, la France et le monde sombrer dans la fureur. Et la France et le monde sans le moindre barreur. Sans voir, ou en le refusant, qu'un seul parti, toujours le même, continuait à s'affranchir, pour son seul profit, du tabou principal, de celui qui est dans toutes les pensées et dans les impensés.

De la question mère, qui gouverne et la sécurité et la prospérité. Et qui dit que l'identité n'est pas un pêché.


Mais je me suis réveillé en sursaut. Et les Français aussi. Alarmés par le principe de réalité.

Gauche morale n'est plus qu'un oxymore hilarant. Le parti socialiste va imploser et l'union de la gauche exploser. L'opposition démocratique, si elle veut s'imposer, ne laissera pas au Front National le monopole du refus de la dictature multiculturariste. Sauf à lui servir la victoire sur un plateau d'argent.

Quant aux petits commissaires politiques antiracistes, ils vont rejoindre bientôt leurs ancêtres de la tcheka et du comité de salut public dans les cloaques de la triste histoire du terrorisme intellectuel.

Et leurs victimes cesseront peut-être d'en faire des cauchemars.



Gilles William Goldnadel   ©

 

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26 août 2014 2 26 /08 /août /2014 10:09

Paru dans FIGAROVOX - lefigaro.fr http://www.lefigaro.fr/vox/

http://www.lefigaro.fr/vox/societe/2014/08/25/31003-20140825ARTFIG00278-le-requisitoire-de-goldnadel-benjamin-biolay-ou-l-indignation-selective.php

25/08/14

Le réquisitoire de Goldnadel: Benjamin Biolay ou l'indignation sélective

FIGAROVOX/CHRONIQUE - Benjamin Biolay a essuyé une vague de critiques en déclarant sur Twitter que le soutien aux Kurdes était «juste une mode». Malgré les excuses du chanteur, Gilles-William Goldnadel s'insurge contre l'indignation sélective des artistes de gauche.



Gilles-William Goldnadel est avocat et écrivain. Il est secrétaire national à l'UMP chargé des médias. Il préside par ailleurs l'Association France-Israël. Toutes les semaines, il décrypte l'actualité pour FigaroVox.

 
Un des tweets du chanteur Benjamin Biolay qui ont causé la polémique.


Cette semaine, je voudrais rendre grâce à Benjamin Biolay. Sa dernière sortie, qui a déclenché tant de commentaires affligés ou ironiques, me permettra d'esquisser quelques gammes et variations autour de l'insoutenable légèreté de l'être artistique contemporain.

Rappel des faits à ceux de mes lecteurs qui avaient certes mieux à faire en cette fin d'été que de prendre connaissance sur Twitter des derniers gazouillis de cet artiste bien à gauche: le 22 aout celui-ci invectivait des «pseudo-patriotes» favorables aux livraisons d'armes aux Kurdes pour sauver les chrétiens d'Irak en précisant que: «leur dénonciation de crimes contre l'humanité était une mode … et qu'ils étaient juste pathologiquement islamophobes».


À dire le vrai, et sur le coup de l'irritation, mon premier réflexe aura consisté à ranger cette pensée profonde dans le magasin des accessoires, costumes, et autres colifichets que les artistes de la gauche française (pardon pour le pléonasme) nous servent en permanence.

Je ne compte plus les articles que j'ai cru devoir consacrer aux fadaises, billevesées et coquecigrues de nos histrions incontinents. Quand ce n'est pas Bedos qui traite impunément de salope une femme politique, c'est Bertrand Cantat qui apporte sa caution morale à un José Bové, ravi dans son village.
Quand ce n'est pas Marion Cotillard qui refuse de croire au 11 septembre 2011, c'est Yannick Noah qui menace de quitter une France déjà quittée, en cas d'élection démocratique contraire à ses désirs.
Quand ce n'est pas Torreton qui couvre de fange Depardieu, c'est Olivier Py qui menace de saborder Avignon en cas de victoire du Front National, ce que les intermittents du spectacle ont fait bien mieux que lui.
Bien sûr, l'ironie avec laquelle je manie le bâton relève également de la comédie, car le sujet mériterait davantage de sérieux, tant il relève de la tragédie.

Voilà en effet des lustres qu'une caste de privilégiés, coupée des réalités, vivant dans et par le virtuel, d'une suffisance morale qui n'a d'égale que son insuffisance intellectuelle, a réussi à modeler de jeunes cerveaux malléables. Ils l'ont fait avec l'assistance empressée de médias faussement rebelles et authentiquement conformistes. Ils l'ont fait en profitant de l'emprise qu'ils exercent sur des esprits ouverts parce qu'empathiques et admiratifs. Un juriste politique chagrin appellerait cela abus de faiblesse, de confiance ou de fausse qualité.

Ils l'ont fait dans tous les domaines. Ils ont fait croire qu'ils étaient prêts à accueillir tous les sans-papiers du monde dans leurs dix-pièces-cuisine. Ils ont fait croire que l'immigration était une chance merveilleuse pour la France. Ils ont fait croire que l'armée et la police ne servaient qu'à opprimer jeunes et étrangers. Ils ont fait croire que les minorités ethniques ou sexuelles, forcément opprimées, avaient toujours raison. Ils ont fait croire que les substances illicites étaient légitimes. Ils ont fait croire que la France était un pays de beaufs racistes et que les immigrés y étaient maltraités. Ils ont fait croire que la famille était un concept médiocre et dépassé. Ils ont fait croire que la générosité, l'intelligence, la modernité et la tolérance habitaient toutes à gauche et qu'il n'y avait pas d'autre salut moral que d'y demeurer. Et ils se sont trompés sur tout.
Ils ont fait croire aux jeunes artistes qui n'y avaient pas de salut professionnel pour ceux qui oseraient habiter ailleurs. Et ils avaient raison.

Ayant à nouveau tout cela à l'esprit, je me suis repris et plaiderai donc l'indulgence pour Benjamin Biolay. Après tout, nous sommes plus dans un cadre réflexe pavlovien que dans la réflexion.
Vous avez dit livraison d'armes ? Voilà 30 ans que le pacifisme bêlant domine en maître la non-pensée artistique française. Prononcez les mots «paix, désarmement, déserteur» et nos artistes japperont. Dites «guerre, militaire, frontière, soldats casqués» et ils auront la bave aux lèvres.

Vous avez dit kurde ? Mais pourquoi voulez-vous que M. Benjamin Biolay ressente quelque considération pour un peuple kurde que le monde entier a oublié et trahi depuis un siècle ?
Qu'un peuple arabe du Proche-Orient qui menace de destruction l'État voisin se voit accordé le droit à un état, c'est l'évidence réflexe indiscutable. Mais que le peuple kurde, non arabe, pacifique, ait droit à son Etat en terre d'Orient, voilà qui est nouveau pour ceux qu'on a forcés à croire que cette terre ne pouvait être qu'arabe et d'islam.
Au demeurant, pourquoi morigéner un artiste de variétés, quand un journal du soir qui se veut sérieux et intelligent, lui aussi écrit le 18 aout dans un éditorial ses réticences à armer les kurdes, sous le prétexte imparable que cela déplairait aux Allemands et aux Turcs d'Allemagne ?

Vous avez dit chrétiens d'Orient ? Mais qui s'intéressait à leur souffrance il y a encore un an ?
Aux coptes d'Égypte ? Aux massacres du Soudan, du Nigéria ou de Syrie ?

Vous avez dit terrorisme islamiste ? Mais le monde commence seulement à le découvrir vraiment dans son ampleur.
Le journal éponyme vient de consacrer un éditorial au supplice infligé au malheureux James Foley, authentique martyr, lui, de l'abjection fanatique. Lorsque son confrère Daniel Pearl fut assassiné dans les mêmes conditions, il n'eut pas certainement droit ni à la même attention, ni au même hommage.

Jusqu'à présent, dans l'inconscient collectif médiatique européen, le terroriste islamiste, certes décrié politiquement, n'est pas foncièrement détesté «épidermiquement, tripalement», comme l'est encore la figure honnie du militariste raciste occidental.
Pas de défilés monstres contre les monstruosités avec Guy Bedos, Duflot et Besancenot, pas de «génération Mossoul» en keffieh, pas de protestation massive de la communauté musulmane passive.
Voilà pourquoi, le 3 octobre 2012, je fus contraint de prendre la plume pour ferrailler contre ceux, nombreux en France médiatique, qui s'étranglaient d'indignation à la vue d'affiches placardées dans le métro new-yorkais qui osaient qualifier les djihadistes de «sauvages»…

Lévi-Strauss, qui en savait un rayon sur la radicalité islamique, aurait considéré à juste titre l'épithète offensant pour les authentiques sauvages qu'il connaissait aussi.
Qui voudrait que dans ce contexte d'ignorance, de sottise, de matraquage idéologique, et de terreur intellectuelle trentenaires, je tienne finalement mauvaise rigueur à un enfant du siècle, élevé au lait de l'antiracisme de pacotille, de prendre les ennemis des djihadistes pour des «islamophobes» ?

La punition est déjà bien sévère. Il fut un temps où de telles déclarations étaient prises au sérieux. Aujourd'hui elles déclenchent le fou rire ou la sidération.

Il va devenir difficile d'être artiste et de gauche, sans être comique.

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19 août 2014 2 19 /08 /août /2014 10:53

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http://www.lefigaro.fr/vox/monde/2014/08/18/31002-20140818ARTFIG00133-le-requisitoire-de-goldnadel-pour-en-finir-avec-le-proces-d-israel.php


18/08/14



Le réquisitoire de Goldnadel: Pour en finir avec le procès d'Israël

FIGAROVOX/CHRONIQUE - À l'occasion de la semaine sainte, notre chroniqueur Gilles-William Goldnadel fustige la bien-pensance de certains médias dans leur traitement du conflit israélo-palestinien, mais espère que le grand public ouvrira les yeux sur les exactions du Hamas.

Gilles-William Goldnadel est avocat et écrivain. Il est secrétaire national à l'UMP chargé des médias. Il préside par ailleurs l'Association France-Israël. Toutes les semaines, il décrypte l'actualité pour FigaroVox.

 

La semaine sainte fut décidément à la repentance. Luc Tangorre à nouveau sous écrou. Pour ceux qui auraient oublié ce nom de bandes dessinées, il s'agit de cette icône de la gauche pétitionnaire des années 80.

L'homme, condamné pour quatre viols qu'il niait farouchement en dépit d'un dossier accablant, se vit prendre en charge par un comité de soutien progressiste aux accents dreyfusards.

Celui-ci, mené tambour battant par Marguerite Duras et Pierre Vidal-Naquet - frère de l'avocat du condamné - obtint par voie d'écrits indignés, la grâce sanctificatrice de François Mitterrand.
Luc entrait dans le saint des saints des innocents forcément innocents, au même titre que Klaus Croissant , Pierre Goldman et bientôt Omar Raddad.

Las, quelques années plus tard, Tangorre était condamné pour le viol de deux étudiantes américaines, ce qui obligea Pierre Vidal-Naquet à faire amende honorable.

Il n'est pas sûr que les victimes s'en trouvèrent rassérénées. Pas davantage que cette enfant qu'aurait agressée, dans le chaud de l'été, l'ancien protégé de la gauche impériale.
Si les pétitionnaires survivants ont une conscience, elle pourrait leur peser.
Un journal du soir a regretté dans un éditorial d'avoir approuvé, sans doute sous le coup de l'émotion, l'intervention militaire contre Kadhafi. Il faut dire que le spectacle d'une Libye dévastée, aux arsenaux pillés, livrée à la bestialité des milices islamistes, a pu accélérer cette tardive réflexion. Il faut dire aussi que ce journal n'a pas eu le monopole de l'approbation funeste, et que gauche et droite, sur la question, étaient malheureusement unies dans l'erreur commune.

Le même quotidien vespéral, décidément dans l'introspection nostalgique, a déploré avoir moqué le regretté Simon Leys, récemment décédé, lorsque celui-ci tailla un costard sur mesure au communisme chinois dans les «habits neufs du président Mao». Voilà Leys, après avoir fait l'objet d'une rééducation morale et culturelle, aujourd'hui encensé et prestement embaumé.

Décidément, la poésie politique est un art grandiloquent et dangereux. Les esthètes qui la pratiquent, et qui préfèrent avoir tort avec Sartre que raison avec Aron, n'écartent pas l'hypothèse de commettre des erreurs par excès de bonté. Qu'importe, nos chrétiens de gauche ou nos néo-staliniens ont conservé le goût de la mortification et de l'autocritique à grand retardement.

Il faut dire que l'exercice ne coûte pas cher et est censé grandir le repentant.
Pour ma part, je n'y verrais pas d'inconvénients, si j'estimais la contrition utile.
Hélas, les mêmes recettes empoisonnées à l'arsenic du conformisme hautain, au curare du terrorisme intellectuel et au cyanure de la désinformation idéologique n'ont pas varié depuis 68. Seules les victimes de l'intoxication au plomb d'imprimerie se sont succédés au travers les générations malmenées.

Trop tard pour les Chinois, les Libyens, les chrétiens d'Irak et les victimes des faux Dreyfus.
De Tel Aviv où je me trouve, et actualité oblige, on me permettra de me poser la question pour les Israéliens, tant je reconnais à l'odeur et au goût les vieilles recettes et leurs ingrédients épicés.

Je ferai grâce à mon lecteur d'une énième analyse sur une guerre asymétrique, disproportionnée par essence, contre un mouvement terroriste qui cherche à tuer les enfants des autres et à faire tuer les siens. Celui-ci aura gagné son combat médiatique en échouant à assassiner les gamins ennemis tout en réussissant à faire tuer de petits gazaouis.

À la lumière glauque de l'idéologie gauchisante qui précède, et qui continue d'éclairer la médiacratie européenne, cette guerre de l'émotion ne pouvait être perdue, dans ce match opposant l'Orient et l'Occident, l'innocent a priori et le coupable au pilori.

Il n'en demeure pas moins que l'éclairage se fait moins brillant, tel un astre mort qui l'ignore encore. Raison pourquoi les sondages montrent qu'une partie du public se protège du bombardement médiatique en se bardant d'un scepticisme grandissant.

Ainsi, et pour la première fois, le public a compris l'instrumentalisation par le mouvement terroriste islamique du bouclier humain que constitue sa population, avec une prédilection particulière pour ses sanctuaires comme base guerrière, tels que les mosquées, les hôpitaux et les écoles.

Encore faut-il observer - et c'est tout mon propos d'aujourd'hui - que cette compréhension nouvelle n'a pu être obtenue que par une analyse essentiellement déductive, tant l'idéologie médiatique encore au pouvoir aura largement utilisé ses vieilles recettes basées sur son système de focalisation - occultation pour accabler l'État démocratique judéo-occidental détesté par essence.

À ce stade, quelques exemples sont nécessaires à l'illustration d'un propos forcément dérangeant.
- Le journal du soir que j'évoquais plus haut a ouvert ses colonnes pour interviewer uniquement deux intellectuels israéliens de la gauche extrême: Gédéon Lévy et Zeev Sternhell. Les deux sont connus pour être des contempteurs hypercritiques de tous les gouvernements israéliens qui se sont succédés.
Un peu comme si un journal chinois n'interrogeait que Besancenot et Duflot pour connaître le point de vue français en matière de politique étrangère.

Dans le même temps, et cela ne concerne pas que le quotidien vespéral, le public européen ignore totalement qu'il existe des personnalités arabes et même palestiniennes qui expriment une opinion très critique sur le Hamas. Je renvoie ce public désinformé sur l'interview édifiante par les télés américaines de Mosab Hassan Yousef fils d'un fondateur du mouvement terroriste qui approuve sans ambages l'opération israélienne ou encore sur cet article de Bassem Eid intellectuel arabe de la même farine qui prie pour l'éradication du Hamas qui n'auront aucune chance de contrebalancer dans la presse européenne convenue les articles des Israéliens hypercritiques systématiquement mis en avant.

- À la différence du public américain, la presse conformiste a dissimulé soigneusement les plaintes de journalistes occidentaux sortant de Gaza quant aux menaces dont ils ont fait l'objet des lors qu'ils voulaient filmer les combattants du Hamas utilisant les sanctuaires civils comme base de lancement de missiles. De même, les exécutions de «collaborateurs» ou de manifestants ont été traitées avec une égale et délicate discrétion.
Je n'ai pas vu non plus une grande publicité données aux enquêtes réalisées par le New York Times ou la BBC, pourtant peu soupçonnés de tropisme pro-israélien, sur les mensonges des bilans chiffrés par le Hamas de ses victimes civiles ou combattantes, bilans accueillis avec la même confiance que s'ils émanaient du Moniteur ou du Journal Officiel.

- Enfin, que penser de cette absence de toute réaction d'une presse ordinairement sentencieuse, à la nouvelle de la nomination de M. Shabas pour présider la Commission d'Enquête ad hoc de l'ONU. Celui-ci s'étant fait remarquer précédemment pour avoir demandé, dans le cadre du très orienté tribunal Russel sur la Palestine, autoproclamé pour enquêter sur «les crimes de guerre commis par Israël», la comparution de Shimon Peres, prix Nobel de la paix, devant le Tribunal Pénal International.

 
À ce stade de constatation de l'abolition sélective de tout esprit critique, est-il permis à un observateur engagé mais qui n'a pas renoncé à son honnêteté, de se dire désabusé?

Lorsque dans dix ans ou moins, quelque journaliste ou intellectuel en mal de mortification se livrera à un exercice de repentance sur la question d'Orient, je ne suis pas sûr qu'il devra compter sur la miséricorde des israéliens affligés ou sur celle d'un public qui devient chaque jour plus difficile à mystifier.


Gilles William Goldnadel   ©
 

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7 août 2014 4 07 /08 /août /2014 13:07

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7 août 2014

Antisémitisme: les silences des grands prêtres de l'antiracisme Par Gilles-William Goldnadel


Tribune. Un bombardement médiatique entraîne, pareil à un bombardement neutronique, un effet de sidération. Toute velléité de réaction est tétanisée, la pensée est comme figée, tout désir de rationalisation est voué à l'échec. Ceux qui bombardent d'images, de sons, d'injonctions et  d'anathèmes ressentent un sentiment d'impunité devant la passivité de leur ennemi honni. La cause qu'ils défendent excuse à l'avance tous ses excès. Nous ne sommes plus dans le domaine de l'information ou de l'analyse mais seulement dans l'empire orwellien de la Morale Universelle.

C'est ainsi que Le Monde, ordinairement vétilleux en matière d'antiracisme, aura  toléré le 3 août et les jours suivants sous un article sévère, forcément sévère, à l'égard d'Israël les commentaires suivants d’un certain O J : « De la pourriture, la lie de l'humanité, ces  Israéliens. Ils font feu de tout bois … Rien de neuf, les juifs ont toujours eu une curieuse conception de l'arithmétique, en affaires comme à la guerre ».

A noter qu'aucun des commentateurs pro palestiniens réclamant vivre sous l'empire de la Morale Universelle et Antiraciste pour fustiger Israël n'a estimé de son devoir de fustiger  les commentaires précités.
À noter encore que durant cette saison chaude qui vit la communauté juive prise à partie, des synagogues attaquées et des magasins juifs mis à sac, l'organe de la Morale Universelle ne s'estima pas non plus devoir consacrer un éditorial à cet islamo-gauchisme qui criait « mort aux juifs ! » mais plutôt trois articles à un groupuscule extrémiste juif censé avoir eu la capacité de provoquer les manifestants, ainsi qu'un article empathique et esthétisant sur cette « génération  Gaza » qui descendait sur le pavé.

Cet état d'anomie ou tout est permis, je le connais bien. Déjà en 1982, pendant la guerre qu’Israël livrait à l'OLP d’ Arafat au Liban, le journal Libération, lui aussi chantre de l'antiracisme, avait publié une lettre d'un lecteur nommé Kamel dans lequel celui-ci se proposait d'aller vider sa kalachnikov rue des rosiers, trois semaines avant qu'un groupe palestinien ne s'en charge réellement. Déjà Le Monde, avec un bel esprit confraternellement outragé, se déclara solidaire de son impétueux confrère que je crus néanmoins devoir faire sanctionner devant les tribunaux.
Qu'on se rassure, Serge July ne fut certainement pas condamné à neuf fois de prison fermes, tel  une vulgaire membre du Front National.

Quelques massacres antijuifs plus tard en France ou en Belgique, quelques manifestations islamo-gauchistes avec débordements antisémites plus loin, les choses, on le voit n’ont changé qu’en pire.
Dans ma précédente chronique (« questions aux champions de l'islamo-gauchisme ») je posais crûment cette première question : un pays démocratique, lorsqu'il est agressé par une organisation terroriste qui s'abrite derrière sa population doit-il riposter, au risque d'entraîner des pertes civiles, ou bien doit-il stoïquement subir le diktat de l'agresseur ?
On remarquera que personne, parmi les procureurs les plus sévères de l'État d'Israël ne répond jamais à cette question. Quant aux états occidentaux qui légitiment la difficile riposte israélienne au nom de la légitime défense, leur condamnation suit immédiatement ladite riposte autorisé, dès les premiers malheureux civils touchés.
On le voit, l'hypocrisie n'est pas loin. Même l'ultra pacifiste israélien Amos Oz a posé ma question à un quotidien allemand en demandant : « si votre voisin d'en face tire d'une garderie d'enfants sur votre garderie, que faites-vous ? »

Bien entendu, il est toujours loisible de prendre la posture morale très esthétique de refuser en toutes circonstances de mettre en danger des femmes (remarquons dans un tout autre ordre d’idées que la protection particulière qui leur est dévolue par principe par rapport aux hommes survit aux  théories du genre et aux féminismes les plus radicaux), des enfants, des vieillards. Et il est difficile, face à ceux qui prennent sévèrement cette pose de résister à ce surmoi tétanisant.

A fortiori lorsqu'on leur impose, jour après jour, des images insoutenables, choisies exclusivement sur le seul lieu du monde où l'enfer est censé désormais régner.
Sauf que lesdits poseurs, les donneurs de leçons de morale gratuite, les Antigone en soldes, sont , par essence, des tartuffes absolus.

Ceux qui en effet posent comme postulat indiscutable sauf à brûler dans les flammes de la géhenne, le principe absolu de la sacralisation des civils, sont les mêmes qui ont toujours trouvé toutes les excuses au terrorisme aveugle contre d’autres civils.
Pour être plus concret, ceux qui vouent le plus aux gémonies l'État d'Israël pour les dégâts collatéraux commis dans le cadre de sa riposte au Hamas sont ceux qui trouvent le plus de raisons à ses membres « désespérés », et qui se gardent bien de  nommer « terroristes », lorsqu'ils font sauter un restaurant ou un autobus remplis de femmes, d'enfants et de vieillards.

J'aurais passé une bonne partie de ma vie intellectuelle à m'étonner que l'on ne s'étonne pas davantage de la morale perverse  de ces étranges adversaires de la peine de mort donnée aux coupables par l'État démocratique mais qui ont toujours toléré tous les massacres d’innocents dès lors qu'ils sont perpétrés au nom de la colère sanctifiée des masses ou du peuple.

Lors d’un bombardement médiatique, et sur ce fond de religion idéologique, inutile de demander à la presse  de s'intéresser religieusement aux faits, sauf à être rangé dans la catégorie des suspects.

Qu'on ne croit pas que ce postulat s'applique seulement à l'accablement d'Israël. Ainsi, au début du conflit Ukraine-Russie, l'ensemble de la presse française qui avait désigné d'avance le bon et le méchant, s'est trouvée dans l'incapacité totale, de constater, simplement, sans jugement d'ordre moral ou politique, que c'étaient bien des miliciens pro-ukrainiens qui avaient provoqué un incendie entraînant accidentellement la mort de 35 personnes.
Il en est de même à Gaza. Par gros temps médiatique, n'essayez pas de seulement suggérer que les bilans fournis par le Hamas ne doivent pas être lus comme s'il s'agissait du Moniteur ou du Journal Officiel. N'essayez pas de vous indigner que l'on puisse prendre au sérieux les indignations d'un Conseil des droits de l'homme de l'ONU, aux mains d'une majorité automatique et islamique et qui passe le plus clair de son temps à la condamnation quasi exclusive d'un seul État. N'essayez pas de ne pas de récuser les accusations de sa présidente, Navy Pillay qui, déjà, en 2005, et après le dépôt d'un rapport sur les viols commis sur les femmes en Palestine, les avait mis au débit d'Israël au regard de la frustration que celui-ci causait aux hommes palestiniens qui n'avaient plus d'autre recours qu'à se revancher sur leurs femmes. N'essayez pas de faire observer que désormais les agences de presse internationales basées à Gaza sont, pour des raisons évidentes de sécurité, aux mains de palestiniens.

N'essayez pas de leur lire les témoignages de journalistes occidentaux après leur sortie de Gaza et qui reconnaissent avoir été menacés pour avoir tenté de filmer des combattants ou des missiles tirés à partir d’hôpitaux ou d’écoles. N'essayez pas de ressortir la confession du juge Goldstone dans le New York Times du 1er avril 2011 qui regrettait d'avoir condamné Israël dans son rapport onusien depuis qu'il avait découvert qu'Israël ne faisait qu'exercer sa légitime défense en évitant autant que faire se peut de toucher les civils et que c'était le Hamas qui avait commis des crimes de guerre en lançant des rockets à l'aveugle sur la population civile israélienne et en utilisant son propre peuple comme bouclier humain. N'essayez pas . Vous vous disqualifieriez de dire la vérité.
Soyez patients. Attendez la fin du bombardement médiatique pour la dire. Vous le pourrez un peu.
Ce sera seulement trop tard.
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30 juillet 2014 3 30 /07 /juillet /2014 10:10

Bloc-note
ACTUALITE JUIVE - N° 1310 – Jeudi 30 juillet 2014
 

ENTRE LA COLÈRE ET LA HONTE

 
Lors de ma dernière chronique, je prenais à partie amicalement Marek Halter pour m'étonner que celui-ci puisse péremptoirement déconseiller aux jeunes juifs de quitter la France pour Israël.
 
C'était il y a un mois, autant dire un siècle, et avant que synagogues et magasins juifs ne fassent l'objet d'attaques émanant de pogromistes tout aussi bestiaux et incultes que leurs prédécesseurs ukrainiens.        
 
Dans le même article, je pointais également du doigt cet antiracisme de pacotille qui a ouvert les bras aux islamistes et a fait le lit d'un antisémitisme qui n'a plus rien de très nouveau sauf pour les aveugles et les malentendants.           
 
Cet antiracisme que la gauche extrême aura utilisé jusqu'à la trame pour terroriser intellectuellement tous ceux qui tentaient de prévenir du danger.
C'est cette extrême gauche qui a accompagné dans la rue les barbus islamistes et les femmes voilées vociférant, porteurs de drapeaux du Hamas et du Hezbollah, brûleurs du drapeau d'Israël, casseurs de juifs et de synagogues.           
           
Et ce, dans l'impunité la plus totale, juridique : où sont les poursuites contre le NPA qui a maintenu la manifestation interdite ? Et morale : j'attends toujours le moindre articulet du sentencieux Le Monde protestant contre l’union islamo-gauchiste.
J'avoue ne pas pouvoir aisément réprimer ma colère lorsque je songe à la niaise désinvolture avec laquelle la communauté juive organisée aura pendant si longtemps accompagné cet antiracisme sélectif, qui n'a jamais voulu ouvrir les yeux sur le racisme anti-blanc, anti-occidental, antifrançais, antichrétien et a contribué à tétaniser la juste lutte républicaine des autorités pour la régulation des flux migratoires.    
 
Au lieu de cela, et même après Toulouse, la communauté organisée a continué imperturbablement à en faire des tonnes contre le Front National et des grammes contre l'islamo-gauchisme…
Pour affronter les périls, les juifs se devaient de maintenir la tradition d’une réflexion non-conformiste et courageuse. La mort dans l'âme, j'ai rencontré dans les allées du pouvoir juif beaucoup de responsables qui croyaient pouvoir plaire en tenant le langage de l'idéologie dominante antiraciste ou le prêchi-prêcha creux du vivre ensemble.
Beaucoup se réveillent aujourd'hui avec la gueule de bois. Si seulement leur langue n'avait pas été du même arbre.           
 
Il y a six mois, dans ces mêmes colonnes, sur un ton amiable, je disais au président du CRIF qu'il s'illusionnait en croyant que délaisser le combat pour Israël, comme il en avait manifesté l'intention, rendrait l'organe représentatif communautaire plus efficace ou plus populaire, à l’heure où l'anti israélisme était le vecteur principal d'un antisémitisme et d'un antijudaïsme puissants au sein de l'islam.      
C'était il y a six mois. Autant dire un millénaire.         
 
Depuis, la détestation antijuive a fait des ravages. Le CRIF est conspué quoi qu'il fasse… ou qu’il ne fasse pas. La manière fantasmatique dont la LDJ a été traitée, y compris dans la presse généraliste est révélatrice de la folie du temps : chacun sait que les groupes chargés de la sécurité sont rarement composés de pianistes distingués ou d'ornithologues délicats. Pas un mot sur les nervis de la CGT dont la réputation n'est plus à faire et qui se sont chargés gentiment du service d'ordre des manifestations pro palestiniennes. En revanche les jeunes qui auront défendu les synagogues en auront pris pour leur matricule…      
J'affirme que toute politique d'accommodements ne fera qu'aggraver les choses. Et j'avoue ressentir comme une honte le fait qu'aucune manifestation en faveur d'Israël ou même pour protester contre le traitement fait aux juifs n'aura été organisée à Paris dans ces circonstances exceptionnelles.
 
Ainsi, la rue aura été laissée à ceux qui veulent la mort des juifs et de leur état, et ceux-ci préposés uniquement à aller demander la protection du pouvoir.   
Avouer à ce point sa faiblesse confine à une franchise que j'oserai qualifier de désarmante.
 
Gilles-William Goldnadel ©

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23 juillet 2014 3 23 /07 /juillet /2014 14:58

Paru dans FIGAROVOX - lefigaro.fr http://www.lefigaro.fr/vox/

http://www.lefigaro.fr/vox/societe/2014/07/23/31003-20140723ARTFIG00148-le-requisitoire-de-goldnadel-de-l-antiracisme-a-l-antisemitisme.php

Publié le 23/07/2014


Le réquisitoire de Goldnadel :

de l'antiracisme à l'antisémitisme


FIAGAROVOX/CHRONIQUE - Pour Gilles-William Goldnadel, les débordements qui ont eu lieu lors des manifestations propalestiniennes sont la conséquence de l'antiracisme idéologique d'une certaine gauche qui a favorisé l'emergence du communautarisme.


Gilles-William Goldnadel est avocat et écrivain. Il est secrétaire national à l'UMP chargé des médias. Il préside par ailleurs l'Association France-Israël. Toutes les semaines, il décrypte l'actualité pour FigaroVox.


Sans vouloir consommer abusivement du superlatif, il n'est pas déraisonnable d'écrire qu'une certaine idée de la France, de celle en tous les cas que je m'en faisais encore, est morte sous les gravats des magasins juifs de Sarcelles.


Dans ce champ de ruines morales, on dégage déjà le cadavre en putréfaction de cet antiracisme d'opérette qui aura été chanté sérieusement pendant 30 ans par le ban et l'arrière ban des maîtres chanteurs du terrorisme intellectuel.

Il fallait les entendre, ces vétilleux sourcilleux, traquer le racisme français dans la virgule et l'accent circonflexe. La main gauche sur le cœur, les maîtres chanteurs auront empêché une génération de fonctionnaires républicains de faire respecter les lois démocratiques en matière de régulation des flux migratoires.


Les petits maîtres roses et rouges ont obligé une génération d'écoliers à entonner en chœur l'hymne extatique d'une immigration-chance pour la France et du métissage obligatoire.

La réalité la plus crue, ils ne veulent pas la voir et encore moins la dire: ce sont des fils et des filles des pauvres gens qu'ils ont laissé venir sans contrôle ni mesure, à qui ils n'ont inculqué pour culture que la haine des Français et de l'Occident qui veulent «casser du juif».

Ce juif, vécu autrefois par les chrétiens des Gaules comme un levantin ou comme un métèque et qui aujourd'hui, triste ruse de l'histoire, est vécu comme un blanc au carré par les enfants d'Orient.


Plutôt que de faire amende honorable et de reconnaître avec humilité le résultat désastreux de leur entreprise mortifère, les maîtres chanteurs, inamendables, auront jusqu'au dernier jour, comme toujours pinaillé, ergoté, chicané pour tenter de nier l'indéniable résultat de leur folie idéologique.


L'idéologie, pleine de ressources imaginatives, à chaque crise violente de prurit, a d'abord tenté d'en faire endosser la responsabilité par l'extrême droite autochtone. Après la rue Copernic, la rue des Rosiers, le massacre de Toulouse. À chaque fois la réalité de l'évidence islamiste l'a rattrapée. Autre déclinaison idéologique récurrente: la négation du caractère antisémite des agressions contre les juifs. À chaque fois, l'idéologie pinailleuse a laissé entendre qu'il s'agirait de l'œuvre de voyous désœuvrés ou de règlements de comptes entre bandes ethniques.


Pauvre idéologie ignorante, qui n'a même pas appris des pogroms, que c'était rarement des pianistes délicats qui jouaient du gourdin et que la voyoucratie d'un lumpen-prolétariat regardé avec concupiscence par les organisations gauchistes qui le cornaquent pouvait faire bon ménage avec la haine du juif.


L'attaque contre la synagogue de la rue de la Roquette, dimanche 13 juillet n'a pas dérogé à la vieille méthode. Alors même, que les faits étaient avérés, que de nombreux témoins avaient filmé la présence d'islamistes déchaînés venus de la manifestation pro- palestinienne devant le temple juif, l'idéologie a invoqué la provocation d'un petit groupe de juifs extrémistes pour expliquer la présence menaçante de ces individus vociférants.

Pire encore, certains médias ont relayé sans état d'âme cette explication qui avait l'immense avantage de tenter, une nouvelle fois, de disculper la partie soi-disant la plus réprouvée de la société française.


Il convenait seulement de lire le témoignage difficilement réfutable de Jean-Yves Camus, ancien blogueur à Rue89, spécialiste incontesté de l'extrême droite et présent rue de la Roquette à partir de 17h15: «la centaine de manifestants pro palestiniens savait précisément où elle allait quand elle se dirigeait vers la synagogue. C'est grâce aux CRS que les vagues n'ont pas pu arriver jusqu'au lieu de culte.».

Ainsi, il aura été prétendu sérieusement par une partie de la presse que c'est par la ruse qu'une centaine d'exaltés auront été attirés devant la synagogue et obligés à crier «mort aux juifs!»

Las, la réalité est encore plus têtue que l'idéologie, et il était difficile après les émeutes de Sarcelles, le sac de magasins juifs, et l'attaque contre la synagogue de Garches d'invoquer les provocations de Sion.


Et bien malgré tout, la vieille idéologie, encore toute sémillante, a compris les raisons de la violence urbaine tournée contre les juifs en particulier et la France en général: certainement pas dans un improbable racisme antijuif dont les jeunes en colère seraient bien incapables, mais dans l'interdiction de leur manifestation et dans le fait que le président de la République les aurait désespéré dans son soutien au puissant «lobby» (sic Le Monde du 23 juillet).

La volte-face gouvernementale sur l'autorisation d'une manifestation à Paris, ainsi qu'un changement de ton clairement perceptible de l'Élysée sur l'affaire de Gaza autorise à écrire que si la politique de la France ne se fait plus à la corbeille elle semble se faire à présent dans la rue, avec la complicité de l'idéologie.


Revenons à la manifestation du samedi 19 juillet, précisément interdite en raison des débordements précédents. Première question: en dehors même de ces exactions qui pouvaient faire craindre pour l'ordre public comme l'a constaté le tribunal administratif, est-il admissible de tolérer dans un état de droit une manifestation au sein de laquelle sont brandis les drapeaux du Hamas et du Hezbollah, associations répertoriées officiellement comme terroristes par l'Europe et les États-Unis? Ainsi que des maquettes de missiles destructeurs?

Deuxième question: le NPA, organisateur de la manifestation, le PCF, le Front de gauche, la LDH ont tous invoqué «le droit de manifester» pour protester contre la décision préfectorale d'interdiction. Toutes ces associations, rarement gênées par leur contradiction, n'ont jamais protesté lorsque le Front National, les identitaires, les opposants au mariage pour tous, se sont vus à de nombreuses reprises interdits de manifester ou de se réunir: dès lors, on ne peut qu'y voir un soutien aux admirateurs du Hamas islamiste.

Au demeurant, ce soutien est de moins en moins déguisé par une extrême gauche de plus en plus décomplexée. Ainsi, le 21 juillet, l'auteur de ces lignes débattait sur BFM-TV avec le responsable de la Ligue des Droits de l'Homme, compagnon de route du PCF, et organisatrice de la manifestation autorisée du 23 juillet à Paris.


Celui-ci, sans vergogne, n'a pas hésité à contester la nature terroriste du Hamas (pourtant officiellement répertoriée sur les listes européennes et américaines) et a considéré comme normal que des manifestants puissent brandir son étendard.

Pourquoi d'ailleurs, l'extrême gauche bruyamment antiraciste, mais qui se donne à peine la peine de faire encore semblant de déplorer les exactions antijuives, se gênerait-elle, puisqu'elle ne fait l'objet d'aucune condamnation particulière au sein d'un monde médiatique où elle a encore repères et compères ?


Troisième question: le NPA a maintenu sa décision de manifester en dépit de la confirmation par la justice administrative de l'interdiction préfectorale. Sauf à considérer que l'État de droit en France n'est plus qu'une chimère, ce parti extrémiste ne doit-il pas être considéré comme responsable juridiquement des dégâts occasionnés? En rappelant au passage, qu'à la suite d'une manifestation contre le mariage pour tous, un manifestant non-violent aura fait l'objet d'une incarcération immédiate nonobstant appel pendant plusieurs semaines pour des raisons qui ont échappé aux spécialistes du droit. Sans parler de la sanction record infligée par le tribunal de Cayenne à une membre du Front National pour injure raciale envers Mme Taubira…

Je constate que les manifestants violents de Paris ou Sarcelles n'ont pas subi un sort aussi cruel.


Quatrième question: le soutien actif du NPA et du PCF à un mouvement pour le moins indulgent envers le Hamas islamiste n'autorise-t-il pas désormais d'évoquer une idéologie islamo-gauchiste clairement assumée qui ne porte pas forcément la marque de la modernité?

Dernière question, plus subjective: quel est l'impact sur l'opinion française non engagée d'une manifestation de barbus islamistes et de femmes voilées mettant le feu au drapeau de l'État juif sur fond de malédictions? Est-ce ainsi que l'on veut prouver soutenir une cause pacifique?

À moins que l'on ne mise, plus subtilement, sur l'inconscient collectif d'une partie de la population occidentale désormais élevée dans une crainte obséquieuse d'une radicalité arabo-islamique irascible et nombreuse qu'il conviendrait de caresser docilement dans le sens du poil.


Qu'on ne compte pas sur moi d'autre part, dans cette chronique française, de me donner le mal, à nouveau, de tenter d'apporter l'éclairage que l'on me connaît sur l'actuelle question d'Orient.


Le seul dilemme, politique et moral, que je me bornerai à rappeler ici: un pays a-t-il le droit et le devoir, lorsque sa population est agressée par une entité ennemie qui se protège derrière ses civils, de riposter efficacement, au risque de porter atteinte à ces derniers ; ou bien doit-il demeurer stoïquement l'arme au pied et subir la violence et le diktat de l'agresseur?

Pour le reste, l'antiracisme d'opérette, tel l'ivrogne qui cherche ses clés uniquement autour d'un réverbère, ne s'intéresse qu'aux péchés d'Israël, c'est-à-dire d'Occident, qu'il éclaire de ses sunlights et rejette dans l'ombre de son mépris les morts sans intérêt.


Au cours du dernier week-end, 270 civils ont été exécutés de sang-froid par les islamistes syriens et les chrétiens de Mossoul qui vivaient dans cette ville irakienne depuis l'Antiquité en ont été chassés sauf à se convertir. Je serais incapable de qualifier la différence monstrueuse de traitement médiatique au sein d'un système idéologique de focalisation- occultation qui participe à un plaisir rituel de mise en accusation jubilatoire parce que sélective.

À ce degré de pesage faussé, d'appréciation biaisée, de jugement controuvé, la justification rationnelle confinerait à la candeur indécente.


Cette dernière observation me conduit à une conclusion personnelle. Le combat pour le respect de l'État de droit, pour celui du devoir d'un État-nation occidental de se défendre contre le terrorisme islamiste, contre la négation idéologique du réel, contre le traitement partiel et partial de l'information, contre la discrimination dans l'indignation, contre le déferlement de bandes encolérées, transcende très largement le conflit israélo-palestinien.

Il concerne tout simplement l'avenir de la France encore libre et des enfants de l'Occident.


 

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