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Publié le 17/11/2014
Attali, Palestine, Mélenchon et Assassin's Creed: Le plaidoyer de Goldnadel
FIGAROVOX/CHRONIQUE - Gilles-William Goldnadel revient sur plusieurs polémiques ayant émaillé la semaine: Les déclarations de Jacques Attali sur l'affaire Jouyet, la charge de Mélenchon contre un jeu-vidéo et l'extradition du principal suspect de l'attentat de la rue Copernic.
Gilles-William Goldnadel est avocat et écrivain. Il est secrétaire national à l'UMP chargé des médias. Il préside par ailleurs l'Association France-Israël. Toutes les semaines, il décrypte l'actualité pour FigaroVox.
Décidément, Jacques Attali a le goût de formules dont je ne doute pas cette fois de la paternité.
Après avoir qualifié Eric Zemmour de «juif antisémite», le voilà, ce dimanche à Canal+, interrogé sur l'éventuelle démission de M. Jouyet, en suite des vérités évolutives de ce dernier, inventeur du concept du «mensonge par élégance».
Nous connaissions le mensonge «de bonne foi» ou «à l'insu de son plein gré» d'adeptes du ballon rond ou de la petite reine, celui-là pourrait aussi rencontrer son succès.
Drôle de monde que ce monde où l'on ne peut plus déjeuner en privé sans qu'on vous prête sans crédit des propos que vous refusez. Où vous ne pouvez plus rencontrer des journalistes sans qu'ils vous enregistrent sous la table.
Drôle de monde que ce Monde qui le fait au nom de la morale.
J'avoue qu'élégance n'est pas le mot qui me vient spontanément à l'esprit.
Voici maintenant M. Mélenchon devenu le gardien de la mémoire de M. Robespierre.
Celui-ci n'a pas supporté de voir un jeu vidéo présenter les sans-culottes de 1793 couleur rouge sang.
Ce mercredi, au micro de France Info, un historien s'est senti l'obligation ardente de justifier auprès de l'admirateur de feu Chavez un jeu innocent qui n'aurait en rien attenté à la mémoire sacrée des héros d'une révolution dont on sait la douceur.
Nous voilà rassurés, nous qui savons les massacres de septembre, le génocide vendéen, les noyades de Carrier issus de l'imagination scabreuse des réactionnaires d'hier et d'aujourd'hui.
Ce samedi, l'extrême gauche qui préfère la rue aux urnes qui ne mentent pas, aura foulé petitement les pavés parisiens.
Si j'étais correct, j'aurais dû écrire: «la gauche de la gauche».
Pour certains géomètres médiatiques et borgnes, en effet, s'il existe bien une «extrême droite», à la droite de la droite, il n'existerait pas d'extrémité sur la gauche d'un planisphère politique en conséquence illimité.
À juste raison, le Figaro du même jour titrait que cette gauche radicale «inquiétait le gouvernement». Il est vrai que la gauche gauchisante, championne de la théorie bavarde et bravache, récuse systématiquement ses applications pratiques catastrophiques. Les communistes et communisants contestent toute paternité dans les expériences soviétiques, chinoises ou encore nord-coréennes.
Ils le font si superbement que nul n'ose ni ne songe à leur demander compte.
De même, les socialistes gauchisants récusent à présent l'expérience de ces socialistes au pouvoir qui se sont mis subitement à vouloir compter juste.
Pour lutter contre une naturelle compassion, il suffit de se souvenir combien les seconds se seront compromis dans la rue, les sections et les cellules, avec ces révolutionnaires en peau de lapin qui brandissent désormais sur leur fourche leur tête de social-traître.
On ne peut pas dire que l'extradition du suspect de l'attentat contre la synagogue de la rue de Copernic ait déchaîné un intérêt extrême.
On est libre de n'y voir que l'effet corrosif du temps qui passe sur la mémoire collective.
On ne devrait pourtant pas s'interdire de pouvoir penser et dire que si M. Hassan Diab, prétendu membre du Front Populaire pour la Libération de la Palestine, avait davantage correspondu au portrait-robot rêvé par la pensée alors dominante et encore bien puissante, son arrivée à Paris eut connu davantage de succès.
Ce samedi à 20h, TF1 a rappelé la manifestation monstre qui réunit deux jours après le drame, des centaines de milliers de citoyens sur le pavé parisien.
La première chaîne de télévision française aurait peut-être pu rappeler que cette communion nationale ne se fit qu'au prix d'un mensonge fantasmatique qui ne fut pas le dernier.
Communauté juive organisée et traumatisée en tête, on fit croire à une opinion égarée que les organisateurs de l'attentat meurtrier étaient issus de l'extrême droite néonazie et que la police française elle-même était infiltrée. On évoquait le chiffre de 10% de policiers membres d'une fantomatique et mystérieuse FANE.
L'auteur de ces lignes, en ce funeste dimanche matin, vit quelques crétins, dans le bas des Champs-Élysées, mettre le feu à des exemplaires du Figaro, ce journal de la droite honnie.
C'était le début des mensonges d'un antiracisme professionnel de pacotille qui jette aujourd'hui ses derniers feux après avoir tristement accompli son œuvre manipulatrice, de la rue des Rosiers jusqu'à Carpentras.
Il n'empêche. Si M. Diab ressemblait à M. Breivik, peu de crainte que le temps, idéologique, eut pu faire quelque chose pour effacer une mémoire meurtrie.