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ACTUALITE JUIVE - N° 1255- JEUDI 23 mai 2013
Bloc-notes
Pourquoi l’affaire du mur des cons
est notre affaire
par Gilles William Goldnadel
Président de France-Israël et d'Avocats Sans Frontières
Avocat de Clément Weill- Raynal
Quand j'écris que cette affaire du « mur des cons » est NOTRE, ce possessif pluriel s'adresse à tous ceux qui souffrent et s'insurgent depuis tant et tant de temps contre le règne des préjugés judiciaires ou médiatiques.
Dans ces colonnes, dans lesquelles j'écris régulièrement, il est inutile d'insister lourdement pour comprendre qu'Israël ou l'antisémitisme New Age sont sans doute, hélas, et comme toujours, le siège central du préjugé.
Judiciairement d'abord. Dans « les territoires perdus de la justice française », j'avais écrit, en compagnie d'Aude Weill Raynal, et jurisprudence à l'appui, que les règles de droit habituelles ne valaient pas lorsqu'il s'agissait de tenter de réprimer l'antisémitisme puisant sa source dans l'antisionisme radical.
Aujourd'hui, certains membres du Syndicat de la Magistrature, qui ont punaisé sur leurs murs tous ceux qu'ils abominent, ne sont pas les derniers à expliquer doctement mais contre l'évidence juridique, que le boycott de l'État juif ne serait pas illégal.
Médiatiquement ensuite. Par un hasard cosmique, le syndicat CGT des journalistes, qui réclame la tête de Clément Weill Raynal, pour avoir osé confondre le Syndicat de la Magistrature, est celui qui réclamait déjà des sanctions contre lui pour avoir osé contester la manière dont Charles Enderlin avait fait son travail dans l'affaire Al Dura. À l'heure, où le gouvernement israélien -enfin- a pris une position officielle qui accable le journaliste et sa chaîne, Clément Weill- Raynal, se retrouve, une nouvelle fois, du côté de ceux qui ont osé, en dépit du rapport de force, clamer cette vérité, aujourd'hui en marche.
Quant à la CGT, qui s'étonnera encore qu'elle couvre le mensonge ?
Régulièrement encore, ici même, je suis contraint de dénoncer les extravagances haineuses d'un PCF qui a pris aujourd'hui l'habitude, par l'intermédiaire de ses maires, de décerner des certificats d'honneur aux assassins d'Israéliens.
Toujours dans ces colonnes, je racontais il y a quelques mois, comment le directeur de l'Humanité, dans son discours de clôture de la fête du même nom, avait prétendu mensongèrement que l'auteur du fameux film islamophobe réalisé aux États-Unis était Israélien.
Toute la presse avait déjà reconnu que le réalisateur du brûlot était en fait un copte égyptien.
Jean-Claude Le Hyaric avait proféré ce mensonge éhonté devant des milliers de journalistes (qui ne l'ont pas dénoncé…) en présence, sur le même tréteau, de celui qui avait tenté d'assassiner le rabbin Obadia Yossef et qui fut accueilli sous les ovations….
Au fond, ce qui fait que le combat de ce journaliste injustement poursuivi est nôtre, ce qui fait que sa défense nous incombe, c'est que, naturellement, nous sommes les défenseurs du solitaire, contre la horde.
De la parole de vérité contre la clameur, du droit contre le mensonge.
Nous sommes tous le dos au mur.