J'ai souvent écrit, au risque de choquer certains, que les rites de repentance observés aujourd'hui par les derniers présidents de la république concernant la responsabilité de la France à l'égard des juifs et de la Shoah m'inspiraient des sentiments mélangés.
Pareille démarche était, certes, salutaire après tant d'années d'occultation, mais le juif du réel plutôt que du virtuel que j'ai toujours voulu être, a souvent craint que cette reconnaissance de responsabilité pour le passé -et qui, avouons-le, ne concernait pas directement les repentants- ne valle blanc-seing pour l'avenir.
Pour le dire plus trivialement encore, compassion pour les juifs morts, passivité voire hostilité pour les vivants.
Jacques Chirac, pour ne pas le nommer, aura sans doute été le précurseur de cette méthode de gouvernement : attentionné pour la communauté juive et son passé, résolument hostile quant à l'état Juif et son présent.
S'agissant du nouveau président, je me suis publiquement félicité de ce que celui-ci ait tenu à déclarer dans son discours stigmatisant la France d'hier qu'il entendait lutter également contre toutes les formes d'antisémitisme d'aujourd'hui.
Malheureusement, et pour l’heure, ce discours reste toujours au stade virtuel des bonnes intentions.
Le nouveau pouvoir avait la possibilité de joindre les actes forts aux bonnes paroles en inscrivant le Hezbollah, parti terroriste, antisémite, dont les membres font le salut nazi, responsable de l'attentat sanglant contre siège de la communauté juive argentine, sur la liste européenne des organisations terroristes, à l'instar des États-Unis. Il n'en a rien été, et la France s’est tue.
Le prédécesseur de François Hollande avait pris des positions en flèche à l'encontre des projets atomiques du pouvoir négationniste iranien aux intentions génocidaires clairement affichées. Il reprochait implicitement aux États-Unis du Président Obama leur pusillanimité.
Le gouvernement libéral du Canada vient de rompre avec Téhéran, précisément en raison de ses funestes projets et de ses positions antisémites.
Pourtant, Ottawa, et pour cause, n'a pas à s'excuser pour ses errements passés.
Tant qu'à Paris, on n’adoptera pas une position identique qui devrait correspondre à la norme de tout pays libre et civilisé, on ne m'empêchera pas de craindre que tout le reste ne relève que de la posture à bon marché.
Puisque nous en sommes aux actes, je voulais également vous entretenir d’un problème à caractère apparemment pratique mais dont vous ne devez méconnaître l’importance, car il en dit long sur la manière dont les uns et les autres abordent le domaine de la lutte contre la désinformation.
Rendez-vous sur internet et examinez les journaux en ligne, vous pourrez vous apercevoir aisément qu’au pied des articles touchant à la question du problème israélo-palestinien ou des sujets voisins : antisionisme, antisémitisme, Proche-Orient, les commentaires desdits articles montrent clairement que les adversaires acharnés et quelquefois obsessionnels de la cause d’Israël, ou tout simplement des juifs, tiennent le haut du pavé, en raison de leur présence, et de leur véhémence. Je ne méconnais évidemment pas la puissance et le nombre croissant des adversaires d’Israël, mais je soutiens sans grand risque de me tromper, qu’il existe des groupes structurés, déterminés et organisés, sans doute représentés par des personnes peu nombreuses mais utilisant force pseudos, qui souhaitent, et ils y arrivent, montrer aux journalistes que la cause palestinienne est populaire, qu’Israël est détesté parce que détestable et que le camp de la morale et du bien demeure vigilant pour scruter la teneur de leurs articles.
A l’inverse, que voit-on dans le camp pro-israélien ? Des gens qui fonctionnent dans une sorte de ghetto, où il est bon de se tenir chaud, je pense à Facebook, je pense au forum des radios communautaires.
Je préconise donc une véritable révolution des habitudes prises, non seulement par les membres de la Communauté juive, mais également par l’ensemble des amis d’Israël qui sont nombreux. Ne fonctionnez pas seulement en circuit fermé, rendez vous sur les sites des grands quotidiens et des journaux en ligne et montrez que vous aussi vous les lisez, vous les analysez. Soyez présents pour rectifier les nombreuses contrevérités, faites le en termes mesurés, sans vous interdire la causticité. La bataille de l’information passe aussi par ce combat essentiel dont vous pouvez devenir les acteurs essentiels.