Je fais partie de ces gens, timides ou orgueilleux, allez savoir, qui craignent d'aller manger de la viande rouge chez les cuistres. Imaginez un peu que la côte de bœuf servie soit délicieuse. Imaginez que je me sente dans l'obligation d'en complimenter mes hôtes pour sa tendreté.Imaginez encore que le plus sot des convives, pour faire rire les dames, me fasse remarquer ma prétendue bourde. Me voilà placé dans la piteuse alternative de ronger mon os ou de me lancer dans une pédante leçon de langue. C'est un peu ce qui est arrivé jeudi dernier au malheureux maire d'Auxerre. Ce gentil socialiste était l'invité matinal de France Inter dont la rédaction voyait dans la ville dont il est l'élu, la commune représentative du corps électoral national. Et voilà notre brave édile qui se lance dans une imprécation au cours de laquelle, avec une folle témérité, il croit devoir utiliser le mot rare de pervertissement. Moi, dans ma baignoire, je prévoyais déjà le pire. J'avais raison. À peine, le bon maire avait-il lâché le micro, que Guy Carlier se lançait dans une tirade aussi impitoyable que linguistiquement mal fondée au cours de laquelle le chroniqueur ignorant faisait rire la galerie journalistique en moquant la bravitude de langage du magistrat bourguignon.
À mon sens, il faut déjà beaucoup de méchanceté pour reprendre publiquement, même à bon escient, la faute d'un invité. Comme quoi, quand on manque de lettres, mieux vaut être gentil. Mais il arrive parfois que la viande manque de tendresse. Toujours sur notre radio de service public. L'irremplaçable Daniel Mermet. Je ne reviendrais pas ici sur les dérapages multiples de notre cathodique militant. Je rappelle simplement que cet ami de Ramadan sélectionne soigneusement les messages reçus sur sa boîte vocale en choisissant généralement les propos auxquels il adhère. Notre homme va tellement loin que, récemment, son employeur pourtant bienveillant a dû le rappeler à l'ordre pour avoir permis à Daniel Ben Said de la Ligue Communiste Révolutionnaire de se lancer dans un discours antisioniste radical fanatique. C'est tout dire. À présent je vais vous citer in extenso la nécrologie imaginaire de Nicolas Sarkozy qu'un auditeur choisi a laissé sur la boîte vocale de "La-bas si j'y suis" (la fin est soulignée par moi ) : « Nicolas Sarkozy, homme politique français. Nicolas Sarkozy est un homme de petite taille qui fut élu président de la République Française au début du XXIe siècle avec 82 % des suffrages. Nicolas Sarkozy s'était octroyé les votes des Français en s'adressant à eux dans les termes les plus stupides et les plus crus. Le règne de Sarkozy fut marqué par de graves crises sociales, une répression féroce des masses populaires et une corruption effrénée. Dépassant largement les ambitions de Margaret Thatcher en Angleterre dans les années 80, la politique libérale de Sarkozy restera comme une période noire de l'histoire de France. Atteint d'une psychose caractérisée par la succession à intervalles réguliers d'accès de manie ou de mélancolie, la croisade militaire que Sarkozy mena au Proche-Orient et qui avait pour objectif de reconstruire le temple de David à Jérusalem déboucha sur la plus dévastatrice des guerres de religion. La mort de Sarkozy reste un mystère. Officiellement suicidé dans son bunker, son corps n'a cependant jamais été retrouvé ».
Autrement dit : Juifs = Sarkozy = Hitler.
Dès lors deux questions :
- Est-il normal de confier deux heures quotidiennes sur la radio nationale de service public à un militant extrémiste engagé ?
- À quoi sert le C.S.A.?
Enfin, lue sous la plume légère de Catherine Bedarida dans Le Monde T.V. de cette semaine, cette fine remarque destinée à, littéralement, édulcorer le conflit du Darfour : « Il ne s’agit pas d’un conflit religieux ou ethnique ni d’une opposition entre « Arabes » et « Africains », puisque toute la population soudanaise est noire et, en grande majorité, musulmane ».
Bref, sans doute un simple conflit de voisinage….
Malheureusement, certains se considèrent comme moins noirs que les autres et c’est un régime islamiste, faut-il le rappeler à Mme Bedarida, qui règne à Khartoum et applique la Charia.
Sans parler – car personne n’en parle jamais – des deux millions de Chrétiens massacrés au Sud Soudan pendant la dernière décennie.
Sans doute des problèmes de pâturage.