RAMALLAH N’EST PAS LHASSA
Aujourd’hui j’ai envie d’aborder deux grands sujets qui fâchent tout rouge, dès l’instant où l’on ose dire des évidences à voix haute et ferme.
Première évidence : Ramallah n’est pas Lhassa.
Les derniers événements survenus au Tibet m’ont fait rêver à ce qui aurait pu advenir en Palestine au cas, bien improbable, où les habitants arabes de cette contrée disputée avaient été guidés par un Dalaï-lama moyen-oriental.
Je n’ai, pour ma part, aucune espèce de doute, que dans cette heureuse occurrence, les arabes palestiniens disposeraient depuis longtemps d’un état indépendant et souverain.
Je suis certain que les israéliens assurés de pouvoir vivre eux-mêmes pacifiquement à côté d’un peuple qui aurait renoncé à ses sombres chimères, n’aurait pas demandé mieux que de composer avec lui, ainsi, au demeurant, qu’ils l’ont toujours accepté par la voix de ses mandants.
En réalité, c’est mon rêve qui est chimérique.
Il faut bien, hélas, se persuader que le nationalisme « palestinien » n’est pas construit sur le modèle tibétain du désir de conserver son mode culturel spécifique ou d’acquérir l’indépendance, mais sur le modèle islamiste et panarabe de ne pas tolérer le moindre élément non musulman et non arabe sur la moindre parcelle de la Terre d’Islam.
Jusqu’à ce jour, et que cela plaise ou non, ni le mufti de Jérusalem allié des nazis, ni son successeur Arafat concepteur du terrorisme moderne et médiatique, ni les leaders du Hamas, ni même le placide et terne Abou Abbas au passé révisionniste bien établi n’ont admis, quand bien même ils divergeraient sur la tactique et les méthodes, la coexistence définitive à côté d’un Etat juif souverain.
Ils n’ont donc pas d’intérêts pour la création d’un État arabe de Palestine indépendant sur une partie de la terre sacrée, en tant que fin en soi.
Raison pourquoi, tant que ce peuple n’aura pas acquis la maturité politique suffisante pour accoucher d’un chef déterminé et responsable, toutes les tentatives d’accord ne pourront qu’échouer, faute d’intérêt.
Autant, au moins, en être conscient.
Deuxième évidence : La terreur paie.
Je racontais dans ma précédente chronique par quelles pressions psychologiques et physiques, le camp arabe avait pu réussir à imposer l’usage de l’euphémique « activiste » plutôt que le plus cru « terroriste ».
Le sort qui est fait au film « Fitna » suit cette même et implacable logique de l’intimidation.
Entendons-nous bien. Je n’ai pas vu Fitna. J’ignore ce que le film contient et je veux bien accepter l’hypothèse qu’il constitue une charge excessive contre l’Islam.
On écrit partout que son auteur, Geert Wilders, serait un député d’extrême droite.
Je reste, par expérience, très méfiant. On a dit les mêmes choses peu de temps après les assassinats de Théo Van Gogh et de Pym Fortuyn avant que de considérablement nuancer leurs portraits, les pauvres une fois enterrés.
Tout ce que je sais, tout ce que je vois, c’est que les vociférations et les menaces de ceux qui ont certainement en commun avec moi de ne pas avoir vu ce film ont déjà fait que celui-ci a fait l’objet d’une condamnation universelle, ainsi que d’une quasi-interdiction générale que l’esprit chagrin qui s’exprime aurait la nette tendance de trouver, en toute hypothèse, un brin disproportionnée.
On voudra bien comparer le silence des agneaux occidentaux aux cris d’orfraies que les mêmes poussaient, hurlant à la censure, quand certains avaient osé soumettre pacifiquement certains articles de presse anti-juifs, à l’examen de l’autorité judiciaire…
La terreur paie vous dis-je.
(D’après ma chronique sur Radio J)