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19 mars 2008 3 19 /03 /mars /2008 11:22

JOSEPH, BENJAMIN, MOULOUD, PATRICK, ALEXANDRE et moi….

 

Dans son journal (1933-1939), Joseph Goebbels raconte le 2 avril 1936, qu’un scandale menace d'éclater en Allemagne hitlérienne à propos de fraudes électorales.

Le ministre de la propagande a indiqué aux correspondants étrangers qu'il y aurait des expulsions au cas ou l'affaire serait ébruitée. Il note (page 289) : « la presse étrangère passe sous silence l'affaire. Ma menace a fait de l'effet. »

Et Laurel Leff relate, dans un livre que j'ai déjà recommandé (« Relégué en page 7 » Calmann-Lévy) consacré au New York Times pendant la seconde guerre mondiale, comment le distingué correspondant du prestigieux journal américain à Berlin s'est tenu quiet pour conserver sa place.

M'est avis que nombre de journalistes ne se conduisent guère autrement aujourd'hui lorsqu'ils se sentent menacés dans leur chair ou dans leur emploi.

J'excepte évidemment les grands reporters courageux, quand il y en a, car je n’en vois pas beaucoup ces derniers temps ni au Tibet, ni au Darfour. Pékin et Khartoum ont bien de la chance.

En revanche, il y en a beaucoup en Palestine et en Israël. Certains pensent même qu'il y aurait comme une disproportion.

Et là, la sourde menace fonctionne. Je rapportais dans mon précédent blog-note, comment le patron de l'agence Reuter avait avoué que ses correspondants seraient en danger au Proche-Orient au cas où ils utiliseraient le terme de « terroristes » pour qualifier les membres du Hamas ou du Fatah plutôt que le plus convenable « activistes ».

Certains, sans doute, se souviennent encore des plates excuses du correspondant de la RAI en Palestine, adressées à Yasser Arafat, pour que surtout, il ne pense pas que la chaîne italienne était pour quoi que ce soit dans la diffusion des images du lynchage en octobre 2002 par les palestiniens de deux Israéliens égarés dans Ramallah.

Pendant ce temps, France 2 distribuait gratuitement aux chaînes du monde entier, le reportage combien controversé de Charles Enderlin sur la mort de Mohamed Al Dura, sans craindre autre chose que des protestations aussi pacifiques qu’impuissantes.

 

C'est dans ce contexte qui pourrait donner raison aux plus cyniques ne croyant qu'aux rapports de force, plutôt qu'aux démocrates candides, que Benjamin Barthe, pigiste au monde, vient de consacrer un article sur l'éventuel boycott par Israël de la chaîne arabophone Al Djazira.

En gros, ce serait une faute, voire une atteinte à la démocratie, de voir le gouvernement de Jérusalem bouder un organe de presse qui n'aurait rien à se reprocher.

Dans cet article qui fait la part belle aux éternels contempteurs de la politique israélienne, il ne manque qu'un seul petit détail, presque rien, et que j'ai bien du mal à considérer comme une omission fortuite : la révélation de ce que l’Autorité Palestinienne, elle-même, a décidé de boycotter la chaîne du Qatar en raison de son soutien flagrant au Hamas…

 

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Je vous annonçais il y a quelques mois que Mouloud Aounit m'avait traîné devant le tribunal correctionnel pour me voir expier mon soutien à Alain Finkielkraut, dans le cadre d'une chronique radiophonique ou, entre autres vérités, j'indiquais qu'il était « l'ami de Ramadan », « le compagnon de route des islamistes », et « celui qui se rendait dans des manifestations où l'on criait : "mort aux juifs" ! ». Il faut croire qu'il ne s'agissait pas de billevesées disqualifiantes, puisque le tribunal a débouté le président de ce pauvre et déliquescent MRAP de ses demandes à mon endroit.

  

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Dans un registre assez voisin, on m'interroge, jusqu'à me lasser, sur mon différend avec Patrick Klugman, en suite d'une série d'articles qui l'ont mis en cause récemment dans l'excellent Actualité Juive.

L'ancien président de l'Union des Etudiants Juifs de France (U.E.J .F.) s'est vu reprocher par beaucoup, d'utiliser, de manière sélective, l'antisémitisme et ses différentes fonctions au sein de la « communauté » pour se faire une petite place au Parti Socialiste.

C'est son affaire, et il ne sera, hélas, pas le premier.

Pour tenter de se disculper de ses dernières espiègleries, et, surtout de s'être désisté dans le cadre d'une procédure qu'il m'avait prié de diligenter contre Edgar Morin et  Le Monde pour un article désormais célèbre pour son caractère aussi stupide qu'haineux, Klugman a commis un gros et vilain mensonge en prétendant qu'il ne m'avait jamais rien demandé...

Comme si j'avais l'habitude de représenter des parties sans leur accord, et alors même que je bénéficiais des couleurs de France-Israël et d’Avocats Sans Frontières et que je n'avais donc nul besoin de son organisation pour réclamer justice pour l'un des articles les plus infâmes de l'après-guerre.

Sans vouloir m'abaisser à polémiquer avec Klugman, je me contenterai, pour l'illustration définitive du personnage, à reproduire ci-après un succulent passage de la lettre de désistement et d'excuses que celui-ci a adressée à Edwy Plenel, alors responsable du journal vespéral, et qui constituera à tout jamais le modèle indépassable de la courtisane obséquiosité à employer pour tenter de se concilier les bonnes grâces des puissants de ce Monde : « Sans vouloir porter de jugement sur l’article incriminé, sachez que je reste plus que tout attaché à la richesse, la qualité et la pluralité du débat animé chaque jour dans les pages du Monde auquel j’ai eu l’honneur d’apporter ma modeste contribution  ».

J'ajouterai, pour finir, que ladite lettre de désistement à été utilisée avec profit par Edgar Morin et ses amis tout au long de la procédure.

 

 

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Enfin, il est possible que, pendant quelque temps, le Blognadel soit un peu paresseux.

C'est qu'il me faut défendre une « Conversation sur des sujets qui fâchent » (éditions Jean-Claude Gawsewitch) que j'ai entretenue avec mon ami Alexandre Adler, sur des thèmes que les lecteurs de ce blog peuvent imaginer et qui ne devrait pas, je le gagerais, les fâcher outre mesure…

 

 

 

 

 

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commentaires

R
Cher G.W GOLDNADEL,<br /> J espere que personne ne vous attaquera, ainsi vous ne resterez pas longtemps paresseux.<br /> Mes amis et moi-meme aimont visiter votre blog, ce qui nous reconforte un peu en attendant le prochain grad...<br /> Et oui, j habite Aschkelon. Mes amities a Alexandre Adler que j admire beaucoup.<br /> Rachel
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P
<br /> Quidam,<br /> L'allusion au courage physique n'était que pure plaisanterie.<br /> Je ne voulais surtout pas vous froissez,vous,qui n'en manquez pas...;-) 
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Q
Pez (10): la micro-police de caractères me rappelle qq1...<br /> Sinon, dire sur GWG 'à défaut de courage physique'....allusion à quoi? C'est trop dire ou pas assez.
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P
Cher Esneval,<br /> Vous savez bien que les thèmes abordé dans cet ouvrage sont susceptibles de fâcher,non pas Alexandre Adler ou GWG, mais tout ces bien pensants qui ne manque pas de rappeler sur les chaines du service public, qu' Israël est l'antre de toutes les extrémités... .<br /> C'est de mon humble avis une réponse au livre de M.Jean-François Kahn :les «bien-pensants» ou il rangeait dans cette dèrnière catégorie ceux qui soutenaient les Etats-unis et qui trouvait la politique de la France pro-Arabe(sic...).<br /> Je pense que l'on aurait pu remettre à ce livre la palme de la tartuferie ainsi que celui de la lâcheté littéraire.<br /> C'est pourquoi je pense que votre remarque aurait été plus approprié à l'encontre du livre de M.Kahn qu'à celui de GWD qui nous prouve encore une fois qu'à défaut de courage physique( ;-) ) il ne manque pas de bravoure intellectuelle.
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J
Non, bien sûr. Mais le décalage entre le titre artificiellement provocateur du livre (que j'ai lu) et le ton ronronnant du texte est amusant
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