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«Islam radical», ces mots qui font peur
Publié le 20/06/2016
FIGAROVOX/CHRONIQUE - En évoquant les attentats, Obama, Schulz et Hollande ne prononcent pas le mot d'islam radical. Pour G.W. Goldnadel, ce déni doit être combattu, faute de quoi les peuples risquent de s'habituer peu à peu à la barbarie.
Gilles-William Goldnadel est avocat et écrivain. Il est président de l'association France-Israël. Toutes les semaines, il décrypte l'actualité pour FigaroVox.
Martin Shulz était ce dimanche midi l'invité de Canal+. Le président socialiste du Parlement européen aura réussi l'exploit d'évoquer pendant un quart d'heure le massacre d'Orlando et les drames européens sans prononcer une fois les deux mots défendus: «islam radical».
Hollande en France, Obama en Amérique observent eux aussi strictement l'interdit du nom dit.
Un écolo-gauchiste français est allé plus loin dans le déni. Pour lui, la tuerie floridienne participait de la même homophobie que l'on trouve en France avec la Manif pour tous… «le passage à l'acte en moins».
Exactement comme la féministe frontiste de gauche et relativiste, Clémentine Autain qui, au lendemain de Cologne, rappelait le viol des femmes allemandes pendant la guerre mondiale…
Tout est bon, à commencer la stupidité écœurante, pour ne pas incriminer l'islamisme. Peut-être est-il nécessaire de répéter aux petits esprits qu'on peut être parfaitement opposé au mariage homosexuel sans être homophobe, et qu'on peut être, semble-t-il, homosexuel et musulman radical et se livrer à un massacre homophobe et anti-occidental.
Mais l'idéologie du déni et de la diversion aura réalisé cette semaine deux prodiges en un, tenter de sauver la mise à l'islam radical tout en ancrant définitivement la légitimité d'un communautarisme homosexuel. Comme s'il fallait absolument s'identifier par des orientations sexuelles que par ailleurs on souhaite paraît-il banaliser.
Il faut dire qu'au train d'enfer où vont les choses et où l'on s'efforce de transformer la marge en norme et la norme en abus, la minorité souffrante en pouvoir de nuisance et la majorité discriminante en devoir de pénitence, ne tardera pas à se créer un communautarisme hétérosexuel blanc .
S'il est un mot encore plus honni par les gens du déni, c'est celui d'islamo-gauchisme . Comme il n'existe pas, défense de le nommer.
Sous peine d'excommunication. Et pourtant, il tourne.
Cette semaine, un couple de policiers massacrés devant leur petit enfant. Et le lendemain, des voyous syndiqués, avec ou sans keffiehs, lapidaient sans pitié un hôpital pour enfants.
Mais la connexion entre islamisme et gauchisme ou communisme ne s'arrête pas à la tolérance stupéfiante des seconds pour le premier. Il faut aller bien plus loin. Il faut regarder les manifestations de haine antisioniste communes. Il faut songer aux bagagistes islamistes encartés CGT. Il faut savoir que la plupart des municipalités communistes de la région parisienne ont fait citoyens d'honneur de leur ville des terroristes islamistes.
Le couple de policiers a été égorgé par un islamiste radical et le mouvement s'est poursuivi comme si de rien n'était. Et on a continué à «détester la police» et à vouloir lui faire rendre gorge.
Dans son Etrange défaite, Marc Bloch décrivait la détresse des Français pendant la débâcle en constatant que les fonctionnaires préposés à la circulation des trains ou à la distribution des plis ne voulaient pas déroger exceptionnellement à leurs règles sacrées. On sait que le Parti Communiste approuvant le pacte germano-soviétique a accueilli la défaite et l'invasion comme une divine surprise, après avoir saboté la fabrication de l'armement français. On le sait peut-être, mais on se garde d'en trop parler. L'anticommunisme demeure en France un vice un peu honteux.
Aujourd'hui, les plus acharnés contre l'État, sa police et la loi font partie du personnel d'État le plus protégé. Et l'inversion des normes ne se trouve pas là où ils veulent la dénoncer.
L'islamiste radical n'est pas pour eux l'adversaire à liquider et l'unité nationale, une chimère totale.
Pire, peut-être, l'opinion fatiguée, peu à peu, s'habitue lentement. Pareille au homard que l'on cuit progressivement en augmentant doucement la chaleur de l'horreur, les massacres se poursuivent sans susciter le même effroi.
Et entre deux cuissons, les mêmes poncifs pontifiants sont débités médiatiquement et obligatoirement sur les bienfaits du multiculturalisme et l'innocuité des migrations imposées.
Entre deux cuissons, ceux qui osent suggérer que c'était peut-être effectivement mieux avant que l'on massacre les juifs, les chrétiens et les policiers, ceux qui pensent qu'effectivement, ils ne sont plus tout à fait chez eux sont toujours estampillés «d'extrême droite», histoire de mériter prochainement la casserole.
Ils nous vendent le vivre ensemble mieux, le multiculturalisme harmonieux et l'accommodement raisonnable, mais ce sont le Liban et le Venezuela qu'ils nous livreront en cadeau.
Il est temps que l'étiquette «d'extrême gauche» donne le rouge aux joues.
Ou l'islamo-gauchisme, qui n'existe pas et qu'on ne doit pas nommer, nous liquidera sans phrases.