Billet
ACTUALITE JUIVE - N° 1390 – Jeudi 12 mai 2016
« Trêve de mondanités »
Quand donc la communauté juive de France soi-disant organisée prendra-t-elle conscience de la nature véritable de la menace mortelle ?
Va-t-elle se contenter de passer en pertes et profits l'impardonnable vote de la France en faveur de cette résolution de l’Unesco qui attribue des appellations arabes aux lieux saints du judaïsme ?
Jamais, avant cette résolution, la France n'avait autant cautionné les vieux fantasmes islamo-palestiniens qui aiment à croire que les juifs veulent détruire les mosquées de Jérusalem.
Ainsi, au point 14 de l'étrange motion, les juifs perfides sont accusés d’avoir fabriqué de fausses tombes pour s'emparer des cimetières musulmans…
La vieille politique arabe de la France, main dans la main avec ces nouveaux fonctionnaires acculturés qui se soumettent à la lecture coranique de l'Histoire. Le consulat de France à Jérusalem doit exulter.
Comme plus tragique référence historique, je ne vois que le consul de France à Damas, Mr de Ratti-Menton, en 1840, quand il accusa les juifs de la ville d'avoir commis un meurtre rituel à l'encontre d'un moine capucin. Ce fut les prémices d'un terrible pogrom…
Dans le même et sale temps, l'islamo-gauchisme anglais du parti travailliste pourrait en remontrer à notre extrême gauche française: il ne se passe pas une semaine sans que des responsables du vieux parti britannique, la plupart du temps d'origine islamique, ne prononcent des paroles assassines envers les juifs. Un jour, la vice-présidente du parti tweet que les juifs ont « des gros nez et qu'ils massacrent les opprimés ». Un autre, c'est un conseiller influent, Aysegul Gurbuz, qui déclare qu'Hitler « est le plus grand homme de l'Histoire (et qui) espère que l'Iran utilisera son arme nucléaire pour effacer Israël de la carte ». Plus récemment, un député, Naz Shah, a demandé de délocaliser Israël aux États-Unis. On n'oubliera évidemment pas Ken Livingston, ancien maire de Londres, qui décrète qu'Hitler était sioniste. Le pire, peut-être, est qu'aucun historien ou journal n'ont été capables de lui rappeler, au-delà de la fameuse alliance du Führer avec le grand mufti, le discours d'Hitler au Reichstag en 1937 comparant « le malheureux peuple arabe de Palestine » aux Sudètes et promettant que ces derniers, « eux, ne se laisseront pas faire comme les Arabes ». N'en déplaise à la gauche extrême, Hitler était aussi antisioniste et pro-palestinien qu’elle-même.
D'évidence, le parti travailliste britannique n'a aucune chance de guérir de son antisémitisme, tant qu'il sera présidé par un Corbyn qui considère les gens du Hamas et du Hezbollah comme ses « amis ».
Siné est mort. Pas question de cracher sur son cadavre. Mais pas question non plus de ne pas voir combien la presse de gauche aura été bonne fille. C'est beau l’antiracisme: l’Obs, ordinairement si vigilant qu'il dresse régulièrement des listes des mal pensants contre l'immigration de masse, aura consacré au défunt un hommage appuyé: « Siné debout pour toujours ». On en pleurerait. Pour le même prix, l'auteur ému affirme qu'il avait gagné ses procès. Pas question de rappeler sa condamnation pour les propos les plus ignobles prononcés contre les juifs depuis la guerre. À moi donc, qui ait eu l’honneur de le faire condamner, malgré quelques interventions de notables juifs de gauche, de rappeler ses sales mots: « Je suis antisémite depuis qu'Israël bombarde. Je suis antisémite et je n'ai plus peur de l'avouer. Je vais faire dorénavant des croix gammées sur tous les murs. Rue des rosiers je suis pour. On en a plein le cul. Je veux que chaque juif vive dans la peur, sauf s'il est pro-palestinien. Qu'ils meurent. Faut les euthanasier… »…
Quand donc la communauté juive française soi-disant organisée et représentative comprendra-t-elle qu'aujourd’hui l'ennemi numéro 1 s'appelle l'islamo–gauchisme ? Qu'aucun compromis, d'aucune sorte, ne peut plus être toléré avec lui ? Qu'il convient de le disqualifier, de le traiter plus sévèrement encore qu'elle traite toujours l’extrême-droite ? Jamais le fossé n’aura été aussi grand entre les notables qui parlent en son nom et une base juive, peut-être désorganisée, mais qui ne s'en laisse plus compter.
Que ces notables cessent de remercier gentiment les autorités pour leurs condoléances avant et après chaque attentat, et avant et après chaque vote immonde, et qu'ils cessent de célébrer les rêves creux du « vivre ensemble ».
L'heure n'est plus au débat mondain, mais au combat existentiel.