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18 mai 2016 3 18 /05 /mai /2016 13:00

Paru dans FIGAROVOX - lefigaro.fr http://www.lefigaro.fr/vox/

http://premium.lefigaro.fr/vox/societe/2016/05/18/31003-20160518ARTFIG00148-affaire-baupin-violences-des-casseurs-black-m-la-diagonale-des-fous.php

Affaire Baupin, violences des casseurs, Black M: La diagonale des fous

Publié le 18/05/2016

FIGAROVOX/CHRONIQUE - De l'affaire Baupin à la polémique du concert de rap à Verdun, Gilles-William Goldnadel revient sur une semaine française riche en polémiques.

Gilles-William Goldnadel est avocat et écrivain. Il est président de l'association France-Israël. Toutes les semaines, il décrypte l'actualité pour FigaroVox.

Il existe aujourd'hui sur la carte politique et médiatique occidentale, une ligne, hier invisible, mais qui, jour après jour, commence à apparaître clairement. Je l'appellerai «la diagonale des fous».

Cette semaine, on peut la suivre à la trace. Elle a commencé par un point nommé Baupin.
J'avoue que ma première réaction n'a pas été la bonne. Il s'agissait d'une sorte de joie mauvaise. Constater, une fois de plus, que le parti de celui qu'on surnomme «le khmer vert», ce club de donneurs de leçons de morale antiraciste, féministe, humaniste aura donné de beaux spécimens d'islamo-gauchistes sourds et hypocrites devant le terrorisme, l'antisémitisme, l'homophobie et le sexisme dès lors qu'ils n'étaient pas blancs. La dernière perle d'inculture en la matière émanant de la sénatrice Benbassa renvoyant porteuses de minijupes et de voiles dans le même ghetto des femmes dominées.

Cette tartuferie prêtée à Denis Baupin, grand pourfendeur des violences faites aux femmes, m'étonnant d'autant moins qu'en général les donneurs de leçons de morale publique m'inspirent toujours la plus grande suspicion, car pour eux , trop souvent, discours généreux vaut quittance générale.

Mais, peut-être en raison de la robe noire que je porte en journée, j'ai vite réprimé ce premier réflexe un peu médiocre en considérant que la cause du cloué au pilori, quand bien même je ne l'aimais guère, n'était pas entendue et ne devait pas l'être. D'abord et avant tout parce que la justice, à peine saisie, n'a pas rendu d'arrêt. Ensuite, précisément parce que je me méfie de ce monde verdâtre, composé de jeunes politiciens qui méprisent les anciens mais les dépassent en roueries, hypocrisies et autre canailleries, et que n'étant pas né de la dernière pluie, je sais bien que ce M. Baupin et sa Mme Cosse ne sont pas en odeur de sainteté dans leur chapelle depuis que la seconde a abjuré sa foi pour un maroquin. Enfin, parce que je ne suis pas le plus mal placé pour affirmer que certaines procédures de harcèlement, quand par exemple elles sont cornaquées par certains partenaires sociaux, peuvent être autant d'escroqueries au jugement.

Encore que je me fasse peu d'illusions sur le sort qu'il m'aurait réservé au cas où je me serais trouvé dans sa triste situation médiatique, j'affirme que l'accusé a droit, pour l'heure, au bénéfice du doute et que tous ceux qui le condamnent déjà ou toutes celles qui, comme Mlle Autain, affirment «que tout le monde savait», alors qu'elle n'ont rien dit, sont pitoyables dans leur manque de pitié.

À ce stade, où je sais que nombre de mes amis, et surtout de mes amies, vont me faire part de leur agacement, comme si je niais l'existence des violences faites aux femmes, j'aggraverai encore mon cas en écrivant que cette campagne qui débouche à présent sur le procès de tous les hommes poursuit cette diagonale de la folie.
Ainsi cette membre d'un parti de droite qui a eu le droit, dès lundi, à l'éternité warholienne et à la compassion éternelle pour avoir raconté qu'un camarade de combat l'avaient accueilli par un «je te ferais bien mon Baupin». Comme si une plaisanterie médiocre basée sur l'actualité équivalait presque, dans l'indignation à susciter, dans la condamnation obligatoire à prononcer, à un viol ou à une tournante. Et comme si tous ceux qui ne s'indignaient pas étaient à ranger illico dans le camp des harceleurs bornés.

Un dernier mot sur le sujet, puisque l'heure est, paraît-i,l à la délation publique et au déliement de la langue: Qu'il soit permis à l'auteur de révéler que celui-ci aura été personnellement contraint d'aller chercher devant le tribunal de Pontoise puis devant la cour d'appel de Versailles la condamnation d'une harceleuse avérée. Tout ça pour écrire que le mot s'écrit parfois au féminin, contrairement à ce qu'un certain sexisme à l'air d'occulter.

Cette diagonale parisienne poursuit sa course folle jusqu'en Bretagne ou de jeunes progressistes attardés manifestent «contre les violences policières». Sans doute les mêmes zadistes ou Black Blocks qui ont cassé tout ce qu'ils trouvaient sur leur chemin à Nantes comme à Rennes. Sans doute les mêmes encore qui ont enlevé le casque de ce policier avant que de le fracasser et le laisser sur le carreau. En plein état d'urgence, un samedi soir, 700 jeunes pouvaient défier impunément l'interdiction de manifester. Tandis qu'un général de France était poursuivi à Calais pour ne pas avoir entendu l'ordre de se disperser. Il est vrai que celui-là protestait contre le non-respect de l'État de droit républicain.

Dans le même temps que lui, un second général du nom de Martinez était menacé de sanctions pour avoir osé soutenir le premier. Le rebelle avait osé interpeller le président de la république «sur sa responsabilité» face à cette «zone de non-droit» qu'est devenue Calais. L'impudent allant même jusqu'à écrire que la responsabilité présidentielle était «engagée dès lors que des immigrants illégaux entrent massivement en France, avec des points de fixation comme Calais». Contacté par Le Figaro (12 mai), le général énonçait: «Le devoir d'expression prime aujourd'hui sur le devoir de réserve compte tenu des menaces de plus en plus précises qui pèsent sur la nation française. Il ne s'agit pas de provocation, de désobéissance ou de rébellion contraires à la culture militaire, mais d'une démarche de salut public ou de salut national, d'une démarche nécessaire consistant à porter assistance à pays en danger.» Il concluait ainsi: «On peut tout demander à un soldat, y compris de donner sa vie pour son pays (…) mais on ne peut pas lui demander de se taire face à l'inconséquence de décision ou une décision qui met en danger l'existence même de son peuple.» Je ne sais si M. Antoine Martinez est un mutin, mais moi je trouve que ce général a des accents bien gaulliens.

La diagonale des fous oblique jusqu'à Verdun où le maire socialiste a eu la riche idée d'inviter un rappeur pour commémorer bientôt le centenaire de la bataille. Que le chanteur inspiré ait pour coutume de critiquer la France des kouffars ou de chanter que «les youpins ouvrent des magasins», ou encore qu' «il est grand temps que les pédés périssent» n'a pas semblé problématique pour le magistrat municipal séduit par la «diversité».

Il paraîtrait que le barde pressenti se serait excusé pour toutes ses sorties, mais ce genre de bateleur ne cesse de s'excuser pour des propos racistes inexcusables que la gauche «antiraciste» excuse sans cesse. Pour raison de couleur.

Mais la suite est plus édifiante encore sur la folie de la ligne gauche empruntée par ceux qui nous gouvernent et nous informent. Une levée de boucliers ayant suivi l'étrange choix artistique effectué par le maire de la ville symbole, ce dernier a opéré une retraite stratégique en annulant le déconcertant concert.

Et que n'a-t-on alors entendu ou lu dans la presse convenue ?

C'était l'extrême droite (France Inter, l'Obs), c'était la «fachosphère» (Le Monde) qui avaient dicté leur loi. Quant à notre récente ministre de la culture, Mme Azoulay, celle-ci, ne craignait pas d'évoquer depuis le Festival «un ordre moral nauséabond». Ah bon.

Que les premières protestations aient émané de la droite et de la droite de celle-ci (pour écrire comme la presse de gauche qui répugne à user du vocable «extrême» quand elle évoque les radicaux de son camp) aucun doute. Que la polémique ait pris grâce à Internet, nul n'en disconviendra. Mais que cela autorise le mépris et l'injure est tout de même un peu court et ne saurait dispenser le camp des indignés à développer une pensée, si possible critique et élaborée. À commencer par Mme Azoulay et son usage du mot nauséabond dont elle devrait peut-être être plus ménagère. Après tout, la ministre a eu le nerf olfactif moins sensible lorsqu'il s'est agi de sentir la résolution malodorante sur Jérusalem votée à l'UNESCO par la France ou la négation des racines culturelles chrétiennes de celle-ci par un certain Moscovici.

Depuis que l'on sait suivre à la trace la diagonale de la folie, depuis qu'elle saute aux yeux, il faudra bien que ceux qui la traçaient impunément depuis 30 ans s'habituent à ce que les gueux sur leur toile ne les laissent plus faire. Et surtout, ne soient plus du tout impressionnés par les imprécations impuissantes ou les excommunications hilarantes qu'ils savent désormais décoder.

Ils peuvent bien les appeler «extrême droite», «fachos» et pourquoi pas «nazis», pendant qu'ils y sont: Depuis que c'est «l'extrême droite», les «fachos» et les «nazis» qui se dressent contre ceux qui évoquent «les youpins», les «kouffars» , les «pédés», ou crachent sur la France, les résistants, à Cannes comme à Paris, doivent s'attendre désormais à un beau succès comique pour leur collaboration.

Mais le tracé insensé avait commencé cette semaine comme souvent sa route démentielle depuis l'Amérique. Là-bas, la Maison-Blanche de M. Obama avait décidé d'apporter son soutien au combat mené par le mouvement soi-disant «progressiste» pour contraindre les toilettes publiques à devenir mixtes… La ministre de la justice a en effet affirmé sans rire que les législations imposant des toilettes séparées selon les sexes bafouaient les droits civiques, au même titre que les lois raciales discriminaient les Noirs avant la déségrégation ! (Le Figaro, 11 mai). Notre ministre de la culture à l'odorat sensible aurait certainement parlé de loi «nauséabonde»… Selon le raisonnement des avocats «des toilettes neutres» pour les femmes et les hommes, le monde n'est pas binaire et sexué, c'est-à-dire masculin ou féminin mais fluide et indifférencié. On peut se sentir homme le matin et femme le soir, et l'on doit pouvoir avoir accès aux toilettes de son identité du moment.


Je rappelle que l'an dernier, la presse progressiste, celle notamment de nos Décodeurs du soir, à propos des A B C de l'éducation, soutenait avec la hauteur qu'on lui connaît que la théorie du genre n'existait pas et était née dans l'imagination féconde de notre droite immonde. Je ne doute pas un seul instant que la diagonale va conduire cette guerre des toilettes dedans le territoire hexagonal. Tant mieux, cela aidera les idées folles à disparaître plus vite par l'étrange cuvette.

 

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commentaires

Q
Merci de continuer à enfoncer le(s) clou(s).<br /> "Si j'avais un marteau....., j'y mettrais tout mon coeur".
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ד
Toujours roboratif ; merci pour ce moment.
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P
Excellent, sublime, délicieux, ....pour ce merveilleux petit billet d'un humour ébouriffant, les mots me manquent.<br /> Cher GWG, vous me plaisez de plus en plus ; je sens que j'irais bien à la guerre avec vous ;-)
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J
Nos militaires et gendarmes sont attaqués par les milices d'extrême gauche. Les socialistes hésitent à se couper de cette dernière. Ce sont donc les policiers eux-mêmes qui sont obligés de manifester pour recevoir enfin les ordres adéquats du pouvoir politique, ordres leur permettant de maîtriser les400 ou 500 perturbateurs professionnels . Le pouvoir politique , jusqu' à présent complice des voyous va bien être obligé de choisir entre notre police et ses voyous.
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P
Ça fait très longtemps que ce "pouvoir politique" a choisi.<br /> Mais au détriment de ses hommes en uniforme...

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