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Publié le 12/01/2015
Migrants: La leçon politique de l'Europe de l'Est à l'Europe de l'Ouest
FIGAROVOX/CHRONIQUE - Après les agressions de Cologne, Gilles-William Goldnadel déplore l'attitude inefficace des dirigeants d'Europe de l'Ouest sur la question migratoire.
Gilles-William Goldnadel est avocat et écrivain. Il est président de l'association France-Israël. Toutes les semaines, il décrypte l'actualité pour FigaroVox.
L'Histoire s'accélère et s'affole. Il n'y a pas deux mois, les dirigeants Est-européens étaient considérés ni plus ni moins comme des salauds bornés et bas du front. Le Hongrois Orban avait plus mauvaise presse que le Turc Erdogan. Pensez donc, des types qui osaient revendiquer leur identité culturelle et leurs racines spirituelles. Des demeurés qui prétendaient que l'afflux migratoire représentait une menace en matière de terrorisme et de sécurité. Des brutes qui voulaient ériger des frontières et des murs contre l'invasion. En France, peu de gens osaient dire partager leurs appréhensions au risque d'être rangés dans la même catégorie de pithécanthropes. Il aura fallu le terrorisme de décembre et les violences sexuelles de janvier pour leur donner raison.
Saleté de réalité qui salope le rêve. La réalité, la dure, la vraie, ils la connaissent à l'est, après 50 ans de nazisme et de communisme. Ça empêche de rêver, mais ça prévient contre le cauchemar.
En Allemagne ex-nazie et ex-communiste, une chancelière angélique en voie de béatification a été elle aussi rappelée à cette dure réalité que l'idéologie aura voulu masquer pendant une semaine. Non, tous les migrants venus d'Orient ne sont pas des médecins, des avocats ou des pianistes distingués. Mais la chancelière aura d'ores et déjà, sans consultation de son peuple affolé, autorisé l'installation de plus de 1,1 million de migrants sur le sol allemand.
Ceux qui ont voulu masquer le réel cruel et construire dessus un village Potemkine souriant prennent le risque d'autoriser désormais tous les fantasmes. Non, tous les immigrés ou migrants ne sont pas des terroristes, des violeurs ou des harceleurs sexuels, il s'en faut de beaucoup. Au passage, les maghrébins mis en cause à Cologne, à Stuttgart ou ailleurs, ne sont aucunement éligibles au droit d'asile, même élargi à l'infini.
Il n'en demeure pas moins que refuser de voir le fossé culturel et sociologique, en matière de relations entre les sexes, entre le monde islamique et l'Occident, confine ici encore au déni du réel.
Non seulement le désir en Orient est masqué par un voile d'interdits, mais encore le regard posé sur la femme dévoilée d'Occident est souvent chargé de mépris concupiscent.
Si l'idéologie dévastatrice n'était pas aussi sotte et bornée, la psychologie pourrait plus librement enquêter - toute explication politique par ailleurs réservée - sur l'impact de la frustration sexuelle dans la violence suicidaire de jeunes hommes emplis de testostérone.
Mais l'idéologie xénophile veille au grain. La semaine dernière, j'évoquais l'attitude de Clémentine Autain, porte-parole du Front de gauche, féministe implacable lorsqu'il s'agit des mâles blancs mais qui invitait ses amis à participer à un meeting avec Tariq Ramadan.
Il est vrai celui-ci avait aimablement proposé un moratoire pour la lapidation des femmes…
À Cologne, la bourgmestre, elle aussi ordinairement progressiste, a, en bonne dame patronnesse, chapitré les femmes allemandes en leur conseillant de se mettre hors de portée de la main des migrants qu'elle avait accueillis les bras ouverts.
Dans un même ordre d'idées, la Suisse est confrontée à un problème juridique: Un couple de réfugiés afghans est arrivé en Suisse, l'épouse est âgée de 14 ans et le code pénal helvétique proscrit les relations sexuelles avec des mineurs de moins de 16 ans. Le secrétariat d'État aux migrations a confirmé au quotidien 20 minutes qu'il ne s'agissait pas d'un cas isolé.
Stella Jegher, d'Amnesty International, O.N.G. bien connue pour son progressisme, estime qu'il ne faut pas se fixer uniquement sur l'âge pour détecter les mariages forcés et qu'il ne faut pas dénier le droit au regroupement familial pour autant.
Bref, nos clercs xénophiles ne trahissent jamais mieux leurs principes que lorsqu'ils chantent la messe à tue-tête et en canon. Décidément, les dirigeants Est-européens ne reculent devant rien. Voilà les conservateurs polonais fraîchement arrivés aux affaires qui décident de nommer les responsables de leur audiovisuel public.
Heureusement, nos responsables européens progressistes et clairvoyants, épris de liberté dès l'instant où l'on partage leur vues, les menacent des sanctions judiciaires appropriées.
À dire le vrai, on ne voit pas très bien la différence effective avec la situation française.
Voilà un pouvoir qui nomme l'ancien bras droit de Lionel Jospin à la tête du CSA. Celui-ci nomme, dans des conditions controversées, une inconnue inexpérimentée qui se propose immédiatement de chasser l'homme blanc de l'écran en couleurs. Laquelle nomme comme bras gauche un proche de dame Duflot.
C'est donc dans ce cadre idéologique très ouvert, que par exemple, un météorologiste qui écrit un livre qui déplaît à la caste écolo-gauchiste est débarqué ou que la chaîne publique et militante Arte assenait mercredi soir que seule l'extrême-droite voit des migrants derrière les violences faites aux femmes allemandes.
Nous sommes tous des cathodiques polonais.