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ACTUALITE JUIVE - N° 1363 – Jeudi 29 octobre 2015
« Se souvenir d'un mufti, criminel de guerre pro-nazi »
Consolons-nous comme nous pouvons: la folie médiatique qui s'est déchaînée contre les déclarations du Premier ministre israélien sur le mufti de Jérusalem sont riches d'enseignements.
D'abord, mais ce n'est pas vraiment un scoop: la différence vertigineuse de traitement entre une référence historique au passé, fût-elle énoncée de manière trop lapidaire, et les déclarations incendiaires du président de l'Autorité palestinienne sanctifiant le sang des martyrs qui jettent des pierres sur les juifs en prière. D'un côté la confusion cacophone, de l'autre le désert aphone.
Ensuite, même indirectement, le passé pronazi d’un leader aujourd'hui encore encensé dans le monde palestinien aura été rappelé, en dépit de tous les mensonges.
Que cela plaise ou non aux Arabes de Palestine, ou à l'Occident et à l'extrême-gauche israélienne qui continuent à les regarder extatiquement: Non seulement Amin Al Husseini est un criminel de guerre pronazi, mais encore, il a insisté le 28 novembre 1941 lors de sa rencontre avec Adolf Hitler pour que celui-ci passe à une phase plus industrielle et définitive de la Shoah déjà largement mise en application. Bien entendu, Hitler n’a pas eu besoin d’un inspirateur supplémentaire pour réaliser son rêve de toujours. Ce fut le 20 janvier 1942, lors de la conférence de Wansee, que la solution « finale » de la question juive fut décrétée. Ceux qui acceptent de voir la vérité en face pourront lire les minutes du procès de Nuremberg et notamment ce témoignage accablant de l'adjoint d'Adolf Eichmann, Dieter Wisliceny: « Le mufti fut l'un des instigateurs de l'extermination méthodique de la communauté juive d'Europe et il agissait en collaborateur et conseiller d'Eichmann et Himmler pour l'exécution de ce plan. Il était l'un des meilleurs amis d'Eichmann et insistait constamment pour accélérer les mesures d'extermination ». Voilà qui ridiculise tous ceux qui sont allés jusqu'à qualifier le Premier ministre de l'État juif de révisionniste. Les mêmes qui taisent la thèse révisionniste du président de l'Autorité de Palestine du temps où il faisait ses classes en Union soviétique.
Enfin, et c'est le troisième enseignement de cette lamentable polémique planétaire, dans laquelle, même l'administration américaine obamanienne aura tenu à verser son grain de sel: La gauche xénophile internationale, y compris en Israël, ne se résout pas à l'idée que la Shoah ne soit pas une entreprise purement occidentale: Que les autorités de Vichy, aient pu de temps à autre montrer un zèle intempestif, voilà qui ne déplait pas et qui ne saurait être considéré comme atténuant la responsabilité hitlérienne. Mais dire haut et fort qu'un Arabe ait pu collaborer à l'oeuvre diabolique ! Rappeler que d'autres en Égypte, en Syrie, en Irak ont accueilli les nazis à bras ouverts pour les aider à liquider physiquement d'autres juifs, voilà qui est commettre un crime de lèse-majesté contre l’Autre et contre un nationalisme palestinien qui porte encore grandement la marque du mufti, ainsi qu'on en voit l'empreinte sanglante sur l'esplanade disputée.
Tant que des Occidentaux pervertis par un anti-occidentalisme névrotique empêcheront le monde arabe de sécréter ses propres historiens critiques, comme Israël l'a fait, aucun mouvement national palestinien mature ne pourra remplacer les fanatiques au couteau tueur de juifs, inconscients héritiers d'un grand mufti nazi.