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8 septembre 2015 2 08 /09 /septembre /2015 16:15

Paru dans FIGAROVOX - lefigaro.fr http://www.lefigaro.fr/vox/
http://www.lefigaro.fr/vox/politique/2015/09/08/31001-20150908ARTFIG00160-les-refugies-premieres-victimes-du-fiasco-de-notre-politique-d-immigration.php
  
Publié le 08/09/2015


Les réfugiés premières victimes du fiasco de notre
politique d'immigration

FIGAROVOX/CHRONIQUE - Pour Gilles-William Goldnadel, l'échec de notre politique d'immigration et d'intégration explique que beaucoup de Français soient opposés à l'accueil de nouvelles populations.
Gilles-William Goldnadel est avocat et écrivain. Il est président de l'association France-Israël. Il tient une chronique hebdomadaire sur FigaroVox.
 
En principe, la gauche interdit formellement de réagir à chaud au plus dramatique des événements. C'est ainsi, qu'elle fustige ordinairement toute tentative de durcir les lois pénales à la défaveur d'un assassinat atroce. Elle hurle immédiatement à «l'instrumentalisation politicienne», au cynisme et au populisme primaire.

Mais la gauche, on le sait, piétine allègrement ses propres principes lorsque cela l'arrange.
Ainsi en a aura-t-il été de l'exploitation politique de la photographie du petit corps inerte et solitaire d'un malheureux petit kurde échoué sur une plage turque et dont la vue soulève le coeur et l'âme d'une pitié infinie.

Mais il y a peut-être pire que la bonne conscience suintante: l'exploitation à mauvais escient de la mauvaise conscience. Conscience: le «sursaut des consciences endormies» en Europe qu'imposerait la mort du petit Aylan. Une majorité de Français s'opposeraient à l'accueil sans frein des migrants venus de Syrie et d'ailleurs. Salauds de Français indifférents. Et pendant qu'on y est, salauds de Polonais, de Hongrois, de Tchèques, de Slovaques, de Canadiens et d'Australiens.
Vive l'Allemagne ! Vive l'Autriche ! Mme Merkel, hier encore reine des boches, bourreau du peuple grec, héroïne de la nouvelle Europe antinazie.

Heureusement, des milliers de résistants et de justes se dressent, pour que plus jamais ça !
Chiche. Et si une fois de plus, ceux qui donnent aujourd'hui, profitant de l'effet de sidération qui interdit la réflexion, une leçon de morale humaine n'étaient pas les premiers responsables en Europe du malheur des migrants et de l'impossibilité de leur apporter toute l'aide souhaitée ?

Les braves gens, qui pleurent sans pudeur sur le sort des Syriens. Pendant des décennies, la presse convenue n'estimait pas convenable de critiquer, sauf à être raciste ou islamophobe, la radicalité arabo-islamique. Ni celle du nationalisme alaouite des Assad qui gazaient déjà sans problèmes les malheureux kurdes et qui bombardent à présent les quartiers rebelles à coups de barils de dynamite, ni celle plus récente d'un islamisme dont l'usage du mot même était jusqu'à peu tabou pour cause de préfixe amalgamant.

Depuis le début d'une guerre qui a fait près de 300 000 morts, aucune manifestation d'ampleur n'a été organisée en France en solidarité avec les populations qui souffrent en Syrie.

Le sort du peuple kurde, encore moins son destin national, n'a jamais intéressé qui que ce soit en France. Comment se fait-il qu'alors que des milliers de djihadistes français partent en Syrie, aucun jeune et généreux rebelle progressiste, aucun aventurier du macadam parisien, aucun juste de la 25e heure, n'aie seulement l'idée de former une brigade internationale qui irait combattre les premiers responsables de la mort du petit kurde, aux côtés des forces kurdes à Kobané ou ailleurs ?

La réponse est facile: Nos donneurs de leçons de morale se moquent comme d'une guigne du sort des Syriens en Syrie. La seule chose qui les intéresse, sans qu'ils s'en rendent compte eux-mêmes, c'est de pouvoir fustiger les Européens en Europe et les Français en France qui osent, les égoïstes, les rabougris, s'inquiéter que leur pays ne devienne dans une décennie une nouvelle Syrie.

Et c'est là aussi que nos donneurs de leçons feraient bien de méditer les conséquences des leçons que leur bêtise inouïe, leur arrogance insondable, nous donnaient au détour des années 80.

Peine perdue, je sais, car leur mémoire sélective, n'enregistre jamais les malheurs qu'ils peuvent faire.
Mais une majorité de Français, s'en souvient, raison pourquoi, et en dépit de tous les matraquages médiatiques et idéologiques, on ne leur fera plus prendre des vessies pour des lanternes, ou l'immigration forcée pour une bénédiction.

Écrivons le nettement: les Français qui manifestent leur opposition à l'accueil sans limite ni réserve de nouvelles populations ne sont certainement pas plus racistes ou égoïstes que ceux, qui de manière extatique, voudraient les accueillir sans compter.

Se préoccuper de son pays, de sa sécurité, de sa cohésion, de son identité (et oui, le mot-dit, le mot est dit) du sort de ses enfants, et de la possibilité d'accueil et d'intégration des populations étrangères n'est pas un signe particulier d'indifférence. Il vaut peut-être mieux que les élans du coeur irréfléchis, ou le suivisme conformiste sur fond de parallèle historique hystérique.

Car les Français ont payé très cher pour apprendre et ne plus croire le discours des apprentis sorciers. Les déclarations extatiques sur l'immigration «chance pour la France» ou sur l'islam, forcément, toujours et encore «religion de paix». La manière dont on moqua les «fantasmes» de bouleversements démographiques pour expliquer un beau matin qu'il était trop tard pour regarder en arrière la France des clochers, puisque la France était devenue «multiculturelle».

Alors oui, les Français ne croient plus dans les paroles verbales de la gauche gauchisante. Ils savent qu'à côté de populations terriblement souffrantes-et à qui ils veulent apporter assistance-se trouvent d'autres populations qui aspirent à profiter d'une Europe aujourd'hui saturée et appauvrie.

Ils savent que tous les réfugiés ne sont pas des résistants anti-islamistes, et que certains même sont des djihadistes envoyés par l'État Islamique, comme ces quatre arrêtés il y a quelques jours à la frontière bulgare, et qui pourront peut-être aussi causer des morts à immortaliser sur papier glacé.

Ils savent - exactement comme les forceurs de clôtures - l'Europe faible, et ses frontières totalement battues en brèche, enfoncées, niées. Ils savent qu'en dépit ou à cause des quotas accordés (qui en eux-mêmes seraient supportables), les déboutés du droit d'asile piétineront les frontières délibérément violées et outragées.

Ils savent que les politiciens tétanisés et les fonctionnaires émasculés n'exécutent plus ou presque les arrêtés d'expulsion qui s'imposent pourtant, précisément pour autoriser, valider et légitimer l'arrivée légale des bénéficiaires du droit au refuge.

Ainsi donc, les premiers responsables de l'impossibilité d'accueillir tous ceux qui le mériteraient sont à rechercher chez ceux qui ont fait échouer une immigration bien tempérée et une intégration nécessaire.
Ils l'ont fait échouer, parce qu'au fond d'eux-mêmes, même s'ils se refusent encore à le reconnaître, ils récusent la notion éculée à leurs yeux de nation, et obscène d'État-nation disposant de frontières, et de sa corollaire légale, le droit existentiel pour un peuple souverain de réguler souverainement les flux migratoires.

Les Français qui ont conscience de voir leurs droits foulés aux pieds sont-ils sans conscience?
Un dernier mot: L'ONU, à l'efficacité bien connue, voudrait imposer à l'Europe l'accueil de 200 000 migrants. Curieusement, elle ne demande aucun effort aux pays arabes du Golfe.

Depuis deux ans, et notamment dans ces colonnes, je m'épuise régulièrement, mais bien seul, a demander pour quelles raisons ces pays désertiques et richissimes n'accueillent pas chez eux des populations souffrantes avec lesquels les unissent des liens ethniques, linguistiques, religieux et culturels fraternels. Ils devraient être à d'autant plus enclins à le faire que leur responsabilité dans la montée de l'islamisme est certainement plus grande que tout ce que les esprits les plus torturés en Europe pourraient reprocher aux occidentaux.

Mais les malheureux réfugiés ne songent pas un seul instant à frais à frapper à une porte qu'ils savent de bois massif.
On ne voit d'ailleurs pas pourquoi royaumes et émirats se feraient violence, puisque les Européens eux-mêmes préfèrent se fustiger plutôt que de les inviter à l'hospitalité.

Et ceux qui ici osent en France le faire remarquer sont durement rappelés à l'ordre et aux convenances.
C'est ainsi qu'un prénommé Bruno-Roger, que je ne nommerai pas, petit journaliste mais grand dresseur de listes, m'a maudit sur un site, précisément parce que j'avais commis, à la télévision, ce crime de lèse-majesté envers ces potentats manquant d'humanité.
Me traitant d'«avocat réactionnaire» (sans doute pour me plaire) et même de «droitard»… Rien à faire, ce garçon écrit comme un gauchon.

Sur le fond, je me contenterai de citer quelqu'un que j'estime plus qualifié que lui. Le père du petit Aylan Kurdi: «Je veux que les gouvernements arabes, pas les pays européens, voient ce qui est arrivé à mes enfants et, en leur nom, qu'ils apportent leur aide» (TF1, reportage de Laurent Hauben le 4 septembre 20h, le Figaro le 5 septembre page 5).

Ce vœu d'un père éploré, devant la tombe de son petit, n'accablant pas les seuls occidentaux, n'était sans doute pas suffisamment pieux pour intéresser le reste de cette presse bien-pensante et consciencieuse qui ne pratique que la religion de mortifier les consciences européennes.

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commentaires

R
Tout cela est fort juste et votre article est impeccable. Quelques observations tout de même : <br /> <br /> 1- Vous soulignez le côté buté des socialistes dans leurs convictions. Ce n'est pas une raison suffisante pour ne pas leur dire et même leur hurler aux oreilles qu'ils se trompent et pire, qu'ils nous trompent. Rien n'est plus réjouissant que la tête d'un socialiste pris les doigts dans la confiture et surpris en flagrant délit de mensonge car il se pense infaillible un peu comme le pape…<br /> <br /> 2- Tout votre discours sur l'immigration et maintenant l'invasion est exact. Il faut à présent convaincre MM. Sarkozy et Juppé que plus personne ne les croit sauf les cireurs de pompes qui les suivent dans leurs déplacements. <br /> <br /> 3- Concrètement, vous proposez quoi ? Sortir de l'espace Schengen ? Toute votre démonstration tend vers cela mais vous n'osez le dire, ce me semble. Ah, oui ! Cela donnerait raison à Marine…Est ce si important car c'est aussi donner raison aux faits et au réel ?<br /> <br /> 4- Ainsi, Schengen est un fiasco et l'élargissement de l'UE également et la politique de Gribouille de nos "dirigeants" depuis 40 ans aussi . Vous y êtes presque, mon cher Maître : il suffit de le dire. Cela ne fera pas de vous un frontiste ; juste un patriote lucide.
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F
https://fr.wikipedia.org/wiki/Celse_%28philosophe%29#Le_.C2.AB_Discours_v.C3.A9ritable_.C2.BB<br /> <br /> Je ne fais que comparer le Christianisme de l'époque des Romains à l'Islam radical d'aujourd'hui qui est un mélange de monothéisme barbare et de fanatisme.<br /> En 180 après JC, le philosophe romain Celse avertissait déjà le peuple romain.
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F
Au début de ma diatribe, j'étais plus poli, moins déchaîné.Et je commençais par vous remercier, William Goldnadel, de votre blog que je viens de découvrir et que j'ai exploré. Franchement je partage entièrement la plupart de vos positions. Et tout mon parallèle était entre notre civilisation et la chute de l'Empire Romain qui nous avait apporté mille ans de moyen-âge.<br /> Et je disais de prendre leçon sur les erreurs des Romains qui avaient donné la citoyenneté romaine à bien des barbares, et avaient fini par adopter un culte fanatique qu'ils n'avaient pas réussi à éradiquer. En moins d'un siècle après la conversion de Constantin le Grand, malgré la parenthèse de Julien l'Apostat, les religions polythéistes avaient été balayées, leurs temples détruits, la bilbliothèque d'Alexandrie brûlée par les fanatiques chrétiens. L'histoire risque de bégayer si des mesures ne sont pas prises pour empêcher la destruction de notre civilisation par des fanatiques issus d'un autre âge.
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F
Je disais aussi que le monothéisme est la pire des maladies totalitaires avec le dieu unique (comme le parti unique).<br /> Tout provient de l'hérésie d'Akenaton, qui a formulé l'idée du dieu unique, morphant Amon Ré, en Aton.<br /> Son successeur le pharaon Ai semble avoir enfoncé le clou. "Aton-Ai", ça vous rappelle pas quelque chose ? M'ses a embarqué tous les dissidents au pays de Canaan. M'ses était un Egyptien, pas un Juif, il a inventé les Juifs. Il a été le premier Juif comme Jésus était le premier Chrétien. Et voilà, la pierre roule. Et le monothéisme de Juifs en Chrétiens puis en Musulmans nous amené là où on est avec quelques reliquats de fanatiques monothéistes pour continuer à nous pourrir l'existence. On s'est quand même tapé l'inquisition, les guerres de religion, les croisades.<br /> Il faudrait que se forme une secte en Egypte qui relance le culte d'Amon Ré, Osiris, Horus. Comme on vit dans une société de spectacle, ça pourrait bien marcher et faire décliner le monothéisme et le dieu unique qui n'est après tout que l'hérésie d'Amon Ré.
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R
Cela, c'est la fable inventée par Freud sur la base de pas grand'chose ("L'homme Moïse et la religion monothéiste", 1939). C'est un exercice intellectuel qui peut fasciner, mais qui ne doit pas être confondu ni avec la réalité, ni avec l'histoire des religions.
F
Zut, j'avais écrit tout un truc avant, et paf ! Gone !<br /> Je disais que l'empire romain avait été détruit par le monothéisme fanatique et les barbares. Et qu'on est dans la situation des Romains.<br /> L'Islam, ce sont des fanatiques comme les Chrétiens qui ont perverti l'Empire Romain (non je ne suis pas un facho). Nous devons défendre nos dieux et ne pas prendre ceux des autres, et finalement conquérir plus tôt que d'être conquis.
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