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31 août 2015 1 31 /08 /août /2015 15:25

Paru dans FIGAROVOX - lefigaro.fr http://www.lefigaro.fr/vox/

http://www.lefigaro.fr/vox/politique/2015/08/31/31001-20150831ARTFIG00116-goldnadel-gauche-de-l-esbroufe-n-amasse-plus-mousse.php

Goldnadel: Gauche de l'esbroufe n'amasse plus mousse

Publié le 31/08/2015

FIGAROVOX/CHRONIQUE - Pour Gilles-William Goldnadel, la gauche en pleine crise existentielle se réfugie dans un discours idéologique qui nie les réalités.
 
Gilles-William Goldnadel est avocat et écrivain. Il est président de l'association France-Israël. Il tient une chronique hebdomadaire sur FigaroVox.
 
Une course de vitesse est en train de s'organiser sur les flots déchaînés de l'Histoire en mouvement entre l'embarcation de la gauche, en train de faire naufrage, et un navire France, qui prend l'eau de toutes parts.

L'escale de la Rochelle fera peut-être date. Selon un quotidien du soir, les responsables du suicide de la gauche seraient ses responsables politiques, qui entretiendraient ses divisions mortelles, des écologistes verts jusqu'aux socialistes. Cette vue est un peu courte.

Et si c'était plutôt le gauchisme, caractéristique principale de la gauche française politique et médiatique depuis un demi-siècle, qui l'avait menée jusqu'au suicide, et le pays avec elle ?

Chez les Verts, François de Rugy et Jean-Vincent Placé ont beau jeu de vitupérer, mais un peu tard «la dérive gauchiste» d'une organisation qui aura constamment dévoyé l'écologie politique.

Plutôt que de s'intéresser à la misère animale ou à la sécurité alimentaire, de jeunes politiciens plus retors que les vieux chevaux de retour du parlementarisme triomphant, auront préféré se concentrer sur la destruction de l'indépendance énergétique française ou des frontières nationales et européennes.

C'est ainsi que la subtile Emmanuelle Cosse prévoyait la semaine écoulée d'accueillir «tous les migrants».

Mais la fausse générosité ne fait plus recette. Les Français, même de gauche, ont fini par comprendre que l'idéologie gauchiste s'était fracassée sur les récifs de la réalité déchaînée.

Il s'écrit partout que les gens de ce pays s'étaient «radicalisés» ensuite de la crise économique et des attentats terroristes, raison pourquoi ils étaient très fermés à ouvrir en grand les portes du pays.

Et c'est vrai. Les Français sont radicalement plus réalistes. Ce ne se sont pas eux qui ont rêvé des attentats islamistes que la raison aurait pu facilement leur laisser prévoir, s'ils n'avaient été égarés par une idéologie xénophile et intimidante. Ils sont désormais devenus hermétiques aux discours ravageurs et aux incantations oniriques qui ne leur ont apporté que des malheurs et auxquels ils accordent à peu près le même crédit qu'un créancier à la parole d'un démagogue grec.

Ils savent quelles seraient les conséquences économiques et sécuritaires d'une nouvelle vague d'immigration massive et forcée venue d'un islam, pour l'heure radical.

Inutile non plus de tenter de les culpabiliser: en matière d'immigration, ils savent déjà qu'ils ont beaucoup donné. Au Parti Socialiste, les délices de la synthèse de jadis ont désormais fait place aux supplices du grand écart. Le réalisme relatif de M. Macron décrédibilise les idéologues absolus et réciproquement. Et ici encore, les Français sont devenus largement allergiques à la parole magique.

Lorsque notre garde des Sceaux, hier rochelaise, s'écriait, lyrique: «La liberté consiste à s'affranchir de toutes les servitudes. Elle est de gauche parce qu'il n'y a pas de liberté sans émancipation», ont-ils encore ressenti un grand frisson les parcourir, du cerveau jusqu'au coeur, ou plutôt ont-ils compris qu'il s'agissait d'une sentence de mort de la gauche de l'esbroufe ?

La liberté, à gauche ? À La Havane, à Caracas, à Pyongyang, à Pékin, les émancipés en pleureront de rire ou de chagrin.
Il est vrai aussi que l'antiracisme idéologique est une émancipation de gauche. Sa réussite est éblouissante.

C'est ainsi qu'un journaliste antiraciste un peu intransigeant, noir et homosexuel, aura réglé leur compte à deux journalistes blancs et hétérosexuels. Curieusement, ses deux victimes désignées n'ont pas été rangées par l'idéologie médiatique dominante mais distraite dans la catégorie des victimes du racisme antiraciste.

Comment ne pas voir pourtant que ce meurtrier virginien, obsédé par les discriminations raciales et sexuelles, se sentant harcelé, n'est que l'autre face, toute aussi perverse et dérangée, de ce raciste suprématiste qui, il y a un mois, à Charleston, a assassiné neuf fidèles dans une église, rien que parce qu'ils étaient noirs ?

Quand va-t-on donc s'apercevoir que ces deux racismes fous, l'un ancien, l'autre moderne, s'alimentent follement l'un l'autre, avec leurs obsessions et délires savamment entretenues et triturées par des médias boulimiques ou des politiciens cyniques ?

La course est engagée entre la défaite de l'idéologie et celle, définitive, du monde que nous aimons.

L'astre gauchiste est mort, mais il brûle encore dans la constellation médiatique et un monde virtuel indifférent aux faits. Le tout est de savoir combien de temps ses rayons malfaisants irradieront encore les esprits les plus simples.


Gilles William Goldnadel ©

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commentaires

P
Au sujet de l 'enfant mort au large de la Turquie :<br /> <br /> <br /> http://www.bvoltaire.fr/charlottedornellas/limmonde-instrumentalisation-dun-cadavre-denfant,203859<br /> <br /> http://www.wsj.com/articles/image-of-syrian-boy-washed-up-on-beach-hits-hard-1441282847
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P
«Le tout est de savoir combien de temps ses rayons malfaisants irradieront encore les esprits les plus simples.»<br /> <br /> La réponse est évidente: Cela durera aussi longtemps que des budgets d'argent public seront gaspillés dans les absurdités socialo-gauchistes, et cela durera aussi longtemps qu'on laissera des Belkacem et des Taubira délirer comme des aliénées dans l'espace public.
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